Mon cœur à son passé renonce
Plusieurs tables de jeu étaient occupées, mais il ne vit pas celui qu’il cherchait. D’autres personnes, qui ne jouaient pas, discutaient dans le salon attenant. L’un de ces messieurs l’interpella, alors qu’il traversait le seuil.
– Eh bien, cher comte, seraient-ce les hasards du jeu ou le hasard tout court qui nous vaut l’honneur de votre présence parmi nous ?
– Ni l’un, ni l’autre, fit le comte en jetant un coup d’œil circulaire, après avoir serré la main de son ami qui reprit :
– Laissez-moi vous présenter le baron de Blagnac, son cousin Charles Hamelin, de passage à Paris… mais vous connaissez certainement monsieur de Fontanes, préfet de Corse ?
– En effet, nous nous sommes rencontrés, il y a un mois, au dîner de l’ambassadeur de Sa Gracieuse Majesté. Vous avez réussi là un exploit, ajouta-t-il à l’intention du préfet, les Anglais n’ont jamais pardonné à Napoléon d’être né sur une île qui leur a échappé !
Le ton était donné. Ces messieurs rirent de bon cœur et le comte devint vite le centre de leurs conversations.
Celles-ci prirent tout naturellement un ton plus intime.
– Votre fils se destine à la diplomatie, me dites-vous ? Voilà un métier passionnant, mais qui n’est pas de tout repos, souligna le préfet Fontanes en tirant une large bouffée de son havane.
– Pierre y fera merveille, c’est un garçon formidable, intervint Gilles de Gravannes, qui avait présenté ces messieurs à son ami quelques minutes plus tôt.
– Quel dommage que cette malheureuse histoire
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