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Mélissa fait des vagues
Mélissa fait des vagues
Mélissa fait des vagues
Livre électronique230 pages2 heures

Mélissa fait des vagues

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À propos de ce livre électronique

Définition d'un été parfait, selon Mélissa : se faire bronzer à la plage (mais gare aux coups de soleil!), dévorer (au sens figuré…) des romans entiers, s'empiffrer de popcorn en écoutant des comédies romantiques avec Marie-Line, sa meilleure amie, et aller à la crémerie du coin pour potiner avec ses copines du secondaire, Cath et Steph.

Définition du pire été de sa vie : se faire bronzer à la plage, être emportée par une vague énoooorme et passer à deux doigts de la noyade. Mélissa est secourue par un sauveteur beau comme un dieu grec. Elle croit rêver lorsqu'elle reprend conscience et plonge ses splendides yeux verts. Mais pour de ce qui est une bonne première impression, franchement raté!

Son sauveteur, tout droit sorti d'un conte de fées, c'est Xavier. Le séduisant, le brave, le parfait Xavier, qui débarque dans la vie et dans le coeur de l'adolescente, comme un raz-de-marée. Toutefois, la ressemblance du garçon avec un fantôme de son passé trouble Mélissa. Saura-t-elle garder la tête hors de l'eau?
LangueFrançais
ÉditeurDe Mortagne
Date de sortie7 avr. 2016
ISBN9782896625864
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    Aperçu du livre

    Mélissa fait des vagues - Sarah Jalbert

    (ANEL)

    PROLOGUE

    La plage est plus chaude, aujourd’hui. Le soleil scintille et une brise légère vient effleurer mon visage de temps à autre. Le sable brûlant sous mes pieds me donne envie d’aller me baigner, mais la chaleur est si accablante que je n’en ai pas la force.

    Je contemple les vagues qui, au large, deviennent de plus en plus grosses. Le vent se lève brusquement, il n’a plus rien d’une brise légère. Les pages de mon livre se tournent toutes seules, agitées par les bourrasques. Je ferme mon bouquin d’un coup sec avant de le glisser dans mon sac à dos. Ma peau ruisselante de sueur m’indique qu’il serait temps d’aller dans l’eau. Je commence à marcher d’un pas pesant, mais le sol est si chaud que je dois bientôt courir sur la pointe des pieds pour avoir moins mal.

    Arrivée à la lisière de l’eau, je me dépêche d’entrer en contact avec les vagues. Elles éclatent sur mes cuisses, m’empêchant d’avancer. En l’espace de quelques minutes, le temps s’assombrit : le soleil se couvre de gros nuages gris. Je laisse glisser mon corps tout entier dans l’eau tiède. Les vagues m’emportent doucement, alors je nage vers le rivage pour ne pas trop m’éloigner. Plongeant ma tête dans l’eau, je suis coupée de tous les bruits environnants. Je n’entends plus le vent, les cris joyeux des enfants ou le son strident des sifflets des sauveteurs. Je suis seule au monde, je me sens bien. Les yeux fermés, je remonte à la surface. Un sourire se dessine sur mes lèvres, sans que je sache trop pourquoi.

    Puis, au loin, j’aperçois une vague énorme qui se précipite vers moi à vive allure. Comme si la mer tout entière s’était rassemblée pour la former, afin qu’elle soit plus grande et plus puissante que les autres. J’essaie de rester calme, mais le courant m’aspire, m’attire vers la vague. La panique me gagne.

    Je me rends vite compte que mes pieds ne touchent plus le fond. Je m’essuie les yeux du revers de la main. Un deuxième mur d’eau déferle sur moi, m’emportant encore plus loin.

    Mon cœur se met à battre la chamade. Je suis en proie à une grande détresse quand je constate que j’ai largement dépassé les frontières de la zone de baignade. Je perçois les sifflets des sauveteurs, mais je suis emmenée vers l’horizon. Ne perdant pas courage, je nage avec intensité. L’eau s’est rafraîchie et le temps gronde.

