Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Un Journal de la Vie et des Labeurs de John Woolman: Au Service de L'�vangile
Un Journal de la Vie et des Labeurs de John Woolman: Au Service de L'�vangile
Un Journal de la Vie et des Labeurs de John Woolman: Au Service de L'�vangile
Livre électronique415 pages7 heures

Un Journal de la Vie et des Labeurs de John Woolman: Au Service de L'�vangile

Par F. Ndi

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Traduire ce JOURNAL DE JOHN WOOLMAN eut t motiv e par la fascination du traducteur avec le sacrifice que de nombreux petits gens ordinaires-souvent ignor s-avaient fait ainsi qu'ils continuent de le faire pour avancer les id es et les mentalit s. Portant la lumi re sur sa personne, ses acquis, son extraordinairet m rite une version fran aise. Il fut un infatigable chevalier de l'abolitionnisme de l'esclavage et pr dicateur de l' galitarisme au demeurant jusqu'ici tr s peu connu pour ses luttes pour la lib ration et le traitement d' gaux des esclaves dans les plantations aux Am riques. Son autobiographie met en exergue la puret du c ur d'un homme ordinaire qui de mani re extraordinaire servit l'humanit , anticipant le Mouvement de droits civiques am ricaines ainsi que la th orie critique de la race i.e. Critical Race Theory . Cette traduction est un d lice savourer. Ainsi le traducteur confie au lectorat francophone l'occasion de d couvrir ce rare et pr cieux cadeau que l'humanit eut connu
LangueFrançais
ÉditeurLangaa RPCIG
Date de sortie10 nov. 2022
ISBN9789956553389
Un Journal de la Vie et des Labeurs de John Woolman: Au Service de L'�vangile
Auteur

F. Ndi

Bill F Ndi, traducteur-traductologue, poète, dramaturge, conteur, critique littéraire, et enseignant-chercheur est né à Bamunka-Ndop, au Southern Cameroons. Docteur ès Langues, Littératures et Civilisations Contemporaines : Traduction à l'UCP, il a enseigné dans plusieurs universités (en Australie, en France...) et présentement, il est professeur des universités américaines à Tuskegee University dans l'Alabama. Il compte nombreuses publications (en français et en anglais) en poésie, pièces de théâtre, traduction ainsi que sur le Quakerisme originel.

En savoir plus sur F. Ndi

Auteurs associés

Lié à Un Journal de la Vie et des Labeurs de John Woolman

Livres électroniques liés

Articles associés

Avis sur Un Journal de la Vie et des Labeurs de John Woolman

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Un Journal de la Vie et des Labeurs de John Woolman - F. Ndi

    CHAPITRE I

    Sa naissance, sa filiation ainsi que certains comptes rendus des opérations de la grâce divine sur son esprit dans sa jeunesse—Son premier débarquement dans le Ministère—et ses considérations sur le maintien de Esclaves lorsqu’il était jeune.

    J’ai souvent senti une pression d’amour pour laisser quelques indices dans l’écriture de mon expérience de la bonté de Dieu; et maintenant, dans la trente-sixième année de ma vie, je commence ce travail.

    Je suis né à Northampton, dans le comté de Burlington, West-Jersey, en l’an 1720; et avant que je n’eus sept ans, je commençai à me familiariser des œuvres de l’Amour divin. Grâce aux soins de mes parents, ils m’apprirent à lire presque aussitôt que j’en eus été capable. Ainsi, comme je sortais de l’école du dimanche, me souviens-je, tandis que mes compagnons allaient jouer par ailleurs, je fus allé précipitamment hors de vue, et, me fus assis, et eussé-je lu le 22ième chapitre des Apocalypse:

    -Puis il me montra le fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’Agneau.

    Et, en la lisant, mon esprit fut attiré à chercher cette pure habitation, alors que je croyais, que Dieu ne l’eut préparé que pour ses serviteurs. Le Lieu où je m’asseyais, et la Douceur qui accompagnait mon Esprit, me restent frais dans la Mémoire.

    Ceci, et les semblables Visitations gracieuses, eurent cet effet sur moi, que quand les garçons ont employé le mauvais langage cela me troublait ; et, par les grâces éternelles de Dieu, j’en eus été préservé.

    Les instructions pieuses de mes parents étaient souvent fraîches dans mon esprit, quand il m’arrivait d’être parmi les enfants méchants, et m’eurent été de l’utilité. Comme mes parents avaient une grande famille d’enfants, ils utilisaient fréquemment, les premiers jours, après l’Assemblée, pour nous mettre les uns après les autres à lire Les Écritures saintes, ou certains livres religieux, le reste assis et sans beaucoup de conversation. Depuis toujours, j’ai souvent pensé que c’était une bonne pratique. D’après ce que j’avais lu et entendu, je croyais qu’il eut des gens, dans des siècles passés, qui marchaient dans la droiture devant Dieu dans un degré dépassant tout ce que je savais ou dont j’avais entendu parler de mon vivant; et la crainte qu’il y eut moins de stabilité et la fermeté parmi les gens dans l’époque présente me troublait souvent alors que j’étais un enfant.

