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Obstruction: Famille Prescott, #1
Obstruction: Famille Prescott, #1
Obstruction: Famille Prescott, #1
Livre électronique346 pages4 heures

Obstruction: Famille Prescott, #1

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À propos de ce livre électronique

Qu’obtient-on lorsqu’on combine une petite rousse, un joueur de la LNH et Hawaï ? Une rupture de contrat...

Ayant grandi avec le hockey, Caleb Prescott connaît très bien les hauts et les bas d’une saison. Il s’était juré une chose : s’en tenir au jeu, sans être porte-parole.

Sydney Meadows termine son baccalauréat et décide de faire un stage dans une agence artistique. Amusant, non ? Jusqu’à ce qu’elle reçoive une mission impossible… persuader un joueur de hockey réputé, qui fait peu d’apparition dans les médias, d’être la vedette d’une émission de rencontres.

Ce qui débute comme un simple défi se complique rapidement de plusieurs façons différentes… 

LangueFrançais
ÉditeurMignon Mykel
Date de sortie4 janv. 2021
ISBN9781071582589
Obstruction: Famille Prescott, #1

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    Aperçu du livre

    Obstruction - Mignon Mykel

    Note à propos des équipes Enforcers :

    Quand j’ai commencé ce périple avec les Prescott, il n’y avait pas de Division Pacifique dans la Ligue américaine de hockey. Cette nouvelle division a été annoncée en janvier 2015, 7 ans après que les Prescott et leur affiliation avec San Diego et Beloit se créent dans mon esprit. Quand je me suis finalement assise pour écrire les histoires de ces hommes (les faisant passer de la sécurité de ma tête à des mots écrits), je ne trouvais pas de façon de déplacer les équipes – la série des Prescott a évolué en une énorme série avec des sous-séries et toutes les villes et les liens fonctionnaient bien là où je les avais placées. Les Enforcers de la LNH et les Enforcers de la LAH ont vécu dans leurs endroits respectifs tellement longtemps dans mon esprit. Les scènes, les maisons et les activités que vivent les personnages... Je n’ai pas pu changer les villes.

    La LNH et la LAH ont réussi à placer leurs équipes affiliées de la LAH sur la côte ouest plus près de leurs homologues de la LNH. Maintenant, une des équipes de la LAH est basée à San Diego (tout comme d’autres équipes de la LAH ont bougé le long de la côte) et j’ai choisi de garder « mes » équipes dans leurs villes d’origine.

    Pour tous ceux qui estiment ne pas être assez bien

    Quelqu’un ne vit que pour votre sourire

    Prologue

    Fin avril, 14 ans plus tôt

    Ça craint d’avoir dix ans.

    Ça craint solide.

    Noah Caleb Prescott, juste Caleb à moins qu’il n’eût de gros ennuis, était assis dans les sièges de la loge familiale au Beloit Arena, penché vers l’avant, les bras croisés. Seul le demi-mur en béton le séparait de la rangée de sièges sous les loges. Il avait fêté son anniversaire quelques semaines auparavant et, habituellement, il aurait invité ses amis – sur un thème de hockey, bien sûr – mais ils avaient déménagé dans le Wisconsin quelques mois auparavant et sa mère ne faisait pas encore confiance aux enfants de sa classe.

    Peu importe ce que ça veut dire.

    Son père était un grand joueur de la LNH (et non, ce n’est pas une exagération) Noah Prescott. Il avait ramené la famille dans le Wisconsin (ramené parce que Caleb se disait qu’ils habitaient là avant d’emménager à San Diego après la naissance de Myke) pour l’emploi d’entraîneur-chef de l’équipe de hockey de Beloit, pour qui son père avait joué.

    Son père était un bon entraîneur, pour vrai...

    Mais ça signifiait que Caleb devait s’asseoir dans cette loge stupide pendant que son frère et ses sœurs sautaient partout. Il aurait préféré jouer au hockey, mais la règle de sa mère était que si lui ou ses frères et sœurs ne jouaient pas ou ne pratiquaient pas, ils devaient être aux matchs de son père.

    La loge n’avait rien d’amusant.

    Sa grande sœur de onze ans, Myke, s’assit à côté de lui.

    S’effondra sur le siège à côté de lui, plutôt.

    - Comment ça va ? demanda-t-elle.

    Myke était cool pour une fille. Elle jouait aussi au hockey. Elle était presque meilleure que lui.

    Presque.

