Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Un roman dont vous êtes la victime - Maleficarum
Un roman dont vous êtes la victime - Maleficarum
Un roman dont vous êtes la victime - Maleficarum
Livre électronique293 pages3 heures

Un roman dont vous êtes la victime - Maleficarum

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

La série des Romans dont vous êtes la victime présente des choix narratifs déchirants au lecteur. Ici, pas besoin de calculs ni de notes ;
que des décisions à prendre, qui mèneront inévitablement à des péripéties et des fins différentes.
Vous comprendrez bien vite qu’il y a parfois des conséquences pires que la mort.
Dans la vie de Nathan, tout va mal.
Pour lui remonter le moral, son ami Thierry l’emmène faire du camping dans un coin isolé du monde,
en compagnie de ses compères Félix, Arthur et Charlotte.
L’espoir renaît et le groupe se force à demeurer optimiste, mais quelques bizarreries les accueillent dans ces bois éloignés.
Bien vite, les choses tournent au cauchemar.
Ils ne sont pas seuls…
LangueFrançais
Date de sortie15 mai 2023
ISBN9782898191435
Un roman dont vous êtes la victime - Maleficarum
Auteur

Alexandre Charbonneau

Alexandre Charbonneau est un auteur passionné par la fantasy et le fantastique. Très lunatique lorsqu’il était jeune, son esprit vagabondait dans toutes sortes de mondes imaginaires. Il s’inspire des films, des jeux vidéo et des animes japonais. Il adore créer des scènes de combats et se concentrer sur l’action pour alimenter un rythme rapide. Il publie chez les Éditions AdA Rêves et cauchemars en 2018 puis Dévoria: L’épée de la gloire en 2020. Il publie ensuite la série dark fantasy Les mercenaires en 2021.

En savoir plus sur Alexandre Charbonneau

Auteurs associés

Lié à Un roman dont vous êtes la victime - Maleficarum

Livres électroniques liés

Fiction d'horreur pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Un roman dont vous êtes la victime - Maleficarum

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Un roman dont vous êtes la victime - Maleficarum - Alexandre Charbonneau

    Prologue

    L’homme assis dans le bureau est étourdi.

    Est-il vraiment assis ? Tous ses sens sont troublés, éperdus…

    Sa vision, en particulier, est de plus en plus embrouillée.

    Son esprit tourbillonne.

    Ces murs rocheux, autour… qu’est-ce que…

    Où est-il donc ?

    « La première fois qu’on prend la mal, on reste soi-même », résonne une voix devant, de l’autre côté de la pièce.

    Qui est cette personne déjà ? Son nom… Maxime.

    « Monsieur N ? » vibre une autre voix, à gauche.

    — On dirait qu’elle vous affecte déjà, monsieur N, murmure la même voix, mais à droite.

    — Qu’est-ce qui m’arrive, je…

    « Il y a de nombreux effets secondaires. »

    « Comme une forte absence. »

    « De puissantes impressions de déjà-vu. »

    « Certaines hallucinations peuvent ressembler à s’y méprendre à la réalité. »

    « Le sentiment d’avoir été dans un monde à part, ou de percevoir l’avenir… »

    — Qu’est-ce que vous dites, où je suis ?… Je comprends rien.

    — Vous serez bientôt des nôtres, monsieur N. Oui, je le sens.

    Un bruit d’enclenchement mécanique retentit.

    L’homme reprend un peu ses esprits, mais sa vision demeure floue.

    À sa gauche, un revolver, tenu par une main métallique.

    À sa droite, une scène, surgissant de nulle part, avec un homme au regard fou et une adolescente affolée. Un énorme four crématoire tout près d’eux, puissant, terrifiant.

    Soudainement enragé, monsieur N prend le revolver, le pointe vers l’individu de l’autre côté du bureau.

    Un déclic. Mais ce n’est pas la gâchette.

    Et aussitôt, l’être aux yeux déments, dans la pièce de droite, s’élance vers l’adolescente, l’attrape et la traîne de force vers le four. Elle se débat, donne des coups de pied, sans arriver à se dégager de son bourreau.

