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Aaron Dorsey: Bhampair, #1
Aaron Dorsey: Bhampair, #1
Aaron Dorsey: Bhampair, #1
Livre électronique315 pages3 heures

Aaron Dorsey: Bhampair, #1

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À propos de ce livre électronique

Le 6 novembre de l'an 2236

 

Il fut un temps très lointain, où les déités dites celtiques sélectionnèrent treize de leurs enfants nés de liaisons avec les humains ; les enfants des dieux. Treize femmes et hommes, puissants guerriers et mages de sang, qui consentirent tous à devenir les gardiens et protecteurs des trois mondes : celui de la Terre, les Sidhes, et le Royaume de la Mort. Pour ce faire, ils sacrifièrent leur humanité et furent transformés en immortels… en légendaires bhampair. Cependant, un être maléfique a réussi à les piéger, en les emprisonnant tous dans des caissons d'hibernation, et le Chaos a dévasté les trois mondes en l'an 2026.

Après deux cent dix ans de Ténèbres, une lueur d'espoir vient de s'allumer dans le cœur des humains survivants. Car aujourd'hui, un bhampair s'est réveillé, et déjà, il se murmure qu'il serait le plus féroce des treize.

LangueFrançais
Date de sortie12 avr. 2024
ISBN9782490940479
Auteur

Linda Saint Jalmes

Linda Saint Jalmes, autrice de romances fantastiques - action - aventure, humoristiques et dark fantastique ​ Linda Saint Jalmes est une romancière française. Ses genres : romance, fantastique, historique, timetravel, aventure, et sensualité. Également Dark, avec la nouvelle saga fantastique et post-apocalytique "Bhampair" (Vampire en gaélique écossais, BH se prononce V). Elle est l'auteur de La saga des Enfants des Dieux (cinq tomes), la saga des Croz (trois tomes), dont le premier est d'ores et déjà traduit en anglais US "The curse of Kalaan" et illustré par le très talentueux Jon Paul Ferrara, Passion Flora, Les bêtises de Lili, les nouvelles Le Naohïm de Noël, Second Souffle, Le prix d'un nouveau monde, et la BD Raconte-moi les fées en duo avec l'illustratrice Flavia B. ​ Nouveauté 2023 : Bhampair : 1 - Aaron Dorsey. Genre Dark-Fantastique. Livre illustré. Illustration de couverture PM-Artistic En cours de préparation : Bhampair : 2 - Lune Noire ​Livres audio : Certains sont disponibles, les autres en cours de préparation. Après plus de 6 ans en Maison d'édition, elle crée sa propre entreprise : LSJ Éditions. Pour les 11 ans de son premier roman "Terrible Awena", des produits dérivés viennent agrandir la marque : Le parfum Awena, les savons Darren et Eloïra, ainsi que les mugs Awena et Bob dit l'âne

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    Aperçu du livre

    Aaron Dorsey - Linda Saint Jalmes

    LSJ EDITIONS

    Bhampair

    1

    Aaron Dorsey

    LSJ EDITIONS

    La saga Bhampair

    Linda Saint Jalmes

    Bhampair

    1

    Aaron Dorsey

    LSJ EDITIONS

    La saga Bhampair

    Roman Fantastique Dark

    ~ Les romans de l'auteur disponibles chez LSJ Éditions ~

    (Brochés, numériques et audios en cours)

    La saga des enfants des dieux (fantastique, aventure, pour adultes) :

    1 – Terrible Awena (disponible en audio)

    2 – Sophie-Élisa (disponible en audio)

    3 – Cameron (disponible en audio)

    4 – Diane

    5 – Eloïra

    La Saga des Croz (fantastique, aventure, pour adultes) :

    1 – La malédiction de Kalaan

    2 – Le collier ensorcelé

    3 – Val' Aka

    Passion Flora (mini-roman érotique, pour adultes)

    Les bêtises de Lili (tout public, humour, anecdotes ET → disponible

    en audio)

    The Curse of Kalaan (traduction en anglais US du tome 1

    des Croz)

    Romances Fantastiques : Nouvelles – édition 1

    Trois nouvelles : Second Souffle, Le Naohïm de Noël,

    Le prix d’un nouveau monde.

    La saga Bhampair (fantastique, dark)

    Bhampair : 1 - Aaron Dorsey (disponible en audio)

    Bhampair : 2 – Lune Noire (en cours de préparation)

    LSJ EDITIONS

    Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1 er de l’article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. » Pour les publications destinées à la jeunesse, la Loi n°49-956 du 16 juillet 1949, est appliquée.   

