Jargon du banc

Par Frma'ta Tossou

« Monsieur le recteur nous a montré couleur orange blanc vert jaune vert rouge et bleu blanc rouge quand il a appris notre petit pays du banc », tels sont les premiers mots du roman Jargon du Banc. Avec un humour percutant, Bingué, un habitué du « banc », vous plonge dans un univers absurde où se mêlent fraîcheur et dureté du langage, un assemblage particulier qui ne manquera pas de vous émouvoir.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Frma'ta Tossou est auteur de plusieurs livres dont Les Plis calcinés de Dieu, Césaire et moi et Temps d’hémorragie. Doctorant en littératures francophones à l’Université de Lille, son premier roman, Jargon du banc, résulte de ses travaux de doctorat portant sur les écritures de la déviance et des écarts.

• Langue: Français
• Éditeur: Le Lys Bleu Éditions
• Date de sortie: 28 avr. 2023
• ISBN: 9791037786265

Aperçu du livre

Frma'ta Tossou

Jargon du banc

Roman

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© Lys Bleu Éditions – Frma'ta Tossou

ISBN : 979-10-377-8626-5

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À la mémoire de Juste Houndété, le « baron » du banc

Premier carnet

1

Monsieur le recteur nous a montré couleur*¹ orange blanc vert jaune vert rouge et bleu blanc rouge quand il a appris notre petit pays du banc. C’est au banc que tout le monde venait s’asseoir pour discuter en attendant la signature de monsieur le recteur pour prendre diplôme partir faire bon bon affaire. Façon il était fâché, tu peux penser que il a vu son ennemi même. Il nous a dit de oublier vite vite notre bon bon projet de petit pays. De commencer à oublier manière de faire de banc parce que il va pas accepter et puis on va créer un l’autre État comme au Soudan du Sud. Ou même que il va pas accepter l’indépendance façon que on veut faire comme dans la Catalogne. Cette façon de parler de monsieur le recteur m’a trop énervé. Peut-être il pense que on est en train de fabriquer des formules mathématiques, des théories et même préparer en conséquence un discours pour lire quand on va réussir notre complot. Cette peur c’est parce qu’il a en tête les coups d’État des maliens, des guinéens et des burkinabés alors que nous au banc on s’en fout de toutes ces choses-là. L’autre chose c’est que monsieur le recteur a peur de ne plus faire commandement sur nos diplômes que on est en train d’attendre. La chose il a dit pour compléter, il va envoyer cargo de policiers pour lancer gaz lacry avec piment dans nos figures si on continue de s’asseoir au banc.

C’est ça, y a un jour, peut-être, c’est lundi, mardi ou bien samedi, je sais plus même. Mais ce jour-là, rumeur qui fait espionnage est partie parler à monsieur le recteur face to face que auteur de petit pays au banc, c’est moi, Bingué, enfant de son papa et de sa maman qui est morte partie au paradis pour acheter terrain et puis je vais partir construire dessus, je suis derrière tout ça. Jusqu’à cette rumeur a parlé que tout désordre on dirait crise post-électorale des pays africains qui a lieu au Q.G du banc, c’est moi je suis l’organisateur général. Heureusement que cette fois monsieur le recteur a eu bonne intelligence pour leur demander comment un seul lenfant* comme moi qui gagne pas bon bon diplôme jusqu’à cheveux blancs* est là pour devenir neige sur tête moyen faire ça. Cette parole de mon cheveu blanc jusqu’à devenir neige a brûlé trop mon kè* même. Et puis monsieur le recteur a donné pour moi, faut que je vais venir dans son bureau il va me conscientiser. Cette déclaration de monsieur le recteur ne m’a pas rassuré. Peut-être que c’est un plan savamment organisé pour m’arrêter et me donner à la police républicaine du pouvoir. Moi aussi, j’ai gagné très très bonne intelligence pour comprendre le complot qui se tramait dans l’ombre contre moi. J’ai bien refusé aussi.

