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Le Club du ciel étoilé: Black Horse Publishing
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Le Club du ciel étoilé: Black Horse Publishing
Livre électronique382 pages5 heures

Le Club du ciel étoilé: Black Horse Publishing

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À propos de ce livre électronique

Un roman qui met en scène une très grande vedette de cinéma connue sous le nom de Marilyn Monroe et un chef de la mafia appelé Red Fortunato.Les deux ont été victimes d'une tentative d'assassinat par les fédéraux.

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie22 août 2018
ISBN9781547541362
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    Aperçu du livre

    Le Club du ciel étoilé - Joe Corso

    LE STARLIGHT CLUB  4

    PAR

    JOE CORSO

    Le Starlight Club 4

    Joe Corso

    Copyright 2013 par Joe Corso

    Publié par

    Black Horse Publishing

    Couverture par Marina Shipova

    Édité par BZHercules.com

    ––––––––

    Black Horse Publishing

    www.blackhorsepublishing.com

    Ce roman est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les incidents sont soit le produit de l'imagination de l'auteur, soit utilisés fictivement, s'ils sont réels. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite ou transmise, sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen électronique ou mécanique, y compris la photocopie, l'enregistrement ou tout système de stockage et de recherche d'informations, sans la permission écrite expresse de l'auteur ou de l'éditeur, sauf si la loi le permet.

    Tous droits réservés.

    Dédicace

    ––––––––

    À Marilyn Monroe

    « J’ai été mordu par les êtres humains, jamais par les chiens »

    LE STARLIGHT CLUB 4  1

    PROLOGUE..............................................................9

    CHAPITRE 1...........................................................13

    CHAPITRE 2...........................................................19

    CHAPITRE 3...........................................................25

    CHAPITRE 4...........................................................31

    CHAPITRE 5...........................................................33

    CHAPITRE 6...........................................................37

    CHAPITRE 7...........................................................43

    CHAPITRE 8...........................................................53

    CHAPITRE 9...........................................................59

    CHAPITRE 10.........................................................65

    CHAPITRE 11.........................................................73

    CHAPITRE 12.........................................................79

    CHAPITRE 13.........................................................87

    CHAPITRE 14.........................................................93

    CHAPITRE 15.......................................................101

    CHAPITRE 16.......................................................105

    CHAPITRE 17.......................................................113

    CHAPITRE 18.......................................................119

    CHAPITRE 19.......................................................123

    CHAPITRE 20.......................................................129

    CHAPITRE 21.......................................................135

    CHAPITRE 22.......................................................143

    CHAPITRE 23.......................................................149

    CHAPITRE 24.......................................................155

    CHAPITRE 25.......................................................159

    CHAPITRE 26.......................................................163

    CHAPITRE 27.......................................................169

    CHAPITRE 28.......................................................173

    CHAPITRE 29.......................................................177

    CHAPITRE 30.......................................................181

    CHAPITRE 31.......................................................189

    CHAPITRE 32.......................................................197

    CHAPITRE 33.......................................................201

    CHAPITRE 34.......................................................207

    CHAPITRE 35.......................................................219

    CHAPITRE 36.......................................................227

    CHAPITRE 37.......................................................231

    CHAPITRE 38.......................................................235

    CHAPITRE 39.......................................................239

    CHAPITRE 40.......................................................247

    CHAPITRE 41.......................................................251

    ÉPILOGUE............................................................259

    PROLOGUE

    Présent

    Bobby était allongé dans le salon de la terrasse arrière de sa maison à Fort Lauderdale, en Floride. Le temps était douillet, le ciel bleu comme du turquoise sans nuages. Il aimait s'asseoir ici à cause de la brise qui soufflait de l'océan. Il posa son papier et se redressa au moment où le Jungle Queen se profilait lentement à l’horizon. Ses yeux ne quittaient jamais ce célèbre bateau. Il le regarda glisser silencieusement vers lui, puis passer lentement devant sa maison qui surplombait les eaux bleues de l'intercôtier. Le navire passa si près qu’il discerna les visages des passagers sur le pont surpeuplé. Ils lui firent signe comme s'ils avaient remarqué un vieil ami. Bobby sourit et leur fit un signe de la main. Puis, il regarda le bateau avaler lentement la distance et continuer sa lente descente du cours d'eau jusqu'à ce qu'il disparaisse de sa vue, laissant derrière lui un sillage blanc agité pendant qu'il se frayait un chemin le long de l'intercôtier.

