Mamadou est un Français d'origine Ivoirienne de 30 ans.
Voici son témoignage:
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 J'ai découvert tes podcasts il y a quelques semaines et je ne te cache pas que j'ai pas mal hésité avant d'oser t'écrire car j'avais besoin de prendre le temps de mieux comprendre ta démarche, tes intentions, tes attentes etc...car depuis mon apostasie vers mes 24 ans j'ai appris à ne jamais partager mes sentiments négatifs sur l'islam ou du moins les mauvais comportements humains que la croyance en l'islam produit du fait de leurs encouragements par les textes fondateurs...
Dans mon cas, j'ai commencé à avoir des questionnements sur ma religion pendant l'adolescence mais sans attribuer cela à un manque de foi ou sans avoir encore conscience que ma foi n'était pas tellement enracinée. J'ai surtout le souvenir que ma foi reposait surtout sur la crainte de Dieu et de ces châtiments dans la vie terrestre et de ma possible condamnation à l'enfer si je n'obéissais pas à sa volonté.
Avec le recul, je me dis qu'en réalité ma foi n'a pas été sincère très longtemps, qu'elle devait certainement être très fragile, que j'aurai un jour ou l'autre apostasié du fait que je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir en tête des questions interdites même en fournissant tout les efforts possibles pour les éteindre. Car on m'apprenait avec certitude que Dieu est bon, qu'il est Miséricordieux, que le Paradis nous serait accordé si nous étions bons, bons pratiquants et si nous respections scrupuleusement ses volontés. Sauf que dans le même temps, on m’apprenait que ce même Dieu Miséricordieux pouvait châtier ici bas et condamner à l'enfer si on ne croyais pas en son existence et si on n'avait pas foi en l'idée que l'islam en tant que dernier monothéisme est la religion parfaite. Autant dire que ce seul argument peut suffire pour ne pas s'autoriser à douter...
Forte heureusement, j'ai appris depuis que la croyance ne pouvait pas être une contrainte puisqu'il s'agit d'un engagement du cœur et de l'esprit. De ce fait, je me sens capable de te témoigner aujourd'hui, qu'en ce qui me concerne, j’étais musulman surtout par mimétisme et conditionnement étant donné que c’était le seul modèle, le seul système de croyance qu’on m’avait offert, que j'avais sous les yeux dans mon enfance. Mon père faisait en sorte que mes frères et moi envisagions notre rapport à l'islam comme un héritage traditionnelle familiale au même titre que nos traditions plus ancestrales liées à nos racines mandingues ivoiriennes, qu'il fallait obligatoirement faire perpétuer, donc pas le choix, il faut suivre. Au fond, même si je m'interdisais de douter, je devais certainement avoir un peu conscience depuis longtemps que je n’avais pas spécialement d’attache avec l’idée de Dieu et le sacré du culte islamique.
Encore une fois, c'est au cours de mon adolescence que mes questionnements ont commencés à intervenir sur l'islam et la sincérité de ma foi mais je gardais toujours mes interrogations et mes doutes pour moi, je les taisais à fond et je continuais à faire mes prières hypocritement, le ramadan etc pour ne pas être mal vu par les miens et pour garder une attitude conforme à ce qu’on attendait de moi en tant que musulman. Tu sais comment sais dans les familles comme les nôtre, je ne t’apprends rien en te disant qu’on est très attaché aux apparences...il faut toujours maintenir une façade du fait d'une pression sociale familiale extrêmement forte et ça quoi il arrive. Le plus important dans ce genre d’ambiance, c’est d’éviter la honte, le déshonneur ; le qu’en dira-t-on...
En devenant adulte, je me suis posé de plus en plus questions sur les failles et les incohérences de ma religion. De ce fait, je me suis mis à faire beaucoup d'études et des recherches personnelles pour mieux comprendre, plus apprendre sur le culte que je pratiquais et sur son historicité. Car en tant que pratiquant ignorant à l'époque, je ressentais le besoin de trouver des réponses en dehors des discours des convaincus de l'islam.
Qu'il s'agis