    Je peux mentionner ici une remarquable circonstance qui s’est produite dans mon enfance. Alors que je partais à la maison d’un voisin, je vis en chemin un merle assis sur son nid, et tandis que je m’approchais, elle partit ; mais ayant des poussins, elle s’envola et, avec de nombreux cris, exprimant son inquiétude pour eux. Je me fus levé et lui eussé-je lancé des pierres, et l’une d’elles l’eut frappée, elle tomba morte. Au début, j’étais satisfait de l’exploit, mais quelques minutes après je fus saisi d’horreur, d’avoir, d’une manière sportive, tué une créature innocente alors qu’elle protégeait ses jeunes. Je la vis morte, et je pensai que ces jeunes, dont elle s’occupait si prudemment, devaient maintenant périr faute de leur mère pour les nourrir. Après quelques considérations douloureuses sur le sujet, je grimpai à l’arbre, pris tous les jeunes oiseaux, et les tua, supposant que c’était mieux que de les laisser se languir et mourir misérablement. Dans ce cas-ci, je croyais que le proverbe de l’Écriture était accompli : « Les tendres miséricordes des méchants sont cruelles. » J’allai alors faire ma course, et pendant quelques heures je ne pus penser qu’aux cruautés que j’avais commises, et je fus très troublé. Ainsi, celui dont les tendres compassions dominent toutes ses œuvres eut placé un principe dans l’esprit humain, qui incite à exercer la bonté envers toute créature vivante ; et cela étant pris individuellement, les gens deviennent tendres et compatissants; mais lorsqu’ils sont fréquemment et totalement rejetés, l’esprit devient enfermé dans une disposition contraire.

    Vers la douzième année de mon âge, mon père étant à l’étranger, ma mère me reprocha une certaine inconduite, à laquelle j’eus donné une réponse imprudente. Le premier jour suivant, comme j’étais avec mon père de retour de l’Assemblée, il me dit qu’il comprenait que j’avais mal agi envers ma mère, et me conseilla d’être plus prudent à l’avenir. Je me savais blâmable, et dans la honte et la confusion, fus-je resté silencieux. Étant ainsi réveillé à un sentiment de ma méchanceté, je ressentis des remords dans mon esprit, et de retour chez moi, je pris ma retraite et je priai le Seigneur de me pardonner, et je ne me souviens pas que j’eus parlé ensuite sans ménagement à l’un ou l’autre de mes parents, même si c’était insensé dans d’autres choses.

    Ayant atteint l’âge de seize ans, je commençai à aimer la compagnie des indolents; et bien que j’eus été préservé du langage profane ou de la conduite scandaleuse, je perçus pourtant une plante en moi qui produisait beaucoup de raisins sauvages ; mon Père miséricordieux, cependant, ne m’abandonna pas complètement, mais parfois, par sa grâce, je fus amené à réfléchir sérieusement à mes manières ; et la pensée de mes reculades m’affecta avec tristesse, mais par manque de bien m’occuper de la réprimande de l’instruction, la vanité s’ajouta à la vanité, et la repentance à la repentance. Dans l’ensemble, mon esprit était devenu de plus en plus aliéné de la Vérité, et je me fus précipité vers la destruction. Tandis que je méditai sur la falaise vers laquelle j’avais voyagé, ainsi que je réfléchis sur ma désobéissance de jeunesse, pour ces choses je pleure, mon œil coule avec de larmes.

    Avec l’âge, le nombre de mes accointances augmenta, et ainsi mon parcours devint plus difficile. Bien que j’eusse trouvé du réconfort en lisant les Saintes Écritures et en pensant aux choses célestes, j’en étais maintenant séparée. Je savais que je quittais le troupeau de Christ et que je n’avais aucune résolution de revenir, c’est pourquoi de sérieuses réflexions m’inquiétaient, et les vanités et les distractions de la jeunesse étaient devenus mon plus grand plaisir. Dans ce chemin, j’en avais trouvé beaucoup comme moi, et nous nous fumes associés à ce qui était contraire à la véritable amitié.

    Dans cette course rapide, il plut à Dieu de me visiter avec la maladie, de sorte que je doutai de la guérison ; alors les ténèbres, l’horreur et l’étonnement me saisirent avec force, même lorsque ma douleur et la détresse de mon corps furent très grandes. Je pensais qu’il aurait été mieux pour moi de ne jamais avoir été, que de voir le jour que je voyais en ce moment-là. Je fus très confus, et dans une grande affliction, tant de l’esprit que du corps, je me couchai et me lamentai. Je n’avais pas confiance pour élever mes cris à Dieu, que j’avais ainsi offensé ; mais dans un sens profond de ma grande folie, j’étais humilié devant lui. Enfin, cette parole qui est comme un feu et un marteau se brisa et dissout mon cœur rebelle; mes cris furent remplis de contrition, et dans la multitude de ses compassions je trouvai un soulagement intérieur, et un engagement étroit que s’Il était heureux de rétablir ma santé, je marcherais humblement devant Lui.

