Mohamed Bouhafsi, journaliste « On a tous un rôle à jouer pour protéger les enfants »
C ’est la première et dernière fois qu’il raconte son histoire, celle d’un gamin frappé par son père et témoin des violences infligées à sa mère jusqu’à l’âge de 8 ans. Dans Rêver sous les coups*, Mohamed Bouhafsi en fait le récit à hauteur d’enfant, coincé entre terreur, culpabilité et impuissance. À 29 ans, le journaliste à la fulgurante ascension (après ses scoops sportifs sur RMC et BFMTV, il est devenu à la rentrée chroniqueur de C à vous et coprésentateur de 20 h 22 sur France Télévisions) se dit apaisé. Son leitmotiv : incarner l’espoir et « être utile », aux plus jeunes comme à la France.
Vous avez révélé votre passé d’enfant battu en avril 2020, dans une tribune publiée par le JDD, à la suite d’un fait divers. Pourquoi celui-ci a-t-il provoqué un déclic ?
C’était en plein confinement. J’étais avec ma compagne, Angeline, quand j’ai entendu à la télévision le voisin de Daoudja, ce garçon de 6 ans frappé à mort, dire qu’il s’en voudrait toute sa vie : il avait déjà entendu des cris auparavant et n’avait pas réagi. Cette phrase m’a foudroyé. J’ai eu besoin d’écrire. De dire qu’on avait tous un rôle à jouer pour éviter ces drames. Et que, moi aussi, j’avais été un enfant battu par son père. Seuls ma mère, mon frère et ma sœur, mes voisins savaient. Ni ma compagne ni mon meilleur ami ne connaissaient les détails. À 28 ans, je ne l’avais jamais raconté. Ça a bouleversé ma vie.
Pourquoi publier un livre ?
Je me sens apaisé depuis longtemps, mais j’ai passé ma vie à cacher ça. Je voulais qu’on voie un journaliste
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