Crimes à discrétion: Histoires policières
Par Liliane Avram
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À propos de ce livre électronique
Qui est Victor, ce séduisant quadragénaire pour lequel Juliette a eu le coup de foudre… L'homme de sa vie ou l'homme de sa mort ?
Où mène cette route qui porte le nom étrange de « Route du noyé » ?
Qui se cache derrière celui que les médias ont surnommé « Le tueur des salles obscures » ?
Qu'est-il arrivé à cette famille qui, depuis le jour de Noël, demeure introuvable ?
Faut-il croire au retour du diable ?...
Dans ces petites histoires criminelles, la mort tourne discrètement autour des personnages. Meurtres... accidents... suicides ?... Où est la vérité ?
EXTRAIT DE L'HOMME DE SA MORT
En ce mois de juin, sévissait partout en France une canicule comme on n’en avait jamais connue pour la saison. Une chaleur d’août. À inscrire au livre des records. D’heure en heure, la température montait dans le thermomètre menaçant d’un coup de chaleur les plus fragiles.
Une cousine éloignée interrogea discrètement sa voisine :
— Que s’est-il passé exactement ?
Ça, personne ne le savait vraiment ! La seule qui connaissait la réponse se trouvait couchée dans un cercueil tapissé de satin blanc. Pour l’éternité, elle emportait la vérité avec elle, une vérité qui ne sortirait jamais de son tombeau.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Liliane Avram vit à Poitiers. Un temps fonctionnaire, elle a démissionné, occupé divers emplois au sein d'associations avant de se consacrer avec passion à l'écriture. Elle aime la musique, le théâtre et le cinéma.
Crimes à discrétion succède à Chaque crime en son temps et à Plat froid, publiés aux Editions Ex Aequo.
En savoir plus sur Liliane Avram
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Aperçu du livre
Crimes à discrétion - Liliane Avram
Table des matières
Résumé
Crimes à discrétion
Dans la même collection
Résumé
Qui est Victor, ce séduisant quadragénaire pour lequel Juliette a eu le coup de foudre… L'homme de sa vie ou l'homme de sa mort ?
Où mène cette route qui porte le nom étrange de « Route du noyé » ?
Qui se cache derrière celui que les médias ont surnommé « Le tueur des salles obscures » ?
Qu'est-il arrivé à cette famille qui, depuis le jour de Noël, demeure introuvable ?
Faut-il croire au retour du diable ?...
Dans ces petites histoires criminelles, la mort tourne discrètement autour des personnages.
Meurtres... accidents... suicides ?...
Où est la vérité ?
Liliane Avram vit à Poitiers. Un temps fonctionnaire, elle a démissionné, occupé divers emplois au sein d'associations avant de se consacrer avec passion à l'écriture. Elle aime la musique, le théâtre et le cinéma.
Crimes à discrétion succède à Chaque crime en son temps et à Plat froid, publiés aux Editions Ex Aequo.
Liliane Avram
Crimes à discrétion
Petites histoires criminelles
Policier
ISBN : 978-2-35962-862-3
Collection Rouge : 2108-6273
Dépôt légal sept 2016
© couverture Ex Aequo
© 2016 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays. Toute modification interdite.
Éditions Ex Aequo
6 rue des Sybilles
88370 Plombières les bains
www.editions-exaequo.fr
L’homme de sa mort
Dans le petit cimetière, un long cortège silencieux suivait le convoi funéraire. Aux premières places, la famille et les proches sur les visages desquels on lisait la douleur. Visages en larmes. Visages en sueur. Il faisait si chaud ! On frôlait les 40 degrés.
En ce mois de juin, sévissait partout en France une canicule comme on n’en avait jamais connue pour la saison. Une chaleur d’août. À inscrire au livre des records. D’heure en heure, la température montait dans le thermomètre menaçant d’un coup de chaleur les plus fragiles.
Une cousine éloignée interrogea discrètement sa voisine :
— Que s’est-il passé exactement ?
Ça, personne ne le savait vraiment ! La seule qui connaissait la réponse se trouvait couchée dans un cercueil tapissé de satin blanc. Pour l’éternité, elle emportait la vérité avec elle, une vérité qui ne sortirait jamais de son tombeau.
Huit jours plus tôt, Juliette subissait comme tout un chacun cette chaleur caniculaire anormale. Même les amateurs de soleil s’en plaignaient. 35 ° ce n’est plus du beau temps, mais, quand on ne supporte pas la chaleur, du temps perdu à ne rien faire.
Face à ce dérèglement climatique, elle se sentait impuissante, incapable de lutter, presque à bout de force. Le moindre geste lui coûtait. Trempée de sueur, elle n’arrêtait pas de boire de grands verres d’eau, comme pour éteindre l’incendie qui la consumait. Malgré les volets et les fenêtres fermés, elle étouffait. Cette chaleur l’oppressait d’autant plus qu’elle se retrouvait dans une semi-obscurité avec, en prime, un moral en berne.
