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La présence de l'âme
La présence de l'âme
La présence de l'âme
Livre électronique235 pages3 heures

La présence de l'âme

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À propos de ce livre électronique

Dans ce livre de John L. Payne, vous découvrirez les clés essentielles pour libérer la présence de votre propre âme, de même que les outils pour créer la vie dont vous avez toujours rêvé. Vous allez découvrir comment les loyautés dissimulées de ceux qui ont été victimes et qui ont cru à un système de croyances hérité des ancêtres, peuvent vous empêcher de créer la vie que vous souhaitez. Dans ce livre, l’auteur vous transportera dans un périple où vous allez non seulement comprendre intellectuellement le lien entre votre propre âme et vos ancêtres, mais aussi ressentir ce lien grâce aux exercices simples proposés. John L. Payne expose des concepts profonds fondés sur de simples vérités faciles à saisir et à mettre en pratique. Il nous présente la nature de l’âme, une perspective libératrice sur la réincarnation et le karma, en plus de nous aider à comprendre comment nous créons toutes nos expériences à travers la loi de l’attraction. Que vous soyez novice ou aguerri dans ce domaine, l’auteur présente de nouvelles idées qui vous amèneront vers une compréhension plus approfondie, et ultimement, à une plus grande liberté personnelle.
LangueFrançais
Date de sortie3 déc. 2014
ISBN9782897523763
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    Aperçu du livre

    La présence de l'âme - John L. Payne

    Remerciements

    Comme cela est le cas pour de nombreux périples, et encore plus pour un périple à travers l’expérience de la vie, je n’aurais pas pu le faire seul et j’aimerais remercier les personnes qui m’ont accompagné. Thierry Bogliolo, qui inlassablement soutient mon travail et mon écriture, ainsi que le personnel chez Findhorn Press qui m’a soutenu au cours du processus : Jean Semrau, Alyssa Bonilla, Carol Shaw et plusieurs autres. À ma chère amie Hilda de la Rosa pour son honnêteté, la clarté de sa pensée et ses bons conseils ; à Carol Kulig pour avoir tenu ma main lorsque je me questionnais sur l’aventure et l’utilité de faire ce travail ; à ­Annebiene Pilon d’être mon guide ; à Gerrit Koelers pour me faire rire si souvent ; à Will et Lynn Mitchell de l’Écosse pour leur générosité ; à Bud Weiss, Tuck Self et Maggie Self pour soutenir avec enthousiasme mon travail ; ainsi qu’à Sandi Bingel et Margie ­Pretorius de KwaZulu-Natal pour leur dévouement concernant mon travail — merci ! J’aimerais aussi remercier Laura Santoni-Wing et Pat ­Bastani de Cape Town ; Svenja Wachter, Shahzaad Hones et son mari ; Colleen Ballenden ; Marian Bourne ainsi que tous les autres pour leur soutien. Je dois remercier spécialement Philip Johnson, un moniteur de tai-chi avéré et respecté ainsi qu’un important praticien du Tao de la santé, et mes amis Darlene Smith et Di du Preez pour leur amour et soutien. La présence d’âme de tous ces gens a infiniment touché ma vie.

    Un merci spécial à Larry Reed, Nancy Mayans, Fortunee Dank et Barney Stein pour leur amitié et soutien et pour Rosinha Zuwalu, mon employée, sans qui mes livres ne seraient jamais écrits dans les délais !

    Je dois aussi remercier mon cher ami Sam Weber et Willie ­Engelbrecht. En mourant, vous m’avez laissé des dons que je ne pourrais mesurer. S’il vous plaît, attendez-moi patiemment, je vais vous rejoindre quand mon temps sera venu. D’ici là, faites un bon voyage !

    Finalement, un grand merci à la population entière de ­l’Afrique du Sud. Vivre dans ce pays m’a donné un savoir, une expérience et une croissance que je n’aurais sincèrement pas obtenus ailleurs. Mon souhait le plus cher est que le cycle des victimes et des agresseurs puisse bientôt se terminer paisiblement dans le cœur de l’Afrique du Sud.

