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Le Nouvel Ordre: L'Ordre Divin des Olympiens, #3
Le Nouvel Ordre: L'Ordre Divin des Olympiens, #3
Le Nouvel Ordre: L'Ordre Divin des Olympiens, #3
Livre électronique495 pages7 heures

Le Nouvel Ordre: L'Ordre Divin des Olympiens, #3

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À propos de ce livre électronique

… Vous ne pouvez pas fuir le destin…
… La prophétie de l'enfant-dieu s'est accomplie… en partie au moins…

Sortant de la boucle de la mortalité et de sa vie humaine, Serena est maintenant assise sur le trône de Zeus lui-même pour gouverner et commander les dieux Olympiens, qu'ils le veuillent ou non.

Les trois sœurs du Destin montrent peu de remords pour la nouvelle meneuse des dieux, et leurs épreuves tordues poussent Serena à son point de rupture, tout pour prouver qu'elle est digne d'un tel honneur. Mais bientôt, Serena découvre que tous ceux qui l'ont soutenue ne l'ont pas fait avec une intention honnête et les lignes de l'ami et de l'ennemi se brouillent dans une trame dangereuse pour le pouvoir et la corruption.

Sera-t-elle capable de s'accrocher à son pouvoir et de prouver sa juste place parmi les dieux ? Ou est-ce que tout cela sera trop pour elle et jettera le monde dans la folie et le chaos ?

LangueFrançais
Date de sortie29 août 2022
ISBN9781738817436
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    Aperçu du livre

    Le Nouvel Ordre - Catherine Gagnon

    PROLOGUE

    GRÈCE ANTIQUE, IL Y A TRÈS, TRÈS LONGTEMPS…

    Elle jeta une drachme dans la fontaine du temple, ferma les yeux et serra les lèvres, priant silencieusement comme elle le faisait chaque jour dans le temple d’Athéna Pronaia, un lieu connu sous le nom de ‘’Temple voûté de Delphes’’. Elle préférait ce temple car il démontrait clairement les grandes compétences de son créateur, capturant d’excellents détails avec une vivacité et une précision indéniable des personnes qu’il représentait. La frise, une longue étendue de décorations peintes, sculptées et même calligraphiées, était placée juste au-dessus du niveau des yeux dans son architecture pour être facilement admirée par ses visiteurs et ses adorateurs.

    Le mur circulaire de la cella, la chambre centrale de l’édifice, était également couronné d’une frise similaire mais plus petite, avec des métopes, un élément architectural rectangulaire utilisé pour remplir brillamment l’espace entre deux triglyphes représentant les travaux d’Hercule et de Thésée. Il y avait un banc de pierre sur lequel reposaient dix piliers de style corinthien, tous fixés à la surface concave du mur. Les effets colorés créés par l’utilisation habile de divers matériaux tels que de fines dalles de pierre, du marbre et du calcaire étaient à couper le souffle.

    Elle était soutenue par vingt colonnes à l’extérieur, qui étaient décorées de triglyphes et de métopes plus artistiques. Les batailles entre les Amazones et les Centaures étaient représentés dans des scènes.

    Thétis, qui possédait le don de prophétie, trouvait réconfort et clarté en visitant l’oracle sacré de Delphes. Contrairement à l’oracle du Seigneur Apollon, ses visions et ses prophéties lui parvenaient souvent sous forme de visions troubles, et seul Delphes semblait pouvoir l’aider à leur donner un sens.

    Des mains douces entourèrent sa taille par derrière, elle ne put s’empêcher de sourire en s’adossant à sa poitrine, reconnaissant son odeur de terre. Elle se retourna pour caresser ses cheveux alors qu’il embrassait son cou, ses yeux toujours fermés.

    Il respirait son doux parfum, familier et enivrant de ses senteurs de cerise et de citron, et le parfum des nénuphars en fleurs dont il ne se lassait jamais, même après des siècles. C’était ce qui l’attirait chez elle, à part sa petite silhouette aux courbes parfaites et ses séduisantes vagues brunes qui descendaient jusqu’au milieu de son dos. Cela, et son sourire captivant et irrésistible, qui pouvait séduire n’importe quel homme qui la regardait. Elle était la reine des Néréides, de magnifiques nymphes des mers connues dans le monde entier pour leur beauté inégalée. Comment pourrait-il résister à la reine des plus belles créatures jamais créées ?

    Ils restèrent en silence pendant quelques instants précieux, profitant de l’étreinte de l’autre, jusqu’à ce que Thétis commence à se sentir mal à l’aise. Cela ne ressemblait pas à Zeus de rester silencieux si longtemps et elle se retrouva, à contrecœur, à s’éloigner de lui pour lui faire face. Elle savait quand leurs regards se croisèrent.

    « Non ! » sanglota-t-elle, faisant un pas en arrière et secouant la tête.

    « Thétis… » Il lui tendit la main, la ramenant fermement vers lui lorsqu’elle la repoussa. « S’il te plaît, écoute… » la supplia-t-il, ses yeux douloureux lui déchirant le cœur.

    « Zeus, tu me l’as juré ! » sanglota-t-elle, des larmes coulant sur ses joues.

    « Ne réalises-tu pas que j’ai fait tout ce que j’ai pu ? » Sa voix grondait douloureusement, faisant trembler les murs du temple.

