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Les mercenaires - La caverne des reclus
Les mercenaires - La caverne des reclus
Les mercenaires - La caverne des reclus
Livre électronique190 pages2 heures

Les mercenaires - La caverne des reclus

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À propos de ce livre électronique

Seulement quelques jours ont passé depuis la chute du roi Mirencho et pourtant, tout va déjà beaucoup mieux à Dhèbes. Avant de prendre quelques vacances bien méritées, Meeves, toujours accompagné d’Ency, décide d'effectuer un dernier contrat tout près, qui s'annonce plutôt simple contrairement au dernier: il suffit de régler le cas d'une petite caverne réputée comme dangereuse.

Encore une fois, Meeves devra s’associer avec d'autres mercenaires étranges, comme Nyx, une jeune femme sombre qui s'amuse de tout, Ania, une adolescente timide à la force quasi surhumaine, et Dano, un soldat immense et muet.

Bien vite, les chasseurs de primes se rendront compte que cette caverne est tout sauf normale...

Elle ne relâche rien ni personne.
LangueFrançais
Date de sortie1 avr. 2021
ISBN9782897657918
Les mercenaires - La caverne des reclus
Auteur

Alexandre Charbonneau

Alexandre Charbonneau est un auteur passionné par la fantasy et le fantastique. Très lunatique lorsqu’il était jeune, son esprit vagabondait dans toutes sortes de mondes imaginaires. Il s’inspire des films, des jeux vidéo et des animes japonais. Il adore créer des scènes de combats et se concentrer sur l’action pour alimenter un rythme rapide. Il publie chez les Éditions AdA Rêves et cauchemars en 2018 puis Dévoria: L’épée de la gloire en 2020. Il publie ensuite la série dark fantasy Les mercenaires en 2021.

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    Aperçu du livre

    Les mercenaires - La caverne des reclus - Alexandre Charbonneau

    déconcertante.

    PROLOGUE

    Dhèbes

    Des sons de bataille.

    Plus Heron évolue vers ce lieu d’où ils émanent, plus ceux-ci s’atténuent surnaturellement, comme estompés par une ombre envahissante.

    Le secret de ces bruits chaotiques et étouffés lui sera révélé dans un instant, alors qu’il contourne cette grande dune. Une bourrasque agite son capuchon sombre devant ses pupilles rougeâtres, puis sa prédiction se confirme.

    Devant lui se tient un petit village avec une centaine de cadavres : des soldats forgens. Ils sont venus envahir la région de Dhèbes par tous les côtés ; malheureusement, ils sont tombés sur quelque chose de beaucoup trop puissant pour eux.

    — Demaera… souffle Heron devant le combattant victorieux.

    Ce dernier est en train d’achever le dernier Forgen sur le dos d’un griffon qu’il a sans doute forcé à atterrir.

    L’homme aux cheveux rasés relève doucement la tête, puis le reste de son corps. Il se retourne vers Heron.

    — Toi ? Tiens, tiens, fait-il de sa voir doucereuse. Voilà une… bien amusante surprise que de retrouver un confrère dans ces lieux lumineux.

    Le regard d’Heron croise les yeux glacés du maître. La curiosité flotte dans son expression vide : comment peut-il être ici, à Dhèbes ? N’a-t-il pas été exterminé sur Margotha il y a un an, comme tous les autres ?

    — J’ai senti ta présence, souligne l’être à l’épée géante.

    Demaera sourit, délaisse le Forgen mort et pose ses mains sur ses hanches.

    — Quel est ton nom, cette fois ? Tu prends toujours le nom de tes hôtes, si ?

    — Heron.

    — Hmm… Ce nom ne m’est pas totalement inconnu.

    — Comment es-tu arrivé ici ? Je sais que je suis le seul qui ait pu m’enfuir de Margotha, il y a un an.

    Demaera ramène sa tête exagérément vers l’arrière et contemple le soleil, merveille qu’il n’avait pas vue depuis longtemps avant aujourd’hui. Ensuite, il réplique :

    — Le mystère et la confusion m’envahissent autant que toi, mon frère. Je crois que c’est lié à un pilier magique, mais je ne saurais dire.

