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Djihad, la pièce: Dossier pédagogique inclus !
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Livre électronique163 pages1 heure

Djihad, la pièce: Dossier pédagogique inclus !

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À propos de ce livre électronique

La pièce qui déradicalise ! Pour lutter contre les départs en Syrie

Djihad est une pièce phénomène, sortie en Belgique, et qui arrive en France. Avec ses 40 000 spectateurs, elle est au centre des discussions concernant les jeunes djihadistes qui rejoignent les rangs de l’EI ou d’Al Qaeda, en Syrie.
Djihad, c’est l’histoire de Reda, Ismaël et Ben, trois musulmans d’ici. Comme beaucoup d’Européens, ils se sont engagés pour aller se battre. Mais déchantent très vite.
« Ils se rendent compte que ce qu’on leur a vendu à travers les réseaux sociaux, à travers les propagandes de haine, ce n’est pas du tout ça. Finalement, c’est un bourbier, c’est un charnier, où on envoie cette pauvre chair à canon qui, au départ, n’a rien demandé d’autre qu’essayer d’exister », explique Ismaël Saidi.
La pièce rit de tout, du dogmatisme, de la victimisation, du racisme ordinaire des banlieues, des tabous de la société arabo-musulmane et de nos préjugés à tous, que nous soyons chrétiens ou musulmans.

Déjà accueillie à Arras, elle sera jouée dès janvier 2016 à Lyon avant d’entamer une grande tournée.

Un vrai théâtre populaire qui allie humour et phrases-choc ; Djihad donne lieu au débat. Cette pièce est devenue le point de départ d’un réel dialogue entre enseignants et élèves, parents et enfants, politiques et citoyens.

EXTRAIT

ISMAËL (ironique)
In cha allah !
BEN
Ah, ta foi reprend le dessus, c’est bien ! Bon, les gars, récapitulons. Vous n’avez parlé à personne de notre projet ?
ISMAËL
Non !
REDA
Non !
BEN
Très bien, vous avez vu les vidéos d’entraînements ?
REDA
Elles sont bidon tes vidéos d’entraînement. Moi, j’ai Call of Duty et ça me suffit. Je suis gradé trois étoiles et je suis le meilleur sniper. D’ailleurs, je peux diriger les opérations.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

La pièce d’Ismaël Saidi, qui a fait salle comble en Belgique, aborde la radicalisation avec humour. - Brigitte Salino, Le Monde

"Djihad", un cocktail d'émotions sur scène - Sophie Rahal, Arts & Scènes

À PROPOS DE L'AUTEUR

Ismaël Saïdi a 38 ans. Il a commencé sa carrière comme policier et est titulaire d’un Master en Sciences Sociales. Son rêve était de vivre de son art, de sa plume de scénariste, d’auteur de pièces de théâtre et de son œil de réalisateur. Aujourd’hui, son rêve est exaucé. Le succès de sa pièce Djihad est la preuve de son engagement citoyen et de sa juste vision de la société. Il est aussi l’auteur d’une série télévisée au Maroc vue par 11 millions de téléspectateurs.
LangueFrançais
ÉditeurPIXL
Date de sortie7 mars 2017
ISBN9782390090991
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    Aperçu du livre

    Djihad, la pièce - Ismaël Saidi

    djihad_la_piece_COUV.jpg

    Ismaël SAIDi

    Djihad

    LA PIÈCE

    Préface

    de rachid benzine

    « L’humour est la politesse du désespoir »

    Chris Marker

    Ben, Reda, Ismaël et Michel. Des personnages qui rappellent les grandes heures de la comédie italienne. Ces bras cassés ont tout de leurs homologues du « Pigeon » de Mario Monicelli. Leur désœuvrement aurait pu être celui des « Vitelloni » de Federico Fellini. L’innocence de Reda a quelque chose du Toto de « Miracle à Milan » de Vittorio De Sica et Cesare Zavattini.

    Mais autres temps, autres mœurs et surtout autres enjeux. Ces films des années 50 traitaient des rapports de classes. La pièce d’Ismaël Saidi aborde d’autres thématiques : l’immigration, l’intégration, l’identité, la religion et bien entendu le djihad. Pas sûr pour autant que les rapports de classes ne soient pas une des grilles de lecture pertinentes de ces problématiques qui nous paraissent récentes et indéfectiblement liées à l’islam.

    Ismaël Saidi a fait pour sa pièce le choix du rire. Celui de résistance et de subversion. Cet humour qui reste à tout être qui veut transcender sa désespérance et crier au monde que son humanité et l’amour de ses semblables sont plus forts que toutes les réalités. Un rire qui a nourri toute l’histoire de l’humour juif en rappelant l’absurdité apparente de la condition humaine et son questionnement sur une possible transcendance.

    Ismaël Saidi fait constamment appel dans cette pièce à l’autodérision et aux stéréotypes. Un usage que n’aurait pas renié Franz Kafka. Et c’est bien ce sentiment kafkaïen qui anime et torture le personnage d’Ismaël tout au long de « Djihad ». Jusqu’au dilemme final.

    Dans cette pièce, on passe souvent du rire aux larmes, de la réflexion à l’émotion. Difficile d’y assister sereinement tant elle soulève de questions, réveille des humiliations subies et enfouies, rappelle combien nos voisins sont nos frères humains et pointe les dysfonctionnements de nos sociétés et des référents musulmans. Des référents qui ne s’expriment souvent parmi les populations musulmanes qu’en termes d’interdits, absurdes, castrateurs, générateurs de frustrations, qui ouvrent grande la porte parfois à toutes les pathologies et à toutes les déviances.

