Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

FIV à papa: Le parcours drôle et rocambolesque d'un homme pour enfin devenir père
FIV à papa: Le parcours drôle et rocambolesque d'un homme pour enfin devenir père
FIV à papa: Le parcours drôle et rocambolesque d'un homme pour enfin devenir père
Livre électronique150 pages2 heures

FIV à papa: Le parcours drôle et rocambolesque d'un homme pour enfin devenir père

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

« Paul, avec de la volonté, on peut tout avoir ! »

J’ai souvent entendu ce dicton de la bouche de ma mère et il est vrai qu’il s’est vérifié pendant très longtemps : j’ai voulu un camion de pompier et le Père Noël me l’a apporté. J’ai tant voulu, pendant longtemps, ne penser qu’à moi, que pas la moindre relation sérieuse ne s’est alors présentée. C’est le jour où j’ai rencontré Emma et que, plus que tout, j’ai voulu être père, que le dicton s’est enrayé.
Ce qui est certain, c’est que j’ai inconsciemment dû vouloir que tout se complique à partir de là parce que, sur ce plan, les FIV m’ont exaucé : entre la découverte de mon infertilité, les sous-sols glauques avec une éprouvette dans une main et une revue érotique dans l’autre, tant d’espoirs à chaque réimplantation d’embryons, l’infinie tristesse des échecs successifs, le courage d’Emma jamais récompensé, ma culpabilité grandissante et la solitude d’un homme dans un tel parcours, j’ai parfois tellement voulu tout arrêter…
mais le dicton avait raison !

Un témoignage poignant sur le combat d'un couple stérile pour avoir un enfant !

EXTRAIT

Les semaines qui suivirent furent une accélération logique de cette phase de bouleversement intense. Rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Emma emménagea dans mon appartement deux semaines après l’épisode de la main. Ce fut rapide, de l’avis de notre entourage. Je fis la connaissance de sa famille et de ses amis. Elle fit de même. Nous vivions sur un même rythme. Nous endormant ensemble et nous réveillant ensemble. Nous nous découvrîmes quelques goûts communs et en inventâmes d’autres. Ce fut une période intense de négociations concernant les mille projets qui se bousculaient avec au programme, destination du voyage de noces, couleur de poil du chat que nous allions adopter, choix du mobilier pour l’appartement dont l’achat était d’ores et déjà planifié l’année suivante et toutes ces petites choses partagées, ces complicités de mots ou de gestes qui faisaient que nous empruntions du même pas un chemin commun.
C’est dans ce contexte d’amour naissant, mais déjà sûr de lui, qu’Emma posa la première pierre d’un projet séduisant.
— Veux-tu un enfant ? me demanda-t-elle un matin, au réveil.
— Naturellement !
À cet instant venait de naître le désir. Il allait bouleverser nos vies.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Le parcours émouvant et drôle d'un couple prêt à tout pour fonder une famille. Un magnifique témoignage. - Bislys, Babelio

À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Canuhèse vit toujours avec Emma, en région parisienne. Il est aujourd’hui papa d’un petit garçon.
LangueFrançais
ÉditeurPIXL
Date de sortie7 mars 2017
ISBN9782390090984
FIV à papa: Le parcours drôle et rocambolesque d'un homme pour enfin devenir père

Auteurs associés

Lié à FIV à papa

Livres électroniques liés

Biographies médicales pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur FIV à papa

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    FIV à papa - Paul Canuhèse

    PAPA

    Prologue

    Ce jour-là, eut lieu un événement aussi saugrenu que soudain, aussi douloureux qu’inattendu.