    Lynn ouvrit la porte du four pour vérifier la dinde bien grasse. Elle essaya avec difficulté de lire la petite jauge qu'elle avait insérée dans la partie charnue de la cuisse. Finalement, avec un peu de mal, elle parvint à lire la température qui, à sa grande joie, indiquait que la dinde était presque cuite. L'arôme appétissant de la dinde cuite s'était échappé du four pendant qu'elle essayait de lire la jauge, parfumant délicieusement toute la maison, donnant une idée du festin à venir. Lynn avait insisté pour donner une pause à son père. Aujourd'hui, elle tenait à faire la cuisine. Bobby ne cuisinait pas beaucoup, mais il savait cuisiner une dinde. Cependant, il y avait une exception à son interdiction de cuisiner. Une fois par an à Thanksgiving, et seulement lorsqu'il était avec sa famille, il préparait sa fameuse purée de patates douces comme il l’avait fait au cours de ces vingt-cinq dernières années. Il cuisinait la purée de patates douces parce que, en dehors de la dinde, c'était la partie qu’il préférait sur le dîner de Thanksgiving. Depuis quelques années, il n'avait pas fait la purée simplement parce qu'il n'y avait personne pour laquelle, il devait le faire. Mais, aujourd'hui, c’était différent : il y avait sa fille, Lynn, et ses trois beaux enfants Tommy, Dylan et Julia. Pendant qu'elle apprêtait le poisson et faisait cuire la dinde, il préparait sa purée de patates douces. Trop de cuisiniers dans la cuisine, se rappela-t-il, gâtent la soupe. Quand il eut fini de préparer la purée, il se retira sur la terrasse extérieure pour ne pas gêner Lynn.

    Bobby adorait rester ici sur la terrasse et regarder passer les bateaux, soit en direction de l'océan pour faire de la pêche ou du tourisme, soit tout simplement pour se rendre à l'un des nombreux restaurants à quai pour le déjeuner ou le dîner. Lorsque les capitaines des petits bateaux arrivaient à destination, ils attachaient le bateau sur l'un des pilotis, ou bien ils demandaient à l'un des matelots du pont du restaurant de sécuriser leur bateau pour eux.

    Bobby fut sorti de sa rêverie par sa fille qui l'appelait. « La dinde est presque cuite à point, papa. Viens ... Je vais le sortir du four dans quelques minutes. Tu es le boucher, alors prépare-toi à découper cet oiseau. » Bobby aimait ça : être avec sa famille et, surtout, il aimait le fait que sa belle cuisine moderne était finalement utilisée comme elle devait l’être. À quoi sert une cuisine s'il n'y a personne pour l'utiliser et personne pour y cuisiner ? Rien que le fait d’avoir Lynn et les enfants avec lui aujourd'hui a fait de Thanksgiving quelque chose de spécial. C'est vraiment dommage que Ted, son mari, n’ait pas pu venir le partager avec nous, pensa-t-il. Le pauvre gars a dû s’envoler pour Vienne pour les affaires de l'entreprise. Bobby savait que Ted aurait préféré être ici avec sa famille pour Thanksgiving. Il supposa que c'était le prix à payer en tant qu’avocat de grande valeur en service dans un cabinet d'avocats international. La relation entre beau-père et beau-fils était bonne et Bobby aimait Ted. Il se sentait mal, car Ted ne pouvait pas être ici pour partager cette fête avec eux. Eh bien, philosopha-t-il, peut-être la prochaine fête—si Dieu le veut—nous serons tous ensemble en famille.

    Après le dîner, Bobby sortit sur la véranda à l’arrière et s'assit dans son salon douillet, permettant à son corps de s'enfoncer profondément dans le cuir souple. Il plongea la main dans sa poche et sortit son briquet pour allumer le Cohiba qu'il avait mis de côté pour cette fête, heureux que son médecin ne soit pas là. Il positionna sa chaise longue de manière à avoir une vue dégagée sur l'intercôtier de Fort Lauderdale. Il tira une bouffée de son cigare, souffla des anneaux de fumés sur la terrasse et les regarda disparaître au-dessus de l'eau. Il savoura le cigare. Il ne les fumait plus régulièrement, mais se faisait le plaisir d’en fumer une dans des occasions spéciales ; surtout lorsqu'il attendait que sa fille apporte le petit pot d'expresso qu'elle avait préparé sur la cuisinière afin qu'il puisse la siroter après le dîner. Quelques minutes plus tard, elle posa le plateau sur la table et versa à son père une tasse de café italien fort qu'il aimait.

