Doubt: Thriller fantastique
Par Jade Roumieu
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À propos de ce livre électronique
Voilà 6 ans que David, le frère de Jade, a disparu. Dans l'esprit de tout le monde il est mort.
Mais alors qu'elle tombe dans un tableau qu'elle a peint et qu'elle rencontre des gens qui cherchent à l'aider, tout redevient soudain possible quand elle croise son frère. Cependant tout ce complique au moment où elle apprend le secret qui pèse sur la disparition de son jumeau.
Entre doutes et incompréhension sera-t-elle assez forte pour affronter les obstacles qui se dressent sur son chemin ?
Un thriller fantastique riche en rebondissements, à ne pas manquer !
EXTRAIT
Alors je prends la seule chose qu’il y a sur ma pile : le tableau, et je le pose sur le bureau. Pendant quelques minutes, je contemple la toile mais à force, c'est lassant. Si lassant que mes paupières commencent à se fermer sans que je ne puisse rien faire. Je ne sais pas si c'est de la fatigue ou de l'ennui mais c'est une force contre laquelle je ne peux pas lutter. Je ne résiste pas. C’est pour cela que j'aimerais poser ma tête sur la toile pour me reposer quelques minutes. Mais au lieu de sentir ma joue s’écraser contre le tableau, je me sens tomber et tomber encore et encore. Je finis par m’endormir totalement ne sachant ni ou je suis tombée, ni si je suis tombée dans le tableau ou simplement dans le monde des rêves.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Née à La Seyne-sur-Mer en 2000, Jade Roumieu est une jeune lycéenne de 16 ans. Elle passe sa petite enfance dans le Var à Sanary-sur-Mer avec ses parents et sa sœur. Pendant 6 ans elle accueille un petit garçon difficile, venant d'un foyer. Enfant plutôt solitaire elle aime se réfugier dans l'écriture d'abord pour se libérer puis par passion. Dès qu'elle a un moment de libre, elle le passe à écrire, lire ou à créer. Artiste et créatrice en herbe, elle pratique le dessin, la couture, la pâtisserie, l'origami ou encore le travail du bois.
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Aperçu du livre
Doubt - Jade Roumieu
Prologue
Oui j’adore peindre, c’est pour cela qu'aujourd'hui je peins devant ma fenêtre, assise sur ma chaise à roulettes, un tableau sur lequel sont représentés deux majestueux chevaux à la robe blanche comme neige galopant dans l’eau claire. Dans la pénombre, la lune se reflète sur l’eau, laissant apparaître d’étranges couleurs et motifs. Les couleurs se mélangent et dansent, chacune d'elles ne ressemble à aucune autre. Quand je regarde ce tableau, il me semble animé comme vivant, je peux presque voir les chevaux galoper, l'eau dessiner des ronds ou encore laisser derrière les animaux une traînée blanche, dévoilant leur parcours. Je ferme les yeux et je m'imagine là. Au milieu de l'eau. Le vent soufflant dans mes cheveux. L'odeur des chevaux et la nuit qui m'empêche de voir l'horizon. Le froid de l’eau glaciale qui me fait frissonner.
Je viens de terminer mon œuvre, j’en suis fière. Pendant trois mois tous les soirs j'ai continué un peu plus mon ouvrage, jusqu’à aujourd’hui. Il est tard, environ vingt-trois heures trente, ou peut-être plus, je n'en sais rien. J'ai froid aux pieds et je suis fatiguée. Je vais tout de suite me coucher. Je me lève, range ma chaise et m'écrase dans mon lit en baillant à grand bruit et en fermant à moitié les yeux. Après m’être écroulée sur mon lit et enroulée dans mes draps je ne mets pas plus de cinq minutes pour m’endormir.
Dans mon sommeil je rêve, enfin je « cauchemarde ». Je me trouve devant le tableau et il m’aspire vers lui, comme s’il voulait que j’entre en lui, je me débats et… soudain, d’un sursaut je me réveille pour m’apercevoir que ce n’est qu’un cauchemar, un effroyable cauchemar. Reprenant mon souffle, je frissonne et remarque que l’aube arrive à grands pas. Je transpire. Mon cœur bat trop fort. J'ai chaud. Je tremble. Je m'adosse à ma tête de lit, la tête vers le plafond.