    « Tu es le roi de l’Atlantide ! » sanglota-t-elle de façon incontrôlable, frappant sa poitrine avec ses poings rageurs.

    Zeus laissa faire, chaque coup lui transperçant le cœur comme un poignard atlante, jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus. Il la serra contre sa poitrine musclée apaisante, la laissant sangloter jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de larmes à verser. Il encadra le côté de son visage délicat quand elle s’éloigna.

    « Tu es le roi de l’Atlantide », gémit-elle, ses mains s’agrippant fermement à ses bras, implorant d’être entendue alors qu’elle répétait ces mots.

    « Tu sais que ça ne veut rien dire, mon amour. » Il ferma les yeux, incapable de regarder dans les siens, sachant qu’elle ne pouvait pas comprendre les manières des Olympiens. Il appuya son front sur le sien, pressant contre elle sa puissance douce et apaisante pour la calmer.

    « Tu as promis », murmura-t-elle si doucement qu’il entendit à peine les mots.

    « Je… » Il avala de toutes ses forces, essayant de refouler sa propre tristesse dans un coin profond de son esprit. Il était le roi de l’Atlantide, le plus puissant Atlante à avoir jamais existé, et pourtant cette femme devant lui était sa perte. Il avait fait ce que les Parques lui avaient demandé en vainquant son tyran de père Kronos et comment l’avaient-ils remercié ? En déclenchant une nouvelle prophétie qui allait tout changer.

    « Thétis », dit-il profondément, caressant les côtés de son visage avec ses pouces. « En te mettant sous ma protection, le Conseil ne pouvait pas t’envoyer au Tartare. » Il força un sourire quand elle ouvrit les yeux et le regarda. Ces yeux verts perçants et parfaits, maudit soit Atlas, qui le regardaient fixement, eurent un effet sur sa détermination et il lui fallut toute sa force atlante pour ne pas céder.

    « Et à quoi ça va servir ? » se moqua-t-elle avec incrédulité.

    « Tu vas vivre. » Il fronça les sourcils, le sourire disparaissant pour laisser place à des yeux implorants.

    « Vivre ? » Elle se moqua en se repoussant et leva le menton avec défi en l’étudiant. « A quoi bon vivre sans toi, et pourquoi ai-je l’impression que cela a un prix ? » Elle rétrécit ses yeux en pinçant ses lèvres.

    « Thétis… » Il la lâcha, se détournant de ses yeux indiscrets, sachant qu’elle pouvait lire en lui comme personne.

    « Tu me dois la vérité, Zeus ! » cria-t-elle, sachant que sa colère était mal placée, mais incapable de se contrôler.

    « Ton destin a été décidé. » Il ferma les yeux, sa voix si basse qu’il chuchota presque.

    « Dis-moi quelque chose dont je n’étais pas déjà au courant », s’emporta-t-elle. Voyant qu’il était silencieux, hésitant à en dire plus, elle lui prit le bras, le tirant pour qu’il lui fasse face. Elle redoutait ce qu’il cachait, mais elle ne supportait pas non plus ce silence et attendait les mots qu’il avait trop peur de prononcer.

    « Tu seras bannie sur Terre », dit-il dans un murmure, les yeux toujours fermés car il ne pouvait pas supporter de la regarder.

    « Cela semble être une punition plutôt légère », dit-elle en fronçant les sourcils, sentant qu’il y avait plus que cela. Comme Zeus ne répondait pas, la prise sur son bras se resserra. « Zeus ! » supplia-t-elle.

    « Tu seras lié à un humain, pour… »

    « Non ! » cria-t-elle, secouant la tête en signe d’incrédulité, elle retira son bras en s’éloignant. « Tu ne peux pas me faire ça ! »

    « C’est le seul moyen. » Il pressa ses yeux fermés plus étroitement pour noyer les émotions qui menaçaient de faire surface une fois de plus.

    « Tu veux dire que c’est le seul moyen pour les Olympiens de mener leur acte sacrilège de désobéissance aux Parques tout en maintenant ta pitoyable perception de la piété ? » Son visage se durcit, les mots glissèrent avant qu’elle ne puisse s’en empêcher. Même si Zeus était son roi, leur lien lui avait toujours donné l’impression qu’elle avait la liberté de dire de telles choses. Pourtant, alors qu’elle regardait son visage s’assombrir et ses traits se durcir, elle savait qu’elle avait franchi la ligne fine qui avait été tracée pour elle, mais elle ne regretta rien, se contentant de relever le menton avec défi.

    « Quoi que tu puisses penser de moi, Thétis, je n’ai agi qu’en raison de l’amour que je te porte. Rien de ce que tu dis n’y changera quelque chose, et il n’y a rien que l’on puisse faire pour empêcher la décision du Conseil », dit-il fermement en faisant travailler sa mâchoire avec détermination.

    « Vraiment ? » Thétis se moqua, même si elle savait que ce qu’il disait était la vérité, elle était trop blessée en ce moment.

    « Thétis », dit-il doucement en adoucissant ses traits. « Tu dois comprendre. » Il toucha son bras doucement, sachant trop bien l’effet que cela avait sur elle.

    « Non. » Elle secoua la tête. Dans sa naïveté, elle avait honnêtement cru que Zeus serait capable d’arrêter cela, mais elle aurait dû s’en douter. Avec Zeus lui-même, elle avait une chance, mais pas contre onze autres dieux qui se souciaient plus de leur statut que de son sort.