Matin bonheur y avait pas encore soleil dans le ciel quand je suis arrivé au banc. Cerveau a commencé à me poser des montagnes de questions sur invitations de monsieur le recteur. Ça m’a trop énervé ces questions qu’il me posait. Je lui ai parlé que il n’a qu’à me laisser tranquille de affaire là. Je ne suis pas parti dans bureau pour voir quelqu’un un point un trait. C’est ça, il m’a informé encore que rumeur parle encore vrai vrai que je suis sur liste noire. J’ai dit que je suis au courant de la rumeur. C’est ça, j’ai parlé que tout le monde doit commencer à faire attention au banc. Parce que je sens zodeur de cargo de policiers avec matraques en pagaille et fusil pour venir nous chicoter au banc. Cerveau me parlait que il moyen courir si la police républicaine débarque maintenant même. Comme je connais que il est couillon des fois, je lui ai dit faut pas il va prendre ça pour faire samusement*. Parce que cette fois, c’est très très sérieux. Mais il faisait son je m’en fous*. Net net, j’ai quitté devant lui.

Un coup* cargo de police a atterri au banc. Moment où cargo-là venait en cachette au banc, nous tous on était là pour faire cogito ergo sum sur notre avenir pour prendre diplôme partir avoir travail. Policiers que ils ont envoyés dans mission pour nous, eux tous sont descendus du le cargo avec fusil, matraque et lacry* courir pour nous attraper. Eh, on a commencé par borir* pour dépasser tous les policiers.

Cerveau avec Chien méchant ont bori vite vite même. Aussitôt tout le monde a commencé à borir seulement pour partir. Moi, j’étais pour borir seulement pour partir dans un coin au cas où ça tourne au vinaigre. Je regardais même pas derrière pour voir si policier a attrapé enfant de l’homme* du banc. Je borissais seulement. Parce que quand mon papa m’a envoyé sur le tas* c’est pour que je vais prendre diplôme partir faire affaire, puis revenir avec beaucoup de l’argent et aussi faire mon malin comme ces vieux et petits politiciens du pays qui bouffent notre l’argent et rouler dans voiture Range Rover. Enfant de l’homme qui est au banc avec qui je fais petit pays-là, on gagne pas même papa et même maman pour que je vais commencer à faire brave et puis policier va me attraper, me chicoter et même me tuer. Donc, j’ai bori jusqu’à et marcher dans caca mais vrai vrai je m’en foutais de çà. Entre la mort avec caca moi je choisis caca. Je m’en foutais aussi si policier a attrapé quelqu’un. Après après, quand cargo de policier est parti, j’ai appris que Cerveau a gagné 10 coups de matraque avec policier femme. J’ai ri dans ma bouche pour lui donner parce que il voulait faire comme brave qui est dans film américain qui court devant balle sans mourir. Je réfléchissais à la manière il a fait bête et faible et puis policier femme lui a donné matraque. En même temps, j’ai gagné bonne réflexion que vrai vrai il moyen pas frapper policier femme-là aussi. Sinon les autres policiers garçons peuvent même le tuer sur place.

Après fiasco de policiers qui sont venus nous montrer couleur au banc, monsieur le recteur est dans colère avec visage de pierre. Il a dit que les policiers que le pouvoir a envoyés sont trop couillons et même que ils sont vauriens à cause de ça ils n’ont pas pu attraper un seul quelqu’un. Et que au nom de Bon Dieu, il va pas accepter notre samusement du banc.

Un jour, il a envoyé émissaire spécial pour faire négociation qui va donner dialogue national. Émissaire de monsieur le recteur est venu pour nous parler de Commission Dialogue Vérité et Réconciliation. Et puis le palabre va finir tout complet. Parce que dans la vie-là, la paix et plus doux que palabre. J’étais vraiment content de la réconciliation. Bon Dieu lui-même a dit si quelqu’un te donne bonne gifle faut accepter faire la paix. Donc j’ai parlé à tout le monde que on n’a qu’à oublier colère avec méchanceté qui est dans nos cœurs pour pardonner péché de monsieur le recteur. C’est-à-dire on doit oublier cargo de policier qui est venu nous faire course de jeux olympiques et puis Cerveau a gagné trop de matraque de policier femme. Mais pour dire vérité dans début tout le monde a refusé de faire la paix. Même que Chien méchant a dit mensonge sur moi que l’émissaire de monsieur le recteur a fait corruption de politicien sur moi avec beaucoup de l’argent. Je n’étais pas content de la parole il a dit pour me diminuer*. Vrai vrai, cette parole m’a donné trop palu garçon*. Après après, on a tombé d’accord. Eux tous voulaient faire la paix avec monsieur le recteur. Sauf que Cerveau a donné condition. Il doit donner aussi coups de poing à policier femme qui l’a frappé avec matraque. Je lui ai demandé pardon. Mais il a dit, il ne va pas accepter mon pardon. J’ai même demandé pardon à la place de ce policier femme. Il ne voulait rien comprendre jusqu’à ma bouche est trop fatiguée. C’est ça, tout le monde aussi a demandé pardon et puis il a accepté pour montrer ses dents.