    Nkosi sikelel’ iAfrika.(Que Dieu bénisse l’Afrique.)

    prologue

    Image de soi et l’âme

    Les images de soi déformées sont probablement la plus grande entrave à la présence de notre propre âme. Les événements, les circonstances et comment les adultes nous ont parlé pendant que nous grandissions, nous ont amenés à développer de nom­breuses croyances sur nous-mêmes et sur le monde ; plusieurs d’entre elles sont devenues presque coulées dans le béton jusqu’au jour où nous avons décidé d’examiner notre vie, non pas pour porter le blâme sur les autres, mais par désir d’atteindre quelque chose de mieux. Ce qui est très clair concernant les images de soi négatives et les systèmes de croyances restrictifs, c’est qu’ils n’ont pas débuté avec nos parents, puisqu’ils les subissaient autant que nous. Tout comme les gènes et les chromosomes, les croyances, la honte et les traumatismes se transmettent d’une génération à l’autre, et continuent d’être transmis jusqu’à ce qu’un individu prenne la décision de briser la chaîne et recommence sa vie avec un différent système de croyances.

    Pendant mon enfance, j’étais assujetti à beaucoup de violence physique de la part d’un membre de ma famille. Il se mettait en colère avec peu ou pas de provocation et je devenais souvent l’objet de cette colère incontrôlée. Bien que j’aie essayé d’expliquer à mes parents ce qui se passait, mon appel à l’aide n’a pas été entendu, ce qui a engendré plus tard des agressions sexuelles et le chantage qui allait avec. Ceci s’est produit entre l’âge de onze à quinze ans, et ma vie n’est allée qu’en déclinant, ce qui est tout un bilan concernant la vie d’un jeune adolescent. J’ai commencé à croire que j’étais sans importance, pas aimé, et j’ai fini par me sentir coupable de ma propre souffrance, croyant que je n’étais qu’un pleurnichard, comme on me l’avait déjà dit. À ce jeune âge, j’ai commencé à voir le monde comme un endroit dangereux, un monde où il n’existait pas de refuge pour les jeunes ; un monde où il y avait peu, sinon aucune personne qui se souciait de ce qui arrivait aux autres. Cette croyance a engendré la création d’un canevas sur lequel j’ai bâti ma vie dans les années qui ont suivi. Avoir le contrôle et dominer sont devenus des thèmes récurrents.

    Dans un effort d’échapper à ma souffrance, je me suis tourné vers la religion, au début comme enfant de chœur à l’église catholique locale — mais cela n’a été que de courte durée, car j’étais constamment châtié parce que je posais trop de questions sur la religion, Dieu et la nature de la vie. La croyance que je ne comptais pas a persisté et s’est intensifiée. Je me rappelle être allé me confesser et avoir commencé par l’habituel « Pardonnez-moi mon Père, car j’ai péché », et ensuite être resté silencieux ; je n’arrivais pas à trouver ce que j’avais pu faire de mal. J’étais un enfant sage typique et la seule chose que j’avais faite de mal dans ma vie était d’avoir volé des crayons dans un magasin, en guise de défi, avec un groupe d’amis. J’ai doucement dit au prêtre que je n’avais pas péché cette semaine. La réponse fut un haussement de ton et quinze Notre Père, plus quinze Je Vous salue Marie pour avoir été arrogant et avoir blasphémé. Quelques jours après cette expérience, on m’a demandé de cesser d’être enfant de chœur. Je suis demeuré avec le sentiment que peu importait combien j’étais « bon », j’étais encore « mauvais » aux yeux de quelqu’un, particulièrement aux yeux de Dieu.

    Un peu plus tard, alors que j’avais quatorze ans, deux dames très gentilles ont frappé à notre porte durant les vacances sco­laires. Elles voulaient parler de Dieu, j’étais seul à la maison et les ai écoutées pendant environ une heure. Tout ce qu’elles me disaient était comme de la musique à mes oreilles. Leur message était que le Royaume de Dieu serait bientôt sur Terre, qu’il n’y aurait plus de mal, et que l’humanité vivrait en paix. Le message était très séduisant. Je n’avais qu’à croire en leur religion et je serais sauvé de la colère de Dieu. J’étais si malheureux que l’idée d’être sauvé de la colère divine et préservé dans un monde de « bonnes » personnes était une chose qu’assurément je voulais. Les deux dames étaient des Témoins de Jéhovah et j’ai participé à leurs réunions, secrètement au début, pendant les quatre années suivantes. Leur religion semblait m’offrir une échappatoire à ma souffrance et j’étais prêt à adopter n’importe quelle religion qui me promettait le paradis.