    Après mon rétablissement, cet exercice me resta un temps considérable, mais, peu à peu, il céda la place aux vanités de la jeunesse, et m’associai-je à des jeunes désinvoltes et ainsi perdis-je du terrain. Le Seigneur ayant été très miséricordieux m’avait parlé de paix au temps de ma détresse, et maintenant je me tournai de nouveau de façon très ingrate vers la folie ; parfois je me sentais vivement réprimandé, mais je ne m’abaissai pas assez pour appeler au secours. Je n’étais pas assez dur pour commettre des écarts scandaleux, mais en dépassai-je dans la vanité et la promotion la joie était mon étude principale. Pourtant j’eus gardé un amour et une estime pour les gens pieux, et leur compagnie m’apportait une crainte. Mes chers parents m’eurent plusieurs fois averti dans la crainte du Seigneur, et leur avertissement fut entré dans mon cœur et eut eu un bon effet pour une saison; mais n’ayant pas assez approfondi pour que je priasse correctement, et quand vint le séducteur, il trouvait l’entrée. Une fois que j’eus passé une partie de la journée dans l’insouciance, quand je me fus couché la nuit, il y eut dans une fenêtre près de mon lit une Bible, que j’eus ouverte, et eus d’abord jeté mon regard sur le texte, « Nous nous couchons dans notre honte, et notre confusion nous couvre ». C’est ce que je savais être mon cas, et de rencontrer si inattendue une réprimande que j’eusse été quelque peu affecté par elle, et fus-je allé au lit avec des remords de la conscience, que j’eus bientôt rejeté à nouveau.

    Ainsi le temps passa; mon cœur fut rempli de joie et d’insouciance, tandis que des scènes agréables de vanité furent présentées à mon imagination, jusqu’à ce que j’atteignisse l’âge de dix-huit ans, vers lequel je sentis les jugements de Dieu dans mon âme, comme un feu dévorant, et en regardant ma vie passée, la perspective était en mouvement. J’étais souvent triste, et je désirais être délivré de ces vanités ; puis encore mon cœur était fortement incliné vers elles, et il y eut en moi un conflit douloureux. Parfois je me tournais vers la folie, et puis de nouveau la tristesse et la confusion s’emparaient de moi. Dans un certain temps je résolus totalement de laisser de côté quelques-unes de mes vanités, mais il y eut une réserve secrète dans mon cœur de la partie la plus raffinée d’entre elles, et je ne m’étais pas assez rabaissé pour trouver la vraie paix. Ainsi, pendant quelques mois, j’eus de grandes difficultés; ma volonté fut irréfléchie, ce qui rendit mon travail infructueux. Enfin, par la suite miséricordieuse des visites célestes, je fus obligé de m’incliner spirituellement devant le Seigneur. Un soir, j’avais passé quelque temps à lire un auteur pieux, et en sortant seul, j’eus humblement prié le Seigneur pour son aide, afin que je pusse être délivré de toutes ces vanités qui m’ont pris au piège. Ainsi étant rabaissé, Il m’eut aidé, et comme j’eus appris à porter la croix, je sentis le rafraîchissement venir de Sa présence ; mais ne gardant pas dans cette force qui a donné la victoire, j’eu perdu de nouveau le terrain, dont le sens m’eut beaucoup affecté. Je cherchais des déserts et des endroits solitaires, et là avec des larmes je confessais mes péchés à Dieu et implorais humblement Son aide. Et je puis dire avec révérence, Il était près de moi dans mes troubles, et en ces temps d’humiliation il ouvrit mon oreille à la discipline.

    J’étais maintenant amené à contempler sérieusement les moyens par lesquels je fus tiré de la pure Vérité, et j’appris que si je voulais vivre une vie comme l’avaient vécu les fidèles serviteurs de Dieu, je ne devais pas garder la compagnie comme je l’avais jusqu’ici fait de ma propre volonté, mais devais-je gérer toutes les convoitises sensorielles par un principe divin. Dans les temps de tristesse et d’humiliation, ces instructions étaient scellées sur moi, et je sentais la puissance du Christ prévaloir sur les désirs égoïstes, de sorte que j’étais préservé dans un bon degré de stabilité. Et comme j’étais jeune, et croyant à ce moment-là que le célibat était meilleur pour moi, je fus conforté d’éviter de telle compagnie qui avait souvent été un piège pour moi. J’assistais sans relâche aux Assemblées, et passais les après-midis du premier jour principalement à lire les Évangiles et d’autres livres saints, et ainsi fus-je vite convaincu dans mon esprit que la vraie religion consistait en une vie intérieure, où le cœur aime et révère Dieu le Créateur, et apprend à exercer la vraie justice et la bonté, non seulement envers tous les hommes, mais aussi envers la création brute. Ainsi que mon esprit fut guidé par un principe intérieur d’aimer Dieu comme un être invisible et incompréhensible, aussi, par le même principe, il fut poussé à l’aimer dans toutes ses manifestations dans le monde visible. En conséquence, comme par son souffle, la flamme de la vie fut allumée dans toutes les créatures ou dans tous les animaux sensibles, dire que nous aimons Dieu comme Être invisible, et en même temps exercer la cruauté envers la moindre de créatures bougeant grace à Lui, ou par la vie dérivée de Lui, était en soi, une contradiction. Je ne trouvais aucune étroitesse dans le respect des sectes et des opinions, mais je croyais que les personnes sincères et franques, dans chaque société, qui aimaient vraiment Dieu, étaient acceptées de Lui.

