En attendant l’islam des Lumières
Emmanuel Macron a-t-il eu raison, dans son discours des Mureaux, de défendre le droit à la caricature et à la critique des religions ? Sans aucun doute.
A-t-il bien fait, ensuite, devant la vague de désinformation lancée dans le monde arabo-musulman par les prêcheurs de haine et les incendiaires des esprits type Erdogan, d’aller sur Al Jazeera rappeler qu’il n’avait, pour autant, ni « attaqué l’islam » ni « insulté les musulmans » ? Évidemment oui. La chaîne qatarie s’étant ingéniée, dans les heures suivantes, à multiplier les plateaux en tentant de brouiller le message, il n’est pas certain qu’elle ait été le meilleur canal ; mais que, ne lâchant rien et ne reculant pas d’un pouce sur le front de la laïcité, il ait bien fait de s’adresser aux opinions arabes pour rétablir des propos tronqués ou, parfois, carrément inventés, j’en suis intimement persuadé.
La vérité est qu’il se tenait, et que nous nous tenons tous avec lui, sur une ligne de crête – la plus étroite qui soit, sans doute la plus périlleuse, mais pas si difficile que cela, au fond, à tracer : il y faut du courage, du sang-froid, ainsi que ce minimum de rigueur et de précision dans l’analyse sans lequel on ne gagne jamais une bataille politique de cette ampleur.
La notion, d’abord, de « guerre de civilisations ».
Il faut le dire et le redire. Cette idée, proposée il y a vingt-cinq ans par un essayiste spenglérien*,
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