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L'Entonnoir de la Mort
L'Entonnoir de la Mort
L'Entonnoir de la Mort
Livre électronique228 pages3 heures

L'Entonnoir de la Mort

Par Benak

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À propos de ce livre électronique

Dans le paysage tumultueux de la Syrie contemporaine, "L'Entonnoir de la Mort" de Benak émerge comme une lumière dans l'obscurité des récits médiatiques occidentaux. Depuis 2013, l'auteur plonge au cœur des événements poignants qui ont secoué la Syrie, exposant sans détours les sombres réalités vécues par son peuple, défiant ainsi les narratifs conventionnels.

 

Au cœur de "L'Entonnoir de la Mort", Benak pointe du doigt les forces obscures qui orchestrent le chaos en Syrie. Il dénonce courageusement la complicité de la Turquie et des pays arabes réactionnaires, notamment les monarchies du Golfe telles que l'Arabie saoudite et le Qatar, présentées comme des acteurs actifs dans la destruction du pays. Son analyse minutieuse révèle les alliances complexes et les motivations cachées qui alimentent le conflit, mettant en lumière la collusion entre les puissances occidentales et leurs alliés régionaux.

 

Un thème central du livre est l'infiltration de terroristes en Syrie et ses conséquences dévastatrices pour la population. Benak décrit sobrement la souffrance infligée aux civils syriens par ces groupes extrémistes, dépeignant une réalité orchestrée par des puissances étrangères. À travers une recherche approfondie et des commentaires perspicaces, il expose la brutalité de ces organisations terroristes et leurs ravages sur la société syrienne.

 

" L'Entonnoir de la Mort" offre une perspective alternative à la représentation conventionnelle du conflit. Benak encourage les lecteurs à remettre en question les narratifs simplistes et à examiner les dynamiques géopolitiques sous-jacentes. En mettant en avant le rôle des acteurs externes, l'auteur incite à une réévaluation des récits médiatiques dominants.

 

En conclusion, "L'Entonnoir de la Mort" est un appel à la conscience mondiale, invitant les lecteurs à confronter les réalités inconfortables de la tragédie syrienne. À travers son analyse profonde et son engagement envers la vérité, Benak offre une perspective essentielle pour comprendre les enjeux complexes de la région. Ce livre est un rappel poignant de l'importance des voix indépendantes dans la narration des événements mondiaux, incitant à une réflexion critique sur l'avenir de la Syrie et du Moyen-Orient.

LangueFrançais
ÉditeurBenak
Date de sortie9 avr. 2024
ISBN9798224531363
L'Entonnoir de la Mort
Auteur

Benak

Écrivain, poète et chroniqueur, Benak est surtout un grand rêveur qui croit en la magie des mots et en leur splendeur. Porteur d’un projet d’écriture tant ambitieux que prometteur, il met sa plume au service de l’humanité pour instruire et plaire. C’est au sang de son esprit et à l’encre de son cœur qu’il nous tisse des écrits de lumière. De la fiction à la non-fiction en passant par le roman, le récit, le conte pour enfant et la poésie, il traduit son imaginaire en nous proposant une écriture de belle facture, un agréable moment de littérature. S’escrimant toujours avec les mots pour le plaisir du dire et de l’écrire, il mène une vie simple, mais pas tout à fait tranquille. En citoyen du Monde très sensible, certains événements déteignent sur sa vie en y laissant des empreintes indélébiles. Philosophe, écrivain et poète engagé, il porte en lui les stigmates de l’injustice et de l’iniquité.

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    Aperçu du livre

    L'Entonnoir de la Mort - Benak

    Première dédicace

    À toutes les Syriennes sacrifiées à l’autel de la bêtise humaine

    À tous les Syriens, Libanais et Iraniens tombés au champ d’honneur

    À tous les soldats du feu, de la sueur, de la plume et de l’image

    À tous les citoyens nobles dignes de notre magnifique Sham

    Deuxième dédicace

    ––––––––

    À Yara... À Neyrouz...