    « Papa, veux-tu que je verse un peu de Sambuca dans ton café ? »

    « Absolument. J'aime quand mon café contient une bonne dose de Sambuca. » Elle commença à verser la dose dans le café et il lui rappela de laisser un peu de liqueur sucrée dans le verre pour tremper son cigare. Ah ! La vie est belle, pensa-t-il.

    Le père et la fille discutèrent pendant un bon bout de temps avant que l'inévitable question ne surgisse. « Puisque je suis ici pour Thanksgiving et que j'ai fait toutes les corvées, pendant que j'ai le temps et que nous sommes assis ici, pourquoi ne me dis-tu pas plus sur Starlight Club ? »

    « Tu sais, Lynn, je pense au Starlight Club depuis que tu m'as dit que tu venais ici pour Thanksgiving. Lorsque nous avons parlé la dernière fois, je t’avais raconté une grande partie de l'intéressante histoire du Starlight Club, mais il me semble que ma mémoire a été bousculée et je me souviens beaucoup plus de ce qui s'était passé à l'époque. Il y a beaucoup à raconter, car chaque homme a sa propre histoire. Mais il y avait eu un incident qui s’était démarqué des autres en raison de celui qui y était impliqué. »

    D'anticipation, Lynn ouvrit grands ses yeux. « Vas-y, papa . . . Ne t'arrête pas maintenant. Dis-moi ce que tu étais sur le point de me dire. »

    « Eh bien, je ne peux pas sauter pieds joints dans l'histoire particulière que je veux te raconter. Il me faut trouver en quelque sorte une approche pour en parler. De cette façon, tu pourras mieux comprendre comment les garçons se sont trouvés impliqués dans quelque chose de très grand sans jamais vraiment avoir l'intention de le faire. Par où est-ce que je commence ? D'accord ! Je vais commencer au Gentleman's Club de Carona. »

    « Pas si vite, papa. Dis-moi juste la personne impliquée dans l'histoire. »

    « Eh bien, c'est là le problème, Lynn. Je ne voulais pas venir te le dire ouvertement. Je voulais t’amener à le découvrir et te surprendre. »

    « Je t’en prie, papa, ne me fais pas ça. Tu dois me le dire. »

    « Très bien, puisque tu me l'as demandé. L'histoire que je vais te raconter est à propos de Marilyn Monroe. »

    Lynn se mit à haleter. Marilyn Monroe était son actrice préférée dans le monde entier et elle s'était donnée pour mission de voir tous ses films. Son préféré était Some Like It Hot. « Marilyn Monroe ? Papa, il faut que tu me dises tout ce que tu sais d'elle. »

    « Très bien alors. Je dois faire un peu marche arrière et commencer en janvier 1962. Avant que John Kennedy ne soit tué. Avant que la dernière histoire que je t'ai racontée ne prenne fin. Nous revenons au moment où le procureur général pensait que Red était mort et que Red, à son tour, était occupé à essayer de s’innocenter après s'être remis de ses blessures par balle. »

    CHAPITRE 1

    Janvier 1962

    Gentleman's Club de Corona

    Angelo commença la rénovation du premier étage du club. L'escalier qui menait au premier étage fut fermé à tout le monde, y compris Big Red. Angelo prit son temps et travailla lentement, mais méthodiquement. C'était son style. Il était un maître-bâtisseur qui avait appris son métier des grands maîtres de l'Europe. Il avait rejoint la Fraternité maçonnique pendant son apprentissage, lorsqu’il était jeune. Il suivait les traditions des anciens maîtres-bâtisseurs du Moyen Âge. Lorsqu'ils avaient terminé un travail dans un pays et qu'ils étaient forcés de se rendre dans un autre pays dont ils ne connaissaient pas la langue pour travailler, certaines poignées et certains signes permettaient au Grand Maître sur le chantier dudit pays de savoir si l'homme qui se tenait devant lui était un apprenti inscrit, un camarade de métier ou un maître-maçon. Ces signes lui permettaient de savoir quoi payer à l’artisan sans qu'un mot ne soit prononcé. Angelo avait terminé son apprentissage et perfectionné ses compétences, et quand la guilde avait senti qu’il était prêt à pratiquer son métier, ils l'avaient accepté dans leur fraternité. Il les avait rejoints pour construire quelques-uns des grands édifices en Europe.