    Le menton posé sur ses bras croisés, il haussa faiblement les épaules.

    - Es-tu excité à propos du bébé ? demanda-t-elle avec un sourire.

    C’était l’autre truc chiant. Leur mère allait avoir un autre bébé. Probablement une autre fille. Il n’y avait que Jonny et lui, et oui, Jonny était cool et tout, mais... il avait peur de ne pas pouvoir supporter une autre fille. Il supportait déjà quatre filles dans sa vie, en incluant sa mère. Il n’y avait simplement pas assez de pièces dans la maisonnée des Prescott pour une autre personne. Aucune place. Quatre était déjà trop.

    Il garda ses yeux sur la zone neutre ; la rondelle allait être mise en jeu. Peut-être que s’il l’ignorait assez, Myke le laisserait tranquille.

    Quand il deviendrait un joueur de hockey professionnel, parce que ça arriverait, il n’aurait pas le temps pour les filles, l’entraînement, les déménagements. Il allait jouer au hockey et juste jouer au hockey.

    Juste le hockey. 

    Rien de tous ces... trucs en extra.

    À l’instant où Avery se mit à hurler pour dire à leur mère d’une façon enfantine qu’elle avait besoin d’un truc (son jus, probablement), il leva les yeux au ciel.

    Aucun truc en extra.

    Première partie

    Chapitre 1

    Avril, aujourd’hui

    Sydney

    Après un jour d’examens stressant, j’étais prête pour un verre de vin aromatisé au chocolat. La personne qui avait décidé de mélanger du chocolat et du vin dans une seule coupe était un putain de génie.

    J’ouvris la porte de mon appartement douillet – certains diraient désuet – et je jetai mes clés dans un bol que je gardais sur la table. Je fermai rapidement la porte derrière moi, le verrou et la chaîne inclus, avant de faire tomber de mon épaule mon sac à bandoulière au hasard sur le sol.

    Je le déplacerais un peu plus tard. Il ne contenait que des notes et encore des notes et elles pouvaient bien toutes passer au déchiqueteur. Ce cours était fini ; finito, sayonara, adios la dernière année en marketing. Plus que quelques notes entre moi et mon diplôme.

    Les cours n’étaient plus qu’une formalité. Je n’arrivais simplement pas à décider de ma direction finale. J’avais toujours été une touche à tout : de l’organisation de mariages à la publicité en passant par la gestion d’un théâtre.

    J’étais nulle comme comédienne, mais j’adorais tout ce qui se déroulait en coulisse.

    L’été dernier, j’avais fait un stage avec une organisatrice de mariage de la région et je m’étais bien amusée. Je me voyais définitivement dans ce milieu. J’étais reconnaissante de ne pas avoir rencontré de bridezillas, mais j’avais entendu des histoires. Alors que cette route semblait toute tracée, un collège m’avait parlé d’un stage payé qu’il faisait avec une société de production semi-grosse et j’étais un brin curieuse.

    Peut-être que certains me qualifieraient de bourreau de travail.

    Je répondrais que j’aimais me garder occupée.

    Et, parce que les cours de dernière année et la graduation ne me gardaient pas assez occupée, par-dessus mon emploi à la librairie de l’université, j’avais demandé plus de renseignements. Donc, maintenant, j’étais maigrement payée pour étudier sous les ordres d’un réalisateur de Los Angeles. Pas mal, pas vrai ?

    Avais-je mentionné que j’habitais en Utah ? Ouais, en Utah. Pas en Californie. Donc, la logistique d’être son assistante était un peu vague pour moi, mais, à l’ère d’internet et des réunions Skype, cela fonctionnait relativement bien.

    Je faisais essentiellement de la recherche pour David, l’homme pour qui je travaillais. Il me donnait un nom ; je sortais tout ce que je pouvais sur ladite personne. Il me donnait un lieu dans un script ; je trouvais un moyen de lui donner vie au fin fond d’un studio – où je n’étais jamais allée.

    J’étais presque certaine que tous les courriels que je lui envoyais se retrouvaient dans les courriers indésirables et, chaque fois qu’il avait l’air de prendre des notes durant nos réunions Skype, il ne faisait que gribouiller... je ne sais pas, des voitures... mais j’aimais bien creuser et trouver.

    Peut-être que j’aurais dû choisir les services de renseignement...

    Mais je m’égare.