    Cependant, quelques semaines après ma rencontre avec ces deux femmes, mon père m’a appris que nous allions quitter ­l’Australie pour retourner en Angleterre d’ici quelques semaines. J’étais anéanti. Je faisais régulièrement de l’équitation et j’étais sur le point d’acquérir mon premier cheval, cadeau d’un vieux gentleman avec qui je m’étais lié d’amitié durant ma livraison de journaux à l’hôpital local. Je ne pouvais pas croire que le peu de bonheur que j’avais dans ma vie allait m’être arraché. Il me semblait encore une fois que je n’avais aucune importance et que j’étais invisible. Mon sentiment que le monde était un endroit dangereux s’est accrû, car il me semblait que mon monde pouvait être changé ou m’être arraché sur un coup de tête d’un adulte et que je n’avais rien à dire. J’avais été invisible pour l’Église catholique, le fait que j’aie été maltraité par quelqu’un était aussi passé inaperçu aux yeux de mes parents, et maintenant, sans consultation ou considération, la seule chose que j’aimais m’était enlevée. À mes yeux, j’étais invisible, je n’avais aucune valeur, je n’étais pas important, alors j’ai commencé à croire que je n’étais pas aimé et qu’on ne souciait pas de moi et qu’ultimement, je n’étais pas en sécurité. Je ne pouvais simplement pas me fier aux adultes qui m’entouraient pour ­répondre à mes besoins.

    Quand nous avons déménagé en Angleterre, le comportement du frère qui me maltraitait alors que nous vivions en Australie s’est aggravé, et il a tenté de se suicider à quelques reprises. Il a été placé dans un hôpital psychiatrique, car il souffrait de dépression et d’anorexie, et plus tard, on l’a diagnostiqué schizophrène. Cela était un soulagement pour moi de le savoir ailleurs. Il me semblait que toute l’attention de ma famille était tournée vers sa maladie et sur la prédisposition nerveuse de ma mère. J’étais devenu une tapisserie, douloureusement timide, et ne parlant que rarement aux autres.

    Néanmoins, je me sentais coupable de ressentir ces sentiments pour mon frère et ma mère, je me trouvais égoïste, et j’ai commencé à me dire que j’étais une très mauvaise personne. Je continuais à fréquenter les Témoins de Jéhovah et voulais en savoir plus sur ce Royaume qui allait arriver et résoudre tous mes problèmes. Ils me laissaient entendre que ma famille ne serait pas sauvée de ­l’Armageddon prochaine. Bien que ce message me troublait, je me sentais en sécurité, car je n’aurais plus à souffrir de leur présence. Je devais avoir quinze ou seize ans à cette époque.

    Une année ou deux plus tard, mon père a connu de grandes difficultés financières et la famille s’est retrouvée sans domicile fixe. Suite à une dépression nerveuse, ma mère est allée vivre chez un ami ; mon frère était une fois de plus dans un hôpital psychiatrique ; et mon frère aîné, que j’adorais et vénérais comme mon héros, n’habitait plus au Royaume-Uni mais au Moyen-Orient. Durant cette période, mon père travaillait la nuit comme chauffeur de taxi et habitait chez sa sœur. Malgré la réticence de mes parents, j’ai eu la permission d’aller vivre chez une famille des Témoins de Jéhovah pour que je puisse poursuivre mes études. Mais la vie avec cette famille est devenue aussi infernale qu’avec ma propre famille. La mère semblait éprouver de l’amertume et du ressentiment concernant les activités de son mari au sein de l’Église, et les enfants étaient froids et peu amicaux avec moi. Je me levais à cinq heures pour livrer les journaux et travaillais après l’école généralement jusqu’à dix-sept ou dix-huit heures, en plus de travailler toute la journée les samedis. À la fin de la semaine, lorsque je recevais ma paie, une somme princière de treize livres sterling, j’en donnais dix à ma mère d’accueil et en gardais trois. Mais elle se plaignait constamment qu’elle n’était pas rémunérée suffisamment pour s’occuper de moi. Parfois aussi, elle servait de la viande, des légumes et des pommes de terre à ses enfants, tandis qu’elle me donnait des fèves au lard sur du pain grillé. Tout ceci me donnait le sentiment que je n’étais pas désiré, pas le bienvenu pour quiconque. Ce sentiment allait devenir la pierre angulaire de mon opinion sur le monde et les croyances me concernant.