    « Pyromane schizophrénique paranoïde ! » résonne une voix de femme en écho.

    — Aide-moi ! À l’aide, au secours ! hurle l’ado.

    Il connaît cette fille. Oui, il est certain de la connaître !

    Il n’a pas le temps de comprendre quoi que ce soit qu’elle est projetée dans le four. Son bourreau la maintient à l’intérieur d’un bras qui brûle, et de l’autre, il monte la force de la machine. Il éclate d’un rire démentiel !

    Revolver toujours en main, monsieur N tire sur la personne floue devant lui. Fonce vers un garage, devant.

    Les décors apparaissent comme par magie, au fur et à mesure qu’il bouge.

    Un autre homme se dresse sur son chemin. Un homme au visage confus. Monsieur N tire encore, entre dans une voiture, et, sous les hurlements implorants de l’adolescente, s’enfuit.

    Loin de ce cauchemar.

    De ce cauchemar… qui semble si réel.

    Chapitre 1

    Écœuré.

    Jamais Nathan n’a aussi bien compris la signification de ce mot que maintenant.

    Il y a pourtant peu de temps, c’était un mot qu’il lançait sans réfléchir, dépendamment du contexte qui joue sur sa signification. « Écœurez-moi pas. » « Je suis écœuré. » « C’était écœurant ! »

    Aujourd’hui, il a l’impression d’être la personnification même du terme.

    Son regard se perd dans les nuages diffus tandis que la voiture roule en grondant. Comme par masochisme soudain, il se remémore tout ce qui va mal dans sa vie.

    Son ex-copine, Marie-Ève, qu’il croyait être son amour pour toujours, l’a largué il y a trois mois, lui faisant découvrir sa troublante facette de dépendant affectif, en plus de l’angoisse, la tristesse et le désespoir. Ses perspectives d’avenir l’obsèdent aussi, ces dernières étant de plus en plus troublées par des idées noires et des incertitudes. Après deux ans d’études en histoire à l’université, jumelées à un travail épuisant à temps plein, voilà qu’il remet tout en question. Est-ce que c’est lui ou, à part être professeur, rien en histoire n’est particulièrement plus payant que sa job d’étudiant actuelle ? À quoi bon ces nombreux efforts alors, si ce n’est pas pour une carrière rassurante promettant un bon salaire ? N’est-ce pas censé être la récompense pour ne pas avoir cédé à la démotivation, à l’envie d’abandonner au secondaire ?

    Son grand frère, Thomas, héroïnomane et dépressif, est de plus en plus instable et suicidaire. Nathan se sent tellement impuissant, ignorant de quelle façon le soutenir… Et même s’il le savait, il n’en aurait probablement même plus la force. Comment aider un proche quand on est incapable de s’aider soi-même ?

    Et le brutal tour de fer dans la plaie : ses parents sont décédés il y a trois semaines, à la suite d’un violent accident de voiture. Il a l’impression qu’une partie de lui est morte avec eux. Tous ces sentiments étranges, troublants, lugubres lorsqu’il tombe sur une photo de famille dans son appartement… Il n’a pas encore eu le courage de les retirer, y voyant un affront, comme s’il les abandonnait, en plus de la vie qui les a abandonnés, eux.

    Las de cette négativité intérieure, Nathan se tourne vers Félix dans le but de se regonfler le moral. Son ami, toujours de bonne humeur, conduit la voiture transportant les cinq camarades avec enthousiasme. En lâchant un rire éclatant, il rappelle aux autres, pour la troisième fois au moins, que c’est « le fun qu’il n’y ait pas beaucoup de trafic, icitte ». En fait, Nathan croit bien avoir vu, entre deux pensées mélancoliques, un total de deux autos dans la dernière heure.

    Voilà un moment que les cinq Montréalais longent la 389, avoisinant le grand Lac Manicouagan. Leur objectif : la ville fantôme de Gagnon. Un défi un peu fou, lancé par Thierry. C’est ce qu’on lui a expliqué, mais en compagnie de ses amis ou de son ex, il a toujours été plutôt lunatique et « suiveux », alors Nathan se contente de patienter et de conduire à l’occasion, en faisant confiance à leur guide.