    Comme je portais ma croix et suivais simplement l’ouverture de la Vérité, mon esprit, de jour en jour, devint plus éclairé, laissant à mes anciennes accointances le libre-arbitre de me juger comme ils le voulaient, car il m’était plus rassurant de mener ma vie en privé, et de garder ces choses scellées dans mon for intérieur. Tandis que je réfléchissais silencieusement à ce changement qui s’opérait en moi, je ne trouvai aucun langage égal à transmettre clairement cette idée à un autre. Je fixai mon regard sur les œuvres de Dieu dans cette création visible, et un effroi m’envahit. Mon cœur souvent contrit, s’attendrit alors que l’amour universel envers mes semblables accrut en moi. Ceci ne put être compris que par ceux qui auraient emprunté le même chemin. Avec quelques regards, la beauté réelle pourrait être aperçus dans le visages de ceux qui demeurent dans la vraie douceur. Il y a une harmonie dans le son de cette voix à laquelle l’amour divin donne la parole, et une apparence d’ordre juste dans leur tempérament et leur conduite dont les passions sont réglées ; mais celles-ci ne montrent pas pleinement cette vie intérieure à ceux qui ne l’ont pas ressentie ; cette boule de cristal et appellation nouvelle sont seulement connues à juste titre par ceux qui les auraient reçues.

    Maintenant, bien que j’eusse été ainsi fortifié pour porter la croix, je me trouvais toujours dans un grand danger, ayant beaucoup de faiblesses qui m’accablaient, et de fortes tentations contre lesquelles me battre; ainsi avec ce sentiment je me retirai souvent dans des coins déserts, et souvent, avec des larmes, priais-je le Seigneur de m’aider, et son oreille bienveillante était ouverte à mon cri.

    Tout ce temps je vivais avec mes parents, et travaillais sur la plantation ; et ayant eu une scolarité assez bien pour un planteur, j’eus l’habitude de me faire avancer les soirs d’hiver, et à d’autres temps de loisirs. Étant maintenant dans la vingt et unième année de ma vie, avec le consentement de mon père, je m’engageai avec un homme, dans de nombreuses d’affaires comme commerçant et boulanger, pour m’occuper des magasins et pour tenir des livres. Chez moi, je vivais à l’écart ; et maintenant, ayant la perspective d’être beaucoup entouré, je sentis dans mon cœur des cris fréquents et fervents à Dieu, le Père de miséricordes, qu’Il me protégeât de toute souillure et de toute corruption ; que, dans cet emploi plus public, je pusse le servir, mon Rédempteur bienveillant, dans cette humilité et ce renoncement que j’eus exercés dans une moindre mesure dans ma vie antérieure plus privée.

    L’homme qui m’employait meublait un magasin à Mount Holly, à environ huit miles de la maison de mon père, et six de la sienne, et là je vivais seul et gardais son magasin. Peu après mon installation ici, plusieurs jeunes me rendirent visite, ce furent mes anciens compagnons qui supposaient que les vanités me seraient alors aussi agréables que jamais. En ces temps-là, je criais au Seigneur en secret pour la sagesse et la force ; car je me sentais encombré de difficultés, et eussé-je une nouvelle occasion pour déplorer les folies du passé, en me familiarisant avec les gens libertins ; et comme j’avais alors quitté la maison de mon père, je trouvai mon Père céleste miséricordieux envers moi au-delà de ce qui m’est exprimable.

    Par jour, je me trouvais tout le temps parmi les gens, et ainsi j’eus beaucoup d’épreuves à traverser; mais le soir, j’étais surtout seul, et puis-je reconnaître avec gratitude que, en ces temps-là, l’esprit de supplication m’envahissait; sous son emprise, j’étais fréquemment encouragé, et je sentis ma force renouvelée.