    Cela remontait déjà à quelques jours depuis que David m’eût parlé. Il avait dit qu’il avait un gros projet prochainement pour moi, alors je m’étais assurée que tous mes pions fussent en place, en parlant d’école, mais, en y regardant bien, j’aurais un week-end pour lire tout ce qui ne ressemblait pas à un manuel.

    Ou peut-être pour aller au cinéma.

    Pas qu’il y ait un film qui m’intéresse...

    Après avoir retiré mes ballerines, je marchai à travers mon appartement tout blanc vers la petite cuisine, en soulevant mes longs cheveux roux de mon cou pour les relever en un haut chignon décoiffé. J’attrapai une coupe de vin dans le support avant d’ouvrir mon réfrigérateur pour prendre ce délicieux vin au chocolat qui me trottait dans la tête depuis mon dernier examen. Juste au moment où je m’apprêtais à en verser, le son d’Adam Levine chantant Locked Away de cette voix sexy, vraiment sexy, brisa le silence, quoique de façon peu étouffée.

    Déposant la coupe et la bouteille sur le comptoir, je retournai à mon sac pour y prendre mon cellulaire dans la poche latérale.

    Le sac retrouva peut-être sa place sur le sol près de la porte.

    Comme j’avais dit, je le déplacerai plus tard. Malgré le fait que j’étais une personne très organisée, je n’avais que peu d’égard pour mon sac. C’était la seule chose que j’avais tendance à jeter un peu partout.

    Un regard sur l’écran m’indiqua que c’était David.

    On dirait qu’il avançait sur ce soi-disant « gros projet ».

    Je glissai mon doigt pour répondre tout en me laissant tomber sur le sofa, entourée par mes coussins or et brun.

    - Bon après-midi, David. Comment vas-tu ?

    - J’ai ce travail pour toi, dit-il, allant droit au but.

    Je me redressai un peu sur le sofa et retins un sourire. J’étais super curieuse de savoir ce qu’il avait dégoté pour une étudiante comme moi. Ce n’était pas comme si j’avais besoin d’un diplôme dans ce milieu, mais si c’était le chemin que je choisissais, je voulais toutes les connaissances que je pouvais obtenir.

    Je gardais toujours un carnet et un stylo sur la table à café devant mon sofa. Je tendis la main pour les prendre, passant très près de renverser le trio de chandelles qui était déposé là. Je passai une jambe par-dessus l’autre, cliquai pour ouvrir le stylo et sécurisai mon téléphone entre mon oreille et mon épaule.

    - OK, vas-y.

    - Je vais te mettre sur un casting. Ton talent pour les recherches est plutôt impressionnant et j’aimerais voir comment tu te débrouilles avec un casting. À l’évidence, les décisions finales passeront par moi, mais tu fais du bon travail préparatoire.

    - D’accord, parfait. On parle de quel genre d’émissions ?

    - Une téléréalité de séduction.

    Et, instantanément, mon sourire éclatant s’effaça légèrement.

    Ou grandement. Comment dire, je ne me regardais pas dans un miroir. Je ne m’attendais pas vraiment à une téléréalité. D’un, on retrouvait des émissions de dating à la pelle et, à part celles qui avaient une base solide de fans, elles ne se retrouvaient pas au top pour les cotes d’écoute. Et de deux, les hommes et les femmes dans ces émissions étaient terriblement artificiels.

    Qui diable trouve l’amour en quelques semaines ? Et qui a envie partager son homme avec cinquante mille autres filles qui glissent leurs langues au fond de sa gorge ? Certainement pas moi.

    Non. Merci. Point.

    David continua, donc je restai attentive, à griffonner des notes pendant qu’il parlait.

    - Le célibataire sera un athlète. Nous avons monté une courte liste d’hommes que nous aimerions rencontrés et ton travail est de les trouver, de leur parler et de les convaincre. Trouve l’idée générale de ce qu’ils recherchent comme partenaire idéale. Ce genre de trucs.

    - Et les athlètes ?

    Mon stylo était posé et prêt.

    - Eh bien, celui que nous voulons vraiment, c’est Caleb Prescott.

    Ça ne me disait rien.

    - Et ?

    Il avait parlé d’une liste, non ?

    - Commence avec l’angle Prescott. Vois ce que tu en retires ; convaincs-le.

    - Qui exactement est ce... Caleb Prescott ?

    Il y eut une pause à l’autre bout du fil, suivi d’un petit soupir, et j’imaginai David se passer la main au visage, frustré.