    Il était environ 12h30. C’était un magnifique samedi. Dans le ciel brillait un soleil sans nuage. Le jeune homme ne le devinait pourtant qu’à travers un épais brouillard de crasse, sorte de halo issu d’années d’accumulation imperturbée, couvrant la vitre du train de banlieue gris qui le ramenait chez lui, quelque trente kilomètres à l’ouest de Paris. Une fois de plus, il pouvait oublier, pour un temps, une matinée de cours de comptabilité sans grand intérêt. Il crut entendre sa mère : « tu ne penses pas à ton avenir ». Elle le lui martelait inlassablement. Comment lui faire admettre que l’avenir n’est pas ainsi tracé ? Qu’un rien peut le faire basculer ?

    La ligne SNCF avait vu le jour avec l’essor de la ville, une vingtaine d’années auparavant, et le train qui s’y arrêtait maintenant datait probablement de la même époque. Il émit en freinant un gémissement plaintif et pathétique, signe de son âge avancé et de son triste état. Un spectacle de fin de vie qui échappa aux personnes présentes sur le quai. Les portes s’ouvrirent, dans un souffle maladif, libérant un flot de voyageurs qui s’égayèrent, pour certains, en direction du centre commercial tout proche et pour d’autres vers l’arrêt de bus déjà rempli des voyageurs d’un précédent train. Le jeune homme, lui, à peine un pied sur le quai, ne prit aucune de ces directions. Il tomba à genoux, les mains couvrant ses parties en un vain bouclier, comme s’il venait de perdre un bref et violent combat contre un adversaire invisible.

    1re partie

    Le désir

    Je connaissais Emma depuis trois ans maintenant. J’avais fait sa rencontre de manière totalement préméditée par l’entremise d’une amie commune. Virginie, personnage exubérant, tout en couleurs, inapte à la plus élémentaire discrétion et totalement obsédée par le souci de me caser avec ses meilleures amies. Elle n’en était pas à sa première tentative, ce qui m’avait déjà valu deux années parmi les pires de ma vie avec l’une de ses précédentes meilleures amies. Comme de bien entendu, elle avait enjolivé la présentation qu’elle m’avait faite d’Emma, de même qu’elle avait dû forcer la dose en lui parlant du beau célibataire qu’elle se proposait de lui présenter dès que possible. À croire qu’elle-même y trouverait une part de sa vie comblée, alors qu’elle était déjà en couple depuis plusieurs années. Le bonheur de ses proches semblait être un objectif personnel à ses yeux, une mission presque sacrée.

    Quant à moi, à cette période de mon existence, je vivais le plus égoïstement possible, ne négligeant rien pour mon bien-être personnel et n’attendant d’une relation amoureuse rien de plus qu’une disponibilité de l’autre selon mon bon vouloir. Je n’étais en aucun cas prêt à faire un quelconque compromis et encore moins de projet, fut-il à court terme. Je bénéficiais ainsi d’une totale liberté de mouvement, vivant à mon rythme, sortant toujours seul avec mes amis à qui je soutenais mordicus qu’il en serait toujours ainsi puisqu’aucune femme ne parviendrait jamais à me changer. Étais-je sincère alors ou juste immature et naïf ?

    Ayant fini par céder aux multiples injonctions de Virginie, j’entrai ce soir-là dans le restaurant chinois choisi par elle comme le théâtre de ma première rencontre avec Emma. Je m’étais mis en valeur, selon mes propres critères toutefois. J’étais ainsi affublé d’un fin pull-over rayé blanc et noir, si près du corps que mon entrée dans le restaurant aurait aisément évoqué celle d’un zèbre adulte si je n’avais porté un long manteau de cuir marron par-dessus. Je m’étais bien évidemment rendu compte après coup du ridicule de ma tenue, en constatant que les couleurs et les rayures de mes chaussures de sport étaient tout à fait dans le prolongement de celles du pull-over. Je décidai immédiatement que, quoi qu’il arrive, je déjeunerais avec mon manteau sur le dos, invoquant l’excuse d’un rhume de dernière minute, et afin de rendre cette décision crédible, je ponctuerais chacune de mes interventions d’une toux de bon aloi.