    De nombreuses années après qu’Angelo avait pris sa retraite, Red lui demanda s'il voulait terminer le travail sur le Starlight Club.  Il accepta de lui faire cette faveur. Lorsque ce fut terminé, Red aurait pu jurer qu'Angelo avait lu dans ses pensées, parce qu’il était si proche de recréer sa vision. Il construisit le coffre-fort du club et Red l’invita ensuite à travailler sur le reste du Club. Angelo savait que, à peu de choses près, sa construction donnerait satisfaction et irait probablement au-delà des attentes de Red.

    Même à la retraite, Angelo ne pouvait jamais dire non à Red quand il lui demandait de travailler pour lui. Red était son padrone et l'avait aidé quand une bande de jeunes voyous avait pulvérisé de la peinture sur sa maison et brisé ses fenêtres. Red avait aussi aidé son fils Roberto et ses amis dans leur société de courtage de Wall Street lorsque des truands leur avaient arraché leur entreprise de force et les avaient même sérieusement passés à tabac. Donc, chaque fois qu'Angelo avait une chance de payer sa dette envers Red, il n'hésitait jamais. . . Il disait toujours dans son gros accent italien : « Oui, je vais arranger-ah pour toi-ah, mais ne-ah-me-ah bouscule pas. » Après qu’Angelo eut fini la rénovation du deuxième étage, Red l'inspecta. Il aimait ce qu'Angelo faisait dans la pièce. À ce sujet, tout empestait la classe. Les beaux lambris de chêne qui semblaient briller de l'éclat du bois laqué. Les tapis taupe épais et moelleux qui se mélangeaient aux lambris et au nouveau plafond suspendu avec des lumières encastrées. Il aimait ce contact. Émerveillé par le travail d’Angelo, il lui fit un signe d’approbation de la tête. Après avoir vu à quel point le deuxième étage était beau, Red était impatient de voir s’achever les travaux du premier étage. Angelo lui avait dit de ne pas mettre de tapis au premier étage. C'était là qu'il faisait des affaires et ses hommes allaient trainer de la boue et de la neige tout le long du premier étage.

    « Mets y-ah des carreaux ; ils sont — ah plus faciles à nettoyer — ah », conseilla-t-il et bien sûr, il avait raison.

    « D'accord, Angelo », dit Red.

    « Va acheter des carreaux italiens chers. Le genre qui est facile à nettoyer. » Red savait qu'avec Angelo, il devait être patient. Il savait que quand il aura terminé la rénovation, aucun autre magasin dans la région ne pourrait se comparer à son magasin transformé. Angelo avait acheté un bureau et l'avait fait monter à l'étage. Il avait mis en place une zone de travail temporaire où Red pouvait travailler pendant qu'il remodelait le premier étage.

    Pendant que Red observait les progrès qu'Angelo faisait dans la transformation du Gentleman’s Club de Corona, il commença à penser qu'il allait peut-être reconstruire le Starlight Club. Cette pensée séduisait Red, même s'il avait juré qu'il ne le reconstruirait jamais. Il fit signe à Tarzan et Shooter de venir se promener avec lui. Les trois hommes quittèrent le club pendant qu'Angelo continuait à opérer sa magie.