    Tout à coup, j’avale une énorme gorgée d’eau salée. Je m’étouffe. Je ne pense plus qu’à une seule chose : respirer. Une autre vague fonce sur moi, m’emprisonne dans son rouleau pour m’entraîner sous l’eau. Encore une fois, les bruits alentour cessent de se faire entendre. Je tournoie dans tous les sens, frôlant même le fond de l’eau avec ma tête. J’ai peur. Je manque d’air. Je ne peux plus inspirer.

    Je sors enfin ma tête hors de l’eau. Mes longs cheveux me cachent la vue, collent à mon visage. Je tousse, je n’arrive plus à reprendre mon souffle. C’est alors que je suis aspirée de nouveau. Je n’ai plus assez de forces pour remonter vers la surface. Je me débats encore un peu, en vain.

    Des souvenirs que je croyais effacés de ma mémoire ressurgissent, défilent à toute vitesse dans ma tête sur un fond de lumière vive : mon père qui siffle en préparant son café du matin ; ma mère qui décape ma commode rose, les cheveux retenus par cet horrible bandeau multicolore qu’elle aime tant ; une soirée de panne de courant, où toute la famille soupe à la chandelle ; mon séjour à l’urgence parce que je fais une crise d’asthme… cet affreux hôpital où…

    Puis, plus rien.

    CHAPITRE 1

    De retour dans le monde réel, je garde les yeux fermés. Ma respiration est bloquée. Des cris étouffés et des voix surexcitées résonnent dans mes oreilles. Je sens une pression sur ma poitrine. Soudain, mon corps est agité de violents soubresauts tandis qu’un liquide brûlant me monte dans la gorge. J’expulse une quantité d’eau impressionnante et respire un autre coup. Je tousse pendant un moment avant d’ouvrir fébrilement les yeux. Tout est encore confus ; je réussis quand même à distinguer un bout de ciel gris. Un visage embrouillé apparaît dans mon champ de vision et devient de plus en plus clair, quoique à l’envers. C’est un garçon. Son regard a quelque chose de réconfortant, de presque familier.

    Il pose deux doigts sur ma carotide. Bien qu’il ait l’air inquiet, il semble garder son calme. Je vois sa bouche remuer sans entendre les mots qu’il prononce, ceux-ci étant enterrés sous les exclamations de stupeur des gens autour de moi. Je suis encore étourdie mais le décor est moins flou. Le sauveteur fait signe aux curieux de me laisser de l’espace. Peu à peu, je commence à capter le son de sa voix.

    Reculez ! Reculez, s’il vous plaît !

    Je tressaille. Cette voix me rappelle quelqu’un, mais qui ? Je prends davantage conscience de ce qui m’entoure. J’ai mal à la tête. Je tremble de tous mes membres, toutefois je rassemble mes forces pour me redresser et repousser les mains du sauveteur, qui essaie de me maintenir immobile. Il se place à côté de moi pour me regarder avec attention.

    Je…

    Mon cœur se serre quand je lève la tête vers lui.

    Jean-Seb…

    Ça va aller, tu n’es plus en danger maintenant.

    Ce visage !… Mes tripes se contractent. Je ne sais pas si je suis heureuse ou simplement effrayée. J’essaie de me ressaisir. J’ai la gorge tout irritée. Je grimace de douleur.

    Comment te sens-tu ? me demande-t-il en fronçant les sourcils.

    Pas trop mal, merci, que je balbutie en tentant de me relever.

    Le jeune sauveteur me met en garde :

    Il vaut mieux que tu restes allongée… Les ambulanciers arrivent.

    Non… Pas besoin…

    Réticent, il m’aide tout de même à me redresser. Je vacille un peu avant de m’accrocher fermement à son bras. Il me tend une bouteille d’eau que je bois avec avidité.

    Ça va aller ?

    Je parviens à répliquer, la gorge un peu moins sèche :

    Qu’est-ce qui s’est passé au juste ?

    Tu as perdu connaissance dans l’eau. Tu as bien failli te noyer…

    Voyant que je ne réponds rien, il enchaîne :

    Comment tu t’appelles ?