    Son regard revient à son interlocuteur. Il ajoute :

    — Quelle importance ! Regarde, regarde avec moi ce monde incroyable, et les combats tout aussi incroyables qu’il promet !

    Son sourire défaille quelque peu tandis qu’il observe les corps autour.

    — Bon, continue-t-il, ceux-ci n’étaient pas si convaincants, mais je demeure optimiste. Les autres, les villageois, dorment tous, ce qui est tout aussi inexplicable et confondant.

    — Comme tout le peuple de cette région ou presque… Leur roi leur avait jeté un sort qui les empêchait de dormir, mais il semblerait que l’effet tire à sa fin. Ce fait n’est pas important non plus. Tu vas m’aider à faire quelque chose.

    Heron lui lance un manteau noir qu’il a trouvé plus tôt : Demaera ne l’avait même pas remarqué. Il l’attrape machinalement malgré le mouvement vif.

    — Encore ce manteau de malheur ! Tu l’as pris sur mon précédent corps… Pourquoi donc le porter, notre roi n’est…

    — Assez ! Tu dois m’aider à passer les quatre portes. Je n’y arrive pas.

    Tout en revêtant l’habit sombre, Demaera arbore une lippe amusée et soupire. Il garde le silence un moment, puis dit :

    — Ah ! Tu désires vraiment accomplir cela, mon frère… Moi qui me voyais bercé par une liberté immuable… Mais pourquoi ne le fais-tu pas toi-même ?

    Heron camoufle mal une soudaine irritation.

    — Parce que… les créatures mortes-vivantes du château me repoussent. Il y a encore une part de mon hôte qui persiste… Les morts ne me reconnaissent pas, ils défendent les lieux contre moi, comme si j’étais un intrus. J’ai essayé bien des méthodes… De plus, cette vermine m’empêche de quitter son corps pour m’en accaparer un nouveau. C’est donc difficile pour moi, et je ne peux pas prendre n’importe quel hôte comme toi : c’est beaucoup plus long, plus compliqué… Je pensais me laisser mourir et chercher une nouvelle enveloppe corporelle, même si cela pourrait prendre des années, mais voilà que tu apparais devant moi.

    Demaera plisse légèrement les yeux et esquisse un sourire incertain. Il attend la suite.

    — Je n’arrive pas à franchir la troisième porte. Ils sont trop nombreux, trop puissants. Mais toi, ils ne t’attaqueront pas. Toi, tu vas pouvoir l’atteindre.

    — Frère, ne te rappelles-tu pas ? Les morts m’attaquaient sur Margotha. Une demande spéciale faite au roi…

    — Ce ne sera pas la même chose ici ; j’en suis presque sûr. Tu as toujours été le mouton noir, Demaera. Mais tu sais ce que tu lui dois… Oui, tu sais à qui tu dois ton existence et ta passion.

    Une grimace de dépit accueille sa phrase. Constatant que son semblable est légèrement tendu, Heron essaye de détendre l’atmosphère :

    — C’est amusant. J’ai croisé cet homme que tu « habites » il y a peu de temps.

    — Oui, il a un corps satisfaisant, répond l’obscur d’un ton mécanique.

    Une brève hésitation scintille dans ses pupilles glacées.

    — Bon… C’est d’accord, confrère ! Je t’aiderai.

    Il s’étire les bras avant d’ajouter :

    — Même toi, tu n’as atteint que la troisième porte, dis-tu ? Les gardiens sont donc… beaucoup plus puissants que je ne l’imaginais dans mes doux songes, lorsque je gardais le temple. J’espère vraiment qu’ils m’attaqueront ! Je participerai alors à de fabuleux combats…

    — S’ils t’attaquent, on ira à deux. On forcera un passage jusqu’au coffre.

    — Entendu. Le plaisir peut être partagé. Mais penses-y bien, Heron… Es-tu vraiment sûr de vouloir… projeter… ça sur le monde ? Ce dernier changera à tout jamais, c’est une certitude.

    Court silence, puis un sourire sombre s’élargit sur le visage de l’homme à l’épée géante.