    Les trois hommes traversèrent le petit bloc et atteignirent les ruines de Starlight Club. Red se tint là et le fixa tranquillement pendant quelques minutes. Ses hommes savaient qu’une décision était en train d’être prise à l’intérieur de lui, mais ils n'avaient aucune idée de ce dont il s’agissait. Puis d’un mouvement brusque, Red monta les escaliers et passa la porte d'entrée qui pendait sur une inclinaison bizarre avec une charnière décalée du bourrage en bon état. D'après ce qu'ils pouvaient voir, la devanture du bar n'avait pas été gravement endommagée, mais à quelques mètres après leur entrée dans le bar, ils purent constater que les bombes que les hommes de Lonegan avaient larguées dans la pièce avaient soufflé les plafonds et les murs. Bizarrement, le bar était resté intact. Red hocha la tête, prenant mentalement note. Puis il passa devant le bar et pénétra dans le hall d'entrée qu’il avait une fois fait transformer par Artie, son ami entrepreneur, en bar intérieur pour séparer l'équipe Gallo des clients habituels. Cette zone avait également subi des dommages, mais il se rendait compte que ce n'était pas irréparable. Ses yeux balayèrent les restes de son bureau et il secoua la tête. Pourquoi ? se demanda-t-il. Pourquoi fallait-il que cela arrive ? Il entra dans la salle de bal. Son chef-d'œuvre . . . Sa belle salle de bal. Elle était en désordre. Il marcha avec précaution à travers des tas de débris qui jonchaient le sol et se dirigea prudemment vers la porte arrière, faisant le tour de trois des quatre colonnes qu'Angelo avait construites pour lui. Une seule colonne restait debout ; les trois autres avaient été détruites et les morceaux se trônaient sur le sol parsemé de décombres. Il se retrouva debout près de l'endroit où Moose l'avait traîné dans le bâtiment après qu'un agent qu'il tentait de le tuer lui avait tiré cinq balles dans la partie supérieure de la poitrine. Red ne pouvait pas se souvenir du moment où on lui avait tiré dessus. Il avait tout simplement de vagues souvenirs du moment où il repoussait distraitement des débris avec son pied. Le déplacement des débris laissa un espace vide sur le sol et révéla une grande tache de sang congelé qui avait séché et était encore visible sur le plancher de chêne.

    « Allons-y. J'en ai assez vu. Foutons le camp d'ici », dit-il avec colère. Les hommes marchèrent à travers les décombres jusqu'à la porte d'entrée, puis ils sortirent et s’arrêtèrent au bas des marches pendant un moment. Red continuait de réfléchir sur quelque chose dans son esprit. Puis, il se résolut apparemment à prendre une décision. Il aboya : « Venez ! Retournons au club ! J'ai quelques appels téléphoniques à passer. »

    Red prit le téléphone dans son bureau et composa un numéro qui décrocha à la deuxième sonnerie : « Artie ! C'est Big Red. » Artie était l'ami entrepreneur de Red. « J'ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi. » Artie semblait soulagé et heureux d'entendre la voix de son ami.

    « Gars, c'est bon d'avoir de tes nouvelles. Je pensais que tu étais mort. Je suis content que tu ailles bien. Que puis-je faire pour toi, Red ? »

    « Je veux que tu reconstruises le Starlight Club exactement comme avant. J'ai les plans si tu en as besoin. »

    « Oui bien sûr. Cela serait d'une grande aide. Quand souhaites-tu que je commence ? »

    « Commence dès que tu le peux. C'était une décision rapide, alors commence avant que je ne change d'avis. »

    « Eh bien, j'ai quelques petites choses à éclaircir, et si je commençais alors lundi ? » Le cœur de Red courait maintenant qu'il avait décidé de reconstruire le Starlight Club.

    « Combien de temps te faudra-t-il pour terminer ? Donne-moi juste une estimation approximative. Cela ne t’engagera en rien, alors ne t’inquiète pas. »

    « Si l'argent n'est pas un problème, je pourrais recruter deux ou trois équipes, et ainsi, pendant qu’une équipe travaille sur la devanture du bar, les autres pourraient travailler dans la salle de bal.

    « Ouais — ça sonne bien. Utilise autant d'hommes que nécessaire pour reconstruire l'endroit rapidement. Et écoute. Quand tu auras presque fini, je veux amener Angelo pour faire les finitions. Il a besoin de reconstruire les trois colonnes, refaire les planchers, donner au plafond son aspect d’antan et je veux qu'il refasse les peintures murales. Tu sais, le travail que cet homme avait fait dans la salle de bal et les peintures murales qu'il avait créées. Eh bien, je veux qu'il recommence. D'accord ? »

    « Ouais, je suis avec toi. Ce mec est de l’ancienne école. J'avais été impressionné par le travail qu'il avait fait. Cet homme est un artiste et ce serait un honneur de travailler avec lui. J'enverrai un de mes hommes chercher les permis. J'espère les obtenir d’ici lundi. »

    La voix de Red était ferme et il l'avertit froidement : « Si un fils de pute vous pose un problème avec les permis, appelez-moi tout de suite et je ferai en sorte de les avoir. »

    « Ça va aller, Red. J'espère que ce ne sera pas nécessaire. »

