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Rouge-terre bleu-ciel: Roman
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Livre électronique100 pages1 heure

Rouge-terre bleu-ciel: Roman

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À propos de ce livre électronique

Des jeunes, pris dans une guerre sans merci, sont prêts à tout pour améliorer leur monde.

Ce recueil vous plongera dans un monde comme le nôtre, dans ses aspects les plus obscurs. Mais il fera suivre les péripéties de jeunes héros prêts à tout pour parvenir à un avenir meilleur.

Découvrez ce roman de Gaylor Janton qui vous emportera dans une monde de guerres, de violences mais également d'espoir et de courage.

EXTRAIT

Les deux enfants couraient toujours dans les rues sales, sur une route de béton cabossée par l’usure, bordée d’immeubles dégarnis par le temps.
La sueur envahissait leurs visages. La peur et le stress les tendaient affreusement. Ana avait toujours vu son frère heureux. Parfois inquiet. Mais là, son état de panique dépassait toutes les peurs qu’ils n’avaient jamais éprouvées. Qu’avait donc Miguel ? Pourquoi était-il si blanc ? Pourquoi lui faisait-il si peur ? Pourquoi son regard était-il si glacé, et pourquoi son corps si brûlant ? Que se passait-il ? En serrant trop fort sa main dans la sienne, il lui témoignait sans le vouloir un sentiment trop fort, trop désastreux. Une peur immense, incontrôlable ; une peur qui fait battre désespérément leurs cœurs dans tous les sens. Une peur qui raidissait leurs membres et leur donnait une force vitale pour essayer de la fuir et de se rassurer.
Dans son élan, Miguel bousculait les passants qu’il croisait.
— Sale voyou ! Petit voleur ! Terroriste ! criaient les gens sur son passage. Bande de sales gosses !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Gaylor Janton est née en 1998 dans la région Grenobloise. Dès petite, elle a apprécié rêver, imaginer, écrire, espérant plus tard pouvoir devenir une véritable écrivaine et partager son univers au plus grand nombre. Dès 2013, elle publie son premier livre Croisière Atlantique, suivi d’Azur en Opale en 2014. Aujourd’hui, elle poursuit des études de droit national et international trilingues. Elle se laisse enrichir par ses voyages et expériences culturelles, afin de raviver toujours un peu plus son imagination et son travail de création.
LangueFrançais
Date de sortie14 nov. 2019
ISBN9791037701107
Rouge-terre bleu-ciel: Roman

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    Aperçu du livre

    Rouge-terre bleu-ciel - Gaylor Janton

    Chapitre 1

    — Ana !

    L’adolescente se retourna. Elle aperçut son frère qui courait à elle. Il semblait essoufflé. Il était pâle comme un mort. Ses pieds battaient la route défoncée. Sa silhouette se détachait des immeubles grisés par le temps et le manque d’entretien.

    — Ana ! appela-t-il encore, d’une voix étouffée, désespérée.

    La jeune fille rejoignit son grand frère à grandes enjambées. Elle vit sur son visage blanc des sillons mouillés de larmes.

    — Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle, inquiète.

    — Viens ! Il y a des soldats ! Ils sont entrés chez nous ! dit-il d’une voix affolée, les dents serrées.

    Et il fit demi-tour en courant, tirant sa sœur par la main. Elle avait treize ans, lui quinze. Il y avait la guerre civile dans leur pays. Ils n’y connaissaient trop rien, à la guerre ; ils n’en connaissaient que le bruit des bombes, des coups de feu, des sirènes d’ambulance ; la vue de cadavres qui jonchaient le sol et des blessés, des amputés ; et que c’était à cause d’elle qu’ils n’allaient plus à l’école depuis cinq ans. Depuis que la guerre avait commencé.

    ***

    À l’époque, c’étaient les premiers troubles, les premières bombes, les premiers attentats ; les premiers morts, les premiers otages, les premiers prisonniers. Des morts dans les deux camps, des otages dans celui des rebelles, des prisonniers dans celui du gouvernement. Et parmi ces derniers, leurs parents.

    Les deux enfants s’étaient réfugiés chez des voisins jusqu’à la libération de ces derniers, soit un ou deux ans plus tard. Mais l’école leur était désormais fermée. L’école publique n’admettait pas les fils de terroristes, et l’école privée était trop chère.

    Ana et son frère Miguel avaient tout perdu. Le monde s’était écroulé autour d’eux. L’école, les parents, la paix n’étaient plus là pour les soutenir dans les épreuves de cette vie qui s’ouvrait à eux. Tout avait fait domino, et tout leur manquait même s’ils s’habituaient peu à peu à la guerre. Leurs parents les avaient abandonnés, et pourtant ils les aimaient profondément. Parce que c’étaient leurs parents, que c’étaient eux qui leur avaient donné la vie.

    Pourtant c’était à cause d’eux qu’ils n’avaient plus droit à l’école, à la chaleur de la salle de classe, à aller au tableau en sautillant, à rigoler des profs entre bandes de copains. Non, ils étaient bien loin de tout ça. Leurs parents faisaient la guerre, et quand on est des gens respectables, il ne faut pas la faire. Il faut laisser les soldats être dans la ville, et puis voilà. Et si l’on n’était pas d’accord avec le gouvernement, on n’avait pas à prendre les armes.