    À tous les papillons et hirondelles de la belle Syrie

    ​​Préface

    Syrie : les nouveaux barbares ne passeront pas

    ––––––––

    L’auteur de cet admirable ouvrage poignant de sensibilité et de rage, mais écrit avec lucidité, c’est ce qui fait sa puissance, se veut, au-delà de la déclaration d’amour à l’éternelle Syrie, mémoire de l’Humanité, qui inventa l’écriture et présida, avec les héros du Maghreb, à l’éclosion des plus belles pages de l’histoire arabo-musulmane, en Andalousie, un rappel salutaire à l’ordre. Ce livre est une vraie mise en garde pour tous « ces suppôts du diable, ces mercenaires de la nouvelle ère, ces ramassis du Nouveau Monde qui « sont venus souiller les murs fabuleux de ma brillante citadelle sous le regard complice et haineux de certains culs-terreux du royaume de sable ». Oui, ils ont accouru, exhortés par les pauvres péquenots de mon quartier. À ces cambrousards de l’or noir et du vent dont la lignée est rétrograde et arriérée, je déclare que ma forteresse civilisationnelle est imprenable du fait de son enracinement dans l’histoire. Immunisé depuis la nuit des temps, bastion de l’Islam et de la culture, je demeure le Sham, le berceau de la civilisation humaine. »

    Dès les premières lignes, le décor est planté et les lignes de front fixées. La Syrie ne tombera pas encore une fois entre les mains des nouveaux barbares, les Tamerlan et les Houlaguo des temps modernes qui n’ont rien à envier à ceux qui avaient mis à sac Bagdad, la capitale des Abbassides, en 1258 ; ils reviennent aujourd’hui déguisés en Émirs et Califes pour achever cette « œuvre » satanique. Faut-il rappeler aux « idiots utiles » des mal-nommés printemps arabes les récits dantesques que les historiens de l’époque nous avaient rapportés sur cette tragédie ? Le plus grand « exploit » de ces hordes mongoles, surgies des nuits du temps, a été la destruction de la grande bibliothèque de Bagdad, Bayt al-Hikma (La Maison de la sagesse) qui contenait les plus précieux trésors du savoir humain dans tous les domaines. Ce monument que les califes des lumières, Haroun al-Rachid, et surtout son successeur al-Maamoun, avaient voulu léguer à l’esprit universel a été anéanti. À en croire certains narrateurs, les innombrables ouvrages historiques, philosophiques, scientifiques et littéraires que contenait ce monument ont été brûlés ou jetés dans les eaux du Tigre qui « devinrent sombres en raison des quantités d’encres émanant des livres de la bibliothèque. Les Mongols détruisirent également les mosquées, les palais, les autres bibliothèques ainsi que des édifices d’une grande richesse culturelle. »

    Ce rappel historique même s’il n’est pas explicitement cité dans « L’Entonnoir de la Mort » y est néanmoins omniprésent. Simple rappel. Au début de la crise syrienne, l’Armée syrienne libre, qui n’est ni syrienne ni libre, mais un produit de la secte wahhabite alliée de l’Occident, avait investi Maarrat al-Nou’maan, la ville natale du grand poète et philosophe Abou Al-Alaa Al-Maari. Là, certains illuminés de ses membres n’ont pas hésité à le déterrer de sa tombe, à saccager sa maison et à décapiter sa statue. Les auteurs de cet « exploit démocratique » n’étaient autres que les fanatiques du Front Al-Nosra, filiale attitrée d’Al-Qaïda en qui certains aveugles en Occident avaient cru déceler l’avant-garde de la révolution syrienne démocratique (sic !). En se vengeant de celui qui inspira l’auteur de la Comédie divine, Dante, le message était clair, n’en déplaise aux promoteurs de la démocratie, chère aux néoconservateurs Américains : détruire dans le monde arabe l’idée même d’État-nation, de citoyenneté, d’esprit critique pour y édifier un émirat moyenâgeux. Certes, la bataille pour la démocratie et la bonne gouvernance ainsi que les droits de l’homme et la citoyenneté dans le monde arabo-musulman est plus que jamais impérative. Le héros de ce récit, Yatim, un homme révolté, tourmenté, ne cesse de le répéter et de le revendiquer tout au long de ses pérégrinations politico-philosophiques.