    © Linda Saint Jalmes 2023

    © Illustration de couverture : PM-Artistic

    © Illustrations internes : PM-Artistic et LSJ

    Corrections : Justine Patérour

    ISBN :  9782490940479

    Dépôt légal : juillet 2023

    LSJ Éditions

    22 rue du Pourquoi Pas

    29200 Brest

    Site officiel auteur et boutique :

    www.lindasaintjalmesauteur.com

    ~ Les liens pour suivre Linda Saint Jalmes ~

    SITE OFFICIEL ET BOUTIQUE :

    https://www.lindasaintjalmesauteur.com/

    (Dans la boutique du site : Parfum Awena)

    FACEBOOK :

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    Je dédie ce roman à deux lumineuses personnes, Floriane L. et Rachel B.

    Vous vous êtes envolées bien trop tôt, mais vous resterez à jamais dans mon cœur.

    Mes muses, je pense à vous si souvent.

    Frise chronologique

    Carte de l’an 2236

    Chapitre 1

    Brivaëlle

    AUTOMNE 2236, LE 6 novembre

    — Mère, c’est fait ! Je viens de franchir le vortex.

    « Que vois-tu, ma fille ? »

    — Accorde-moi quelques secondes pour que ma vision s’adapte à la pénombre ambiante.

    « Brivaëlle, utilise les capacités technologiques de ta visière ».

    « Par les Dieux, dis-moi ce qu’il se passe ! » reprit la voix irritée de Mère, au bout d’une bonne minute d’attente.

    — La patience n’est toujours pas ton fort, grommela la jeune femme en grimaçant. Et puis cette foutue visière me gêne plus qu’autre chose.

    Brivaëlle, guerrière-magicienne, s’exprimait en murmurant pour éviter de se faire repérer par ses ennemis, étant donné qu’elle venait de pénétrer dans l’un de leurs dangereux repaires.

    Quant à Mère, elle n’avait aucun besoin de moduler le son de sa voix, car elle communiquait par télépathie. Oui, par télépathie, et non par le biais d’un quelconque micro-oreillette. Elle pouvait même crier autant qu’elle le souhaitait, puisqu’elle se situait à des centaines de kilomètres de là, et qu’il n’y avait que la jeune femme qui pouvait l’entendre.

    — O.K., soupira Brivaëlle. Je me trouve comme convenu dans la tour nord du complexe 18 des Imposteurs. R.A.S.[1] je suis seule. J’ai l’impression d’avoir atterri au fond d’un immense puits d’où il m’est impossible d’apercevoir un quelconque plafond en levant la tête. Le sol est tout en pierres pavées. Et, oui, avant que tu ne me le demandes, les fameux caissons d’hibernation que tu cherches depuis si longtemps sont bien là, à quelques mètres de moi.

    Après avoir inspecté rapidement son environnement en activant le système de détection de sa visière, pour déceler un éventuel piège et être certaine qu’il n’y en ait pas, la jeune femme s’avança vers lesdits caissons.

    — Ces crétins se croient réellement à l’abri de tout, se moqua-t-elle ouvertement en parlant de ses ennemis. Ils n’ont même pas pris la peine de protéger cette tour. Leur arrogance et leur stupidité les perdront.

    « Et ta désinvolture le fera tout aussi sûrement », répondit Mère du tac au tac.

    — Hun-hun, je me marre, ironisa Brivaëlle.

    Sa silhouette éminemment féminine ressortait en ombre chinoise sur la lueur argentée du voile se trouvant dans son dos. Cette lueur provenait d’un vortex d’origine magique, créé par Mère, et qui lui avait permis de se téléporter instantanément dans cet endroit honni.

    La guerrière-magicienne, un mètre soixante-huit au jugé, était vêtue d’une combinaison intégrale marron foncé, et les pieds bien calés dans de hautes bottes à fermeture intelligente.

    L’habit de combat, en plus d’être sexy, était bien plus développé qu’il n’y paraissait ; il couvrait le corps de la jeune femme d’une seule pièce jusqu’au cou, et la fibre utilisée pour sa confection était très perfectionnée. Elle avait été conçue plus de deux siècles plus tôt, pour être à l’épreuve des tirs de projectiles, des attaques avec armes blanches, et pour atténuer de plus de 90 % les dégâts corporels que pourraient infliger des armes contondantes. Outre ces atouts, elle permettait aussi de se déplacer avec une prodigieuse fluidité.

