LEÏLA BEKHTI, L’ACTRICE ENGAGÉE “C’EST L’ÉDUCATION QUI ENRICHIT ET NON L’ORIGINE”
Une voix grave, presque éraillée. Une voix volubile et assurée, mais pas grande gueule non plus. Une voix à qui la gravité de ton va bien, aussi, qu’elle parle des combats qui la portent ou des injustices qui l’horrifient. Leïla Bekhti n’est pas seulement l’actrice intense qui, de ses duos avec Géraldine Nakache (Tout ce qui brille, Nous York, J’irai où tu iras…) à The Eddy, la chic série réalisée par Damien Chazelle, nous émeut et nous fait rire depuis quinze ans. De posts en stories Instagram, distillés au compte-goutte, laissant transparaître en filigrane une conscience politique aiguë, on la découvre, depuis peu, très citoyenne, aussi alerte sur l’islamophobie que sur les violences policières, le harcèlement scolaire ou la persécution des Ouïghour·es. L’envie est née, alors, de l’entendre plus avant, plus longuement. De l’interroger sur sa vision à elle, la comédienne, la trentenaire, la mère de famille, la fille d’origine algérienne, du vivre ensemble. Les réponses fortes, cash et sans détours ont fusé. Avec un sens inné de la nuance, toutefois. Avec le refus d’être assignée à ses origines, aussi. Elle veillera encore, au cours des deux heures d’entretien, à ne jamais sonner trop tout en assumant ses angélismes – et tant pis si parfois ça peut sonner comme elle s’en amuse elle-même. Rencontre avec une voix profonde qui a beaucoup à nous dire.
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