Richard Ferrand, le baron de Macron
Dans le vaste salon du premier étage de l’hôtel de Lassay où il reçoit ses hôtes, aucun objet personnel sur les tables basses, pas de cliché de son intimité familiale, de ses deux filles chéries, dans ce décor chic et sobre. Richard Ferrand a apporté sa touche personnelle : une photo en noir et blanc encadrée sous verre de François Mitterrand, paupières baissées. Elle faisait la une de Libération au lendemain de sa mort. De quoi surprendre les visiteurs, celle de l’actuel président de la République étant absente. Qu’ils se rassurent, la photo de sa victoire, qui faisait aussi la une de Libé, est encadrée chez lui, dédicacée par l’impétrant.
Le président de l’Assemblée nationale occupe une place unique dans la galaxie macroniste. Il a été le premier à croire aux chances d’Emmanuel Macron, à une époque où la presse commençait à peine à s’intéresser à ce ministre des Finances tout neuf, âgé de 37 ans. On ne l’accusera donc pas d’être un opportuniste. Avant tout le monde il a saisi qu’il était au-dessus du lot, été ébloui par sa ductilité intellectuelle, sa rage de convaincre. Le regard bleu lagon, arme de séduction massive, faisant le reste. On peut le louer d’avoir eu du flair. « Et du courage, insiste Brigitte Macron. Richard a pris beaucoup de risques pour un inconnu. » « J’ai brûlé mes vaisseaux, reconnaît-il, mais tout s’effondrait à gauche. Lui, au moins, il traçait une route. »
En 1958, ils furent
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