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Rennes... Criminel en ballottage: Une enquête de Yann Carradec
Rennes... Criminel en ballottage: Une enquête de Yann Carradec
Rennes... Criminel en ballottage: Une enquête de Yann Carradec
Livre électronique234 pages3 heures

Rennes... Criminel en ballottage: Une enquête de Yann Carradec

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À propos de ce livre électronique

Yann Carradec ne sait pas dans quoi il s'embarque quand il accepte la requête de Pierre Lamare.

Pierre Lamare, à peine 40 ans, belle gueule, charismatique, est un as de la politique qui affole tous les instituts de sondage…
Désireux de retrouver un ancien camarade de classe, il engage Carradec pour, semble-t-il, une simple enquête de routine.
Mais l’enquête de notre fin limier breton va bientôt se transformer en cauchemar et la route menant à la vérité sera jonchée de cadavres.
Entre des anciens camarades de classe abattus froidement, un commandant de police irascible et une garde à vue qui le mènera dans une cellule froide et humide de Rennes, Carradec devra batailler dur jusqu’au dénouement… violent et brutal !

Un polar palpitant écrit par un ancien flic !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Yannick Loisel : Né le 30 décembre 1956 à Rennes de parents tourangeaux, en 1986 il passe le concours d’entrée dans la police et est nommé à Montrouge, Fougères puis Rennes. Il passe dans différents services comme le service général, la bac de nuit pour terminer en investigations… brigade des stups et pour finir brigade des mineurs. Toujours attiré par les séries policières et aimant raconter des histoires, il créé un personnage de fiction qu'il fait vivre au travers de romans policiers se déroulant à Rennes. Avec Yann Carradec, un ancien policier devenu détective privé, c’est tout un ensemble de personnages que le lecteur découvre au fil des romans.
LangueFrançais
Date de sortie12 mai 2020
ISBN9782374690667
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    Aperçu du livre

    Rennes... Criminel en ballottage - Yannick Loisel

    chaussée.

    PREMIERE PARTIE

    CHAPITRE UN

    Dring dring… ! Après plusieurs heures de recherches qui avaient largement contribué à le mettre en colère contre la jeunesse qu’il avait tendance à appeler « les jeunes cons » d’une façon amicale, Carradec s’était retrouvé dans cet immeuble de la banlieue nord de Rennes et tentait de se faire ouvrir l’appartement en insistant sur la sonnette. Il avait déjà largement usé du petit bouton poussoir et s’apprêtait à en user une nouvelle fois, lorsque la porte s’ouvrit enfin laissant apparaître une femme d’une quarantaine d’années, aux cheveux blonds tirés en arrière et au visage fin, vêtue en tout et pour tout d’un peignoir qu’elle maintenait solidement fermé avec ses bras.

    – Vous vous croyez où, vous avez vu quelle heure il est, je vais… …

    – Appeler la police ?? Cela m’étonnerait… vous permettez ? Carradec venait de pénétrer à l’intérieur de l’appartement en repoussant avec délicatesse la femme qui lui faisait face. Vous n’auriez pas un café à me proposer ?… cela fait deux heures que j’me les pèle…

    – Sortez tout de suite, je vais appeler un ami et…

    – D’accord, voilà ce qu’on va faire… vous appelez votre ami et moi j’appelle la police. Carradec venait de se saisir de son téléphone et commençait à composer un numéro lorsque la femme l’interrompit.

    – Vous voulez quoi ? Carradec la fixa dans les yeux. Elle avait quarante ans, peut être un peu plus et malgré le visage marqué en raison sans doute de l’heure tardive, elle avait gardé les traits fins. Ajouté à cela un peignoir qu’elle tenait serré contre elle et qui laissait deviner les contours de son corps, Carradec se dit qu’elle était somme toute très séduisante. Un ton cassé comme un murmure avait remplacé le ton agressif employé à son arrivée. Elle semblait ne plus vouloir, ni se battre ni protester.