    - C’est un joueur de hockey...

    ... et voilà pourquoi ça ne me disait rien. Je ne pense pas avoir déjà regardé un match de hockey, à part quand j’en avais zappé un durant les Jeux olympiques d’hiver.

    - ... qui joue comme attaquant pour les Enforcers de San Diego. Son père a joué dans la LNH et a gagné un tas de prix. Il entraîne présentement dans le Wisconsin. Caleb vient d’une famille de six enfants. Une famille de hockey.

    - Et s’il dit non ?

    - Nous verrons rendu là, mais j’aimerais vraiment avoir Caleb à l’émission.

    David me donna le numéro de l’agent de Caleb et je l’écrivis.

    - Appelle-le. Redonne-moi des nouvelles d’ici dix-huit heures demain. Si tu dois aller le rejoindre, dis-le-moi. Nous ferons jouer nos relations pour t’y conduire.

    Dix-huit heures ?

    Je déposai mon stylo pour éloigner mon téléphone de mon oreille et je vis l’heure apparaître à l’écran. Cela me laissait moins de vingt-quatre heures pour comprendre cet homme, l’appeler et le convaincre de participer à l’émission... Et s’il n’avait pas de réponse pour moi ? Qu’est-ce que je ferais après ? Un voyage à San Diego ?

    Là encore... Avais-je le choix ? Je n’en avais pas l’impression. Parle-moi d’une échéance serrée.

    Quand je replaçai le cellulaire à mon oreille, David discutait de l’idée générale de l’émission. Je ne me donnai pas la peine de l’écrire. Une émission de dating n’est qu’une émission de dating. Cliché, comme toutes les émissions du genre. Pendant son discours, j’avais mentalement révisé mon calendrier. Je prenais toujours congé de la librairie durant ma semaine d’examens, tout comme la semaine suivante pour me ressaisir. Je n’aurais pas à m’inquiéter du travail et j’étais presque sûre de n’avoir rien prévu d’autre.

    Une fois ma conversation avec David terminée, je jetai mon carnet sur le sofa à côté de moi et pinçai les lèvres, en gonflant les joues, frustrée. À part des gribouillages aléatoires, il n’y avait pas grand-chose sur la feuille. « Émission de dating » et « Caleb Prescott » étaient les mots en gras. Les lignes devraient décrire des personnages, des désirs, des descriptions, des actions... tout et bien plus encore...

    ...que des trucs de téléréalité.

    Ça ne se déroulait pas comme je l’espérais.

    Pour une première tâche de casting ? Franchement, ça craint.

    Caleb

    Je n’aurais pas dû aller chez O’Gallagher avec Jonny hier soir.

    Je tirai l’oreiller de sous ma tête et, le visage enfoncé dans le matelas, je poussai les côtés aussi près de mes oreilles que possible. Tout pour bloquer la sonnerie désagréable de mon cellulaire.

    Hier soir, San Diego avait gagné. Comme le voulait la tradition, Jon Jon et moi étions allés en ville. Parfois, les autres gars dans l’équipe venaient aussi, mais, en général, ce n’était que mon petit frère et moi. À l’époque de nos jours de hockey pee-wee, maman nous emmenait au McDonald ; à l’université, la seule année où lui et moi y étions en même temps, nous faisions la fête dans mon dortoir. Maintenant, nous sortions et faisions la fête et, bien entendu, nous le gardions secret. La plupart des barmans détournaient le regard avec les jeunes athlètes en ville et nous pouvions toujours compter sur Conor O’Gallagher. La rumeur disait que les O’Gallagher tournaient les coins ronds. C’était probablement la raison pour laquelle Conor ne faisait pas de cas du fait que Jonny n’avait pas encore vingt-et-un ans.

    Jonny et moi avions tous deux été repêchés par les Enforcers de San Diego. Durant ma dernière année à l’université, la première année pour Jonny, nous étions allés au camp d’entraînement en tant que jeunes universitaires avec de bonnes statistiques et en étions sortis avec des places dans l’alignement. Bien sûr, le nom Prescott avait une certaine valeur pour l’organisation, mais Jonny était un méchant bon gardien de but et mes statistiques étaient meilleures que celle de mon père, si on comparait qu’il n’avait pas atteint les ligues majeures avant la mi-vingtaine, ayant joué dans la ligue américaine pendant quelques années avant.