    Brivaëlle était également affublée d’un casque avec la fameuse visière intégrale et ultrarésistante, dont seule ressortait dans son dos, la longue natte blond cendré de sa superbe chevelure.

    « Sont-ils au complet ? »

    — Hum... Je compte douze caissons, et non treize comme tu me l’as dit, il en manque donc un.

    « Cac[2] ! »

    — Reste polie, s’il te plaît, s’étrangla à moitié la jeune femme.

    Elle ravala d’urgence un éclat de rire intempestif, tant cela ne ressemblait pas du tout à Mère de jurer de cette façon.

    — Bon, revenons à nos chers caissons. Ils lévitent au centre de la tour, à un mètre au-dessus du sol à peu près, et la surface vitrifiée de chacun d’eux laisse filtrer un timide halo lumineux. Ce qui prouve qu’ils sont opérationnels. Il est donc plus que probable que nos passagers soient toujours en vie.

    Curieuse, Brivaëlle s’approcha souplement d’un des douze habitacles, avant de pester silencieusement.

    — Mère, impossible de me faire une idée de l’état réel des dormeurs. Je ne trouve pas le panneau ouvrant sur le tableau de bord de l’engin, et le vitrage possède une sorte de film opaque. Je ne peux que distinguer des corps, sans conteste humains.

    « Prête-moi tes yeux, mon enfant ».

    — Je me doutais que tu me le demanderais, marmonna la jeune femme.

    Une douce lueur scintillante remplaça le magnifique vert des iris de Brivaëlle, et Mère prit le contrôle de sa vue.

    « Effectivement, on ne discerne pas grand-chose. Cependant, je suis certaine que ce sont bien les individus que je recherche, et en effet, il en manque un ».

    — Bonjour la confiance. Tu ne souhaites toujours pas m’en apprendre plus ? Comme me dire qui sont ces personnes ? Avec davantage d’informations, je pourrais peut-être mettre la main sur ce fameux treizième individu.

    « Tu n’en auras pas le temps ».

    — Alors, que dois-je faire ?

    « Brivaëlle, ton aura magique vient d’être repérée par les Imposteurs ! Les soldats d’élite Truvions sont presque sur toi. Repars immédiatement ».

    — Pas question d’être parvenue à entrer dans ce merdier sans intervenir ! s’emporta la jeune femme, tout en recouvrant sa vue.

    « Brivaëlle ! »

    — Mère, je passe à l’action, murmura la jeune femme d’un ton décidé.

    « Comme toujours », soupira Mère avec une note de fatalisme.

    Celle-ci connaissait trop bien sa fabuleuse guerrière-magicienne et intrépide enfant. De ce fait, elle avait également conscience qu’avec ce trublion, aucun plan ne pouvait se dérouler sans accroc.

    Brivaëlle saisit de toutes ses forces les poignets du caisson le plus proche d’elle, et faillit perdre l’équilibre, surprise par l’extrême légèreté de celui-ci.

    — Bordel ! Mère, tu aurais pu me prévenir que ces trucs étaient aussi légers qu’une plume !

    Revenant de sa stupeur et se repositionnant correctement sur ses pieds, elle agrippa à nouveau les poignées du caisson et le propulsa en direction du vortex, où l’habitacle vola telle une fusée, y fut aspiré, avant de disparaître dans un bruit de succion.

    — Et d’un !

    Elle s’élança ensuite vers un autre passager, mais dû battre en retraite d’un saut périlleux en arrière pour éviter le trait mortel d’un flash de laser. Car oui, la super-combinaison n’avait pas été créée pour parer les tirs des armes à laser, appelés Dagairs. Les concepteurs de cet habit de combat n’ayant pas connu ces engins de malheur en l’an 2022.

    Pour l’instant, quatre impressionnants soldats de la garde spéciale des Imposteurs, appelés Truvions, venaient de faire irruption dans la tour et prirent aussitôt Brivaëlle pour cible. Ce n’était pas la première fois qu’elle avait affaire à ces terrifiants soldats d’élite, et elle avait conscience de n’avoir aucune chance face à eux. Abattre un Truvion et s’en sortir, restait pour elle un rêve... alors quatre, c’était tout bonnement du suicide. Ces « choses » étaient quasi indestructibles, et la jeune femme en arrivait même à douter qu’ils soient d’origine humaine.