Je reprends mes esprits, saute de mon lit et dévale l’escalier, descendant les marches deux à deux, tableau en main. Arrivée en bas, je tourne net en m’aidant du poteau de la rampe de l’escalier pour me précipiter dans la cuisine où je m’attends à voir mes parents petit-déjeuner. Mais contrairement à mes attentes, je ne vois personne. Il y a juste sur la table un petit bout de papier sur lequel il y a écrit :
« Bonjour ma puce, nous ne serons pas là aujourd’hui avec ta mère nous allons voir un psychologue à Lyon. Ne nous attends pas pour manger nous rentrons vers dix-neuf heures. Bisous. Papa.»
Déçue d’être seule, je mange rapidement mon pain perdu, que j’avais pris soin de préparer avant de lire le papier, et remonte dans ma chambre. Une fois là-haut je m’assois à mon bureau pour y faire quelques exercices et des révisions pour ma rentrée en seconde pour ne pas être perdue et connaître mes leçons de troisième (un chapitre sur la première guerre mondiale, sur la deuxième, la guerre froide, des leçons de grammaire et des exercices sur Pythagore et Thalès). Toutes ces choses dont on n'a pas envie de s’occuper pendant les vacances (ni pendant l’école d’ailleurs) mais je dois les faire quand même, pour pas perdre la main et tout oublier pour la grande rentrée. Mais je trouverai bien un moment pour les faire plus tard !
Je me tourne alors vers les travaux manuels que j’ai prévus de faire pour mes vacances en cas d’ennui total (comme aujourd’hui) mais il n’y a plus rien juste le tableau que je viens de poser sur la pile. Je me rends compte que pendant tout le début de mes vacances je n’ai aucunement travaillé, et que je me suis bien ennuyée ! C'est vrai, en plus il fait beau mais je ne sors jamais. Je trouve ça bête et inutile de sortir seule. Et puis, personne ne m'invite à sortir. Tous mes amis sont partis en vacances. Moi je reste dans ma maison, comme tous les ans. À force je m'y suis habituée, ce n'est pas si embêtant. C'est surtout long d'attendre. Mais ce qui me fait rire chaque année ce sont mes petits paris. Je me mets au défi de trouver la destination de vacances de chacun de mes amis. Leur carte postale confirme ou non mes prédictions. Mais cette année ce n'est pas pareil, je ne reçois pas de carte postale et je m'ennuie…
Alors je prends la seule chose qu’il y a sur ma pile : le tableau, et je le pose sur le bureau. Pendant quelques minutes, je contemple la toile mais à force, c'est lassant. Si lassant que mes paupières commencent à se fermer sans que je ne puisse rien faire. Je ne sais pas si c'est de la fatigue ou de l'ennui mais c'est une force contre laquelle je ne peux pas lutter. Je ne résiste pas. C’est pour cela que j'aimerais poser ma tête sur la toile pour me reposer quelques minutes. Mais au lieu de sentir ma joue s’écraser contre le tableau, je me sens tomber et tomber encore et encore. Je finis par m’endormir totalement ne sachant ni ou je suis tombée, ni si je suis tombée dans le tableau ou simplement dans le monde des rêves.
PARTIE I
Chapitre 1
Quand j’ouvre les yeux je ne suis plus dans ma chambre, je suis dans l’eau, de l’eau tellement glacée qu’elle en fait mal à mes pieds dépourvus de toutes couvertures ou de toutes chaussettes ou chaussures. Je suis dans une eau aux reflets moutarde comme celle de mon tableau. Allongée par terre, je regarde autour de moi sans rien voir (mis à part de l’eau). Dans l’eau gelée, je n’ose pas bouger, de peur de me congeler d’avantage. Alors, le plus doucement possible, je lève la tête pour regarder par-dessus mon épaule. C’est alors que je me fais éclabousser par deux chevaux qui viennent de passer juste à côté de moi. D’un bond je me lève et recule de quelques pas. Tout correspond traits pour traits à mon tableau, la falaise noire et infinie au fond, les deux chevaux, l’eau aux reflets moutarde. Maintenant j’en suis sûre, je suis bien tombée dans le tableau. Je lève alors la tête pour regarder la sortie que je pense en haut. Mais je me trompe. Au-dessus de ma tête il n’y a rien d’autre que le ciel assombri par la nuit. Un frisson me parcourt l'échine. Je tremble, de froid et de peur. Non plus que de la peur, de l'horreur. Je ferme les yeux puis les rouvre. Je me pince, me gifle, je veux me réveiller. Mais rien ne fonctionne. Je dois être en train de rêver. J'ai envie de crier, de hurler pour qu'on m'aide mais je sais que je n'aurai pas de réponse. Il n'y a personne. Je le sais. C'est moi qui ai peint ce tableau. Moi qui ai dessiné ma tombe. Les mots s'étranglent à la sortie de ma gorge.