    Les deux enfants n’avaient pas tellement d’opinion là-dedans. Mais ils n’aimaient pas les soldats, car ils leur enlevaient leurs parents.

    À leur sortie de prison, ces derniers avaient eu du mal à retrouver du travail, et étaient mal payés car ils mettaient en péril leur entreprise qui ne voulait pas d’ennuis. Alors, dans leur temps libre, ils reprenaient les armes et partaient souvent. Les enfants n’avaient que faire de leurs pauvres journées. Ils allaient dans la rue retrouver les quelques amis qu’ils avaient gardés de la primaire, en faisant attention aux bombes et aux balles perdues. La nuit, ils pleuraient, tremblaient du jour où leurs parents ne rentreraient pas les serrer dans leurs bras, dans la crainte de la guerre toujours permanente, qui pesait au-dessus de leurs misérables vies.

    Quand ils étaient là, leurs parents leur offraient des bonbons. Leur mère cuisinait des menus dignes d’un véritable chef cuisinier dans l’intimité de leur petit foyer, et leur père jouait avec eux à cache-cache.

    ***

    Les deux enfants couraient toujours dans les rues sales, sur une route de béton cabossée par l’usure, bordée d’immeubles dégarnis par le temps.

    La sueur envahissait leurs visages. La peur et le stress les tendaient affreusement. Ana avait toujours vu son frère heureux. Parfois inquiet. Mais là, son état de panique dépassait toutes les peurs qu’ils n’avaient jamais éprouvées. Qu’avait donc Miguel ? Pourquoi était-il si blanc ? Pourquoi lui faisait-il si peur ? Pourquoi son regard était-il si glacé, et pourquoi son corps si brûlant ? Que se passait-il ? En serrant trop fort sa main dans la sienne, il lui témoignait sans le vouloir un sentiment trop fort, trop désastreux. Une peur immense, incontrôlable ; une peur qui fait battre désespérément leurs cœurs dans tous les sens. Une peur qui raidissait leurs membres et leur donnait une force vitale pour essayer de la fuir et de se rassurer.

    Dans son élan, Miguel bousculait les passants qu’il croisait.

    — Sale voyou ! Petit voleur ! Terroriste ! criaient les gens sur son passage. Bande de sales gosses !

    Mais les deux adolescents n’écoutaient pas ces insultes qu’ils connaissaient par cœur. Ils étaient condamnés à la rue, à la misère, à être rejetés par le monde. Mais ils se rattachaient à des fictions, croyant voir le soleil entre les nuages. Et ils continuaient à courir comme des fous.

    Enfin, ils arrivèrent devant chez eux. Ils habitaient une résidence comprenant un immeuble, quelques maisons, et un parc. Ils allèrent dans leur immeuble. Ils coururent en pousser la lourde porte. Ils sautèrent les marches d’escalier quatre à quatre. Ils s’arrêtèrent devant l’entrée de leur appartement. La porte en était ouverte. Ils entrèrent. Il n’y avait personne. Tout était en vrac. Les vases étaient cassés, les tableaux qu’ils aimaient regarder et qui leur apportaient tant de réconfort dans la guerre, étaient à terre. Et leurs disques de musique aussi. Miguel ne put faire un pas de plus. Il restait bloqué là, en sueur, avant de dévaler les escaliers redescendre à la terre ferme, seul tandis que sa sœur commençait à chercher sous les décombres, sous les draps des lits, craignant à chaque fois de découvrir les corps sans vie de leurs parents. Elle savait qu’il leur était arrivé quelque chose de grave. De très grave, même. Elle le savait par la mine de son frère. Lui, il connaissait certainement des choses qu’il ne voulait pas lui dire ; et qu’il aurait mieux voulu ne pas savoir.

    Ana se résolut finalement à redescendre après avoir regardé derrière les rideaux, les portes, dessous les tables, les lits, sans faire attention aux morceaux de verre et aux différents objets qui étaient à ses pieds. Mais elle avait besoin de voir ses parents. Elles avaient besoin de savoir ce qui leur était arrivé, pourquoi la maison était toute sens dessus dessous. Elle descendit à toute vitesse retrouver son frère au bas de l’immeuble. Il n’y était pas.

    C’est alors qu’en tournant la tête, l’adolescente aperçut un homme en veste claire, portant dans chacune de ses mains un pistolet. Elle alla vers lui. Il se trouvait à l’entrée du parc de la résidence, derrière les maisons. L’homme, l’ignorant, la croisa.

    Il ignora cette pauvre adolescente affolée qui courait vers le parc.

    Quand elle arriva dans le parc, elle se tourna vers la façade de l’une des maisons, et découvrit avec horreur huit corps fusillés, dont ceux de ces parents. Ils étaient à terre, alignés le long du mur. Leurs vêtements étaient souillés de sang. En face,

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