    La victoire de la veille signifiait que les Enforcers se rapprochaient de lord Stanley et de sa coupe. La finale était à notre portée. Nous n’avions qu’à gagner le match de mardi soir et nous atteindrions la prochaine ronde. Nous jouions une série serrée, mais les probabilités étaient de notre côté. Avec Jonny dans les buts, Vegas devrait sortir les grands canons pour passer la rondelle derrière lui.

    Je soupirai de bonheur lorsque mon téléphone s’arrêta enfin de sonner, mais, juste au moment où j’allais me rendormir, Jonny ouvrit la porte de ma chambre en coup de vent. Je soulevai l’oreiller juste assez pour repérer l’intrusion par-dessus mon épaule. Mon frère, vêtu d’un simple caleçon, jeta le téléphone sans-fil sur mon lit et celui-ci rebondit sur ma cuisse – un peu trop près à mon goût.

    - Sale con.

    Jonny haussa un sourcil blond cendré. Oh, les joies de partager un condo avec son petit frère. J’imagine que la situation pourrait être pire. Mes sœurs n’étaient pas vraiment faciles à vivre.

    - La prochaine fois, réveille-toi et réponds à ton maudit téléphone, grommela Jonny. Il y a une dame à l’autre bout du fil et je ne pense pas qu’elle ait apprécié mon sarcasme.

    Je tendis une main vers le téléphone tout en jetant l’oreiller avec l’autre, avant de lever le majeur à l’intention de Jonny. Tout en portant le téléphone à mon oreille, je regardai mon frère de vingt ans retourner à sa propre chambre.

    - Caleb, dis-je dans un soupir fatigué.

    - Hum, allô, fit la voix à l’autre bout du fil.

    Une femme, comme Jonny l’avait dit. Pas haut perchée, mais pas aussi sexy et rauque que certaines voix féminines. Nerveuse, peut-être. Je ne reconnaissais pas cette voix et mon numéro était plutôt difficile à obtenir, donc elle ne devait pas être une espèce d’harceleuse. Je refermai les yeux brièvement. Il était beaucoup trop tôt pour réfléchir autant.

    - Je suis navrée que ce soit un moment inopportun pour toi. Je pensais que tu serais levé, étant donné qu’il est dix heures.

    Déjà dix heures ?

    - Je pensais que c’était l’heure que tu pratiquais les jours de matchs. J’ai une échéance serrée et je pensais simplement laisser un message.

    Ah, elle ne s’attendait pas réellement à me parler.

    - Et c’est pour..., lançai-je, ce n’était pas une question, avant de bailler.

    - Je suis désolée, s’excusa-t-elle à nouveau. Je m’appelle Sydney Meadows et j’appelle au nom du groupe Sorenson Media. J’ai essayé de te rejoindre en passant par ton agent, mais il m’a renvoyée directement à toi.

    Je ne devais pas oublier de parler à Mark à la première occasion qui se présenterait. Il devait vraiment arrêter de rediriger les gens vers moi. Ce n’était pas son travail ? De découvrir quelles apparitions et quels engagements étaient mieux pour ses athlètes quand ils ne faisaient pas ce pourquoi ils étaient payés ? Merde, Mark savait que je détestais m’engager pour les extras qui venaient avec la profession d’athlète professionnel. Des évènements avec l’équipe, pas de souci. Des engagements à la patinoire, absolument. Mais, outre ça, c’était un non ferme.

    - Nous mettons sur pied une émission de téléréalité et nous serions intéressés par ta présence dans l’émission, déclara-t-elle, comme si elle avait répété.

    Je ne pense pas que le sommeil repointera bientôt le bout de son nez, je roulai donc sur le dos avant de glisser mes jambes sur le côté du lit. Je secouai la tête en me levant.

    - Ouais, désolé. Pas de téléréalité.

    - Si tu me laisses juste t’expliquer...

    - C’est bien tout ce que tu feras, Mlle Meadows. As-tu vraiment envie de gaspiller ta salive ? Je ne fais pas de télévision.

    - Ça va, s’empressa-t-elle de dire.

    Elle se mit à parler de plusieurs femmes et de plusieurs rendez-vous et je me rendis, nu, à ma commode pour en sortir un vieux jogging usé. Je l’enfilai tout en écoutant d’une oreille distraite. Elle continua de baragouiner, alors je continuai ma routine matinale. Je sortis de ma chambre et traversai le couloir, qui menait également à la chambre de Jonny ainsi qu’à une chambre supplémentaire et une salle de bains, avant de descendre l’escalier pieds nus. Chaque fois qu’elle prenait une pause, je m’assurais d’émettre un « Mm-mm » à peine audible, juste pour qu’elle ne cesse son discours.