    « Tu ne peux pas me forcer à épouser quelqu’un, surtout pas un pauvre mortel ! » grommela-t-elle avec véhémence en se retournant et en s’éloignant.

    Zeus soupira puis roula les yeux avec impatience. Non pas qu’il ne compatisse avec l’amour de sa vie, mais il se sentait agacé qu’elle ne semble pas apprécier les efforts qu’il fait pour la garder hors du Tartare.

    « Thétis ! Il n’y a rien que tu puisses faire pour arrêter cela ! » Zeus l’appela-t-il. Lorsqu’il sortit du temple, Thétis attrapait les rênes de son sombre pégase, Télassus. Elle poussa rageusement son pied dans l’étrier et d’un geste rapide, balança une jambe sur le dos de sa monture.

    « Je n’épouserai pas un mortel », répéta-t-elle en redressant ses épaules et en levant le menton d’un air de défi. Sans attendre la réponse de Zeus, elle fit claquer sa langue et donna un léger coup de talon à Télassus. Le pégase déploya ses ailes en réponse à sa cavalière et s’envola gracieusement.

    Zeus soupira lourdement en la regardant s’envoler, sachant trop bien qu’il n’y avait absolument rien que Thétis puisse faire pour empêcher ce qui allait arriver, mais il savait qu’elle se battrait de façon incroyable. Cette pensée fit naître un sourire sur le coin de sa bouche. Son défi et sa fougue étaient ce qui l’avait fait tomber amoureux de cette reine en premier lieu. Si la prophétie se réalisait, leur enfant serait une force avec laquelle il faudra compter.

    ATLANTIS DE NOS JOURS, MONT OLYMPE…


    Zeus gravit les sept marches menant à son trône, chacune s’illuminant de la couleur qui lui était attribuée. Il se retourna, prenant en compte la splendeur du panthéon devant lui. On aurait pu penser qu’après des siècles d’existence il s’en lasserait, mais il se surprenait à apprécier profondément sa beauté majestueuse à chaque fois qu’ils se rencontraient ici. Il souleva lentement sa cape blanche avant de prendre place sur son trône froid, le bavardage des Olympiens autour de lui s’interrompant comme toujours lorsqu’il prenait place. Tous les regards se tournèrent vers lui, il prit une profonde et lente inspiration par le nez pour se calmer, sachant que la journée serait pour le moins mouvementée. Il claqua des doigts et, immédiatement, la scène devant lui prit une forme différente. Le siège d’Hestia apparut entre le trône étincelant d’Aphrodite et le trône en bois de sapin plaqué or de Dionysos. Un nouveau trône apparut entre le siège en marbre gris-vert-blanc de Poséidon et le trône hideux en laiton sombre d’Arès. C’était un impressionnant trône en ébène avec des fleurs de narcisse gravées le long de ses bords finement découpés. Le haut dossier du trône était sculpté de branches de cyprès aux formes complexes et, même s’il était orné de crânes à chaque sommet, il était incomparable au choix artistique peu impressionnant d’Arès. Chaque accoudoir avait la tête d’un chien à trois têtes. Assis sur le siège, les jambes croisées, le doigt tapotant l’accoudoir, n’était autre qu’Hadès en personne.

    « Qu’est-ce que cela signifie ? » aboya Arès.

    Zeus se mordit l’intérieur de la joue pour contenir son amusement devant l’expression d’horreur pure affichée sur les traits tendus du visage d’Arès.

    « Par Atlas, que tu veux dire ? J’ai toujours participé aux réunions les plus importantes, cher neveu. » Hadès entrelaça ses doigts, les coudes appuyés sur les accoudoirs, tandis qu’il haussait un sourcil avec curiosité.

    « Bien sûr », murmura Arès dans son souffle, les muscles de son visage se contractant alors même qu’il inclinait légèrement la tête.

    « C’est… bon de vous voir, Seigneur Hadès. » Héra força un sourire.

    « J’en doute fortement », murmura Dionysos dans son souffle avant de prendre une gorgée de son vin.

    Du coin de l’œil, Zeus aperçut sa femme, serrant les bras de son trône si fort que le bout de ses doigts devenait blanc, même si le sourire sur son visage ne faiblissait pas. Cela pouvait passer inaperçu pour un œil non habitué, mais il en savait assez pour savoir ce qui la rendait mal à l’aise.

    « Perséphone est toujours dans le monde souterrain ? » fit remarquer Déméter, son ton légèrement accusateur et insinuant.

    « En effet, elle est saine et sauve. Comme vous le savez tous, notre serment exclut les réunions cruciales du Conseil, mais je vous remercie de vos préoccupations », expliqua poliment et calmement Hadès.

    Zeus lui enviait le fait d’être le plus poli et imperturbable des Olympiens, et il était aussi le plus calculateur. Si ce n’était pas le fait qu’Hadès était fidèle au but de leur existence, il pourrait s’inquiéter davantage de ce qu’il pourrait faire. En fin de compte, tout ce qu’Hadès faisait était pour servir le Créateur et remplir son engagement.

    « Nous sommes tous d’accord pour dire que c’est une réunion à laquelle il devrait être présent– » Athéna s’arrêta soudainement, et tous leurs regards se tournèrent vers l’entrée du panthéon. Personne n’était encore là, mais ils pouvaient tous sentir la puissante aura sur le point d’entrer.