    Je m’étais donc efforcé à la fébrilité en avançant vers la table réservée par mon entremetteuse attitrée. Je lui avais fait la bise et avais serré la main de Bruno, son compagnon rompu à ses activités pro matrimoniales. C’était un garçon sympathique, souvent drôle et passionné de basket, sport que je déteste à un point tel que je n’ai même jamais vu un seul match. J’avais ainsi l’habitude de parler de ce sport avec lui en inventant des actions magnifiques qu’il regrettait alors de n’avoir pas vues à la télévision, et j’élaborais des analyses sportives tellement nouvelles et révolutionnaires que je passais, à ses yeux, pour un tacticien visionnaire.

    Emma n’était pas encore là. Je m’informai de son absence. Était-elle en retard ou bien avait-elle évoqué je ne sais quel incroyable événement de dernière minute afin d’échapper à l’échéance de notre rendez-vous ? J’avais moi-même envisagé cette pirouette, aussi m’était-elle parue tout à fait plausible de sa part. La première hypothèse était la seule cause de son absence, ce qu’avait confirmé son arrivée discrète, à cet instant, dans mon dos. Je m’étais alors retourné en sentant sa présence et avais immédiatement réalisé être en présence de cette femme que ma vie réclamait soudain, sorte d’onguent sur un mal obscur qui venait de naître. Une sensation inattendue, en fait, car nouvelle et qui m’avait laissé totalement déstabilisé.

    — « Emma - Paul, Paul - Emma » avait précisé Virginie en se levant afin de procéder à ces présentations laconiques.

    Un silence avait plané, dont j’étais responsable par mon attitude gauche. Ainsi, en plus d’être malade au point de déjeuner en manteau, j’étais quasi muet. Voilà qui commençait bien, pour un premier dîner avec celle dont j’étais désormais amoureux.

    — « Ravi, Emma... » avais-je balbutié au milieu d’une légère toux, rétablissant ainsi pitoyablement le contact.

    J’avais approché mon visage pour lui faire la bise, mais j’avais alors pu observer un léger mouvement de recul qui n’augurait rien de bon.

    — « Tu es enrhumé ? » avait-elle lâché dans son repli.

    — « À peine..., je me sens beaucoup mieux. »

    Elle avait alors consenti à céder aux usages et j’avais pu lui faire les quatre bises rituelles qui m’avaient procuré un plaisir dissimulé. Ses joues étaient soyeuses comme le plus noble des tissus et diffusaient leur parfum telle la plus ouverte des roses rouges. Ces sensations étaient probablement dues au fait que j’étais épris de cette peau avant même de l’avoir effleurée de la mienne.

    Que s’était-il passé qui m’avait épargné jusqu’à ce jour ? Se pouvait-il que cela tombe ainsi sur quelqu’un, sans prévenir ? Était-ce là le peu de manière dont fait preuve l’amour lorsqu’il enflamme l’esprit d’une personne ? Et puis, était-ce pour chacun aussi soudain ? Ou bien n’était-ce que le résultat de ma propre et inconsciente décision de tomber amoureux ce soir-là ? Tout ça étant trop confus à cet instant, j’avais rapidement renoncé à expliquer le phénomène, préférant me concentrer sur la soirée et surveiller mes rares interventions pour ne pas prononcer la parole malheureuse qui aurait ruiné un avenir désormais lié à celui d’Emma. Profitant de l’excuse de mon rhume imaginaire, j’avais été peu loquace au cours du repas, ce qui était passé relativement inaperçu tant Virginie occupait le terrain de la conversation. Elle avait ainsi narré maints de mes exploits de jeunesse dont j’avais jusqu’alors été fier et qui, brusquement, me semblaient grotesques et jouaient en ma défaveur. J’avais été gêné de cet étalement puéril qui en avait amusés tant auparavant et m’avait fait, jusqu’alors, passer pour un personnage que je n’étais soudain plus. Je m’étais pourtant contenté de sourire tout en ne manquant pas d’envoyer de discrets signes modérateurs à Emma lorsque Virginie abordait un point qui ne servait pas ma cause du moment. Ce premier repas commun s’était ainsi déroulé et je n’avais guère eu le loisir d’apprendre quoi que ce soit de nouveau à propos d’Emma, tant nous étions restés au niveau des banalités d’usage, si fréquentes lors de rencontres arrangées.