    Après un certain temps, mes anciens camarades cédèrent et ne m’attendirent plus comme l’un de leurs compagnons, et je commençai à être connu de certains dont la conversation m’eut été utile. Et présentement, comme j’avais dégusté l’amour de Dieu grâce à Jésus-Christ qui me racheta de beaucoup de souillures, et qui me secourut à traverser une mer de conflits, dont personne ne fut pleinement au courant, et comme mon cœur croisait souvent dans ce principe céleste, j’éprouvai une tendre compassion pour les jeunes qui restaient empêtrés dans des pièges comme ceux qui m’avaient empêtré. Cet amour et cette tendresse augmentèrent, et mon esprit engagea fortement pour le bien de mes semblables. J’assistai à des Assemblées dans un état d’esprit terrible et m’efforçai de connaître intérieurement le langage du vrai Berger. Un jour, étant sous une forte puissance d’esprit, je me levai et proférai quelques mots dans une Assemblée ; mais ne me tenant pas près de l’ouverture divine, je dis plus que ce qui était exigé de moi. Prenant bientôt conscience de mon erreur, je fus affligé dans l’esprit quelques semaines durant, sans lumière aucune ni confort, même au point que je ne pus pas tirer satisfaction en quoi que ce soit. Je me souvins de Dieu et je fus troublé, et dans la profondeur de ma détresse, Il eut pitié de moi, et m’envoya le Consolateur. Je ressentis alors le pardon de mon offense; je fus calme et tranquille d’esprit, aussi je fus vraiment reconnaissant à mon Rédempteur gracieux pour Ses miséricordes. Environ six semaines après cela, sentant s’ouvrir la source de l’amour divin et le souci de parler, je dis quelques mots dans une Assemblée, au cours de laquelle je trouvai la paix. Étant ainsi humiliée et disciplinée sous la croix, ma compréhension devint plus forte pour distinguer l’Esprit pur qui se remuait à l’intérieur de mon cœur, et qui m’enseignait à attendre en silence parfois plusieurs semaines ensemble, jusqu’à ce que je sentisse l’élévation qui prépare la créature à se tenir debout comme une trompette, par laquelle le Seigneur parle à son troupeau.

    Depuis une épuratrice intérieure, et une ténacité immuable gisant sous elle, jaillit un vif désir opérationnel pour le bien des autres. Tous les fidèles ne sont pas appelés au ministère pour servir le public ; mais tous ceux qui le sont, sont appelés au ministère de ce qu’ils ont goûté et régi spirituellement. Les pratiques extérieures d’adoration sont diverses ; mais chaque fois que l’une d’elles provient de vrais ministres de Jésus-Christ, il s’agirait de l’opération de son Esprit sur leur cœur, d’abord les purifiant, et ainsi leur donnant un juste sens des conditions des autres. Cette Vérité eut été fixée tôt dans mon esprit, et j’appris à veiller à la vraie ouverture spirituelle, et à en prendre garde, de peur que, tandis que je me levais pour parler, ma propre volonté ne me dominât, et me fît prononcer des paroles de la sagesse mondaine, et m’écartasse du canal du véritable ministère de l’évangile.

    Dans la gestion de mes affaires quotidiennes, je peux dire avec gratitude que je trouvai la Vérité à être mon soutien; et j’eus le respect de la famille de mon maître, étant venue vivre à Mount Holly suivant les deux ans de mon passage là-bas.

    Quelques mois après mon arrivée ici, mon maître acheta à bord d’un navire plusieurs domestiques écossais et les amena à Mount Holly pour les revendre, et l’un d’eux tomba malade et mourut. Plus tard dans sa maladie, étant en délire, il eut l’habitude de maudire et de jurer plus tristement; et la nuit suivant son enterrement, on me laissa de dormir seul dans la chambre où il était mort. Je ressentis en moi une anxiété; je savais, cependant, que je n’avais pas blessé l’homme, pourtant j’avais aidé à prendre soin de lui selon ma capacité. Je n’étais pas libre de demander à quelqu’un à cette occasion de dormir avec moi. La nature était faible, mais chaque épreuve était une nouvelle incitation à ce que je me livrasse entièrement au service de Dieu, car je ne trouvais aucune aide comme Lui dans ces moments difficiles.

    Vers la vingt-troisième année de ma vie, j’eus de nombreuses ouvertures fraîches et célestes, en matière du soin et de la providence du Tout-Puissant sur Ses créatures en général, et sur l’homme comme le plus noble parmi celles qui sont visibles. Et étant clairement convaincu dans mon jugement que placer toute ma confiance en Dieu était meilleur pour moi, je sentis des engagements renouvelés qu’en toutes choses je pouvais agir suivant le principe intérieur de la vertu, et poursuivre les affaires mondaines fidèlement selon ce que la Vérité m’aurait instruit.

    Vers la période appelée Noël, j’observai beaucoup de gens, tant en ville qu’à la campagne, ayant recours à des maisons publiques où ils passèrent leur temps à boire et à pratiquer de sports vains, tendant à se corrompre les uns les autres; cela me troubla énormément. Dans l’une des maisons en particulier, il y avait beaucoup de désordre; et je crus qu’il était de mon devoir de parler au maître de cette maison. Je me considérai être jeune, et que plusieurs Amis plus âgés de la ville avaient eu l’occasion de constater ces choses ; mais bien que je pu volontiers m’excuser, je ne pus pourtant pas sentir mon esprit tranquille.