    Cette simple question me laisse un peu perdue. Je secoue légèrement la tête et réponds finalement :

    Mélissa.

    Tu es venue toute seule à la plage ?

    Oui.

    Et tu as quel âge ?

    Cet interrogatoire me donne l’impression de remplir un formulaire. Ça me permet néanmoins de retrouver un peu mes esprits.

    Quatorze ans. Bientôt quinze…

    Tu ne veux pas t’allonger encore un peu ?

    Non, merci… Je préfère rester debout, que je rétorque d’une voix ferme.

    J’ai la tête qui tourne toujours, et l’eau salée qui me remonte encore à la gorge me donne la nausée. Au bout d’un moment, j’entreprends de balayer le sable sur mes jambes et mes bras encore humides. Tout autour, je remarque certains baigneurs qui m’observent en catimini, discutant entre eux de ce qui s’est produit. Leurs regards sont empreints d’inquiétude et de compassion, comme s’ils avaient été témoins d’un accident grave. Je frémis. L’air est froid, je me sens de plus en plus fiévreuse.

    C’est toi qui es venu me chercher ?

    Il hoche la tête, le regard grave. Je lui souris faiblement.

    Eh bien… je… merci…

    Ne me remercie pas. C’est mon travail, après tout. Mais, ouf ! Je ne te cacherai pas que tu m’as vraiment fait peur… C’est la première fois que je me retrouve devant une situation pareille, explique-t-il avant de m’envelopper les épaules d’une couverture.

    Distraite, je jette un coup d’œil aux alentours. Je constate que les gens continuent de m’épier. Ma tête me fait encore très mal et je suis toujours aussi étourdie. Embarrassée d’être ainsi sous les projecteurs, je conclus le plus naturellement possible :

    Bon… Je vais y aller, je crois. Je vais me reposer chez moi. Merci encore pour…

    J’en perds mes mots tellement je me sens fébrile. J’ai vraiment besoin d’aller m’étendre. Une sirène retentit au loin. Devinant qu’il s’agit de l’ambulance, je commence à marcher à reculons, face au sauveteur.

    Les secours seront bientôt là, Mélissa. Je ne peux pas te laisser partir, m’annonce-t-il d’un ton sérieux.

    Mais non… Tu leur diras que je me suis sauvée et que je courais trop vite pour que tu me rattrapes.

    Il me sourit, ce qui ne l’empêche pas de répondre :

    Je suis désolé. Tu dois attendre que les ambulanciers t’examinent.

    Lorsqu’ils verront que je me porte bien, je pourrai partir ?

    Ce sera à eux d’en juger, mais je pense que tu seras obligée de passer la nuit à l’hôpital. Dans un cas comme le tien, il faut s’assurer que tout est correct après l’incident, tu comprends ?

    Je fulmine en silence. Moi qui ne voulais pas inquiéter ma mère ! Elle s’en fait toujours trop à mon sujet, surtout depuis quelques années. La seule chose à laquelle j’arrive à songer, c’est à sa réaction quand je l’appellerai de l’hôpital. Je réalise, dépitée, qu’elle ne me permettra sûrement plus d’aller à la plage sans surveillance, désormais.

    Résignée, je me plante devant le sauveteur et je l’observe plus attentivement. Il ne doit pas être plus vieux que dix-sept ans. Ses cheveux bruns avec quelques reflets blonds lui couvrent un peu les oreilles, lui donnent une allure décontractée. Debout, les bras croisés, il me scrute également. Ses yeux sont d’un vert indescriptible, tellement intimidants que je suis incapable de soutenir son regard. À vrai dire, ses yeux sont d’une couleur que je connais trop bien…

    Ça fait longtemps que tu travailles ici ? que je demande en chassant de vieux souvenirs de mes pensées.

    La sirène de l’ambulance retentit de nouveau, cette fois beaucoup plus près de la plage. Prise au piège, je m’assois sur le sable. Je prends une bonne gorgée d’eau pour essayer d’atténuer le feu dans ma gorge. Qui aurait cru qu’ingurgiter des litres d’eau de mer me donnerait aussi soif ? !