    Si c’étaient bel et bien des hommes, ils devaient être atteints de gigantisme, car tous les Truvions qu’elle avait aperçus dépassaient les deux mètres de stature. Les cheveux longs, emmêlés, et sombres de crasse. Le haut du visage recouvert d’un affreux masque noir, les yeux vitreux, le bas à découvert, laissant apparaître une bouche déformée sur des dents de requins. Leur peau avait une couleur d’un gris bleuté, comparable à celle d'un cadavre en décomposition, l'odeur y compris. Ils étaient également larges d’épaules et de torse, très musclés sous leur armure assez similaire à celle des monstres des films Prédator.

    D’ailleurs, la première fois que Brivaëlle en avait croisé, elle avait réellement cru qu’il s’agissait de ces monstres extraterrestres qu’elle avait vus dans ces anciens films.

    Elle était très jeune à ce moment-là, avait sérieusement été blessée, et il avait fallu des mois pour qu’elle surmonte sa terreur de les affronter. Jusqu’à ce que Mère trouve une solution imparable à cette peur. Mais c’était une autre histoire, et ce n’était pas le moment d’en parler.

    — Merde, je suis un peu coincée, là. Allez, fais le point ma vieille, murmura Brivaëlle pour elle-même. Bon, impossible de soustraire un deuxième dormeur, et je dois absolument suivre le premier pour les empêcher de mettre la main dessus. Donc, il n’y a pas à tergiverser plus encore, c’est repli stratégique.

    Elle s’accroupit à l'abri d'un habitacle pour esquiver un tir et jeta un vif coup d’œil dans son dos, en direction du vortex lumineux. Les Truvions n’étaient plus qu’à quelques pas d’elle et pour gagner du temps, elle projeta violemment le caisson derrière lequel elle se protégeait vers les autres. Les tubes des dormeurs s’entrechoquèrent comme des quilles de bowling, et partirent dans tous les sens en ralentissant, ou bloquant, l’avancée des maudits soldats.

    Apparemment, ils évitaient de tirer sur les passagers... tant mieux ! C’était la diversion que Brivaëlle attendait.

    Elle profita de cette faiblesse ennemie pour se mouvoir souplement et s’approcher de la porte magique. Dans un cri d’encouragement, elle s’élança de toutes ses forces, avant de plonger dans le voile lumineux, tout en priant mentalement Mère de refermer le vortex à sa suite. Ce que cette dernière fit, et le disque laiteux s'effaça sous le nez des soldats d’élite.

    — RAPPORT ! HURLA UN cinquième Truvion qui venait d’arriver dans la tour.

    Il était nettement plus imposant que ses congénères et portait une lourde cape rouge sur les épaules. Si Brivaëlle l’avait vu, elle aurait halluciné, pour ensuite faire des cauchemars non-stop ; les autres Truvions, en comparaison, semblaient être de simples et insignifiantes marionnettes.

    — Une rebelle, maître, répondit l’un des soldats d'une voix caverneuse, pendant que ses acolytes rassemblaient les caissons d’hibernation au centre de la tour.

    —  Ainsi, nous ne les avons pas tous éradiqués. Où est-elle ?

    — Elle a réussi à s’échapper, maître. C’était une guerrière enchanteresse et elle a emporté l’un des douze dormeurs de notre créateur Galdorka’s.

    Le « maître », un supérieur donc, d’habitude imperturbable, eut un semblant de frisson qui ne passa pas inaperçu aux yeux avides et cruels de ses sous-fifres. Ce qui déclencha chez ces derniers des envies de massacre.

    L’odeur de la peur, de la faiblesse, était pour eux comme l’effluve d’un mets des plus délicats. Le maître, bien qu’il fût leur commandant, venait de laisser transparaître, bien malgré lui, un signe de défaillance.

    Le Truvion le plus proche attaqua, mais il fut stoppé par la gigantesque main du maître, aux ongles noirs telles des serres d’aigle. La paume du haut gradé se déforma, s’élargit encore et encore pour englober l’intégralité du monstrueux visage du soldat. Les doigts s’allongèrent, à l’instar de tentacules, pour s’enrouler autour du crâne, et le Truvion se mit à hurler. Par une magie maléfique, le maître aspirait son énergie vitale tout en brisant ses os, comme une coquille de noix sous la pression de ses doigts distordus. En quelques secondes, le corps massif du Truvion se ratatina dans des soubresauts de souffrance, avant que le silence ne revienne et qu’il ne reste plus de lui qu’une fine carcasse difforme et poussiéreuse.