    1

    SERENA & TRITON

    Lorsqu’ils entrèrent dans le Panthéon, Serena s’arrêta quand tous les regards se portèrent sur elle. Elle déglutit, ayant du mal à ralentir son cœur qui battait la chamade, comme s’il allait bondir hors de sa poitrine. Elle était déjà venue ici auparavant, du moins dans ses rêves, mais elle n’avait vu que Zeus. Ici, maintenant, la pièce semblait plus grande que dans son souvenir, et l’air était épais de puissance. Ses poumons brûlaient lorsqu’elle essayait de respirer, sa poitrine devant s’adapter aux étranges changements atmosphériques que l’amalgame de ces pouvoirs semblait créer autour d’eux.

    Triton était venu ici de nombreuses fois auparavant et était habitué à cette sensation. Il voulait l’aider d’une manière ou d’une autre. Fermant brièvement les yeux, il poussa son pouvoir à rencontrer le sien pour créer une barrière autour de leurs esprits. Utiliser son pouvoir pour se mêler au sien était entièrement nouveau. Il savait que le lien lui permettrait de puiser dans ses pouvoirs, mais cela lui semblait encore différent. Il savait qu’il lui faudrait un certain temps pour s’y habituer et se débarrasser du sentiment de malaise qu’il ressentait en faisant cela, tout comme il avait ressenti le fait de toucher l’esprit de Serena par le biais du lien, donnant l’impression d’envahir son espace, son pouvoir, son intimité.

    Respire, Serena, tout ira bien, chuchota Triton dans son esprit en serrant sa main de manière rassurante.

    Comment peux-tu être sûr que tout ira bien ? argumenta-t-elle, sa prise sur sa main se resserrant avec l’insécurité.

    Je ne le suis pas, mais regarde-les, ils ont une peur bleue de toi en ce moment.

    Le regard de Serena étudia la pièce et réalisa qu’elle était différente de la dernière fois qu’elle l’avait vue en rêve. Il y avait cinq trônes à sa gauche, cinq trônes à sa droite et un petit trône près de l’âtre au milieu. Maintenant, il y en avait six à gauche et six à droite, sans aucun au milieu. Elle se retrouva à regarder les détails des trônes à sa gauche, qui étaient tous destinés aux Olympiens masculins, semble-t-il. Elle vit les deux têtes de bélier découpées dans les bras du trône le plus proche d’elle et ses yeux se levèrent pour rencontrer le sourire joyeux d’Hermès. Il lui fit un clin d’œil et elle ne put s’empêcher de sourire. À côté de lui se trouvait un trône pivotant à l’allure innovante et elle le reconnut instantanément à sa jambe dorée : c’était son oncle Héphée. Alors qu’elle levait les yeux vers sa silhouette impressionnante, il hocha la tête et bien qu’il n’ait pas souri, elle pouvait voir sa chaleur.

    Il était difficile de ne pas manquer le trône suivant, car il était brillant et éclatant, et elle n’était pas surprise de trouver le sourire effronté d’Apollon lorsqu’elle chercha le visage de l’Olympien assis là.

    Lorsque ses yeux trouvèrent le trône suivant, elle ne put s’empêcher de grimacer devant ce qu’elle considérait comme une atrocité et ne fut pas du tout surprise de trouver nul autre que le plus méprisable, à son avis, des Olympiens assis sur le bord de son siège. Instinctivement, elle releva le menton, son sourire disparaissant pour laisser place à un regard sévère d’antipathie.

    J’aurais dû savoir que je ne devais pas faire confiance à Héra pour ce plan ridicule. Ça va nous revenir en pleine figure ! La petite salope peut même nous bloquer dans son esprit ! La pensée d’Arès fit écho à la sienne.

    Tu pourrais bien avoir raison. Elle se rangea à l’avis de Triton, serrant les dents pour ne pas se mordre la lèvre. Qu’est-ce que quelqu’un comme Arès faisait au Conseil Olympien ? Ses pensées étaient tout aussi horribles que ce à quoi elle s’attendait.

    Je me suis souvent posé cette question. Attends… Triton fronça les sourcils en la regardant, tu peux entendre ses pensées ? demanda-t-il avec surprise. Il ne devrait pourtant pas l’être, ses pouvoirs étaient manifestement bien plus grands que ce que quiconque avait prévu ou craint.

    Je suppose que oui, je le regardais et elles me sont venues, répondit-elle, ses yeux se resserrant sur Arès qui refusait toujours de croiser son regard. Puis ses yeux se posèrent immédiatement sur Hadès et la chaleur qu’elle trouva dans son regard lui rendit son sourire. Il y avait quelque chose de si apaisant dans son sourire. Il faisait fondre la tension et elle sentait les muscles de son cou et de ses épaules se détendre. Son trône n’était pas là avant. Zeus avait réorganisé la salle du trône pour accueillir sa présence.

    « Bienvenue, Serena, fille de Zeus. » La voix aimable d’Athéna brisa le silence gênant.

    « Merci, Dame Athéna. » Serena inclina sa tête respectueusement.