    Tarzan et Shooter avaient écouté chaque mot que Red avait dit. Dès qu'il raccrocha le téléphone, Shooter s'exclama avec enthousiasme: « Boss, ai-je bien entendu ? Tu vas vraiment reconstruire le Starlight Club ? »

    « Oui. J'ai pris ma décision en marchant dans les décombres et je me suis dit : ‘Le Starlight Club mérite mieux que ce qu'il a reçu. On m'a tiré dessus et putain, j’ai survécu et ce club mérite de survivre aussi’. Le Starlight Club a été bombardé et presque tué, mais comme moi, il n'est pas mort. Je vais reconstruire le Starlight Club exactement comme ça. Ce sera aussi beau que jamais. Et quand ce sera fini, nous allons bien nous éclater pendant son ouverture officielle. »

    Red se tourna vers Tarzan. « C’est inutile que je traîne ici pendant qu'Angelo travaille à cet endroit. Je prends un vol pour la Californie lundi. Je vais emmener Shooter et Joey Bones. Je veux m'assurer que tout est en place dans notre société de production. Cela me coûte une fortune et nous n'avons pas encore fait la situation. Je suis en train de perdre vraiment beaucoup d'argent et je dois arrêter ce foutu saignement. Cela ne me dérange pas de payer, mais je ne veux pas être ridiculisé. Je veux m'assurer que les gens que j'ai embauchés font le travail pour lequel je les ai embauchés. . . Et qu’ils ne se relâchent pas. Je veux qu'ils sachent exactement pour qui ils travaillent. Cela les gardera en alerte. »

    « Quand tout sera réglé à Hollywood, je vais à Washington pour rencontrer mon avocat. Je vais essayer d'innocenter mon nom. Je veux discuter de ma situation avec lui et découvrir quelles sont mes possibilités de choix. Je veux lui demander si, à son avis, je vais devoir attendre jusqu'à ce que Nixon soit président ou si j’ai d'autres choix. J'ai engagé Bennett Williams, l'avocat de Hoffa, pour m’arranger cela. D'ailleurs, en étant à Hollywood, je peux faire d'une pierre deux coups. Pendant que je suis là, je peux découvrir comment Swifty se porte. Avant de partir, je vais donner un coup de fil à Tag et lui demander de déposer quelques armes chez Swifty. Maintenant, nous ne pouvons plus nous promener sans protection là dehors, n'est-ce pas ? »

    Tag Tagarelli  prenait des paris pour Red jusqu'au moment où il est parti pour l'ouest pour retrouver son ex-femme et ses enfants. Elle lui avait dit que s'il changeait ses mauvaises manières, elle recommencerait à vivre avec lui. Elle avait insisté pour qu'il arrête ses activités illicites. Cependant, elle avait fait une exception et c'était à cause de son amour des armes à feu. Elle lui avait permis de continuer à les vendre, ce qu'elle ne considérait pas comme un véritable crime. Après tout, les magasins et les armureries ne vendaient-ils pas des armes à feu ? Et d'ailleurs, si elle recommençait à vivre avec lui, de quoi vivraient-ils s'il cessait de vendre ses armes ?

    CHAPITRE 2

    Washington DC.

    État-major de l'unité SETI (Interagency Tactical Special Evasive)[1]

    « Avez-vous embauché les hommes dont vous avez besoin, Charles ? »

    « Oui ! J'ai contacté les Ducs de Los Angeles et tant que l'argent est bon, ils feront tout ce que nous leur demanderons de faire. J'utilise trois de leurs hommes et j'irai avec eux. »

    « J'avais un homme que je voulais embaucher. J'allais lui donner la responsabilité. Il fait partie des terroristes et il s’est spécialisé dans la fabrication de bombes pour eux. Il est ici parce que son usine de Broadway à New York a explosé, tuant trois membres clandestins qui fabriquaient des bombes pendant qu'il s'occupait des corvées. Quand l'usine de bombes a explosé, il a dû quitter rapidement la ville, alors il s'est dirigé vers l'ouest. Il m'a appelé l'autre soir et a dit qu'il était disponible pour travailler si j'avais quelque chose pour lui. Je lui ai dit que j'avais un travail planifié pour lequel je pourrais être capable de l'utiliser s'il était intéressé. Nous nous sommes rencontrés et je lui ai dit ce que nous avions prévu. »

    « Combien nous coûte-t-il ? »