    – Je veux quoi ? Un café, sans sucre s’il vous plait. Elle s’appelait Véronique Maurin et elle l’entraîna dans la cuisine où il s’installa confortablement. Elle dort ? Pour toute réponse, la femme haussa les épaules et continua à s’affairer autour de la cafetière.

    – Vous auriez appelé la police monsieur Carradec ?

    – Vous auriez appelé un ami ?

    – Elle ne veut pas rentrer chez elle et …

    – Elle est mineure vous le savez très bien… alors chaque fois que vous la recueillerez en pleine nuit, vous aurez toujours un Yann Carradec pour venir la chercher et…

    – Vous vous êtes parfois demandé pourquoi elle fuguait ?

    – Vous vous êtes déjà mis à la place des parents ? Le silence s’installa quelques instants et ils se regardèrent droit dans les yeux avant qu’elle ne les baisse ce qu’il regretta profondément. Cela fait quatre ou cinq fois que je viens la récupérer chez vous et…

    – Six …

    – Six ?

    – Six fois, ça fait six fois que vous venez la chercher ici alors posez vous les bonnes questions non de Dieu et… Un bruit venait de se faire entendre dans l’entrée de l’appartement et Carradec détourna la tête tout comme le fit son hôte.

    – Bonsoir Babeth… La jeune fille se trouvait dans l’encadrement de la porte de la cuisine, elle avait quinze ans, des cheveux bruns rabattus sur ses frêles épaules, elle n’était pas très grande et son visage exprimait une grande tristesse. Comment vas-tu ?

    – Comme à chaque fois que je vous vois… je vais bien et puis … patatras ! Carradec la détailla une nouvelle fois et comme à chaque occasion, chercha à comprendre ce qui se passait dans sa tête. Elizabeth Havard demeurait à Saint-Grégoire, commune de la périphérie nord de Rennes. Une famille apparemment unie, sans histoire, avec un père travaillant chez PSA, une mère infirmière libérale et deux frères. Le premier parti de la maison à l’âge de dix-huit ans et le petit dernier âgé de douze ans, scolarisé tout comme Elizabeth dans un établissement privé très renommé.

    Il avait rencontré la famille Havard à plusieurs reprises, en fait à chaque fois qu’Elizabeth que tout le monde surnommait Babeth fuguait. A chaque fois Carradec se mettait en chasse et la leur ramenait bien souvent en des temps records, Babeth ayant ses habitudes auxquelles elle ne dérogeait que peu souvent et Véronique Maurin en faisait partie.

    – Si tu m’expliquais ce qui se passe… tes parents te frappent ?

    – Vous savez bien que non.

    – T’as un petit copain ? La jeune fille haussa les épaules pour signifier à Carradec que la réponse était non… Quelque chose de plus grave ?

    – Vous connaissez mon père non ??

    – Oui je le connais mais comme ça, c’est tout.

    – C’est une nouille, il ferait pas de mal à une mouche alors me toucher… vous n’y pensez pas !!! Carradec regarda sa montre, il était près d’une heure du matin et ils étaient là tous les trois à mener une discussion qui il le savait ne mènerait à rien.

    – Bon écoute, il est tard, je suis crevé et j’ai envie de fumer une clope alors on y va …

    – Parle Babeth… Véronique Maurin venait de prendre la parole et le regard de Carradec allait de la femme à Elizabeth et vice versa. Le silence s’était installé entre les trois personnes et c’est Babeth qui le brisa.

    – Je veux bien vous parler mais je reste là cette nuit et…

    – Tu sais très bien que je ne peux pas, tu es mineure et tu es en fugue et…

    – Elle ne va pas s’enfuir, je vous en donne ma parole Carradec. Ecoutez-là et demain matin je la ramènerai chez elle… Une nouvelle fois Carradec garda le silence et se plongea dans les beaux yeux de Véronique Maurin puis il se tourna vers la jeune fille.

    – J’t’écoute.

    * * *

    Il devait être pas loin de dix heures trente lorsque Carradec franchit la porte de son bureau au quatre rue des Francs-Bourgeois. Dès son arrivée, il sentit la bonne odeur de café ce qui lui mit du baume au cœur. Corine était installée derrière son bureau et leva la tête dès qu’il apparut.