    — Oui. Le monde sera plus noir que jamais.

    CHAPITRE 1

    Plusieurs jours plus tard

    Meeves et Ency marchent tranquillement dans le village Hyruvi. L’endroit est imprégné par l’odeur des pains chauds et illuminé par un soleil radieux. Les annonces des marchands, mêlées aux cris amusés des enfants qui gambadent et jouent, résonnent avec force et enthousiasme pour attirer les clients.

    On peut dire que Dhèbes a bien changé depuis la mort du roi Mirencho. Les gens sont de nouveau en forme et sereins. Les Forgens ont envahi la région, et l’invasion leur a été facile étant donné que tout le monde fut prisonnier d’un sommeil profond après la mort du souverain. La malédiction qui empêchait le peuple de dormir était liée à sa personne.

    Même si à la base leur objectif était de faire le bien, les Forgens ne se gênent pas pour s’emparer des ressources des autres régions ainsi que de leurs hommes, afin de les fondre dans leurs armées et de les faire travailler dans leurs mines. Les Forgens ne donnent jamais le choix aux peuples qu’ils conquièrent, parce qu’il n’y a qu’un seul choix : il faut terrasser le mal, par tous les moyens.

    Leur réputation s’assombrit de plus en plus. On dit, par exemple, lorsqu’ils attrapent un voleur, qu’ils le torturent avec une inhumanité effroyable pendant des mois et le renvoient traumatisé dans son camp pour qu’il persuade ses acolytes de cesser leurs activités… Sinon, ils connaîtront la même destinée que lui.

    L’empire des Forgens est principalement militaire et leur hiérarchie se divise en trois rangs : les soldats, les lieutenants et les commandants. L’armure de ces derniers affiche un tigre à trois têtes, alors que la bête en a deux sur celle des lieutenants, et une seule sur celle des soldats. La plupart de leurs combattant ont le visage invisible sous leur casque étincelant.

    Le commandant Nymeron, dit l’enchanteur, est celui qui a été envoyé pour diriger l’invasion du royaume de Mirencho.

    Enfin, un accomplissement récent des Forgens se démarque de tout le reste : ils ont capturé Mésendre, la sorcière noire en personne, tandis qu’elle était toujours à Dhèbes.

    — Ils n’ont pas perdu de temps pour prendre le pouvoir, souligne Meeves en observant plusieurs soldats forgens postés un peu partout dans le village.

    — On peut reprocher aux Forgens beaucoup de choses, mais je crois que leur présence va faire du bien à cet endroit, dit Ency. Aussi, ils ont bien revigoré les corps des gens, qui parfois n’avaient pas dormi depuis des mois. Et puis… avouons-le, nous qui étions gravement blessés : leurs guérisseurs font du bon travail.

    — Oui, après leur long interrogatoire ! répond sèchement Meeves.

    Le regard de la capitaine se perd dans le village ; elle le compare à la première fois qu’elle l’a visité, lors du contrat pour tuer Mirencho. Les gens ont l’air effectivement plus alertes, plus allumés. La musique joyeuse qui résonne reflète bien la bonne humeur générale qui règne ici.

    — Seul un village s’est défendu férocement contre l’une des troupes forgens, raconte Ency. C’est plutôt mystérieux, car ses habitants devaient également être endormis à ce moment-là, comme dans pratiquement toute la région…

    L’éternel érudit fronce les sourcils et ajoute :

    — Je ne sais pas ce qui s’est passé. Peut-être que c’était une dernière défense de Mirencho ? Il paraît que les soldats forgens ont relevé ce qu’ils ont désigné comme des traces d’aura sombre ; quelques parties de la zone étaient plus obscures, voire étouffantes, et la cause semblait surnaturelle. Le plus étonnant, c’est qu’ils n’ont trouvé aucun cadavre dhèbien, comme si l’issue de la bataille avait été une victoire totale du côté adverse.

    — À moins que les Dhèbiens aient ramassé les corps de leurs défunts… Mais oui, c’est curieux. Concentrons-nous tout de même sur ce contrat de Hyruvi. Une histoire de caverne dangereuse ou je ne sais trop.

