Le Journal du dimanche

François Pinault, homme libre

À la Libération, le général Leclerc y passa quelques nuits. À la fin des années 1980, président de l’UDF, Valéry Giscard d’Estaing y occupa un bureau. Le parti y avait installé son quartier général.

L’hôtel de Clermont-Tonnerre, sis à deux pas du Palais-Bourbon, est aujourd’hui le siège d’Artémis, le holding patrimonial de son propriétaire, François Pinault.

Il lui aura fallu plusieurs années pour aménager, penser ce lieu, y apposer son empreinte.

Un large perron en arrondi (d’origine) mène au rez-de-chaussée. D’emblée, le visiteur est happé par une émeute de couleurs : bleu, jaune, vert, rouge, rose… Un shoot d’énergie, une explosion de vie. Les hauts murs qui conduisent au premier étage, où se trouve son bureau, sont constellés du sol au plafond de vitraux au graphisme géométrique, enserrés dans un cadre métallique peint en blanc, tous de mêmes dimensions (des carrés de 60,9 centimètres de côté !) accrochés tels des tableaux, tous à égale distance les uns des autres. Sublimés par la lumière d’un jour ensoleillé. Un grand choc esthétique. Une œuvre de l’artiste Daniel Buren ( je dois avouer que ses cylindres de béton à rayures posés dans la cour du Palais-Royal ne m’ont toujours pas convaincue).

On arrive dans l’antre du maître. Changement radical d’atmosphère. Un vaste espace, calme, les bruits de la ville n’y entrent pas. Les murs, les canapés, les tables basses où sont posés des livres d’art, le bureau dessiné par Martin Szekely, les deux grands tableaux carrés signés Lucio Fontana et Rudolf Stingel, ceux du peintre conceptuel minimaliste Robert Ryman, quelques masquesexplique l’hôte des lieux. Ce contraste de décors dessine presque son autoportrait.

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