Il faisait chaud et elle transpirait de solitude. Le téléphone restait désespérément muet, à croire que ses amis, ses enfants, sa famille avaient tous disparu. Ou bien ils étaient comme elle, incapables de faire le moindre mouvement. Mais, sérieusement, taper un numéro de téléphone sur un cadran, même par cette chaleur, était-ce un effort surhumain ? Et elle, pourquoi ne les appelait-elle pas ?
« C’est toujours moi », se disait-elle…
Et pas question, par ce temps, de sortir se promener. Dehors, l’air était brûlant…
Bouclée dans son appartement, Juliette regardait la télé, allongée sur le canapé, n’ayant pas le courage de faire quoi que ce soit. De toute façon, elle avait si peu de chose à faire… Elle laissait filer le temps, le laissait goutter comme un robinet mal fermé. Chaque seconde était une goutte d’eau. Tic tac, ploc, tic tac, ploc, tic tac, ploc… Elle aurait pu en remplir des bouteilles avec toutes les heures qu’elle gaspillait, surtout depuis le départ de son mari.
Ils s’étaient séparés d’un commun accord après avoir fait le triste inventaire de ces dernières années : disputes incessantes à propos de tout et de rien, incapacité de plus en plus grande à se supporter et à se comprendre, et pour couronner le tout : forte érosion de leur amour. Quand on ne s’aime plus, pourquoi rester ensemble ? Ils avaient fini par déposer le bilan.
Au début, Juliette avait savouré les plaisirs du célibat retrouvé. Son mari parti, elle était libre, dégagée des obligations conjugales. Mais, depuis que les enfants avaient quitté le nid pour voler de leurs propres ailes et se poser à plusieurs dizaines de kilomètres, elle regrettait d’avoir divorcé. Finalement, ils passaient de bons moments ensemble, et, en couple, elle ignorait la solitude, cette terrible solitude du soir et du week-end que, seul, un nouvel amour parviendrait à briser.
« S’il ne vient pas à moi, pourquoi ne pas aller à lui ? », avait-elle pensé un soir de cafard… Si bien qu’elle s’était inscrite à un club de rencontres pour tenter d’y trouver l’homme de sa vie.
Dans cette assemblée de solitaires, elle n’avait pas rencontré beaucoup de romantiques amateurs de poésie, de musique, de plages désertes et de promenades sous la pluie… mais un comptable amoureux des chiffres, un employé des pompes funèbres qui ne cherchait qu’à lui placer une convention obsèques, et un professeur d’histoire, triste comme la mort.
Et dans un bar, attablée devant un café-crème, elle avait fait la connaissance de Victor, un séduisant célibataire. Enfin, l’homme qu’elle attendait ! Hélas, malgré les points communs, les choses en étaient restées là. Sans suite. Elle aurait dû s’en douter. Bel homme, intelligent, raffiné, il était trop bien pour elle. Pourtant, il lui arrivait encore de penser à ce charmant quadragénaire.
Elle transpirait abondamment et somnolait devant la télé, laissant filer les minutes… les litres d’eau… mais à quoi bon les retenir ? Parfois, elle songeait à la mort comme à la seule amie capable de la délivrer de l’ennui. Elle l’attendait. « Qu’elle vienne et qu’on en finisse » se disait-elle.
La sonnerie du téléphone, à ce moment propice, la tira de ses idées noires.
— Bonjour, c’est Victor…
Juliette n’en croyait pas ses oreilles… Victor, au bout du fil…
— J’espère que vous vous souvenez de moi…
Quelle question ! Évidemment qu’elle se souvenait de lui… Toutefois, elle était si troublée qu’elle ne trouvait pas ses mots et bafouillait lamentablement… Elle parvint, néanmoins, à se ressaisir et se risqua même à lui proposer de venir prendre un verre, invitation qu’il accepta d’emblée. Il n’habitait pas loin : il serait là dans une demi-heure.
Cette fois, plus une seconde à perdre. Fini le goutte à goutte ; il fallait fermer le robinet ! Tout d’abord, elle rouvrit les volets : tant pis pour la chaleur ! Qu’y avait-il à boire ? Cette bouteille de whisky à peine entamée qui dormait dans le bar depuis des mois ferait parfaitement l’affaire. Elle fit un peu de rangement, épousseta quelques meubles, s’occupa de la table en marbre du salon. Le marbre c’est beau, mais terriblement salissant. Pas le temps de passer le blanc d’Espagne : un coup d’éponge suffirait. Après une toilette rapide, elle enfila une robe plus jolie, et, pour finir, se maquilla légèrement. Elle venait de faire preuve, par cette chaleur, d’une énergie étonnante, et s’en félicita. Il n’y a pas que la peur qui donne des ailes : l’espoir aussi. Car Victor, c’était l’homme de tous les espoirs.
La sonnette retentit. Juliette ouvrit la porte et se trouva face à celui dont elle avait tant rêvé. Quelle élégance ! Il portait un pantalon en lin très chic et, sous la veste assortie, une chemisette du même bleu que ses yeux.
— Ça va vous paraître idiot, mais si j’ai tardé à vous appeler c’est que j’avais tout bonnement égaré votre numéro de téléphone... et je l’ai retrouvé hier soir, sans chercher, au fond d’une de mes poches !