Alain Mabanckou: « Rushdie, dernier défenseur de notre imaginaire »
Au fil du temps, une belle amitié s’est nouée entre l’auteur de Mémoires de porc-épic, résident américain depuis 2002, et l’écrivain américano-britannique natif de Bombay. Alain Mabanckou, qui se revendique « enfant de minuit », témoigne ici du courage de l’auteur des Versets sataniques et de sa foi dans la force de la littérature.
Vous êtes un ami de Salman Rushdie. Comment vous êtes-vous rencontrés?
J’étais ébloui depuis longtemps par son oeuvre, son itinéraire et son discours du monde lorsque je me suis inscrit, en 2010, au Pen America, dont il était le. Aucun d’entre eux n’a accepté – une certaine Amérique pensait que la France était une nation arrogante et impie. Il m’a alors écrit: « Voilà, j’ai vu que tu défendais ton peuple contre les régimes auto cratiques, et je souhaiterais que tu remettes le prix. » Je suis allé à New York et j’ai fait une intervention en anglais devant plus de 800 personnes. Plus tard, en septembre, j’ai intercédé auprès de lui pour votre journal, qui voulait le mettre en couverture. Il m’avait suffi de lui dire: « Ecoute, grand frère, c’est important pour le public français. » Au premier abord, il semble fermé, et puis vous vous apercevez que, comme beaucoup d’écrivains majeurs, il est resté un grand enfant qui continue à croire que le monde sera meilleur. Depuis cette époque, nous sommes restés amis.
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