Chaque crime en son temps: Petites histoires criminelles
Par Liliane Avram
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À propos de ce livre électronique
Quel est le point commun entre un modeste employé de bureau, une femme amoureuse d'un proxénète, l'animatrice d'une célèbre station de radio, un haut fonctionnaire, une petite voisine bien intentionnée, une épouse malchanceuse, et une veuve optimiste ? Tous ces personnages vont, chacun à leur tour, se trouver au cœur d'une petite histoire criminelle. Victime ou assassin ? Mais attention, les choses ne sont jamais ce qu'elles prétendent être : une invitation peut être un piège, un meurtre une illusion, et la mort un mirage.
Découvrez les destins de plusieurs personnages, et découvrez comment leurs parcours tendent tous à les placer au centre d'une petite histoire criminelle.
EXTRAIT DU CRIME DE L'ALLÉE DES CÈDRES
Je vivais des minutes à la fois pénibles et exaltantes où je n’arrivais plus à distinguer le vrai du faux, la réalité de la fiction. D’ordinaire, je serais bien incapable de jouer la comédie ! Pourtant, à cet instant, n’étais-je pas un véritable acteur… de même que la personne qui gisait par terre près du buffet ? N’allait-elle pas, quand le rideau serait baissé, se relever pour saluer son public ?
Hélas, nous n’étions pas au théâtre… Cette femme était bien morte, et moi j’étais dans un drôle de pétrin.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Liliane Avram vit à Poitiers. Un temps fonctionnaire, elle a démissionné, occupé divers emplois avant de se consacrer totalement, et avec passion, à l'écriture.
Chaque crime en son temps est son premier recueil publié.
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Avis sur Chaque crime en son temps
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Aperçu du livre
Chaque crime en son temps - Liliane Avram
Présentation
Quel est le point commun entre un modeste employé de bureau, une femme amoureuse d'un proxénète, l'animatrice d'une célèbre station de radio, un haut fonctionnaire, une petite voisine bien intentionnée, une épouse malchanceuse, et une veuve optimiste ?
Tous ces personnages vont, chacun à leur tour, se trouver au cœur d'une petite histoire criminelle. Victime ou assassin ?
Mais attention, les choses ne sont jamais ce qu'elles prétendent être : une invitation peut être un piège, un meurtre une illusion, et la mort un mirage.
Liliane Avram vit à Poitiers. Un temps fonctionnaire, elle a démissionné, occupé divers emplois avant de se consacrer totalement, et avec passion,
à l'écriture.
« Chaque crime en son temps » est son premier recueil publié.
Liliane Avram
Chaque crime en son temps
Petites histoires criminelles
Policier
ISBN : 978-2-35962-703-9
Collection Rouge : 2108-6273
Dépôt légal Février 2015
© couverture Ex Aequo
© 2015 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays. Toute modification interdite.
Éditions Ex Aequo
6 rue des Sybilles
88370 Plombières les bains
www.editions-exaequo.fr
Présentation
Le crime de l’allée des cèdres
À l’ombre de mon ombre
Coup de griffe
L’homme à l’écharpe jaune
Invitation au meurtre
Heureux présage
Des bruits qui courent
Le crime de l’allée des cèdres
Sur le buffet Louis-Philippe, un vase en porcelaine retenait prisonnières onze roses qui, résignées, courbaient la tête. Visiblement, personne ne se souciait du sort de ces demoiselles…
Et moi ? N’étais-je pas, aussi, prisonnier de ce salon… de cette maison ?
J’avais l’impression d’être sur la scène d’un théâtre et de jouer la pièce d’un auteur anglais (pourquoi, je ne saurais le dire, mais quelque chose de « british » flottait dans l’air). Seulement, s’agissait-il du premier ou du dernier acte ? Du début ou de la fin ? Ça, je l’ignorais.
Je vivais des minutes à la fois pénibles et exaltantes où je n’arrivais plus à distinguer le vrai du faux, la réalité de la fiction. D’ordinaire, je serais bien incapable de jouer la comédie ! Pourtant, à cet instant, n’étais-je pas un véritable acteur… de même que la personne qui gisait par terre près du buffet ? N’allait-elle pas, quand le rideau serait baissé, se relever pour saluer son public ?
Hélas, nous n’étions pas au théâtre… Cette femme était bien morte, et moi j’étais dans un drôle de pétrin.
Aussitôt, j’éprouvais pour ce cadavre une irrésistible attirance. Tirée à quatre épingles dans un tailleur impeccable, la morte dégageait comme une grâce, et, malgré un visage cyanosé, une vraie séduction émanait de toute sa personne.