Alors, doucement, je m’avance vers un des deux chevaux qui s’est arrêté de courir pour boire. Je le caresse. Étonnamment il a la même texture qu’un vrai cheval, sa robe est douce. Je m'attendais à ce qu’il soit peint mais ce n’est pas le cas. Il ne bouge pas. Il est calme et ça me rassure. Au moment où je ferme les yeux il pose sa tête sur mon épaule. Ça me fait sourire.
Ce court répit n'est qu'un masque me rendant aveugle un moment. Je m'octroie un moment de joie avant l'aventure forte en émotions qui m'attend. Mais je le sais, ce que je fais ce n'est que prendre un peu plus d'élan pour sauter. Je veux me rassurer mais c'est à moi même que je mens.
Il faut que je sorte de ce tableau, de cet endroit hostile qui risque de signer ma fin si j’y reste trop longtemps. Mais pour le moment il est tard. Enfin d'après la lune blanche qui ressemble à un œil géant qui pèse sur mon âme, il est tard. J'ai froid aux pieds. Je marche. Vers où ? Je n'en sais rien. Mais je marche. Je suis à bout de force. Il n'y a plus d'eau sous mes pieds depuis longtemps. Ou du moins, je ne la sens plus. Je me réveille de cette somnolence muette. Ce moment où la fatigue te vole tes pensées, que ton esprit est vide de toute émotion. Je lève la tête. Je me trouve dans une clairière abandonnée. C'est beau, mais de nuit ça a un côté sinistre. Les chevaux m'ont suivie. Ils ont l'air fatigué eux aussi. Je pense que cette clairière est un bon endroit pour passer la nuit. Je m'allonge, la tête contre un vieux tronc d'arbre dur qui craque. En boule pour avoir moins froid. En espérant que le jour qui se lève sera plus clément que celui-là et m'apportera plus de réponses, mes yeux se ferment, mes mains arrêtent de trembler.
Chapitre 2
Le jour se lève ce qui n'est pas normal car le jour ne se lève pas dans un tableau (il ne se couche pas non plus d’ailleurs). Mais cela ne n’étonne plus. J'ouvre les yeux avec difficultés et m'étire avec douleurs. Il n’y a plus qu’un cheval, l’autre a disparu. Il broute l'herbe verte sur laquelle il y a encore quelques gouttes de rosée. Les oiseaux chantonnent encore de douces mélodies et le soleil éclaire la clairière de sublimes reflets dorés. C'est encore plus beau de jour. Je me sens un peu comme Blanche Neige. J'en oublie presque les circonstances qui m'ont fait arriver ici.
C’est alors que j’entends un bruit ou plutôt une voix, une étrange voix, non pas une voix plutôt un chuchotement qui dit :
— Jade, si tu suis ma voix tu sortiras de cet endroit mais si tu ne la suis pas tu y resteras à jamais.
Le « jamais » à la fin est glaçant. Je reste perplexe. D'où vient cette voix ? Puis-je lui faire confiance ? Comment sait-elle que je suis là ? Elle m'observe ? Ça ne m'inspire pas confiance mais je n'ai rien à perdre.