    Seulement en s’attaquant à Al-Maarri, avec toute la charge symbolique qu’il représente, ceux que les très démocrates émirs du Golfe et leurs parrains occidentaux avaient baptisés « révolutionnaires syriens » ont commis l’irréparable et c’est l’effet inverse qui fut obtenu : La « talibanisation » des esprits, le retour au Moyen-Âge et à la barbarie, à l’inquisition et au naufrage collectif de la raison.

    Al-Maarri qui ne portait pas dans son cœur et dans ses œuvres la bigoterie, la tartufferie et l’obscurantisme avait déjà dénoncé, il y a presque mille ans, comme par ailleurs tous les grands esprits de son époque, les pères Fouettards de la pensée théocratique rétrograde — précurseurs de la pensée unique de nos jours — sur le ton du satyre. Il avait cru déceler deux catégories d’hommes : « Ceux qui ont la raison sans religion, et ceux qui ont la religion et manquent de raison. » Il faudra y ajouter une troisième catégorie : ceux qui, à l’instar des « takfiris » déguisés en « révolutionnaires≈ », n’ont ni cerveau, ni religion, ni patrie surtout. »

    Tout au long de ce voyage à travers un monde arabe bouleversé, brutalisé, martyrisé, attaqué de toutes parts, Benak — c’est le nom de plume de l’auteur — se fait un malin plaisir de s’attaquer à ces bigots et à ces usurpateurs de l’Islam, dont le discours virulent, appelant au » djihad » en Syrie, cache mal une soumission à peine dissimulée, à l’impérialisme et à ses supplétifs.

    Il n’a pas de mots assez durs contre ces « médias mercenaires bêtes et méchants » dont le rôle dans la destruction du monde arabe est aujourd’hui plus qu’avéré.

    Nous sommes face à un écrivain en colère qui a très vite décelé la supercherie des mal-nommés « printemps arabes ». Il l’exprime tout à longueur des pages. Pourtant, ils n’étaient nullement nombreux ceux qui avaient découvert cette imposture. Il ne faut pas chercher très loin pour comprendre les raisons de cette lucidité précoce aujourd’hui de plus en plus partagée : l’auteur est un Algérien, et ça dit tout.

    Écrivain et poète, né après le déclenchement de la plus grande des révolutions qui marquèrent l’histoire du XXe siècle, dans un hameau perdu, comme il nous le confie, entre deux collines oubliées dans cette vaste Oranie muselée par l’histoire en dépit de tous ses moments de gloire. Il continue plus loin : « Allaité au biberon révolutionnaire de parents pauvres, mais ô combien généreux, j’hérite de leur esprit éveillé et tolérant une richesse incommensurable. Enfant, je subis les affres de la guerre et de la révolution et connus aussi la liesse de la libération et le bonheur de l’indépendance. Adulte, je dus combattre, les armes à la main, les hordes sauvages sévissant en Algérie lors de la fameuse décennie noire. Atteint dans mon âme et dans ma chair, je porte encore les stigmates d’abord de la guerre et ensuite ceux de la terreur. Le terrorisme ayant laissé en moi de profondes ornières, je dédie ma plume à la défense des damnés de la terre. Poète depuis toujours, je taquine ma muse en décriant l’injustice et l’iniquité. »

    On l’aura compris, il faut être natif de cette terre rebelle pour comprendre plus vite que les autres ce qui se trame contre le monde arabe au nom de la démocratie. Il faut être l’enfant d’une véritable révolution pour déceler les grossiers pièges dressés par des officines « made in USA » dont le but n’est pas de réformer le monde arabe, mais de le détruire et le renvoyer à l’âge préindustriel comme ce fut le cas avec l’Irak, la Libye et aujourd’hui la Syrie et Gaza.

