Piège pour deux amants
Ie sais que toutes les apparences sont contre moi.
Non seulement je vais passer en cour d’assises pour le meurtre de mon mari mais, en plus, les journalistes me décrivent déjà comme une femme infidèle, qui avait épousé un homme riche et bien plus âgé qu’elle. Et qui a fini par l’assassiner pour hériter de lui et profiter de sa fortune en compagnie de son .
Il est exact que, depuis plus d’un an, je poursuivais une liaison magnifique avec un homme que j’aimais et que j’aime encore éperdument.
Mais je n’ai pas tué mon mari.
Je peux le jurer.
Malheureusement, il va m’être impossible de le prouver. D’ailleurs, même mon avocat m’a conseillé de plaider coupable, pour avoir l’air de regretter « mon » geste. Il pense que cela peut me valoir l’indulgence de quelques-uns des jurés de la cour d’assises. Alors que personne ne me croira si je persiste à me prétendre innocente.
J’avouerai donc, devant les jurés, un crime que je n’ai pas commis. Pour que vous compreniez ma situation, je dois vous expliquer que j’ai été mariée presque dix ans avec Guillaume Garaudy : l’architecte dont vous avez tous entendu parler.
Guillaume est resté célèbre pour ses constructions d’immeubles aux fenêtres disparates, toutes de tailles différentes et toutes situées à des niveaux inégaux, ce qui donnait à ses bâtiments une apparence faussement improvisée et fragile.
A l’époque où j’étais journaliste, je l’avais rencontré pour l’interviewer et, après avoir répondu à mes questions, il m’avait murmuré sur un ton exagérément timide que je lui plaisais et qu’il espérait pouvoir se consoler auprès de moi de la douleur que lui avait infligée la rupture avec sa première épouse.
Cela m’avait flattée au point que j’avais accepté de dîner ce soir-là avec lui.
Il m’avait emmenée dans un restaurant réputé des bords de Seine, où il m’avait enivrée de promesses plus encore que de champagne. J’étais grisée au point de céder à ses avances et, moins
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