    J’éprouvais aussi des problèmes à l’école pendant la période où j’ai vécu dans cette famille. En plus d’être intimidé par certains garçons, j’avais souvent des retenues pour m’être endormi en classe. Ce n’est que plus tard que j’ai appris qu’au cours d’une visite médicale à l’âge de seize ans, on m’avait prescrit du Valium et que c’était pour cette raison que je m’endormais en classe ! Durant mon séjour de six ou sept mois dans cette famille, je demeurais fréquemment seul à la maison puisque les enfants sortaient avec d’autres adolescents des Témoins de Jéhovah. J’étais à nouveau ostracisé pour poser trop de questions et être « suffisant ». Je n’ai pas du tout vu ma mère durant cette période, et mon père ne me rendait visite que sporadiquement. Par contre, la visite de mon frère aîné et héros, alors qu’il séjournait à Londres, m’a vraiment remonté le moral.

    J’ai quitté l’école à dix-sept ans avec très peu de qualifications. Le Valium, l’intimidation, ma souffrance et ma solitude totale avaient laissé leur trace. De plus, la famille chez qui j’habitais me laissait entendre que leur « Royaume » allait arriver bientôt et que je devais m’éloigner des tentations dont regorgeaient les universités et collèges. Mon manque de compétence s’est additionné à un sentiment d’inutilité, et plus tard, j’ai ressenti beaucoup d’amertume de ne pas être allé à l’université ou de ne pas avoir de diplôme. Cela signifiait que je devais exceller dans tout ce que j’entreprenais sans avoir le bout de papier stipulant que j’avais de la valeur ; et je n’avais pas l’impression d’en avoir.

    À tout égard, quand je réfléchissais aux actions de la famille chez qui j’ai habité et ma famille, et l’inaction des professeurs au sujet de l’intimidation, je sentais que personne, pas une seule âme sur la planète entière, n’avait jamais eu une parcelle d’inquié­tude, d’intérêt ou d’amour pour moi — pas même Dieu. La combinaison de maltraitance physique, sexuelle, émotionnelle et religieuse avait laissé des marques indélébiles sur l’adolescent sensible que j’étais. Ceci m’a mené à chercher désespérément l’approbation de quelqu’un, n’importe qui, juste pour me sentir visible, remarqué. J’espérais quelqu’un, n’importe qui, simplement pour que l’on remarque que j’étais vivant et que j’avais des sentiments.

    J’ai quitté la famille chez qui j’habitais et je suis retourné vivre avec mes parents qui habitaient de nouveau ensemble dans une nouvelle maison. Malheureusement pour moi, mon frère très malade habitait là aussi, et la violence a repris. Mes parents, qui s’étaient sortis de leurs problèmes financiers, ont décidé d’aller en vacances pendant dix jours en Floride, me laissant seul avec mon frère à la maison. Étaient-ils fous eux aussi ? Cela ne faisait que quelques jours qu’ils étaient partis, que mon frère m’a battu si sévèrement que j’ai dû ramper vers le téléphone pour appeler la police. Il criait et hurlait qu’il voulait me tuer ; heureusement, les policiers sont arrivés juste à temps. Mais plutôt que de venir à mon secours, ils m’ont dit qu’ils ne pouvaient pas intervenir dans des cas de violence familiale, et comme j’étais officiellement un adulte âgé d’un fragile dix-huit ans, ils sont partis. Encore une fois, le sentiment d’être invisible, sans importance et sans intérêt s’est enfoncé en moi, en plus d’un sentiment de vide énorme. À dix-huit ans, ne comprenant pas vraiment encore les lois du pays, il me semblait que même les policiers ne s’intéressaient pas à ce qui m’arrivait. J’ai quitté la maison. Je me suis rendu chez un homme qui était un ancien des Témoins de Jéhovah. Lui et sa femme m’ont offert un refuge. Je n’avais d’autres vêtements que ceux que je portais et, comme j’étais trop effrayé pour retourner à la maison, je les ai portés pendant près d’une semaine, jusqu’à la date où je savais que mes parents rentraient. Je suis retourné à la maison et, comme auparavant, nous n’avons jamais discuté du sujet ; on ne m’a pas consolé, mais plutôt, à mon point de vue, simplement ignoré.