    Thierry, celui qui a eu l’idée de s’aventurer dans ce coin perdu, est sur la banquette arrière, en train de gratter sa barbe mal rasée. Il les guide à l’aide de son GPS. Sans que ce soit aussi grave que les ennuis de Nathan, il a également traversé une période très difficile il y a peu de temps, notamment à cause de ses dettes importantes de jeu. Le camping lui a fait le plus grand bien à ce moment-là ; voilà pourquoi il a proposé une nouvelle virée à Nathan, qui, après doutes et hésitations, a finalement accepté. Les mots exacts de Thierry étaient qu’il avait eu « l’impression de renaître » après son séjour au milieu de nulle part. N’empêche, Nathan sait bien que son ami en « beurre souvent épais ». On le constate en particulier lorsqu’il parle de ses théories du complot ; son sujet favori étant les tours jumelles de New York.

    La sœur de Félix, Charlotte, au milieu du siège arrière, est égale à elle-même : timide, silencieuse et observatrice. Elle a l’apparence d’une fille de quinze ans malgré ses dix-huit, des réflexes quasi instantanés pour baisser le regard lorsqu’un autre le croise, et des principes qu’on pourrait qualifier de vieillots ou dépassés. Le genre qu’on pense voir seulement dans les films ou les romans. Un exemple ? Garder sa virginité jusqu’au mariage. Son frère n’a jamais compris pourquoi elle se tient constamment avec lui et sa bande ; après tout, il y a dix-huit ans de différence, en moyenne, entre la jeune femme et les quatre trentenaires. Ceux-ci, tous célibataires, échangent souvent des blagues osées, même déplacées, et le jargon de leur génération échappe une fois sur deux à Charlotte. L’inverse est aussi vrai.

    Le dernier passager, Arthur, calme comme un lac, observe le paysage rustique de ses yeux ébène. Malgré la chaleur, il garde sa fenêtre fermée, trouvant qu’il fait toujours froid au Québec en comparaison avec Haïti, son pays d’origine.

    Nathan vagabonde sur l’Internet de son cellulaire, alimenté par un faible réseau. Le Journal de Montréal relate de nombreuses disparitions, la plus récente étant celle de deux frères. Parfois, dans ses moments les plus sombres, il aimerait disparaître, lui aussi.

    Nathan cille ; la voiture tourne pour la première fois depuis des lustres, s’enfonçant plus profondément dans le trou de cul du monde.

    Une odeur familière lui chatouille les narines. En se retournant, il remarque que Thierry tient un joint.

    — Hey ! Tu viens carrément d’allumer un batte dans mon char ? s’exclame Félix, mi-amusé, mi-irrité.

    — Ah, le weed est rendu légal, bro ! réplique Thierry en haussant les épaules.

    Il étire un sourire discret en inhalant une première bouffée.

    — Dans mon auto, j’pas sûr, mais bon…, grommelle Félix.

    Il jette un œil à l’expression de sa sœur : elle ne semble pas trop gênée par la fumée. Au moins, Thierry a ouvert grand sa fenêtre…

    Good old times quand c’était pas si grave de fumer, hein, Nat ? souligne Thierry d’un air complice. J’me rappelle quand j’te montrais mes yeux pour savoir si c’tait pas trop pire, avant de voir ma mère.

    Un sourire de connivence aux lèvres, il s’avance ensuite un brin vers son ami en écarquillant les yeux, nourrissant sa nostalgie.

    — C’est pas pire, le rassure Nathan d’une moue entendue. T’as un œil qui est ben plus rouge que l’autre, par exemple. Assez bizarre.

    Tout le gars est bizarre ! s’exclame Félix en riant.

    — On devrait arriver bientôt ! constate Thierry, en levant la tête pour voir au-dessus des larges épaules de Félix.