    Mon employeur, ayant une femme noire¹, l’eut vendue, et m’eut demandé d’établir l’acte de vente, et l’homme qui l’eut achetée attendais. Ce fut soudaine; et même si je me sentais mal à l’aise à l’idée d’établir un instrument d’esclavage pour l’une de mes semblables, je me souvins pourtant que j’étais embauché par année, que c’était mon maître qui m’avait ordonné de le faire, et que ce fut un homme âgé et membre de notre Société qui l’eut achetée ; ainsi, par faiblesse, je cédai, et je l’écrivis ; mais à son exécution, je fus si affligé dans mon esprit, que j’avais dit devant mon maître et cet Ami que je croyais que la tenue d’esclaves était une pratique incompatible avec la religion chrétienne. Cela apaisa en quelque sorte mon malaise; pourtant, aussi souvent que je réfléchissais sérieusement à cela, je pensais que j’aurais dû être plus clair si j’avais voulu m’en être excusé, comme une chose contre ma conscience; car c’était le cas. Quelque temps après, un jeune homme de notre Société me demanda de lui écrire un bordereau de transport d’un esclave, il eut récemment pris un nègre dans sa maison. Je lui dis que ce n’était pas facile à écrire, car, bien que de nombreux membres notre Assemblée ainsi que des autres gardaient des esclaves, je croyais encore que la pratique n’était pas juste et je désirais être dispensé de cette écriture. Je lui parlai avec bienveillance; et il me répondit que garder des esclaves n’était pas tout à fait acceptable à son esprit; mais que l’esclave étant un don fait à sa femme, il l’eut acceptée.

    _____________

    ¹ Le nombre d’esclaves dans le New Jersey au début des travaux de Woolman pour l’émancipation était incontestablement grand. Aussi tard que 1800 il y avait 12.422. Perth Amboy était un lieu de dépôt pour les Africains nouvellement importés, et de longues casernes ont été érigées pour leur hébergement. En 1734, alors que Woolman était un garçon de quatorze ans, une insurrection eut lieu, qui eut pour objet le massacre des maîtres, et une alliance avec les Indiens et les Français. Quelques années plus tard, un nègre reconnu coupable de crime fut brûlé vif à Perth Amboy. Un nombre immense de nègres, rassemblés dans tous les cantons voisins, furent contraints d’être témoins du lent tourment de la victime (Note de M. Wittier).

    CHAPITRE II

    1720-1742

    Son premier voyage en visite religieuse, à East Jersey — Réflexions sur le marchandisage et l’apprentissage d’un métier — Son deuxième voyage en Pennsylvanie, au Maryland, en Virginie et en Caroline du Nord — Son troisième voyage dans une partie de West and East Jersey — Son quatrième voyage à New York et à Long Island, vers la Nouvelle-Angleterre—Et son cinquième voyage vers la côte est du Maryland et les bas comtés du Delaware.

    Mon cher ami Abraham Farrington étant sur le point de rendre visite aux Amis du côté est de cette province, et n’ayant pas de compagnon, il me proposa de l’accompagner ; et après consultation avec quelques Amis âgés, j’acceptai d’y aller. Nous partîmes le 5 du neuvième mois de 1743 ; nous fûmes réunis en soirée dans une taverne de Brunswick, ville dans laquelle aucun de nos membres n’habitait ; la salle était pleine et les gens calmes. De là à Amboy, et nous conviâmes une Assemblée du soir dans le palais de justice, à laquelle vinrent beaucoup de gens, parmi lesquels étaient plusieurs membres de l’Assemblée qui furent en ville pour les affaires publiques de la province. Dans ces deux Assemblées, mon ancien compagnon était engagé à prêcher en grande partie dans l’amour de l’évangile. De là, nous allâmes à Woodbridge, à Rahway et à Plainfield, où nous organisâmes six ou sept Assemblées dans des localités où les Assemblées des Amis ne se tenaient pas habituellement. Ce fut principalement en présence de presbytériens, et mon compagnon bien-aimé eut souvent été raffermi pour publier la parole de vie parmi eux. Quant à moi, je restais souvent silencieux au cours des Assemblées, et quand je m’exprimais ce fut avec beaucoup de soin, pour que je pusse exprimer seulement ce que la Vérité aurait cultivé. Mon esprit était souvent tendre, et j’eus appris des leçons profitables. Nous y restâmes environ deux semaines.

    Vers cette époque, étant donné qu’il s’agissait d’affaires du monde concernant plusieurs familles, et qu’on y assistait avec difficultés, certaines choses n’étant pas clairement énoncées, ni bien comprises de tous, il y eut une certaine chaleur dans l’esprit des parties, et un Ami de valeur baissa sa garde. J’avais beaucoup d’estime pour lui, et je sentais un fort penchant, après que les choses furent réglées, à lui parler de sa conduite dans ce cas; mais étant un jeune, et il fut beaucoup plus mûr en âge et l’expérience, ma manière semblait difficile. Après quelques jours de délibération, et en cherchant intérieurement l’aide du Seigneur, je fus soumis, de sorte que j’exprimasse ce qui était en moi d’une manière qui distingua ma jeunesse de ses années ; et bien que ce fut une tâche difficile pour moi, il eut bien pris, et je crus que ce fut utile pour nous deux.