    J’avais des sœurs. Je savais comment me sortir d’un appel téléphonique interminable avec la gent féminine.

    - Super ! dit-elle enfin, et le sourire flagrant dans sa voix était bien loin du ton hésitant au début de notre conversation, principalement à sens unique. On se retrouve ce soir après ton match. Merci beaucoup, Caleb. Je te promets que tu ne seras pas déçu.

    Debout à présent devant le réfrigérateur, je fronçai les sourcils en entendant le signe indiquant qu’elle terminait la conversation. Je baissai le téléphone et fixai l’écran qui m’annonça la « fin de l’appel », mon froncement bien ancré sur mon visage.

    Et merde...

    Qu’est-ce que je venais d’accepter ?

    Chapitre 2

    Sydney

    Après avoir appelé David pour étirer ma date limite – parce que, soyons honnêtes, c’était impossible de persuader en vingt-quatre heures un gars d’accepter d’apparaître dans une émission quand il n’en avait aucune envie – je préparai un sac et me dirigeai vers l’aéroport Grand Junction Regional, à une bonne heure trente de route. Le seul vol en direction de San Diego quittait à dix-sept heures, avec une petite escale à Phoenix. Je posai les pieds à San Diego vers vingt-heures trente. D’après mes calculs, il me restait une heure pour me rendre à l’aréna. Ne connaissant pas le trafic et assumant le pire, j’espérais vraiment m’y rendre à temps.

    Je quittai mon terminal en direction de l’entreprise de location de voiture. À la vue du rang en serpentin, je refoulai un grognement. Je me plaçai à la fin de la ligne et soulevai ma valise à roulettes pour fouiller dans la poche et extirper mon portfolio en cuir. À l’intérieur se trouvaient mes numéros de confirmation sur papier, des cartes routières, une description de l’émission et des notes sur l’homme, en plus de tous les arguments possibles pour vendre l’idée à Noah Caleb Prescott, attaquant décoré de trophées des Enforcers de San Diego. Je devais le convaincre de signer.

    J’en avais trouvé bien peu, donc je n’étais pas entièrement convaincue de réussir cette mission.

    Le deuxième enfant de Noah et Ryleigh Prescott, il avait été le premier à être repêché professionnellement dans la famille. Cependant, ce n’était pas à cause du manque d’efforts de la part de sa sœur aînée. C’était une des plus grandes partisanes de l’équipe de hockey féminin du midwest et j’avais trouvé presque plus de renseignements sur elle que sur Caleb.

    Caleb était un attaquant d’un mètre quatre-vingt-quinze, un joueur connu pour sa rapidité et ses mouvements rapides. Il provoquait peu d’accrochages, mais il n’avait pas peur de frapper au besoin. La plupart des journalistes et des internautes sur les forums n’avaient que de bons mots sur son compte.

    Honnêtement, je n’avais trouvé aucune remarque négative sur cet homme.

    Sur la glace.

    Quoique ce ne fut pas vraiment différent, hors de la patinoire.

    Il redonnait à sa communauté. Il participait à la majorité des apparitions de son équipe dans les hôpitaux de la région. Il soutenait quelques marques, mais, d’après le peu que j’avais déterré, son nom était simplement rattaché à ces entreprises, aucune publicité sur papier ou à la télévision. Les quelques interviews trouvées étaient brèves.

    J’avais découvert quelques clichés de lui en compagnie de top models et d’actrices, mais jamais avec la même plus d’une fois. Et jamais plusieurs photos de femmes différentes dans un courts laps de temps, ce qui le dépeindrait comme un athlète typique. Le seul évènement qu’il semblait ne jamais rater était le gala de la LNH à Vegas et je ne savais même pas que cela existait. Il s’y était rendu après sa saison recrue et une autre fois en juin dernier. Comme la plupart des invités, il était terriblement beau dans le costume de marques, peu importe laquelle, qu’il portait. Cependant, sur la plupart des photos, il était soit seul soit avec un homme blond, que les légendes cataloguaient comme son frère, Jonny.

    Donc, je savais que l’homme n’aimait pas se retrouver sous les projecteurs, mais le public ne l’en aimait pas moins.

    Et je devais le convaincre d’accepter d’apparaître dans une

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