    « Si je n’avais pas été Algérien, j’aurais été sûrement Syrien, se répétait Yatim chaque fois qu’il avait à vivre une crise identitaire. »

    Benak, nom de plume d’Abdelkader Benaïssa, est en effet un authentique Syrien, car c’est un authentique Algérien, dans les veines duquel coulent l’esprit de révolte, la haine de l’injustice, la quête de la dignité. Et surtout un témoin vigilant qui ne se laisse pas conter des fables.

    Majed Nehmé

    Directeur d’Afrique Asie

    Paris-juillet 2014

    ​​1.

    ––––––––

    Je suffoque... Je respire difficilement... Le vent souffle dans ma tête en ameutant de bien mauvaises nouvelles qui m’assaillent, m’accaparent, m’emprisonnent, me flagellent, me torturent, me tuent quelque part. Je me penche du haut du balcon de mon esprit pour jeter un regard dans la rue où les gens, différents et anonymes, s’en vont et s’en viennent, sans moi évidemment. Je contemple de mon perchoir, accroché aux maigres bribes de ma pensée asphyxiée, les soubresauts ostentatoires de ma culture effilochée. À travers le goulot de mon esprit taraudé par mes idées brûlantes et enfiévrées, je considère, défait, le résultat désolant de ma vie éphémère et meurtrie. Ces derniers temps, la vie ne coulait plus comme avant ; aux prises avec le démon, elle avait rendu le tablier en signant lâchement sa totale abdication.

    Tout se bousculait en réalité comme si Dieu ayant décrété la fin du monde, la vie se sauvait par tous les chemins en emportant sur son passage les ultimes fragments de la raison. La folie ayant trouvé le champ libre et un terrain de prédilection s’offrait l’occasion de sévir à tout jamais en faisant valoir son droit de cité.

    Ils sont nombreux, ces suppôts du diable, ces mercenaires de la nouvelle ère, ces ramassis du Nouveau Monde. Ils sont venus souiller les murs fabuleux de ma brillante citadelle sous le regard complice et haineux de certains culs-terreux du royaume de sable. Oui, ils ont accouru, exhortés par les pauvres péquenots de mon quartier. À ces cambrousards de l’or noir et du vent dont la lignée est rétrograde et arriérée, je déclare que ma forteresse civilisationnelle est imprenable du fait de son enracinement dans l’histoire. Immunisé depuis la nuit des temps, bastion de l’Islam et de la culture, je demeure le Sham, le berceau de la civilisation humaine.

    Ils sont venus profaner les pages de mon livre ouvert depuis le premier alphabet et transformer mes précieux minarets, mes riches églises et mes augustes manoirs en de sinistres sarcophages.

    Yatim... Je m’appelle Yatim comme toi, tu te nommes George ou Nassim. La seule différence qui pourrait d’ailleurs nous lier, c’est finalement notre âge. Le mien est aussi grand que ta vie et plus petit que le temps, qui nous unit, nous malaxe, nous délie, nous façonne, nous plie, nous désarçonne, nous laisse et s’enfuit. Je suis aussi vieux que le jeune d’aujourd’hui, car mes enfants sont nés de ce mariage obscur entre l’amour proscrit et la prison de la vie. J’ai grandi à l’ombre des nuits coloniales et des jours colonisés en tétant le biberon des heures perfides et déloyales. Mon nom a toujours été un pseudonyme jusqu’au jour où la clandestinité m’offrit un patronyme comme patrie. Je vis dans un habit, où la mort lâche et assassine est embusquée dans chaque pli et repli. J’ai appris sur les bancs de l’école buissonnière, la sagesse des fous et la bravoure des déshérités ; à celle de la vie, l’honneur des vaincus et la gloire des damnés.