    — Oui, on en saura plus dans un instant ; la rencontre avec le client va débuter dans quelques minutes à… Oui, à cette auberge-là.

    Il pointe au loin un bâtiment à la fois rustique et chaleureux. Soudain, un mal de crâne effroyable le gagne. Il pose sa main tremblante sur son front.

    — Pauvre Ency… Je ne peux pas croire qu’il n’y a pas un autre moyen pour te soigner de ce mal, susurre Meeves.

    En effet, comme il n’a pas atteint son objectif avec le pilier Narmwa, tout le savoir qu’il a magiquement aspiré dans son esprit lui est toujours de plus en plus insupportable.

    — J’avoue devenir pessimiste quant à ma situation, mais je ne perds pas complètement espoir… soupire Ency.

    Sa bouche communique ses propos à sa collègue, mais pas son regard : celui-ci est fatigué et détaché.

    Ils arrivent à l’auberge, y entrent. Le décor est plutôt sobre et l’atmosphère est rythmée par la mélodie agréable, mais répétitive, d’un pianiste trapu. Une vague puanteur de vieille bière irrite un brin les narines, suggérant qu’on ne nettoie pas toujours bien les dégâts sur les tables et planchers.

    Il y a pas mal de monde, mais Ency et Meeves finissent par repérer leurs deux clients à une table ; ils les avaient déjà vus deux jours plus tôt.

    Les mercenaires qui sont à leurs côtés ne passent pas inaperçus.

    Celui au fond doit faire un bon six pieds et cinq pouces : il est vêtu d’une montagne d’armures, relativement similaires à celle des Forgens, mais plus imposantes et plus grisâtres. Il porte une épée et un bouclier.

    L’autre homme à la fine moustache, qui semble être dans la quarantaine, est beaucoup plus petit. Il a de rares cheveux noirs, une rapière et il arbore, en haut de sa petite barbiche, un air naturellement sournois et condescendant.

    La troisième personne est une jeune femme que Meeves jurerait avoir déjà vue quelque part. Ses longs cheveux sont bleus comme la nuit. Elle est équipée d’armures osseuses et de foulards charbonneux. Un grand bâton squelettique est attaché à son dos.

    Oui, c’est vrai… Meeves et Glaurin l’ont croisée plusieurs jours plus tôt, devant l’auberge Benaro¹.

    Un homme fait hoqueter Meeves d’angoisse dès qu’elle l’aperçoit : Merlyon. Il n’était pas particulièrement stable lors de leur première rencontre ; il avait alors tué un autre chasseur de primes, lors d’un duel improvisé et insensé. Merlyon est toujours aussi maigre, aussi abimé et rongé par une angoisse profonde et terrible. Comme la dernière fois, il ne porte ni arme ni armure.

    Une adolescente aux cheveux roux est présente aussi. Elle porte une écharpe et un capuchon qui recouvre son visage zébré de larges cicatrices. Sa figure douce contraste avec celles-ci, rappelant l’innocence qui perdure à travers les phases sombres de la vie.

    Mais l’être qui ébranle le plus par sa présence est cet homme aux cheveux grisâtres en queue de cheval.

    Zeel.

    Meeves et Ency le connaissent, chacun à leur façon. Le mercenaire légendaire porte son habituel sourire fier et hautain.

    — Bonjour à tous. Vous n’étiez pas décédé, vous ? lance Meeves, qui n’a jamais eu la langue dans sa poche.

    Son interlocuteur, amusé, n’est pas du tout troublé par la question.

    — Eh non ! Je suis coriace, répond-il aussitôt. Depuis quelques années, je mène à bien des contrats de mercenariat ici et là, pour me distraire et garder la forme.

    La chasseuse de primes connaît bien cet homme et sa réputation. Il est lugubrement célèbre pour ses nombreux crimes de guerre et les atrocités qu’il a commises envers des gens sans défense, seulement pour intimider ses adversaires. Elle l’affronte du regard, mais le sien demeure imperturbable.

    Quant à lui, Ency ravale sa salive,

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