On s’est convoyé pour partir faire la paix avec monsieur le recteur. On était posé dans salle pour attendre monsieur le recteur avec la parole de réconciliation pour faire la paix. Il moyen pas encore arriver avec l’émissaire. Donc on est là pour attendre encore que eux deux vont arriver. Je sors ma tête dans fenêtre dehors pour voir si y a jolie jolie fille qui est en train de passer pour commencer à donner poème de Senghor sur jolie femme africaine et puis elle va me dire oui oui en même temps. Subitement, je vois beaucoup beaucoup de policiers avec matraques et pistolets qui sont là venir un peu un peu pour entourer salle de conférence nationale. Je commence peur en même temps. Je suis là me poser question sur la façon j’ai fait couillon dans piège de réconciliation avec monsieur le recteur. Je suis dans peur en pagaille. Peur-là vient dans ventre et puis ça monte dans ma tête pour me donner palu seulement. Je connais que je suis foutu parce que policier va me attraper pour me mettre en prison même que je n’ai pas tué quelqu’un. Les autres aussi commencent aussi à regarder dans fenêtre pour bien voir les policiers qui arrivaient dans la salle de conférence nationale. Sueur était pour venir sur front de Cerveau comme si on a versé l’eau sur lui. Il moyen plus se poser. Il a levé en même temps pour regarder tous les policiers qui venaient. Il a dit que si on veut voir maman avec papa encore, faut que on va commencer par courir pour sortir de la salle-là après son coup de sifflet. Je suis dans peur, je commence à rester debout un peu un peu pour attendre sifflet de Cerveau. Sifflet commence à crier fort fort dans la salle. C’est ça tout le monde a bori pour sortir. Policier aussi courait pour nous attraper et prendre matraque pour casser nos têtes. Petit cola courait avec malin plus que nous tous. Il courait façon de Usain Bolt, l’homme fusée, pour que les policiers qui le poursuivaient vont tomber pour casser pieds avec bras en pagaille pour que ils vont plus voir leurs femmes et zenfants. Moi, je courais seulement dans direction de portail pour aller sauter clôture un côté est cassé. Y a un policier gros qui me poursuit avec matraque. Je courais vite vite pour arriver devant la clôture. Comme policier qui est là courir derrière moi sait que je suis plus fort que lui et que il moyen pas me attraper et puis morve commence à sortir dans son narine beaucoup, il a enlevé pistolet pour tirer sur moi. Cette tricherie je n’a pas content de tout. Puis il a commencé par lire son discours « enfant de l’homme, ah, faut pas bouger avec petit malin. Y a fusil dans ma main. Si tu fais malin pour bouger, je vais tirer tu vas mourir complet. Faut que tu vas mettre deux mains en haut en haut. Faut retourner ton visage, je vais bien te voir » policier m’a parlé. Je suis là faire tremblement de terre. Enfant de l’homme, je vais dire vérité propre. Peur fait que je gagne pipi dans mon caleçon. Policier est dans rire façon façon à cause que mon tremblement remuait le sol. J’étais pour demander pardon, faut que il va me laisser partir. Il parlait que je suis faux type, c’est moi qui fait désordre sur le tas à cause de ça, il reste un peu il va casser pied cadeau*. Donc, je n’a qu’à fermer œil. J’ai commencé à pleurer pour demander pardon plus que premier premier fois. Parce que je veux pas mourir maintenant pour rejoindre ma maman dans paradis même si elle a déjà assuré mon avenir pour acheter terrain pour moi pour que je vais construire maison villa dessus. Je lui a dit que je gagne pas aussi diplôme d’abord pour mourir. Policier gros ventre parlait que il s’en fout de moi, même si je gagne pas diplôme. Je ferme les yeux avec pleurs en pagaille. J’ai parlé que au moins il n’a qu’à me laisser, je vais faire signe de croix avant de tirer sur moi. J’ai commencé à demander à Bon Dieu de faire miracle propre aujourd’hui je vais voir ça. Bon Dieu a entendu ma prière. Il a fait miracle pour me sauver. Dès que policier