    « Fils de Poséidon, tu as accompli la tâche qui t’a été demandée », dit Artémis, assise bien droite, les mains croisées sur ses genoux. Elle ne ressemblait pas du tout à l’hawaïenne qui travaillait dans les cafés et à la propriétaire qu’elle avait incarnée sur terre. Elle ressemblait à une princesse et, à bien des égards, étant la fille de Zeus et une Olympienne, elle l’était.

    « Oui, ma Dame. » Triton inclina sa tête avec révérence.

    « C’est merveilleux d’enfin vous rencontrer. » Héra força un sourire qui lui sembla encore plus douloureux.

    « J’en doute fortement », murmura Dionysos dans son souffle après s’être étouffé avec la gorgée de vin qu’il venait de prendre, ce qui lui valut un regard mortel de la reine.

    « Viens, ma fille. » Zeus lui fit signe d’avancer. Elle prit une profonde inspiration en silence avant d’avancer, Triton tenant toujours fermement sa main et la suivant jusqu’à ce qu’ils atteignent le roi et la reine.

    Triton s’agenouilla et Serena fit de même, sachant que si elle voulait commencer les choses de la bonne façon, elle devait montrer à chacun le respect qu’il méritait.

    « Vous pouvez vous lever », ordonna Zeus, sa voix rebondissant sur les murs dans un écho ferme autour d’eux, montrant clairement qui dirigeait.

    Ils se levèrent, un frisson parcourant son échine au regard froid de son père. Elle n’avait jamais vu cette facette de lui, car il lui apparaissait toujours avec sa figure paternelle et rarement sous cette forme, plutôt dans sa jeunesse.

    Ne t’inquiète pas Serena, Zeus est Roi, il doit agir ainsi devant le Conseil, la rassura Triton, sentant le malaise s’insinuer dans son corps. Il était impressionné par le calme qu’elle semblait avoir à l’extérieur, même si elle ne voulait rien d’autre qu’être ailleurs. Il sentait qu’elle savait pourquoi elle devait être là, même si elle ne le comprenait pas complètement.

    Serena plissa les yeux en étudiant Zeus, se demandant si elle pouvait entendre ses pensées comme elle l’avait fait avec Arès, mais elle ne reçut qu’un regard de Zeus.

    Qu’est-ce qui te fait penser que tu peux fouiller dans mon esprit librement ? Elle entendit l’amusement dans son ton et se sentit soulagée que Triton ait eu raison.

    Je… j’étais juste…

    Je sais exactement ce que tu faisais, Serena.

    « Commençons. » Zeus fit un geste de la main, un éclair en forme de tige apparut et il frappa le sol, un fort coup de tonnerre suivi d’un puissant grondement qui fit trembler le sol sous leurs pieds.

    « Fille de Zeus, tu es amenée ici aujourd’hui afin que nous puissions déterminer tes intentions », déclara Poséidon, ses mains agrippant fermement les accoudoirs en forme de redoutables créatures marines. Arès ouvrit la bouche pour parler.

    « Mais avant de commencer », Zeus leva la main pour arrêter Arès avant qu’il ne puisse prononcer un mot, « il y a des questions préoccupantes qui doivent être traitées. »

    « Qu’est-ce qui pourrait être plus urgent que votre bâtarde qui est une menace pour nous tous ?! » Héra s’exclama avec un rire sans humour. Zeus ne répondit pas, les muscles de son visage se contractèrent tandis que ses yeux se resserrèrent sur Arès.

    Serena, tu dois parler maintenant. La voix de Zeus parla doucement dans son esprit.

    « Je suis une menace ? Je n’ai rien fait pour vous donner cette impression, ce sont vos actions qui devraient être remises en question. » Serena fixait intensément Arès, même si elle répondait à Héra. Sentant son regard brûlant, Arès verrouillât finalement ses yeux sur elle et leva le menton.

    « M’accuserais-tu de quelque chose ? » se moqua Arès. Zeus claqua des doigts et un silence étrange s’installa dans la pièce. Sentant qu’il y avait quelqu’un derrière elle, Serena jeta un coup d’œil par-dessus son épaule pour trouver sa mère debout, l’air déconcertée. Elle redressa ses épaules et garda la tête haute.

    « Thétis, Reine des Néréides, que dis-tu au sujet des accusations de ta fille ? » demanda Apollon.

    « De quoi tu parles ? Il n’y a pas eu d’accusations ! » cria Arès.

    « Es-tu si excité par les possibilités, Arès ? » triompha Hermès, lui valant un regard glacial du dieu de la guerre.

    « Silence ! » La voix de Zeus tonna.

    « Sans aucune provocation, il a agressé et souillé la fille de Zeus ! » répondit Thétis avec dégoût. Il y eut un moment de bavardage chaotique parmi les Olympiens, si fort que Serena ne pouvait même pas comprendre ce qui se disait.

    « Ça suffit ! » ordonna Zeus, un grand coup de tonnerre explosant au-dessus d’eux.

    « Quelle accusation audacieuse à l’encontre d’un Olympien ! Une telle déclaration sans aucune preuve entraînera de terribles conséquences ! » cracha Héra en se levant, ignorant l’ordre de son mari. Un simple regard de sa part et elle se rassit sur son trône, comme un chien avec la queue entre les jambes.

    « Crois-tu honnêtement qu’elle soit assez stupide pour affronter le Conseil sans une telle preuve ? » rétorqua Héphaïstos sur la défensive.