    Les deux taciturnes, Arthur et Charlotte, échangent un regard de soulagement. Tous ont trouvé les treize heures de voyage plutôt longues. Quelle idée, aussi, de partir à trois heures du matin ! songe Nathan. Mais Thierry tenait à ce que ça se fasse d’une traite, allez savoir pourquoi ! Au départ, Félix avait proposé une halte pour dormir à Baie-Comeau, pour couper le trajet un peu, histoire de se reposer. Finalement, ils ont plutôt conduit en alternance, sauf Charlotte, ce qui va permettre à tout le monde d’arriver moins épuisé de la route.

    Le paysage rappelle une campagne reculée. Des étendues vierges, rocheuses et désolées, où ne poussent que des buissons rabougris, avec des forêts de conifères en arrière-plan. Ça doit être ça qu’on appelle de la toundra… Le soleil, déclinant, se fait dévorer par les vastes et nombreux nuages sinistres. La météo promettait du beau temps, pourtant, ce ciel tourmenté menace de laisser pleuvoir.

    Environ un quart d’heure s’écoule en silence.

    — Encore, genre, cinq minutes, j’pense, précise Thierry en s’allumant maintenant une cigarette.

    Les cinq amis ont l’impression d’être les seuls êtres vivants à des centaines de kilomètres à la ronde. Ce qui est probablement vrai. L’endroit s’apparente au néant. Isolé, solitaire. Personne n’a vu d’intérêt à s’installer si loin de tout. Avec raison. Le dernier endroit digne de mention, c’est le barrage Manic-5, à plus de cent cinquante kilomètres derrière eux. Nathan n’a jamais fait de camping de sa vie, mais il ne peut s’empêcher de trouver ce lieu peu favorable à l’activité. Dans sa tête, le camping, ça implique un minimum de commodités, même si c’est rustique. Malgré tout, il a confiance en Thierry, qui a la réputation d’agréablement surprendre, et ce, en dépit de fréquentes mauvaises premières impressions.

    All right. Ouais, je reconnais ce spot, confirme Thierry.

    — J’sais pas comment tu fais. C’est partout pareil ! commente Félix.

    Charlotte ricane timidement, approuvant son grand frère.

    — Sors de la route, dit Thierry. Va vers le coin, là-bas.

    — Sortir de la route ? répète Félix en fronçant les sourcils. On ne va pas jusqu’à la ville fantôme.

    — Pas tout de suite. Je veux vous montrer où je me suis installé quand je suis venu avant. Continue dans l’espèce de champ, par là. Fais-moi confiance !

    — Coudonc… O.K. !

    Félix s’exécute : la voiture évolue sur le terrain sans mal. Le contact des roues sur ce nouveau type de sol fait résonner un son différent ; ça provoque un déclic qui rappelle à Félix que la musique s’est éteinte depuis un moment. Il corrige le tir en mettant du Nirvana, mais pas trop fort, pour garder sa concentration afin de bien suivre les indications de Thierry.

    — Va vers le spot où il y a un bâtiment écroulé, là-bas, explique ce dernier. Ensuite, on va marcher un bout.

    En jetant sa cigarette par la fenêtre après l’avoir éteinte, il dit à Félix de garer le véhicule à deux pas de ce qui ressemble à une vieille grange.

    — On stationne carrément là ? demande Nathan, partageant un sourcillement avec Félix. C’est risqué, non ?

    — Ben non ! C’est ça que j’ai fait, la dernière fois, les rassure Thierry en esquissant un vague geste de la main. Y’a pas un chat ici. Comme j’ai dit, on va marcher un p’tit bout pis on va enfin arriver à la place dont je vous ai parlé. Vous allez voir, c’est vraiment hot !

    Échange de regards un brin dubitatif entre les quatre autres amis.

    — Bon… C’est sûr qu’y doit pas y avoir de voleurs dans ce trou perdu… grommelle Félix. Mais tu me dois un char si jamais y arrive de quoi !

    — Ben non, bro, ça va ben aller. On était deux voitures, la fois d’avant que j’suis venu !

    — Hmm, O.K., marmonne Charlotte en relevant sa chevelure rousse.

    Nathan hausse un sourcil en remarquant que la jeune femme s’en mêle, alors que d’habitude, elle laisse les autres argumenter. Sans doute est-elle lasse des interminables heures de route. Il comprend et s’avoue à lui-même qu’il tuerait pour pouvoir enfin se dégourdir un peu les jambes.