    – Bonjour patron… passé une bonne nuit ?

    – Excellente. Tout en parlant, il s’était approché de sa secrétaire pour lui déposer une bise sur la joue puis s’était attardé, profitant au maximum de l’odeur de son parfum qui contribuait à la rendre désirable. Il s’était ensuite dirigé vers la porte de son bureau et baissé pour caresser « Columbo », son golden retriever que Corine lui avait offert pour son anniversaire. Il finit par s’installer derrière sa grande table sur laquelle de nombreux dossiers étaient empilés, consulta le courrier que Corine avait pris soin de lui ouvrir et alluma une cigarette.

    – Elle était belle au moins ?

    – Hein ? Qui était belle ?

    – Primo : Tu arrives à dix heures trente, secondo : Tu es gai comme un pinson… … Tierso…

    – Tierso ?

    – Tu as les yeux qui brillent … Ils se regardèrent un moment sans rien dire avant de rire de bon cœur. Corine était sa secrétaire depuis plusieurs années et à son contact elle oubliait petit à petit les années de galère liées à la drogue. Ils étaient amis, intimement liés par des années de débauche dont elle s’était sortie grâce à lui et puis Carradec devait reconnaître qu’elle ne le laissait pas indifférent, la réciproque étant réelle. Il ouvrait le courrier et le consultait pendant que Corine lui en faisait les commentaires. Il s’agissait surtout de factures ou de courriers émanant d’assurance dont elle allait se saisir pour classement. Il posa la dernière lettre sur la table et ralluma une cigarette tout en sirotant son café. J’ai également une invitation à te faire part.

    – Une invitation ?

    – Attends une minute. Elle se leva, alla jusqu’à son poste de travail et revint pour prendre place face à lui, un post-it à la main. Tu as rendez-vous ce soir à vingt heures salle de la cité, il y a une réunion publique et celui qui organise la réunion veut te voir et…

    – Ce soir place de la cité mais c’est…

    – Pierre Lamare. Carradec se leva et se dirigea vers la fenêtre qu’il ouvrit. Il ne disait plus rien et semblait réfléchir. Lorsqu’il se retourna, Corine aperçut les deux petites rides sur son front, signes de contrariété ou d’inquiétude, c’était selon.

    – Qui t’as appelé ?

    – Je sais pas, c’était un homme. Il m’a demandé si tu étais là et comme je répondais que tu n’étais pas arrivé, il m’a demandé qui j’étais et il m’a dit qu’il souhaitait te voir et…

    – Il t’a dit pourquoi ?

    – Non … il m’a dit qu’il voulait te voir c’est tout… c’est qui Pierre Lamare ?

    – C’est l’homme qui monte dans la politique Française. Il a créé un mouvement il y a deux ans qu’il a appelé « FRANCE ». C’est la droite dure et décomplexée comme ils disent. Dans tous les sondages, il arrive en tête en Ille-et-Vilaine et la plupart des candidats qu’ils ont investis arrivent en tête dans leur région. Ils n’auront pas la majorité absolue mais on dit qu’ils pourraient constituer la première force d’opposition et puis…

    – Et puis ?

    – Lamare a le vent en poupe, adoré par les jeunes du moins une certaine jeunesse, les agriculteurs, les quinquagénaires et bien d’autres, il promet beaucoup et surfe sur les revendications et la peur… on murmure dans les hautes sphères qu’il s’agit de notre prochain Président…

    – Ben merde alors… et il est marié ?

    – Trente cinq ans environ, beau gosse, célibataire…

    – Tu sais quoi, ce soir je vais avec toi et tu me le présentes … je lui fais les yeux doux et…

    – Et ?

    – Dans cinq ans je suis la première dame de France ! En disant cela, Corine s’était levée et arrangée en dégageant son front de ses longs cheveux noirs qui lui tombaient sur le cou puis elle avait bombé le torse faisant ressortir sa poitrine qui pointait désormais au travers son chemisier ce qui la rendait encore plus attirante. Tu crois que j’ai une chance ? Sa voix était rauque et sensuelle et ses beaux yeux bleus brillaient de mille feux.