    « Hermès, veux-tu bien nous faire l’honneur ? » demanda Hadès avec curiosité en souriant.

    « J’ai été convoqué par le fils de Poséidon et je suis tombé sur une scène très… troublante. Outre les signes évidents d’une attaque contre la fille de Zeus et la reine des Néréides, j’ai trouvé ceci. » Hermès fit un geste de la main et une dague apparut. Serena reconnut les bords fins et gravés de rubis et elle combattit l’envie de fermer les yeux et de frissonner.

    Triton se crispa, resserrant par inadvertance sa prise sur la main de Serena. Il ne savait pas comment Serena pouvait rester si calme tout en revivant un événement traumatisant, mais il supposait que cela avait un rapport avec sa visite à Elysium, à laquelle il n’avait pas eu le plaisir d’assister. C’était tout ce qu’il pouvait faire pour ne pas attraper ce connard par la gorge et lui arracher son sourire narquois du visage.

    Respire, Tristan. La voix apaisante de Serena l’appelait. Elle savait l’effet qu’elle avait sur lui quand elle utilisait son nom humain sur ce ton. Il déglutit fortement pour se calmer.

    « Je crois qu’elle t’appartient, n’est-ce pas ? » Hermès pointa la pointe de la dague vers Arès et, d’une poussée, la dague vola à travers la pièce vers lui. Arès l’attrapa avec facilité, comme il l’avait déjà fait de nombreuses fois avec cette arme familière.

    « Mon fils ? » demanda Poséidon, tous les yeux se tournant vers Triton.

    « Je confirme la description des événements faite par Hermès. Je suis arrivé au domicile de la fille de Zeus, Arès était… en train de la souiller, la reine des Néréides était déjà inconsciente. » Triton parvint à peine à contenir ses émotions désemparées et garda la tête baissée en s’adressant au roi de l’Atlantide.

    « Ma fille, as-tu quelque chose à ajouter à cela ? » demanda Zeus, les plis croissants sur son front étaient la seule indication de sa perplexité.

    « Ce n’était pas la seule tentative de meurtre faite avec une telle arme », répondit Serena en la désignant du menton.

    « Oh, vraiment ? Quel conte vas-tu inventer cette fois-ci ? » gloussa Arès, sa nervosité étant désormais palpable.

    « En fait, ne t’ai-je pas fabriqué deux de ces dagues ? » demanda Héphaïstos. Serena regarda curieusement de l’un à l’autre, Arès refusant de répondre.

    Des preuves Serena, pour accuser un Olympien, il faut des preuves, insista Triton.

    Je ne sais pas comment faire ! répondit-elle, se creusant la tête.

    Autonoe, répondit-il simplement. Elle souffla une rapide inspiration par le nez. Bien sûr, elle savait qu’Autonoe était vraiment la preuve dont elle avait besoin, mais comment était-elle censée l’utiliser ?

    Demandez et vous recevrez, les murmures silencieux remplissaient son esprit. Elle ferma brièvement les yeux et sentit son corps tout entier se détendre, comme si les chuchotements l’avaient enveloppée d’un calme indescriptible, et elle savait quoi faire. Elle claqua des doigts et, instantanément, Autonoe apparut à côté de Thétis, étalée sur le sol en marbre du panthéon. Une brume tourbillonna autour de son corps, la transformant en une forme avec laquelle elle pouvait se tenir debout. Elle se mit debout en vacillant et ses cheveux commencèrent à s’enrouler en tresses complexes, n’étant pas habituée à se tenir sur un sol solide ou sur deux pieds. Elle portait une fine robe rouge transparente et courte qui ne laissait rien à l’imagination.

    Serena claqua des doigts à nouveau et Autonoe sursauta alors qu’une toge rouge complète couvrait correctement ses courbes parfaites et ses seins qu’elle était plus que certaine que la plupart des Olympiens n’avaient pas peur de regarder, mais elle ne ressentit pas ce plaisir. Peut-être était-ce dû au fait qu’elle savait que cette nymphe était le jouet de Triton depuis si longtemps.

    « Nymphe, sais-tu pourquoi tu as été amenée ici aujourd’hui ? » demanda sévèrement Serena, utilisant son pouvoir pour pousser contre son esprit, non pas pour forcer des mensonges, mais pour forcer la vérité car elle pouvait sentir que la nymphe résistait.

    « Oui ! » Les yeux d’Autonoe regardaient frénétiquement Arès, comme si elle essayait de faire comprendre qu’elle n’avait pas le choix.

    « C’est absurde ! Il est clair que la progéniture bâtarde utilise son pouvoir sur la nymphe pour influencer– »

    Zeus leva la main, la referma lentement en un poing et la bouche d’Arès fut forcée de se fermer, l’empêchant de prononcer un mot de plus. Serena ravala la satisfaction de voir Arès vivre exactement ce qu’il lui avait fait et se demanda si son père l’avait fait exprès, vu qu’il avait vu exactement ce qui s’était passé lorsqu’il l’avait forcée à revivre les événements.

    « Il m’a donné l’arme et m’a promis que je ne souffrirais pas des conséquences. » Autonoe s’étouffa comme si chaque mot était douloureux, ses yeux remplis d’horreur alors qu’ils s’échappaient de sa bouche.

    Les conséquences… elle parle de… devenir une sirène maudite. Triton termina la phrase. Serena ferma les yeux, luttant contre les émotions contradictoires qui l’envahissaient, un frisson parcourant son corps à l’idée que cette belle nymphe se transforme en… ça.