    — Bon… répète Félix en approuvant de la tête. O.K., on sort ! On amène notre stock et on te suit.

    — J’ai hâte de voir ton fameux coin, dit Nathan, le ton teinté de doute et de curiosité.

    Il ne peut s’empêcher d’admettre que Thierry a totalement changé d’humeur depuis son passage dans ce mystérieux endroit. N’étant plus que l’ombre de lui-même il n’y a pas si longtemps encore, voilà qu’aujourd’hui il sourit presque aussi souvent que Félix. Qu’est-ce qu’il ne donnerait pas pour être également touché par ce petit miracle…

    Tout le monde débarque à la hâte et commence à empoigner ses affaires. Nathan, Félix et Charlotte ont pas mal de matériel et de sacs, dont une guitare, mais pas Thierry et Arthur.

    — T’as pas grand-chose comme matériel de camping, hein, le boxeur ? ricane Félix en constatant le modeste sac d’Arthur et sa gourde.

    — Hé, hé, non ! répond le concerné. Mais ça devrait suffire.

    Nathan a toujours trouvé que ce surnom simpliste n’était pas convenable. Il est vrai qu’Arthur boxe depuis son plus jeune âge, mais il a aussi gagné deux fois d’affilée d’importantes compétitions canadiennes dans les trois dernières années. « Champion » serait plus adéquat ! Son humilité a toujours été plus qu’apprécié par son entourage ainsi que sa constante quiétude. Qui surprend bien si on ne le connaît que dans le ring !

    Arthur se propose pour porter l’un des sacs de Charlotte, qui accepte volontiers, car elle traîne aussi la large glacière sur roues. Fallait bien que quelqu’un s’occupe d’amener un minimum de nourriture pour les trois jours à leur expédition ! Thierry n’a presque rien, excepté un sac à dos.

    All right, guys ! On y va ! Suivez le guide ! lance-t-il.

    Une nouvelle cigarette en bouche, Thierry mène la marche. Sa bonne humeur fait sourire Nathan, qui en est presque jaloux.

    Moi aussi, j’irai mieux, songe-t-il, trouvant sa profonde déprime de plus en plus insupportable, tel un poison dévorant, qui corrompt perpétuellement son être.

    Tandis que la détermination façonne ses traits, il suit son ami d’un pas plus assuré.

    Mes parents auraient voulu que j’aille mieux. Que je me batte pour aller mieux, pense-t-il.

    — C’est peut-être à genre… max une heure de marche, pis on va être à la place pour camper, dit Thierry.

    — Une heure encore ? s’étonne Nathan. Et pour aller où ? Le champ est pas éternel, pis on voit rien que du bois ensuite.

    — Une heure, pas plus ! lui assure Thierry. Et il y a un sentier, plus loin, tu verras.

    Nathan s’attend également à une plainte de Félix, qui n’est pas connu pour sa forme physique, mais ça ne vient pas, à sa grande surprise.

    — En tout cas, toi, t’as l’air d’un gars qui va dormir à la belle étoile, rigole ce dernier, faisant allusion au sac de Thierry qui ne semble accompagné d’aucune tente solo.

    Celui-ci hausse les épaules en étirant son sourire, suggérant que ça ne le dérange guère et qu’il aime dormir à la dure.

    Arthur, soulignant d’un murmure amusé que Félix est pas mal critique sur l’équipement de ses amis, sautille un peu, puis lance :

    — Waoouuu. Ça fait du bien de bouger !

    — Ouais ! confirme Nathan en secouant sa cheville droite. C’est juste dommage qu’on n’ait pas de réseau ici…

    — Vous devriez lâcher vos cells un peu, ça vous ferait pas de tort ! les nargue Thierry.

    Une demi-heure passe. Les cinq amis évoluent maintenant dans le bois et longent une rivière où se baignent des outardes avec entrain. L’odeur des différents végétaux parfume délicatement les lieux. Le soleil continue de descendre et les sujets de conversations variés animent le groupe qui, enjoué, ne

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1