    Après avoir passé plusieurs années avec mon employeur, et il vendait moins de marchandises que jusqu’à présent, je réfléchis à une autre façon de faire des affaires, vu que des marchandises présentaient avec beaucoup de difficultés dans ces parties en matière de vente.

    Mon esprit, par le pouvoir de la Vérité, était dans une bonne mesure sevré du désir de grandeur mondaine, et j’appris à me contenter de commodités réelles, qui n’étaient pas coûteuses, de sorte qu’un mode de vie dépourvu de tout enchevêtrement m’apparut meilleur, bien que le revenu pût être maigre. J’eus plusieurs offres d’affaires qui semblaient rentables, mais mon chemin ne fut pas frayé pour les accepter, puisque je croyais qu’ils exigeraient plus d’attention mondaine et encombrante plus que ce qui m’était exigé de m’engager intérieurement. Je constatai qu’un homme humble, avec la bénédiction du Seigneur, pouvait vivre avec un peu, et que, là où le cœur fut fixé sur la grandeur, le succès dans les affaires ne pouvait étancher la soif ; mais qu’en général, avec l’accumulation de la richesse, le désir de richesse s’amplifiait. J’eus une circonspection dans mon esprit pour passer mon temps, afin que rien ne pût m’empêcher de l’attention la plus constante à la Voix du vrai Berger.

    Mon employeur, bien que maintenant un détaillant de marchandises, élut le métier de tailleur, et garda un servant à cette entreprise ; et je commençai à penser à apprendre un métier, m’attendant que si je pus m’établir dans ce métier et avec un peu de vente de marchandises au détail j’obtiendrais un gagne-pain de manière simplement honnête, sans les encombrements des grosses affaires. Je l’eus mentionné à mon employeur, et nous nous convînmes de conditions bientôt, et quand j’eus des loisirs des affaires de marchandises, je travaillai avec son servant. Je croyais que la main de la Providence me dirigeait vers cette affaire, et j’appris à m’en contenter, même si je sentais parfois avoir une disposition qui eut tendance à chercher quelque chose de plus grand; mais par la révélation de Jésus-Christ, j’obtins le bonheur de l’humilité, et il y eut en moi un désir sincère d’y entrer profondément ; parfois ce désir se leva à un degré de fervente supplication, où mon âme était si entourée de lumière céleste et de consolation que les choses me furent rendues faciles alors qu’elles eurent été autrement.

    Après un certain temps la femme de mon employeur est morte; elle était une femme vertueuse, et généralement aimée de ses voisins. Peu après, il quitta le magasin et nous nous séparâmes. Ainsi je travaillai alors à mon métier de tailleur; assistant avec soin aux Assemblées pour le culte et la discipline; et je trouvai l’amour évangélique s’élargir dans mon esprit, et ce fut là un souci de rendre visite à des Amis dans certains des villages de Pennsylvanie et de Virginie. Comme je pensais au sujet d’un compagnon de route, je l’exprimai à mon ami bien-aimé, Isaac Andrews, qui me dit qu’il avait des cartes de ces mêmes localités, et aussi me conseilla-t-il de passer par le Maryland, la Virginie, et la Caroline. Après un temps considérable, et plusieurs conférences avec lui, je me sentis à l’aise de l’accompagner tout au long du parcours, s’il m’était permis. J’ébauchai le cas lors de notre Assemblée mensuelle, et les Amis y exprimèrent leur unanimité, nous obtînmes des laissez-passer pour voyager comme compagnons. Il fut de Haddonfield, et moi de Burlington.

    Nous quittâmes notre province le 12 du troisième mois de 1746 et nous nous rencontrâmes à plusieurs reprises dans la partie septentrionale du comté de Chester, près de Lancaster ; dans certains cas, l’amour du Christ prévalait, nous unissant à son service. Nous traversâmes ensuite la rivière Susquehanna, et organisâmes plusieurs Assemblées dans une nouvelle colonie, appelée les Terres Rouges. Ce furent les gens les plus pauvres qui eurent commencé généralement à améliorer les déserts éloignés; ils eurent un petit stock, des maisons à construire, des terres à défricher et à clôturer, du maïs à cultiver, des vêtements à fournir et des enfants à éduquer, afin que les Amis qui visitassent de telles personnes pussent bien sympathiser avec eux dans leurs difficultés dans le désert ; et bien que le meilleur divertissement qu’ils pussent donner parût grossier à ceux habitués aux villes ou aux vielles localités habitées, il incombe aux disciples du Christ d’être ainsi satisfaits. Notre cœur s’élargit parfois dans l’amour de notre Père céleste parmi ces gens, et la douce influence de son Esprit nous soutint à travers certaines difficultés : à Lui la louange.