    Les trois autres guerriers d’élite posèrent un genou à terre et courbèrent la nuque face à leur supérieur.

    — Galdorka’s ne doit en aucun cas apprendre que l’un de ses dormeurs a été enlevé. Je vais suivre les traces magiques de cette rebelle et vous ouvrir des passages. Vous allez les traverser et pourchasser cette femelle. Ramenez-la vivante, avec le dormeur !

    Tout en donnant ses ordres, un vortex au voile sombre se forma là où celui plus lumineux avait disparu quelques minutes auparavant.

    — Allez, et n’échouez pas, sinon c’est Galdorka’s lui-même qui s’occupera de vous.

    Les gardes d’élite poussèrent de sourds grondements, puis s’élancèrent à leur tour dans la porte magique.

    La chasse venait de commencer.

    Chapitre 2

    Le dormeur

    EMPRUNTER LE VORTEX magique de Mère, en y plongeant tête la première, pouvait s’avérer être très risqué. Brivaëlle en eut la désagréable et douloureuse preuve, en s’écrasant sur la surface vitrée du caisson, lui-même encastré à son extrémité dans la paroi rocheuse d’une grotte.

    — Put... punaise de combinaison... de merde, grommela rageusement la jeune femme, en se reprenant de justesse pour ne pas proférer trop d’injures.

    Mère n’aimait pas du tout ça, et la jeune femme ne désirait surtout pas subir encore des heures à écouter les leçons de bonne conduite distillées par elle.

    Reprenant difficilement son souffle perdu lors du choc, elle se concentra sur son nouvel environnement.

    — Nous sommes à Wemyss Caves, à quelques mètres de l’entrée principale. Je peux sentir l’air iodé de la mer du Nord, comme me rendre compte que la nuit est tombée et voir la pleine lune.

    Brivaëlle ricana doucement, avant de reprendre :

    — J’adore ton choix, mère, il fallait vraiment que tu nous expédies dans une grotte antique, avec les rares symboles pictes qui existent encore dans ce monde ?

    « Ce n’est pas une grotte comme les autres. Je dois suivre les liens runiques et magiques de nos clans ».

    — Oui, je le sais, je plaisantais, c’est tout. Par contre, tu ne vas pas rire.

    « Pourquoi aurais-je envie de rire ? »

    — Hum... c’était juste une formulation... laisse tomber. Je t’informe que le caisson de notre dormeur est très abîmé, tout comme moi d’ailleurs, si cette indication supplémentaire t’intéresse. Je pense avoir une ou deux côtes cassées malgré la super combi de combat. Elle doit être obsolète, au même titre que ses concepteurs. J’ai aussi perdu mon casque. Bon sang ! Mère, depuis combien de temps nous balades-tu sur les sentiers enchantés ?

    « Nous te réparerons si possible. J’ai dû ouvrir de nombreux vortex pour que les Truvions qui étaient à vos trousses s’égarent sur d’autres pistes. J’ai enchaîné porte après porte, et Wemyss est un endroit sûr pour le moment, mais il va falloir que je vous transporte ailleurs ».

    — Merveilleux, soupira Brivaëlle, avant de grimacer de douleur. En résumé, et en ce qui me concerne, j’aurai le droit à une rustine ou à la casse.

    Elle se laissa glisser de la surface au vitrage fissuré du caisson d’hibernation, sur le sol humide et pierreux de la grotte de Wemyss, où elle s’allongea quelques instants.

    Cet abri sous roche avait été, il y a vraiment très longtemps, un haut lieu de rassemblement picte. Et encore plus proche dans le temps, plus de deux cents ans, un site touristique.

    Tourisme, touristique ...ces mots sonnaient étrangement dans l’esprit de la jeune femme qui avait bien du mal à les comprendre. Pourtant, grâce à Mère, elle connaissait leur signification.

    De ce fait elle savait qu’autrefois, des gens se promenaient par loisir de pays en pays, de région en région, pour « visiter » des endroits comme Wemyss Caves. Ou encore les ruines du château de MacDuff, qui se situaient à une trentaine de mètres au nord, sur les hauteurs des grottes. Ces deux lieux étant eux-mêmes à une cinquantaine de kilomètres au nord d’Édimbourg, en Écosse.

    Quel intérêt y avait-il de « visiter » ? Pourquoi les gens se comportaient-ils ainsi ? D’après Mère, personne ne venait prier ou

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