    Certains prêtent à ce spectacle des « vertus thérapeutiques ». Sans doute. En rouvrant des cicatrices, en obligeant à s’y confronter, étonnamment il les apaise. Et rappelle que les « musulmans » sont des humains comme les autres, avec les mêmes désirs, les mêmes peurs, les mêmes angoisses existentielles. Mais également avec les mêmes références culturelles que leurs concitoyens non musulmans. Un humour se nourrissant aux mêmes sources, avec des rires identiques, s’appuyant aussi sur des souffrances partagées.

    « Djihad » est une pièce courageuse. Elle aborde sans tabou, mais avec la fragilité du rire, beaucoup de situations auxquelles ont à faire face nos sociétés et les humains qui les peuplent et les animent. Un parcours de création difficile où nombreux sont les pièges tendus au dramaturge. Comment se rendre audible dans un débat autant clivé ? Comment écrire et jouer son texte pour interroger le monde sans se renier ni se couper de toutes celles et ceux dans lesquels on se reconnaît ? Dans ces situations vécues d’identités traits d’union, où l’on est autant Belge que musulman, davantage d’ici que de là-bas, mais toujours renvoyé dans l’espace public à ses supposées ou avérées origines et où sa propre identité se crée surtout, comme le disait Paul Ricœur, dans le regard de l’Autre, le sentiment de trahison de ses différentes identifications est un risque permanent. Et le verdict couperet des groupes d’appartenance sans appel. Les tenants d’une sacralisation jusqu’au-boutiste et indécente pourraient même y voir blasphème. Un travail d’équilibriste donc. Mais une démarche sincère, sans doute, qui mérite d’être soulignée.

    Et c’est tout l’art d’Ismaël Saidi d’avoir su créer, au travers de ses personnages djihadistes et pourtant attachants, une ouverture chez les spectateurs. Pas une porte ouverte à l’approbation de l’inacceptable. Non, juste ce décentrement du regard qu’offre la fiction. Ne jamais être loin de la réalité. S’y délecter même dans le cas de « Djihad ». Et être tellement dedans, en se confrontant à des ingrédients que notre quotidien nous a appris à oublier, négliger, voire même nous empêche de voir, que la réalité nous apparaît soudain différente.

    Eh oui, certains de ces djihadistes qui nous font horreur sont aussi parfois de pauvres types qui auraient pu connaître un tout autre destin si la générosité, la bienveillance et la connaissance leur avaient été manifestées. Leurs mentors ont beau jeu dans ce contexte de leur faire miroiter une offre à laquelle il est bien difficile de renoncer quand on cumule les sentiments de rejet et d’humiliation, auxquels s’ajoute parfois la réalité d’échecs scolaires, sociaux ou familiaux. Le califat, une eschatologie, l’hégire, la oumma musulmane... quatre mythes entretenus depuis des siècles par l’obscurantisme religieux et qui font aujourd’hui encore rêver des jeunes et moins jeunes aux repères incertains.

    Destins gâchés de citoyens ordinaires transformés en monstres par leur propre responsabilité. Qu’il ne faut en rien minimiser. En se rappelant cependant que ce sont des enfants de nos sociétés occidentales qui se placent ainsi en rupture. Avec leurs propres familles, leurs amis, leurs voisins, leurs concitoyens, leur pays. Et, ils l’ignorent souvent, mais en rupture aussi avec leur propre religion.

    Je ne partage pas le discours final porté par Reda, le second djihadiste mort en Syrie au cours de la pièce. Il insiste sur le fait que le Coran est un livre qui prône l’amour de tous les humains. Certes, il n’a pas tort. On peut lire le Coran en ce sens. Mais comme dans bon nombre de textes religieux, on peut aussi y trouver matière à méfiance, mépris et haine de l’autre et une source pour justifier des actes barbares. Le premier des djihadistes décédés, Ben, encourage Ismaël, dans cette même scène finale, à faire exploser sa grenade. Non pas en référence au Coran, mais au regard des humiliations subies par Ismaël dans la société belge. Il pourrait tout autant le faire en s’appuyant sur le Coran. Ne taisons pas cette réalité. L’affronter est bien plus salutaire et porteur de paix, d’humanisme partagé et de progrès social et individuel.

    C’est peut-être le seul reproche que je ferais à cette pièce. Marteler au final que l’islam serait à n’en pas douter une religion d’amour n’est pas juste. Elle a produit, tout au long de son histoire, des êtres lumineux, des scientifiques, des philosophes, des écrivains, des poètes, des artistes, des mystiques rayonnants… mais aussi des êtres violents, et pas seulement pour cause d’inculture ou de méconnaissance des grands principes de l’islam.

    Je préfère voir dans le Coran un formidable outil d’éveil au monde. Un point de départ de questionnements infinis et de doutes. Et pas un point final perclus de certitudes. Si on se réfère à la notion même de djihad, qui donne son nom à la pièce d’Ismaël Saidi, il y a matière à de longues recherches et à une enthousiasmante réflexion. Et une nécessité à déconstruire les représentations de ce mot « jihād » (j’opterai, pour la suite de ce texte pour cette transcription), de même que de la notion de « shari‘a » qui lui est souvent associée. Deux termes qui ont souvent justifié les exactions dont se sont parfois rendues coupables les sociétés musulmanes au cours de leur histoire. En effet, les mots n’ont que des usages. Et ces usages doivent

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