Et au milieu coule la Dordogne Christian Signol
Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre le tombeur de feu Jacques Chirac. On ne parle pas ici du Mitterrand de 1988, mais bel et bien de Christian Signol. En 2009, alors que venait de paraître le premier tome de ses Mémoires, l’ancien chef d’État, régional de l’étape, aurait dû être la vedette de la Foire du livre de Brive. Après dépouillement des ventes, il avait écoulé 1 220 exemplaires. Avec 1229 livres partis, Signol lui damait le pion. Signol, président ? Il en rigole encore alors qu’on en parle à la gare de Brive où il est venu nous chercher en cette fin de matinée de septembre: « Je n’avais eu aucun mérite ! Tous les sportifs savent qu’il est plus facile de gagner à domicile qu’à l’extérieur. Et Brive, c’est chez moi. La Chiraquie, c’est la Haute-Corrèze, rien à voir avec ici… »
Sur cette mise au point, on monte dans sa voiture, direction la maison rose dans laquelle il vit depuis». Il y était en classe avec Pierre Bergounioux, avec lequel il a renoué plus tard. Sur la table de travail de Signol trône d’ailleurs une étonnante œuvre de Bergounioux, qui sculpte le fer au chalumeau. À part ça, rien à signaler. Son bureau, étroit, est d’une grande sobriété. Il nous explique comment il travaille: Cela fait dix minutes qu’on est là, et on sent que Signol étouffe déjà. Il n’est pas du genre à traîner des heures au lit comme Marcel Proust, entre fumigations et rêvasseries. Lui, il lui faut des grands espaces. Au moment de sortir, il nous fait cette offre qui ne se refuse pas: Et au milieu coule une rivière. Notre sang ne fait qu’un tour: qu’il prenne ses affaires!
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