Le patient Daniel: Univers de Seb Astien

Par Seb Astien

Rencontrez Daniel et plongez dans les abysses de son esprit tourmenté. Interné dans un institut psychiatrique depuis plusieurs mois, cet homme est en proie à une intense dépression depuis des années causée par la perte d'un lien qui lui était cher. Depuis, il ne fait que de revivre en boucle ce qu'il prétend être ses innombrables vies passées. Les souvenirs et détails qu'il témoigne à sa thérapeute défient l'entendement et réveillent en lui d'indicibles traumatismes qui semblent appartenir à une époque lointaine, révolue, voire oubliée si d'aventure celle-ci aurait vraiment existé. Docteure en Psychologie, Ingrid Kirdjanen s'est donnée pour mission de faire la lumière sur le cas du patient Daniel.

• Langue: Français
• Éditeur: Seb Astien
• Date de sortie: 28 nov. 2023
• ISBN: 9782959108549

Seb Astien

Auteur indépendant passionné par les histoires de science fiction avec un goût d'horreur et de mystère, j'ai plaisir à explorer un univers initialement créé lors de parties de jeu de rôle auquel j'ai donné une part de secret, d'étrange, mais aussi de familier. Les livres que je publie sont la concrétisation d'un vieux projet pour lequel je souhaitais partager ce récit.

Aperçu du livre

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ISBN : 9782959108549

© 2023 - Seb Astien

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Préface

Le patient Daniel est un récit que j’ai commencé à écrire durant le mois d’octobre 2023. Le protagoniste de cet ouvrage, au même titre que l’univers dans lequel il évolue, est inspiré d’anciennes parties de jeu de rôle durant lesquelles je fis intervenir un personnage similaire. Dépourvu de nom à cet époque, il avait pour objectif de dérouter les joueurs en racontant des faits à la fois inconcevables mais diablement proches de la réalité du scénario. Cette inspiration fut transformée grâce à l’idée saugrenue d’un personnage interné dans un asile psychiatrique qui se mettrait à délirer à propos de faits invraisemblables et atteint d’une violente dépression. L’histoire s’est développée pour arriver au livre que vous êtes actuellement en train de lire.

Dans cet ouvrage, le personnage principal est tombé en dépression notamment à la suite de la perte d’un lien qui lui était cher. C’était un des éléments que j’avais identifié dès le début de l’écriture du premier brouillon et étoffé durant l’écriture.

Cependant, il s’avère que cette histoire a pris un tournant beaucoup plus personnel en début novembre 2023. En effet, j’ai moi-même fait l’expérience cette perte avec le décès de ma mère.

Cet événement n’est pas venu modifier la trame et l’histoire, mais il provoqua en moi un certain malaise par l’étonnante proximité temporelle. Sans pour autant virer dans le même état que le protagoniste de cette histoire, j’ai tout de même mis un peu de temps à la poursuivre car c’était devenu soudainement trop personnel.

Je me permets donc de lui dédier cet ouvrage.

1

Le soleil se levait au dessus de la section A-38 de la station orbitale Amelunis et Daniel sentit la chaleur de ses rayons réchauffer sa combinaison spatiale. Il posa au sol la balayeuse qui lui servait à extraire les poussières incrustées dans les parois de la coque de l’immense plateforme, puis se tint face à l’astre solaire qui offrait une vue magnifique grâce à son apparition derrière la Terre.

Son admiration fut interrompue pendant quelques secondes à cause de l’immense ombre portée par un vaisseau d’une compagnie de transport qui passa au dessus de lui à ce moment-là. Bien que ses oreilles n’entendaient rien lors de ce survol, la vue des immenses réacteurs à fusion lui provoqua quelques tremblements dans son ventre. C’était comme si il avait bel et bien perçu le vacarme et les vibrations de ces cinq impressionnants chefs d’œuvre technologique. Il s’amusa à faire de grands signes à cette super structure. En vain, bien entendu, et il le savait pertinemment, mais cela l’amusait. Son regard témoignait également d’une forme de fierté à la vue de ce vaisseau spatial. Le même sentiment que celui qu’on ressent lorsqu’on admire son œuvre.

Daniel commença à siffler un petit air joyeux qui se transforma petit à petit en une valse chantée avec la gorge. Ses jambes suivirent le rythme et très vite il commença à danser sur une scène d’acier située à trente-deux mille kilomètres de la surface terrestre, reliée par d’immenses câbles avec le sol. Son seul public était l’immensité galactique.

Deux pas à gauche, un pas à droite, il reprit sa balayeuse en main et celle-ci devint sans le vouloir sa partenaire de danse, tandis qu’il continuait de chanter un air de valse et poursuivait sa petite chorégraphie improvisée. Désactivant momentanément ses bottes magnétiques, la danse commença à le faire s’éloigner doucement de la surface de la station Amelunis jusqu’à ce que le câble de sécurité vienne stopper sa dérive. Il contempla longuement la sphère bleue qui se trouvait face à lui dans l’étendue stellaire. L’éclat du soleil se fit plus intense sur son casque qui déclencha subitement la visière secondaire de protection. Le cordon qui lui était attaché à la taille commença à s’enrouler pour faire revenir Daniel sur le plancher de la station. Il tourniquait sur lui-même dans un élan de gracieux mouvements tout en enlaçant et relâchant sa balayeuse. Il parvenait à gambader sur un sol invisible et immatériel alors qu’il était doucement attiré par le filin. Daniel poursuivait son chant et continuait de danser en rythme

De retour sur la paroi en flottant et sautillant grâce à une habile coordination de ses mouvements et du magnétisme de sa combinaison, il poursuivait inlassablement ce ballet solitaire jusqu’à ce qu’une voix désagréable ne vienne le perturber dans son casque.

« Daniel, arrête tes conneries !!! », fit cette fameuse voix. C’était celle de sa coéquipière qui le rappelait à l’ordre. L’astronaute fit une moue dépitée et reprit son travail.

« Comment peux-tu rester aussi insensible face à ce spectacle et te contenter de balayer de la poussière ? », râla Daniel contre sa binôme.

« Parce que c’est à cause de toi qu’on nous refile toujours les corvées. Si tu arrêtais de rêvasser au boulot, d’être toujours à la bourre ou absent, on en serait pas là ! », répondit-elle amèrement.

Ce n’était clairement pas le travail auquel Daniel avait rêvé ou aspirait. Mais les remontrances de sa partenaire devenaient insupportables dans les écouteurs de sa combinaison. Malheureusement pour lui, il ne pouvait pas les désactiver. C’était à la fois interdit pour des raisons de sécurité, et dans tous les cas, impossible. Il se remit donc au travail pour arrêter d’alimenter son moulin, avec une motivation ostensiblement en berne.

Outre le nettoyage de la poussière cosmique qui s’infiltrait partout dans la moindre jointure, il fallait aussi réparer quelques dégâts causés par de récentes chutes de micro-météorites. D’autres corvées pour lesquelles Daniel n’avait vraiment aucune forme de motivation.

Il continuait de chantonner dans sa combinaison tandis qu’il agitait la balayeuse sur la surface métallique d’Amelunis.

Soudain, une alarme se mit à retentir.

« Alerte débris en approche. Tout le personnel en cours de sortie est prié de se rendre aux abris les plus proches en attendant le déploiement du bouclier. »

Le message était répété en boucle dans leur casque. L’équipière de Daniel se mit en direction d’un