    Serena, elle a fait son choix. Personne ne l’a forcée à faire cela, la rassura Triton, sachant que Serena lutterait toujours contre le fort raisonnement humain qui lui était inculqué en grandissant comme telle. Même si les Olympiens semblaient penser qu’ils étaient au-dessus de tout, le reste de l’Univers ne l’était pas.

    « Je pense que nous en avons assez entendu. » Zeus fit un geste de la main, relâchant son emprise sur Arès.

    « Zeus, je ne comprends pas pourquoi vous faites cela. Depuis quand quelqu’un en dehors de ce Conseil a le droit de nous accuser ? » Héra fronça les sourcils avec incrédulité et indignation, car elle défendait manifestement Arès.

    « Je pense que nous devrions tous réaliser que ce n’est pas Serena qui est ici pour nous affronter », dit doucement Artémis, son ton mélancolique et peut-être avec une pointe de culpabilité.

    « Mais plutôt que nous sommes ici pour lui faire face », Apollon termina la phrase de sa sœur. Tout le monde se retourna pour les dévisager avant de retourner leurs yeux interrogateurs vers Zeus.

    2

    SERENA

    « Q uelle absurdité ! » Héra balaya cette idée d’une main, mais tous les regards se tournèrent vers Serena.

    « Absurdité, vraiment ? » Hadès questionna, décroisant ses jambes et se redressa sur son siège.

    « Le soleil brillera sur la divine. A sa trentième lune de fleurs, elle s’épanouira pleinement. Du fond de la grande mer bleue, le fils de son roi la libérera. Fille du puissant Roi du Ciel, nous lierons son destin au fils de Poséidon. Un amour plus fort qu’un lien de pouvoir restera incassable et sera encore plus puissant. Ensemble, ils rendront aux dieux leur humanité, car en elle, nous avons tissé une pure sérénité. » Les mots sortaient de la bouche d’Apollon comme s’il récitait des œuvres poétiques, les yeux déconcentrés, distants et brillants comme la lumière du soleil, comme si quelqu’un d’autre parlait à travers lui.

    « Un lien sacré ? » demanda Déméter, ses yeux brûlant regardant vers Aphrodite.

    « Je n’ai rien à voir avec ce lien ! » Aphrodite se mit sur la défensive, s’avançant vers Serena et Triton. Elle tendit sa main gauche vers le bras droit de Serena, celui de Triton avec sa main gauche. Alors que ses doigts descendaient le long de leurs bras, une brillante lueur bleue apparut, laissant une trace derrière ses doigts.

    « Un lien de pouvoir », chuchota Aphrodite, en levant les yeux pour regarder Serena. « Cela ne peut vraiment être fait que par les Parques. » Elle parla assez fort pour que les autres entendent.

    « Ils vont restaurer les dieux à leur humanité ? » répéta Poséidon avec horreur en saisissant son trident à deux mains et se levant.

    « Assieds-toi Poséidon », ordonna Zeus.

    « Et la laisser nous rendre à nouveau humains ? » cria-t-il à Zeus en pointant son trident de manière menaçante dans la direction de Triton et de Serena, des étincelles grésillant des bords tranchants à quelques centimètres de l’arrière de la tête de Serena.

    Serena se tourna juste à temps pour voir Triton saisir son propre trident lumineux à deux mains, le projetant en avant pour attraper l’arme de son père, le choc des armes d’acier célestes résonnant dans le panthéon. Il le lança à travers la pièce et à l’extérieur du Mont Olympe avant que son père n’ait eu le temps de réagir mais le regretta immédiatement car il savait qu’il venait de déclarer la guerre. Il n’aurait pas pu s’arrêter s’il l’avait voulu, le lien exigeant qu’il protège Serena.

    Les yeux de Poséidon s’écarquillèrent sous le choc, la bouche ouverte, incapable de parler devant l’audace inattendue de son fils.

    « En tant que dirigeant et roi, pourquoi n’es-tu pas scandalisé par cela ? » Poséidon réussit finalement à murmurer à Zeus, après s’être calmé, son visage brûlant de colère.

    « Parce que, mon Frère, Zeus se leva lentement, il n’y a rien qui puisse être fait pour l’arrêter. » Zeus baissa les yeux en signe de résignation.

    « C’est absurde ! » Arès accrocha la dague à sa ceinture en sortant son épée courte de son fourreau, et il rejoignit Poséidon.

    « Ensemble, nous avons vaincu Kronos ! Nous pouvons sûrement vaincre la petite-fille de Nérée ! » cracha Héra en se dirigeant lentement vers Poséidon et Arès.

    « Vous avez vaincu Kronos ? » rit Hadès, se tenant l’abdomen alors qu’il fit un pas pour se tenir debout avec Triton et Serena. « Je crois que tu voulais dire que nous », il se désigna lui-même, Poséidon et Zeus, son sourire disparaissant, « avons vaincu notre père avant même que tu ne sois une graine dans le ventre de notre mère bénie », grogna-t-il, évidemment offensé par le commentaire d’Héra.

    « Comment oses-tu parler à ta reine de cette façon ! » cria Héra en se rendant aux côtés de Poséidon et d’Arès, le bout de ses doigts scintillant de la brume rose de ses pouvoirs.