    C’est mon premier été, m’informe le sauveteur en s’assoyant à son tour. Et toi, tu viens souvent à la plage ?

    Presque chaque jour depuis le début de la saison.

    Pourtant, je ne me souviens pas de t’avoir vue ! s’étonne Xavier.

    Je ne me baigne pas beaucoup.

    Je me rends compte, en disant ça, que c’est comme si je venais d’avouer à demi-mot que je ne sais pas nager. Qui vient à la plage et ne se baigne pas ? Les bébés ? Les fanatiques du bronzage ? Les personnes âgées ?

    Pour éviter un malentendu, j’ajoute :

    Je préfère lire… je… ça me détend de lire ici.

    Mon commentaire fait sourire Xavier. Je suis encore trop dans les vapes pour déterminer si c’est parce qu’il trouve ridicule que je me déplace jusqu’ici pour lire alors que je pourrais très bien rester chez moi. Ou peut-être était-ce seulement un sourire entendu, signifiant qu’il comprend que j’aime lire avec le ressac comme trame sonore à l’arrière-plan ?

    L’ambulance arrive sur les lieux. Xavier explique la situation aux secouristes, qui s’empressent de m’examiner. Au bout de quelques minutes, ils confirment mes craintes.

    On va faire un tour d’ambulance ! s’exclame d’un ton faussement joyeux l’un d’entre eux. On doit se rendre à l’hôpital pour s’assurer que tu n’as rien, et ensuite tu pourras appeler tes parents pour les mettre au courant.

    Je lance un regard désespéré à mon sauveteur qui, pour m’encourager, m’adresse le plus charmant des sourires.

    En fin de compte, je n’ai pas eu à passer la nuit à l’hôpital, contrairement à ce qu’avait laissé entendre Xavier.

    Arrivée chez moi en fin d’après-midi, je me sauve dans la salle de bain pour échapper à ma mère, encore chamboulée par l’incident. Elle ne cesse de s’écrier : « Te rends-tu compte de la chance que tu as eue, Mélissa ! Dire que j’aurais pu te perdre ! » Comme si j’avais besoin qu’elle me le répète toutes les trois minutes ! Au moins, mon père ne s’est pas trop inquiété, lui ; voyant que je n’étais pas mourante, il a quitté la salle d’urgence quelques minutes à peine après sa venue. Primo : mon père a horreur des hôpitaux. Deuzio : il ne peut plus supporter d’être en présence de ma mère depuis leur séparation. Ce qui explique qu’il ait pris ses jambes à son cou dès que possible ! Tant mieux, de toute façon, je n’avais pas envie de le voir…

    Je prends une bonne douche chaude avant de me laisser tomber dans mon lit, les bras de chaque côté de mon corps. Heureusement, je n’ai plus aussi mal à la tête. Les évènements sont encore si vifs dans ma mémoire que mon cœur bat plus vite aussitôt que j’y repense. C’est étrange car, même si j’ai failli me noyer et que j’ai passé une partie de la journée allongée sur une civière, je ne réussis pas à sortir Xavier de mon esprit. C’est moi, ou ce n’est pas convenable de rêver aux beaux yeux d’un sauveteur alors qu’on vient tout juste d’échapper à la mort ?

    Xavier… Xavier, qui a risqué sa vie pour sauver la mienne. Xavier, qui a fait ressurgir un fantôme de mon passé…

    CHAPITRE 2

    Plusieurs jours se sont écoulés depuis le fameux incident. Je suis restée enfermée chez moi pendant trois longues journées pluvieuses, orageuses, bref, totalement déprimantes. J’en ai profité pour me remettre de mes émotions et écrire un peu mais, ce matin, le sable et le soleil me manquent terriblement. Et bon, je l’avoue, je n’arrête pas de penser à Xavier : l’idée de le revoir m’obnubile. C’est peut-être une réaction normale — un genre de

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