    Mon père était tellement arabe qu’il oubliait son amazighité et tellement humain qu’on lui refusait son humanité. Grand exclu, il fut jeté par-dessus bord du seul bateau naviguant. Célèbre noyé de l’histoire, il but toute la salinité de l’océan, lampée après lampée, jusqu’à la dernière gorgée. Ma mère enfantée par la peur des lendemains, plus fragile qu’une enfant débile, fut reléguée aux calendes grecques par tous les testaments qu’ils soient vieux, anciens, juifs, chrétiens ou carrément musulmans. Non seulement, elle vivait tête baissée, mais totalement enfouie, en ne laissant apparaître de son être que son joli corps que l’on adore. Inhumain était mon cousin germain de l’autre côté de la cité humanoïde qui gravitait autour de mon espace vital. C’était une espèce supérieure de nature androïde à l’humanisme avancé ; elle daignait me distiller l’air qu’elle avait sciemment raréfié pour me sauver de l’asphyxie qu’elle me prescrivait.

    Je suffoque... Je soliloque en apnée dans ce monde qui m’a vu naître et qui refuse de me reconnaître à l’état civil de sa traîtrise qui le grise pour toujours commettre d’aussi grandes bêtises. Je m’époumone, hors d’haleine, à glaner les atomes précieux de l’air qui manque à mon cimetière où gît mon corps momifié. Mon spectre auréolé de cette peur que l’esprit dit humanitaire ne cesse de m’efflanquer depuis ma venue sur cette Terre où je n’habite que temporairement.

    Yatim... Cela sonne à l’image de cet agassin qui sous peine de ne pas produire du raisin doit subir la loi de l’élagueur. La serpette est là en unique émondeur pour donner au cep toute sa vigueur.

    Yatim... Tel un accident de parcours à l’orphelinat dantesque où foisonne la culture bâtarde érigée en dogme cannibale.

    Yatim... Une entité barbaresque ballottée par une histoire titanesque dont les annales racontent depuis la nuit des temps la même fresque de la sueur conjuguée au sang.

    À l’arrivée de cette longue marche de cris et de larmes, cet itinéraire de feux et de flammes, je ne suis qu’un néant dans le ciel sombre de la civilisation. Inhumaine parce qu’humaine, celle-ci se donne trop de peine à chercher coûte que coûte mon embaumement. Il parait que bien conservé, je souris mieux au musée de leur apathie qui prend, du coup, un peu de rajeunissement. C’est le besoin de cette eau de jouvence qui pousse les singes de mon quartier à hériter de ma mort pour faire de mon corps un aspect plus proche de mon vivant. Défunt, j’aurais l’honneur de me présenter convenablement devant l’ONU des trucidés. Ces messieurs détenteurs du fil de la vie ici-bas, condescendent-ils enfin à me juger pour ouvrir à mon organisme parfumé la porte du paradis tant recherché ?

    Alors, lâchez vos chiens avant-coureurs et faites-les suivre de vos embaumeurs. Je vous attends avec mes fonctions vitales que vous saurez garder parfaitement dans le cagibi mental de vos idées mortuaires.

    — Salem sur le meilleur des hommes que Dieu m’a destinés. Que ta journée entière soit empreinte de bonheur !

    — Salem sur toi, ô femme merveilleuse. Tu remplis ma vie de félicité. Je remercie Dieu de t’avoir rencontré.

    Yatima était une femme très simple, mais très dévouée et très sincère. De corpulence petite, elle paraissait de prime abord si fragile, mais ce n’était qu’une apparence tout à fait trompeuse. Sous son physique frêle et fluet, elle cachait une incalculable énergie. Toujours à l’écoute des besoins de son mari, elle se multipliait pour lui obéir sans jamais fléchir. Fidèle, aux petits soins de son vénérable époux, elle s’effaçait volontiers pour n’écouter que ses désirs. Elle l’aimait de cet amour tendre, gentil et silencieux à l’image de cet acte sanctifié qui les a réunis, ce pacte consacré et si religieux.

    — Quelle belle grâce mâtinée ! Je suis heureuse pour toi, cela fait si longtemps que tu n’as pas ainsi bien dormi.

    Yatim ne se rendormait jamais pour ainsi dire après la prière du « Sobh » (de l’aube) et sa douce moitié, comme il préférait l’appeler, le savait. Bien sûr, l’exception confirmant la règle, il lui arrivait de garder le lit

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