De l'eau a coulé sous les ponts. Flash-back au tout début des années 1990. Deux inconnus débutent en même temps chez Albin Michel: Amélie Nothomb et Éric-Emmanuel Schmitt. Ce dernier se souvient: « Notre éditeur nous envoyait ensemble dans les Fnac, craignant qu'il n'y ait aucun public. À nous deux, nous arrivions à rassembler dix personnes. Mais nous étions persuadés l'un et l'autre que l'autre connaîtrait le succès. Nous avions sympathisé dans un train: Amélie m'avait dit que nous étions les deux seuls auteurs du xviiie siècle encore vivants – son écriture très serrée a quelque chose de voltairien et dans l'autofiction, qui est la veine que je préfère chez elle, elle a une distance ironique qui a ses racines dans le xviiie. Nous sommes restés très amis depuis. Et comme je le lui dis souvent, nous avons inversé les flux migratoires: elle est venue s'installer à Paris et moi ici, à Bruxelles. »
Cela fait une vingtaine d'années que Schmitt habite dans », selon notre hôte, qui précise: « . » Schmitt ne s'est pas contenté de s'expatrier, il est allé jusqu'à demander (et obtenir) la nationalité belge. Affable et rieur, il nous en explique les raisons: « » Avis à tous les lecteurs de Schmitt dont les mariages dysfonctionnent: cessez de vous pourrir la vie pour de vulgaires histoires de loyer, prenez rendez-vous avec un avocat et déménagez là-bas.