    – Tu as toutes tes chances… Ils se regardèrent un instant sans un mot puis finirent par éclater de rire une nouvelle fois.

    * * *

    En attendant sa rencontre avec l’homme qui montait en flèche dans le paysage politique français, Carradec repensa à tout ce que lui avait raconté Elisabeth Havard, la jeune fugueuse qui s’était réfugiée chez la séduisante quadragénaire Véronique Maurin. Au fur et à mesure du récit de la jeune fille, il écarquillait les yeux comme pour lui dire qu’elle exagérait et qu’elle en rajoutait mais Babeth poursuivait, sous l’impulsion de Véronique qui lui faisait des signes de tête et qui l’encourageait à poursuivre son récit. Il était question de caméras, d’écran de surveillance, de micros, comme au bon vieux temps de la guerre froide, du KGB et autres organismes de surveillance en vigueur dans certains états.

    Babeth s’était tue, elle était assise sur une chaise et avait parlé calmement, regardant parfois Carradec et parfois Véronique Maurin qui était assise dans un coin de la cuisine, sur une chaise haute ce qui avait pour effet de faire légèrement glisser son peignoir dévoilant ainsi une partie de ses jambes.

    – Depuis quand ça dure ?

    – Deux ans environ… Cédric a quitté la maison à cause de cela et…

    – Cédric… ton grand frère ?

    – Oui… il a eu dix huit ans il y a six mois et dès son anniversaire il a quitté les lieux, il vit chez un copain…

    – Et ton petit frère ?

    – Dylan ? D’après vous ? Je sais que papa commence à en parler. Babeth parlait et se libérait peu à peu mais de temps en temps, elle versait quelques larmes qui n’avaient rien de « larmes de crocodile ».

    Monsieur et madame Havard n’étaient sûrement pas de mauvais parents, disons qu’ils avaient un système d’éducation particulier. La chambre de Babeth était équipée d’une caméra qui filmait tous ses faits et gestes, lesquels étaient visionnés à partir d’un moniteur installé dans la cuisine. Il y avait des micros un peu partout et la fenêtre de sa chambre donnant sur le jardin était fermée à clef, clef précieusement gardée par la maman. Pour voir et entendre les petits oiseaux, voir le soleil briller et tout simplement sentir sur sa peau les caresses de ses rayons, il fallait l’autorisation. Kévin avait subi le même sort et Dylan arrivait à un âge où il devrait être surveillé à son tour.

    Carradec se leva tout en regardant Babeth avec attention puis il soupira et mit à sa bouche machinalement une cigarette qu’il n’alluma pas.

    – Il y a deux solutions Babeth. La première, la plus simple… tu vas à l’hôtel de police, tu demandes à parler à la brigade des mineurs… et tu leur racontes.

    – Et la seconde solution ? C’était Véronique Maurin qui posait la question, avec douceur.

    – Je vais voir tes parents et j’essaye de régler ça avec eux et… Elizabeth Havard avait esquissé un grand sourire qui venait d’illuminer son visage donnant la réponse à sa question. Ok, je m’en occupe et pour l’instant… Il regarda Véronique Maurin qui lui fit un signe de tête en guise d’assentiment… tu restes là !

    Il avait fini par tout raconter à Corine qui s’esclaffait à chaque détail. Corine avait pris parti pour Babeth qu’elle ne connaissait pourtant pas et penchait plutôt pour la première solution, aller chez les « keuffs » comme elle disait et tout raconter pour les faire morfler.

    – Je suis certain qu’ils n’ont pas voulu faire du mal…

    – Quoi, tu plaisantes ! Ce gros cochon surveillait sa fille dans sa chambre, tu te rends compte… c’est un pervers, c’est…

    – Non, Babeth dit qu’ils ne le faisaient pas dans ce sens, qu’ils voulaient seulement surveiller leurs enfants… ils les amenaient au collège, allaient les chercher, tu comprends ils…

    – Non je comprends pas et j’ai pas envie de comprendre, c’est dégueulasse et c’est… Carradec la regardait s’emporter et malgré sa peau mate et bronzée, elle s’était empourprée légèrement et portait sur elle les stigmates de l’indignation ce qui l’amusa beaucoup. Et ça te fait rigoler ? Pour toute réponse, Carradec s’approcha d’elle, lui prit le visage entre les mains et lui déposa une bise appuyée sur chaque joue.