    « Tu es la reine de l’Atlantide, Héra, mais tu n’es pas ma reine », se moqua Hadès. Héra poussa un soupir de colère et croisa les bras, fixant Zeus dans l’expectative, mais il ne répondit pas.


    Serena observa que tout le monde dans la pièce commençait à se déplacer pendant qu’ils discutaient. À sa droite, se tenaient Apollon, Artémis, Athéna, Hestia, Dionysos, Héphaïstos et Hermès. Hadès se plaça de l’autre côté de Serena.

    De l’autre côté de Triton, se tenaient face à eux Arès, Poséidon, Déméter, Aphrodite et Héra. Aussi inférieurs en nombre qu’ils l’étaient, ils se tenaient debout, prêts à se battre.

    « Peut-être que si tu ne défends pas ta reine, tu ne mérites pas d’être roi. » Héra leva le menton de façon provocante.

    « Et tu mérites d’être une reine ? » La voix douce de Serena brisa le chaos de la pièce et tous les regards se tournèrent vers elle.

    « Tout ce que j’ai fait était pour ce Conseil et la sécurité de l’Univers ! » ricana Héra.

    « Donc tuer les enfants humains illégitimes de Zeus qui ne portaient aucune menace ou pouvoir était pour protéger l’Univers ? » Serena fronça les sourcils et Triton se demanda comment elle parvenait à rester si sereine à travers tout cela. Hadès gloussa à côté d’eux.

    « Ça suffit », intervint finalement Zeus, il descendit lentement les marches qui s’illuminaient sous ses pieds et s’arrêta devant Serena, s’agenouillant devant elle. « Fais ce que tu dois faire. » Il inclina sa tête en fermant les yeux.

    « Je ne suis pas ici pour prendre le trône », dit Serena en s’agenouillant devant son père, soulevant son menton pour croiser son regard. « Vous êtes le roi de l’Atlantide et le serez toujours. » Elle força un faible sourire. Elle se leva lentement, prit sa main et l’entraîna avec elle. Bien qu’elle n’ait pas réagi, elle sentit qu’elle aurait pu mettre deux de ses mains dans l’une des siennes, mais cela n’avait pas d’importance, quand il serra sa main, elle se sentit investie d’un pouvoir, comme si elle avait la force d’accomplir quoi que ce soit.

    « Je ne suis pas ici pour prendre le trône de l’Atlantide, répéta Serena avec confiance, ce conseil est une autre affaire. » Arès leva son épée tandis que Poséidon, Héra et Déméter levèrent leurs bras pour conjurer leurs pouvoirs. Serena ferma brièvement les yeux et sans même lever les doigts, une forte rafale de ses pouvoirs vola directement vers eux. Une brume tourbillonna follement autour d’eux, Héra et Déméter commencèrent à suffoquer. Arès lâcha son épée, ses dagues tombèrent de sa ceinture et il s’effondra à genoux. La brume disparut et un silence de mort régna dans la pièce, personne n’osant parler.

    « Les Parques ont choisi de me donner ce grand pouvoir pour rétablir l’équilibre. Vous avez tous joué un rôle en défiant les règles sacrées », la voix de Serena résonnait autour d’eux tandis qu’elle parlait, ses yeux dérivant de l’un à l’autre. « Pour votre interférence, vous devez tous en payer le prix. »

    « Héra », Serena fit glisser ses doigts, la couronne sur la tête d’Héra disparut, ses cheveux se transformèrent en petites mèches, et elles commencèrent à se transformer en une tresse française. Sa robe se transforma en un simple t-shirt gris et un simple short en jean. Ses sandales grecques en cristal et diamant disparurent et étaient remplacées par des tongs brunes. « Tu as été jugée indigne d’être reine. »

    « Mais je suis sa femme ! » s’écria Héra en jetant ses mains devant elle pour utiliser ses pouvoirs.

    « Tu n’es plus une Olympienne. » Serena regarda Héra, Arès et Déméter pour leur faire comprendre qu’eux aussi faisaient partie de cette histoire.

    « Non ! » s’écria Héra en tombant à genoux aux pieds de Serena. « Zeus est mon mari ! » Elle s’agrippa à la robe de Serena, en sanglotant de façon incontrôlable.

    « Par le pouvoir investi en moi, tu n’es plus sa femme », Serena plaça une main sur le sommet de la tête d’Héra.

    « Non ! » Héra cria une fois de plus, s’éloignant de Serena, regardant sa main alors que la bague de son quatrième doigt disparaissait. Héra se releva en titubant et courut vers Zeus qui ne fit aucun effort pour lui ouvrir les bras. Elle s’agrippa désespérément à son bras gauche et fut horrifiée par la disparition de son propre anneau.

    « Tu ne peux pas faire ça ! » s’écria Héra en désespoir de cause.

    « Je ne prendrai pas ton immortalité, mais tu seras bannie pour vivre sur Terre où tu serviras les humains pour l’éternité », ajouta Serena et, avant qu’elle ne puisse protester davantage, elle claqua des doigts et Héra disparut.

    « Déméter », appela Serena en se tournant vers elle. Déméter baissa tranquillement la tête en signe de révérence. « Tu seras envoyée pour vivre sur Terre également, tes pouvoirs d’aide à la récolte resteront et tu aideras à commencer à reconstruire

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