    « Ce mec est un révolutionnaire. Il veut faire tomber le gouvernement. Il ne se soucie pas de l'argent. Donnez-lui assez de pâte pour construire des bombes et de l'argent pour se promener, et il sera heureux. Je ne fais confiance à aucun des membres du gang pour lui donner la responsabilité de cette opération et puisque je le connais et pas les autres, j'allais lui confier l'opération . . . Mais j'ai changé d'avis à la dernière minute. J'ai décidé qu'il valait mieux que j'y aille à sa place. »

    « Pourquoi donc ? »

    « Je ne veux pas déclencher une explosion dans un immeuble de bureaux. Je pourrais utiliser cet homme dans le futur, mais ça me gêne de l'utiliser pour ce travail. Je ne veux pas que quelqu'un soit tué inutilement. »

    « Je suis content de voir que tu utilises ta tête, Charles. As-tu décidé quand tu vas l'attraper ? » 

    « L'un des Ducs de Los Angeles connaît une femme qui travaille comme gouvernante pour son voisin et elle a découvert que notre cible a un rendez-vous avec son avocat jeudi prochain à Washington, DC. Quand elle quittera le bâtiment, ça devrait être simple de l'attraper et de la jeter dans la camionnette, que je vais garer à proximité. »

    « Est-ce qu'elle n'aura pas son garde du corps avec elle ? »

    « Bien sûr qu'elle l’aura. Ces derniers temps, elle ne va nulle part sans lui, jamais. » Reynolds caressa distraitement son menton. « Faites attention. Assurez-vous qu'elle n'est pas blessée. Ça ruinerait tout si elle l'était. Elle a la réputation d'être une névrosée avec un esprit très fragile. Le plan est de la mettre dans un asile où elle ne peut parler à personne et où personne ne peut l'atteindre. Elle en sait trop. Elle est un danger pour la présidence. Et rappelez-vous, le procureur général doit être complètement à l'écart de cela. Personne ne doit savoir qu'il est impliqué dans tout ça ; pas même les membres du gang que vous avez embauchés. Comprenez-vous ? Vous êtes le seul, à part moi, à connaître son implication dans cette affaire, personne d'autre. Assurez-vous que cela reste ainsi. »

    « Soyez sans crainte, M. Reynolds. Personne ne le sait et cela restera comme ça. »

    « Assurez-vous que cela reste comme ça. Bonne chance pour jeudi prochain. Je veux que tu me tiennes au courant, compris ? »

    « Oui, je comprends et ne t'inquiète pas, je te tiendrai au courant. »

    Le Gentleman’s Club de Corona était fermé pour les affaires courantes. Tous les hommes savaient que si tu voulais parler à Red, tu devais entrer par la porte arrière et prendre les escaliers jusqu'au deuxième étage et c'est ce que Trenchie avait fait. Il utilisa la porte arrière, prit les escaliers jusqu'au deuxième étage et aperçut Red assis dans un fauteuil, lisant le journal. C’était le même fauteuil inclinable que Moose avait placé dans la chambre sécurisée pour mettre Red à l’aise lorsqu'il se remettait de ses blessures par balle.

    « Hé, Trenchie. Qu'est-ce qui vous amène ici si tôt le matin ? »

    Trenchie n'a jamais mâché ses mots. Il est toujours allé droit au but et ce matin n'était pas différent. « J'ai entendu que tu allais en Californie. Hollywood, pour être exact. Qu'est-ce qui ne va pas avec toi ? Tu ne me dis même pas que tu pars. Eh bien, je suis là pour te dire que je vais avec toi. Quelqu'un doit protéger ton maigre cul. »

    Red savait qu'il était inutile d'essayer de l’en dissuader, alors il dit : « Nous partons lundi matin. Je vais appeler notre agent de voyages et obtenir un billet pour toi. »

    « Bien ! Mais, je ne suis pas venu ici juste pour te dire cela. Je suis venu te dire que nous avons un problème que nous devons résoudre avant de pouvoir partir. » Cela suscita l'attention de Red.

    « J'ai un drôle de sentiment que tu es sur le point de me dire quelque chose que je ne vais pas aimer. »

    « Ouais, et tu aurais raison. Sammy, le partenaire de Moe, a trouvé Moe mort dans son magasin ce matin. » Moe était un ancien bookmaker qui avait rejoint Yip quand il avait organisé les raquettes dans le Queens à la fin des années trente. Quand Yip a été tué, il est

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