    – Il y a des gens comme ça qui naissent con et qui restent con toute leur vie… mais souvent ça s’arrête là… et tu sais quoi ?

    – Dis toujours.

    – Je vais aller les voir, régler le problème et je te tiens au courant… Cela te va ?

    – Ouais… vas-y patron, cela me va !

    * * *

    Carradec avait occupé son après-midi à régler les affaires courantes comme il était de bon ton de dire puis il avait téléphoné aux parents d’Elizabeth qui s’étaient tout de suite enquis de savoir s’il avait retrouvé leur fille. Il les avait rassurés et leur avait dit qu’il passerait en fin d’après-midi pour les voir et leur parler.

    Pendant que les heures défilaient, un nom revenait dans sa mémoire, le nom de Pierre Lamare et une multitude de questions lui venaient à l’esprit et notamment celle qui menait aux raisons qui poussaient une telle personnalité à vouloir le rencontrer. Il passa un certain temps derrière son ordinateur à la recherche de renseignements concernant Pierre Lamare et les éléments qu’il obtint confirmaient ce qu’il pensait. Lamare était un jeune loup ambitieux et arrogant qui avait grimpé les échelons de la vie politique en écartant tous ceux qui le gênaient. Il avait créé son propre parti et on le disait représenter la droite très libérale et dure, n’hésitant pas à marcher sur les plates-bandes de l’extrême droite. Il plaisait à tous ceux qui se détournaient des hommes politiques et voyaient en lui une sorte de sauveur providentiel. Il se repoussa au fond de son fauteuil, alluma une cigarette et rejeta la fumée vers le plafond. Que lui voulait Pierre Lamare ? Il regarda sa montre, il était seize heures quinze. Il resta un moment dans ses pensées puis se leva d’un bond et enfila sa veste non sans avoir fait une grosse caresse à « Columbo ». Puis il passa devant Corine, lui fit un clin d’œil en passant et sortit en refermant la porte derrière lui.

    Les parents Havard demeuraient une maison cossue située dans un lotissement dont tout indiquait qu’il était réservé à une certaine élite. Sorte de résidence privée à laquelle on accédait par une entrée unique, avec murs de pierres, grille en fer forgé visiblement refermée à certaines heures de la nuit, panneau indicateur de limitation de vitesse et plan détaillé portant le nom des rues qui la composaient. Il parcourut la résidence à allure réduite et stationna sa méhari devant le 12 de la rue des acacias. Il était à peine sorti de sa voiture que Didier Havard venait à sa rencontre et lui offrait une poignée de main qu’il jugea sans aucune énergie. C’était un homme d’une quarantaine d’années, au visage rosi par le soleil, au crâne dégarni et court sur ses jambes. Il demanda à Carradec de l’excuser pour sa tenue, expliquant qu’il n’allait pas tarder à aller faire son sport. Effectivement, il était vêtu d’un tee short noir, visiblement trop petit pour lui et qui laissait ressortir un zest d’embonpoint et un short flottant de couleur verte qui faisait ressortir ses jambes courtes.

    Monsieur Havard le pria de rentrer comme il le faisait du reste à chaque fois et alors que Carradec s’apprêtait à rentrer dans la maison, madame Havard stationna sa voiture devant la maison et les rejoignit. Quel âge avait-elle ?? Sans doute dans les quarante ans également mais son visage rond, sa corpulence et ses vêtements dépourvus d’originalité interdisaient qu’on puisse lui donner un âge quelconque. Tout comme celle de son mari, la poignée de main qu’elle offrit à Carradec n’avait pas plus d’énergie tout en étant cordiale et chaleureuse.

    – Vous avez retrouvé Babeth, monsieur

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