    J’avais salué mes convives en ne laissant bien sûr rien paraître à Emma de mon bouleversement et c’était précisément à propos de cette comédie interne que je m’en étais voulu, alors que je quittais le trio. J’étais monté dans ma voiture, malheureux de n’avoir pas eu le courage de tenter un prochain rendez-vous avec elle, et déçu d’être reparti sans son numéro de téléphone. Je ne le lui avais pas demandé. Le seul point positif à ce stade avait été la possibilité d’ôter mon manteau que je supportais depuis trop longtemps. Derrière son volant, c’était effectivement bien un zèbre qui conduisait machinalement, hypnotisé par une présence prédatrice qui pourrait le terrasser à sa guise, d’une morsure de mépris.

    C’est ainsi que j’avais fait la connaissance de celle avec qui je vis désormais. Je ne m’attendais pas à un tel coup de foudre, cette notion même à laquelle je ne croyais absolument pas auparavant et qui pourtant m’avait frappé de plein fouet ce soir-là. J’en veux pour preuve ma tenue inconsciemment faite pour repousser toute tentative de s’installer dans ma vie. Mais la seule vue d’Emma avait suffi à balayer des monceaux de certitudes accumulés par vingt ans d’égocentrisme acharné. J’avais fait preuve jusqu’alors d’une telle arrogance et condescendance vis-à-vis de la triste dépendance de chacun envers son alter ego dans le couple, que j’étais à présent gêné d’éprouver cette sensation d’attirance irrépressible et délicieuse.

    Les jours qui suivirent ne furent guère encourageants pour autant. J’avais sans relâche essayé de joindre Virginie afin d’obtenir des informations sur la réaction à chaud d’Emma. Virginie avait mis deux jours avant de répondre, me laissant en apnée durant ce temps infini. Obnubilé par elle, j’étais incapable de faire autre chose que de penser à Emma en imaginant le pire. Je m’étais torturé inlassablement d’heure en heure en me répétant que mon attitude avait été si insignifiante au restaurant qu’il aurait été miraculeux qu’elle éprouve le moindre désir de m’appeler pour me dire autre chose que d’éviter, autant que possible, de croiser son chemin à l’avenir. Mais peu importait. Un appel de sa part, quel qu’en soit l’objet, m’aurait comblé. Sa seule voix aurait répondu à mes angoisses. Mais elle n’appelait pas ! J’avais rêvé qu’elle éprouverait le besoin de s’enquérir de mes coordonnées téléphoniques auprès de Virginie. J’avais espéré tellement de choses durant ces deux jours et surtout qu’Emma se trouve dans la même situation que moi. Quelque part, perdue et seule dans l’attente vaine d’un appel de ma part. Mon téléphone avait bien sonné à plusieurs reprises ce week-end-là. Ma mère, mon frère, quelques amis. Autant de personnes qui n’existaient plus pour moi, que j’entendais à peine et à qui je ne parlais pas. Je raccrochais le plus souvent au milieu d’une phrase.

    Que faisait donc Emma et pourquoi diable ne répondait-elle pas à mes plaintes sourdes et suppliantes ? Se pouvait-il qu’à peine tombé amoureux pour la première fois, ce fût d’une fille si froide et insensible ? Était-ce son plan de conquérir mon esprit et d’insidieusement le saccager pour n’y laisser que des ruines dans lesquelles j’allais me perdre ? Je crois que j’aurais pu

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1