    Nous passâmes à Manoquacy, Fairfax, Hopewell et Shanando, et y organisâmes des Assemblées, dont certaines étaient confortables et édifiantes. De Shanando, nous partîmes dans l’après-midi pour les habitations des Amis en Virginie ; la première nuit, avec notre guide, nous logeâmes dans les bois, avec nos chevaux qui paissaient près de nous ; mais comme il était mal pourvu d’un cheval, et nous autres jeunes ayant de vaillants chevaux, fûmes libres de nous séparer de lui le lendemain. Deux jours après nous arrivâmes chez notre ami John Cheagle, en Virginie. Nous tînmes les Assemblées en notre chemin à travers la Virginie; dans une certaine mesure nous nous familiarisâmes des conditions du peuple, et notre exercice en général devint plus pénible dans ces vielles localités qu’il n’en fut parmi les habitants d’ailleurs; mais par la bonté de notre Père céleste, le puits des eaux vivantes s’ouvrit parfois, nous encouragea et nous rafraîchit les cœurs sincères. Nous allâmes à Perquimans, en Caroline du Nord; nous y tînmes plusieurs grandes Assemblées, et trouvâmes un certain accès dans ces régions, et une apparition pleine d’espoir parmi les jeunes. Ensuite, nous nous tournâmes de nouveau vers la Virginie, et nous assistâmes à la plupart des Assemblées auxquelles nous n’avions jamais assisté auparavant, travaillant parmi les Amis dans l’amour de Jésus-Christ, comme la capacité fut donnée ; de là, nous allâmes aux montagnes, en remontant le fleuve James vers une nouvelle colonie, et organisâmes plusieurs Assemblées parmi les gens, dont certains eurent récemment adhéré à notre Société. Au cours de notre voyage, nous trouvâmes des Amis honnêtes, qui semblaient se préoccuper de la cause de la Vérité au milieu d’un peuple rétrograde.

    De Virginie, nous traversâmes le fleuve Potomac, à Hoe’s Ferry, et nous rendîmes une visite générale aux Assemblées des Amis sur la rive gauche du Maryland, et assistâmes à leur Assemblée trimestrielle. Nous labourâmes durement parmi eux, essayant de remplir notre devoir aussi honnêtement ainsi que s’ouvrit la voie, dans l’amour de la Vérité. De là, nous organisâmes diverses Assemblées sur notre chemin, nous nous dirigeâmes vers la maison, qui, par la faveur de la divine Providence, nous l’atteignîmes le 16 du sixième mois, 1746; et je peux dire que, par l’aide de l’Esprit Saint, qui mortifia les désirs égoïstes, mon compagnon et moi eûmes voyagé en harmonie, et nous nous séparâmes dans la proximité d’un véritable amour fraternel.

    Deux choses furent remarquables pour moi dans ce voyage : d’abord, en ce qui concernait mon divertissement. Quand je mangeais, buvais, et logeais gratuitement avec des gens qui vivaient en paix grâce à la sueur du front de leurs esclaves, je me sentais mal à l’aise ; et comme mon for intérieur s’inclinait au Seigneur, je trouvai que cette inquiétude revenait sur moi, parfois, pendant toute la visite. Là où les maîtres portaient une bonne part du fardeau, et vivaient dans la frugalité, de sorte que leurs serviteurs fussent bien pourvus, et leur travail modéré, je me sentais plus à l’aise; mais là où ils menaient une vie coûteuse, et imposaient de lourdes charges sur leurs esclaves, mon exercice était souvent grand, et je tenais souvent des conversations privées avec eux à ce sujet. Deuxièmement, ce commerce d’importer des esclaves de leur pays natal étant beaucoup encouragé parmi eux, et le peuple blanc et leurs enfants vivant si généralement sans beaucoup de travail, eut souvent été l’objet de mes pensées sérieuses. Je vis dans ces provinces méridionales tant de vices et de corruptions, empirées par ce commerce et ce mode de vie, qu’il m’apparut comme une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la terre ; et bien que maintenant beaucoup se heurtaient volontiers à elle, mais les conséquences à venir seraient graves pour la postérité. Je l’exprimai tel qu’il m’apparut, non pas une ni deux fois, mais comme une affaire fixée sur mon esprit.

    Peu après mon retour à la maison, je ressentis une préoccupation croissante pour les Amis sur notre côte maritime ; et le 8 du Huitième Mois, 1746, je quittai la maison en accord avec des Amis, et en compagnie de mon Ami et voisin bien-aimé Peter Andrews, frère de mon compagnon précédemment mentionné, et nous les rendîmes visite dans leurs Assemblée généralement sur Salem, Cap May, Great et Little Egg Harbour; nous tînmes des Assemblées aussi à Barnagat, Manahockin, et Mane Squan, et ainsi continuâmes à l’Assemblée Annuelle de Shrewsbury. Par la bonté du Seigneur, la voie s’ouvrit, et la force de l’amour divin fut parfois ressentie dans nos Assemblées, pour le réconfort et l’aide de ceux qui étaient justement concernés devant lui. Nous fûmes partis vingt-deux jours, et

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1