On ne l’attendait pas là. Un texte irrévérencieux, burlesque, engagé. Dans Il n’y a pas de Ajar, monologue théâtral, un homme prétend être Abraham Ajar, fils d’Émile Ajar, célèbre pseudonyme de Romain Gary. Il s’insurge contre l’idée que nous serions entièrement définis par notre naissance, sexe, couleur de peau, religion.
À travers un seul en scène brillant, la femme rabbin Delphine Horvilleur revisite l’œuvre de Romain Gary, la Kabbale, les débats de l’époque. Elle rend hommage à la fiction. L’auteure nous pousse à nous réinventer sans cesse. Elle fait de même puisqu’on ne l’attendait pas là.
Vous êtes-vous demandé comment revenir, après le succès de Vivre avec nos morts ?
Vivre avec nos morts a suscité de fortes réactions de lecteurs, notamment un phénomène de transfert de la part de certaines personnes qui ne voyaient plus en moi qu’un rabbin à qui on confie ses deuils. J’ai reçu des milliers de lettres après la publication du livre. Il n’y a pas deest effectivement un travail d’écriture dont j’avais besoin pour retrouver ma liberté d’auteure, celle d’une expression différente, faites de failles humaines et d’une certaine « folie ». J’ai senti que j’avais besoin de prendre un peu de distance avec les fantômes qui hantent mon dernier livre, même si celui-ci est aussi, à sa manière, un livre de fantômes. Romain Gary est en effet comme un revenant dans ma vie : son œuvre m’accompagne en permanence.