Aucun doute possible : cette femme avait été étranglée.
N’ayant jamais été quelqu’un de prévenant, je m’abstenais de prévenir la police. En réalité, la peur des complications, des questions saugrenues en même temps qu’indiscrètes ne faisait que conforter ma décision de garder « ça » pour moi. Il me semblait les entendre d’ici me harceler de leurs sempiternelles questions : « Que faites-vous là, sur les lieux du crime ? », « Comment êtes-vous entré ? », « Connaissiez-vous la victime ? », « Avez-vous un alibi ? ». Difficile de supporter une telle inquisition quand on a, comme moi, horreur de se justifier.
Découvrir un cadavre vous expose toujours à mille et une petites tracasseries judiciaires…
Mais c’est vrai, que faisais-je ici, dans cette maison, en si mauvaise compagnie ? Comment avais-je fait pour me fourrer dans un pareil guêpier ?
C’est ce matin, en me rendant à mon bureau, que je trouvai ce portefeuille sur le trottoir, et, au lieu de le porter au commissariat de police du quartier, je décidai de regarder à l’intérieur à la recherche d’une adresse. Je tombai sur la carte d’identité d’un certain Paul Chardin, né le 05/12/67, mesurant 1m85, et demeurant 12, allée des cèdres.
Je consultai un plan de la ville et constatai que le domicile de ce monsieur n’était pas très éloigné de mon bureau. Je rapporterais donc le portefeuille à son propriétaire dans la soirée, après mon travail, et, à cette idée, j’éprouvai une certaine excitation.
La journée me parut interminable... et, au moment de quitter mon poste, comme un fait exprès Melle Rosset me demanda de lui apporter le dossier Cofrajec que, naturellement, je mis un temps fou à retrouver.
À 18 h 20, je quittai mon travail pour arriver un quart d’heure plus tard sur les lieux.
L’allée des cèdres était déserte, et, chose curieuse, pas un seul cèdre ne bordait cette allée.
Je sonnai plusieurs fois à la porte du n° 12. Vainement.
Je m’apprêtai à déposer le portefeuille dans la boîte à lettres quand, enfin, la porte s’ouvrit laissant apparaître un colosse à la mine hostile.
— Qu’est-ce que vous voulez ? me demanda-t-il d’une voix peu aimable.
Plutôt antipathique le colosse. Je lui exposai l’objet de ma visite. Sans un mot, il me fit signe de le suivre et me conduisit dans le vestibule où, avant de disparaître, il me pria de bien vouloir patienter.
Confortablement installé dans un fauteuil Voltaire, j’attendais donc patiemment qu’on vienne me chercher ; comme chez le médecin. J’aurais aimé entendre des voix, du bruit, un peu d’agitation, prouvant une présence autre que la mienne, mais pas un seul son ne me parvenait. Dans cette maison silencieuse, je commençais à trouver le temps long et à me demander si, par hasard, on ne m’aurait pas oublié. Il me tardait de rencontrer ce Paul Chardin que, vraisemblablement, le colosse était allé prévenir.
Ma patience, comme celle de tout un chacun, ayant des limites, au bout d’un quart d’heure je me décidai à ouvrir une porte, et pénétrai dans ce salon. Et c’est là, près du buffet, que je découvris, il y a seulement quelques minutes, le corps étendu de cette femme.
Et voilà, bien malgré moi je suis devenu l’acteur principal d’une macabre pièce de théâtre, d’un drame, d’une tragédie, et je sens bien que je ne suis pas fait pour le rôle…
Je réalise l’absurdité de la situation dans laquelle je me trouve, et jure, mais un peu tard, de ne plus jamais ramasser les portefeuilles perdus sur les trottoirs.
Il est des situations plus enviables que de se retrouver, seul, en présence d’un cadavre. J’ai toujours le chic pour me fourrer dans des situations inextricables.
Subitement, je ressens l’irrésistible envie d’appeler la police, ce qui serait encore le meilleur moyen de me disculper. Je sors mon téléphone portable de la poche de ma veste. J’hésite... la peur m’empêche d’agir. Pourquoi avoir peur, pourquoi m’inquiéter puisque, même si les apparences sont contre moi, je suis innocent. Et le rôle de la police n’est-il pas précisément de rechercher la vérité, rien que la vérité, afin d’empêcher les erreurs judiciaires ? On découvrirait sans peine que je n’ai aucun lien avec la victime, donc aucune raison d’avoir commis ce crime. Après tout, cette femme, je ne la connais pas.
À ce moment précis, je suis pris d’un horrible doute : ces cheveux