En Pologne, l’opposition bélarusse se prépare 52 au combat
Avec son sweat-shirt mauve et ses petites lunettes, elle a le look d’une étudiante sage. Mais à la Fondation bélarusse de solidarité sportive à Varsovie, des hommes des services secrets polonais font les cent pas devant le bureau où elle s’est enfermée avec sa traductrice. Krystsyna Tsimanouskaya vit désormais escortée de six gardes du corps. En août dernier, cette sprinteuse bélarusse(1) de 24 ans, qui participait aux Jeux olympiques, avait refusé d’être rapatriée de force à Minsk après avoir osé critiquer sa fédération sur les réseaux sociaux. Elle s’était alors réfugiée à l’ambassade de Pologne à Tokyo. « Si j’étais rentrée, j’aurais fini en prison comme des milliers de mes compatriotes. Ici, en Pologne, ma vie est étrange. Avec mon mari, on ne peut plus aller dans un centre commercial ni au cinéma. C’est nouveau pour moi, parfois je suis un peu lasse mais je ne regrette rien, je dois faire savoir au monde entier ce qui se passe dans mon pays. »
Pas de place pour le regret, mais qu’en est-il de la peur? botte en touche la jeune athlète. Collée près de l’ascenseur, une feuille affiche les photos d’une quinzaine d’hommes de main du président Alexandre Loukachenko lancés aux trousses de ses opposant·es, qui fuient en Ukraine, en Lituanie et en Pologne. dit impassible Eugene Medvedev, directeur de la communication de la Fédération, en pointant, sur la photo, le visage d’un type à la mine patibulaire.
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