Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg «ON SE RESSEMBLE DE PLUS EN PLUS»
Cela a commencé par un petit drame domestique. Bella, le bouledogue de Jane, s’est soulagé sur la moquette de la jolie suite du palace parisien où on venait juste de s’installer. D’un geste rapide et efficace, preuve d’une vivacité intacte malgré la fatigue, l’actricechanteuse de 75 ans se lève pour réparer l’outrage canin. Charlotte sourit, elle-même doit récupérer un bull-terrier le lendemain. Les chiens ne sont évidemment pas leur seul point commun. Pendant quatre ans, de Tokyo à Paris en passant par la Bretagne, la fille a filmé sa mère au plus près. En résulte un beau documentaire plein d’amour pudique (Jane par Charlotte, en salles le 12 janvier), parfois décousu, drôle et touchant surtout. À l’image de leur dialogue sur canapé.
D’où vient l’idée de ce film très intime ?
Charlotte Gainsbourg : C’est très égoïste. En voyant ma mère sur scène lors de sa tournée symphonique, j’ai été émue comme jamais auparavant. C’était comme si j’avais l’histoire d’amour et la rupture de mes parents qui défilaient. Ça m’a donné envie d’en savoir plus. Mais je ne voulais pas faire un énième documentaire avec des archives. Je voulais que ce soit mon regard.
Moi, au départ, je pensais que Charlotte voulait faire un documentaire conventionnel et qu’elle me poserait des questions d’ordre professionnel : comment c’est d’être célèbre à 17 ans, etc. J’étais sidérée qu’elle soit curieuse de moi, donc j’étais flattée… Après, d’Ingmar Bergman, où une mère et sa fille s’affrontent sur fond de rancœur. J’ai dit stop.
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