    Lorsque tout cela se passe constamment, la croyance que nous ne sommes pas aimés se transforme en croyance que nous ne méritons pas d’amour. J’ai commencé à me demander ce qui n’allait pas chez moi. Il devait bien y avoir quelque chose. Sinon les autres s’intéresseraient à ce qui m’arrive. Comme il semblait qu’aucun ne s’intéressait ni ne remarquait que j’étais un être vivant qui respire, j’en suis venu à la conclusion que c’était de ma faute, que je devais avoir quelque chose de fondamentalement mauvais et que c’était ce que je méritais. J’avais beaucoup entendu parler que Dieu nous punissait pour nos péchés, et la seule conclusion possible pour moi, était que j’étais puni pour avoir été d’une quelconque façon mauvais — donc évidemment tout était de ma faute. J’en ai conclu qu’être homosexuel était de ma faute, et que cela était à la base de mes souffrances. Mon estime de soi s’est effondrée et mon sentiment de ne rien mériter de bien s’est accrû.

    Je me suis rendu compte que j’étais homosexuel vers l’âge de huit ans. Je me souviens clairement avoir dit à la petite voisine avec qui je jouais à la poupée que lorsque je serais grand, je voulais marier un homme. Comme ces sentiments étaient présents bien avant les agressions sexuelles, j’étais heureux que cela provienne de ma nature, et non d’un comportement acquis suite aux agressions. En raison de mes croyances religieuses, je priais tous les soirs pour que cette malédiction me soit ôtée afin que je n’aille pas dans l’enfer des ­Catholiques ou que je ne sois pas détruit par l’Armageddon des Témoins de Jéhovah. En plus de ma famille, qui me faisait sentir que j’étais sans importance, la religion me disait aussi que ma nature était, au mieux mauvaise, au pire diabo­lique, et que je ne méritais que la damnation.

    Parfois je me persuadais que la solution à tous mes pro­blèmes serait d’avoir un changement de sexe. Je savais que je ne pouvais modifier mes sentiments, alors je détestais mon corps, étant convaincu que si j’étais né dans un corps de femme, aucun de mes problèmes n’aurait existé. Dans l’esprit d’un adolescent solitaire et traumatisé, un changement de sexe était la solution idéale. Je pouvais devenir une femme, marier un bon catholique et ne pas brûler en enfer, et ainsi ne plus être un pécheur. Durant cette période, mon sentiment de solitude s’intensifiait de plus en plus et je passais la majorité de mon temps libre après le travail à me promener à bicyclette, puisque je n’étais pas doué pour me faire des amis et certain que, de toute façon, personne ne voulait de moi.

    Par un chaud samedi après-midi, je me suis arrêté dans un pub, habillé en tenue de vélo d’élasthanne, pour y boire un coca-cola. Tout le monde était très gentil et les hommes qui se trouvaient sur la terrasse m’ont offert plusieurs verres. Ce n’est qu’après être reparti sur mon vélo que j’ai réalisé que je venais de visiter mon premier pub gai. J’étais enchanté de la manière amicale dont tout le monde se comportait, et j’ai pensé que, si être gai signifiait être très gentil, cela ne devait pas être si terrible. J’étais si naïf qu’il m’a fallu quelque temps avant de com­prendre qu’un jeune homme en forme, habillé d’élasthanne moulant, allait attirer beaucoup ­d’attention et que leur gentillesse avait une tout autre signification.

    Quelques semaines plus tard, j’ai fait la connaissance

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