Je glisse ma main dans ma poche. Et en tire ma montre. Une sublime montre à gousset en argent. Je la caresse doucement. Ça me rassure. Au creux de ma paume, le métal froid de ce petit mécanisme me rend mélancolique. Je l'ouvre. Elle ne marche plus. Elle est cassée. Depuis le premier jour. Nous avons trouvé cette montre dans une forêt avec mon frère David. Nous avions l'habitude d'y jouer. Elle se trouvait près de notre maison. On adorait s'imaginer des mondes, jouer les aventuriers. Mais ce jour-là était diffèrent. La nuit nous avait surpris. En sortant de notre cabane nous avions eu du mal à retrouver notre chemin dans la pénombre. David s'était blessé en tombant d'un arbre. Ce n'était jamais arrivé avant. Pour moi c'était même inconcevable, impossible. Mon grand frère de quelques secondes, mon modèle, celui qui m'avait tout appris. Appris à escalader les roches, à grimper aux arbres, à construire des cabanes. Il était tombé. Ça m'avait surprise. Alors j'avais tant bien que mal essayé de le porter sur mon dos. Il avait mal. Les couleurs orange et rouge du crépuscule nous faisaient peur. Nous voulions rentrer au plus vite à la maison et laisser cette vision glauque derrière nous. Dans la peur nous nous sommes trompés de chemin. Plus grand que le petit sentier de d'habitude. On a marché. Je suivais David qui semblait calme et serein mais c'était tout autre. Il avait aussi peur que moi. Je le savais. Mais il riait. Pour ne pas m'inquiéter. Et pour se convaincre lui-même qu’il n’avait pas peur.
Et puis sans que je comprenne comment, nous avons glissé dans une sorte de fossé où était dissimulé un piège couvert de feuilles comme dans les films et le sol s'est ouvert. Nous sommes tombés dans une espèce de pièce souterraine, au sol recouvert par les feuillages. Les murs étaient en briques orangées. Au milieu de l'herbe verte, un arbre planté là comme par miracle sous la terre, les lumières du crépuscule filtrait vers les feuilles de l’arbre. Et là, enroulée autour d'une branche, cette montre. Je l'ai prise. Entre mes petits doigts qui effleuraient les motifs, les aiguilles de cette montre étaient mortes. Cette montre est une des seules choses qu'il me reste de mon frère. Je la garde toujours sur moi. Comme un porte bonheur. Mais David n'est pas mort je le sais. Même après sa disparition il y a de cela six ans je continue à croire qu'il est vivant. Quelque part. Je le retrouverai. Je remets la montre dans ma poche. Je sais que David est là pour me protéger. Il veille sur moi. Il est dans mon cœur, pour toujours. Je dois me concentrer sur mes objectifs. Je me lève et pars vers l'Ouest. Je repense au chuchotement.
Alors comme je n’ai rien à perdre à part du temps je pars en direction du mystérieux chuchotement. Celui-ci me fait frissonner par son timbre froid mais il a tout de même l’air sympathique. C'est une voix de femme je pense. Suivant ou plutôt tentant de suivre le chuchotement, je marche. Je ne sais pas où je vais. Mais je marche. Tout autour de moi il n'y a que champs et broussailles à perte de vue. Je ralentis le rythme. Pas parce que je suis fatiguée. Non. Mon esprit est troublé par des milliers de questions. Je suis perdue.
— Pourquoi suis-je tombée dans ce maudit tableau ?
— Pourquoi moi ?
— À qui est ce chuchotement ?
— Sortirais-je un jour d’ici ?
— Pourquoi ai-je la désagréable impression que cela ne va pas être simple ?
Je vais avoir les réponses à mes questions je le sais mais comment je vais les apprendre ? Pendant que les questions se bousculent dans mon esprit, j’entends de nouveau le chuchotement, mais il semble différent. Il dit froidement
— Jade, les douze envoyés de l’abysse sont réunis en ce jour pour te juger pour le crime que tu as commis…
— Quoi ? Quel crime ? Demandais-je sans vraiment vouloir savoir
— Celui d'être venue au monde ! Que s'abatte ta sentence ! »
Ces paroles me pétrifient sur place. Mon crime est ma propre existence ? Je ne sais plus quoi penser, ni quoi dire. Je suis poignardée par ces mots. J'ai l'impression d'avoir reçu une onde de choc. Ce n’est pas le même chuchotement, ce n’est pas possible ! L’autre avait l’air si protecteur, si amical, celui-là ne ressemble en rien à l’autre, il est si froid, si mauvais, je ne peux décrire l’horreur que je ressens en l'entendant. Je ne sais plus où je dois aller, ni ce que je dois faire, j’ai peur, mon corps tout entier tremble d'effroi. J’ai presque
