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Équilibre: autobiographie
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Livre électronique126 pages1 heure

Équilibre: autobiographie

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À propos de ce livre électronique

Ma vie a été une quête d'équilibre permanente. Entre I'ombre et
la lumière, le masculin et le féminin, l'ancrage et l'élévation, la terre
et I'eau... Mon existence n'a pas été facile mais je n'aurais pas pu
évoluer ainsi si j'avais vécu une vie fluide et sans encombres. J'ai dû
guérir de moi-même, jusqu'à me voir enfin telle que j'étais.
J'ai finalement compris que j'ai ma place sur cette terre, comme
tout le monde, et que j'ai le droit d'être différente. C'est cette prise
de conscience qui m'a poussée à écrire ma biographie, pour
exprimer celle que je suis, pour expliquer ma vérité, pour apporter
mon témoignage.
LangueFrançais
Date de sortie28 nov. 2023
ISBN9782322492800
Équilibre: autobiographie

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    Aperçu du livre

    Équilibre - Christelle Loreau

    PROLOGUE

    Lors de mon séjour au refuge des femmes victimes de violences, j'ai énormément prié. Je récitais les oraisons de Sainte Brigitte de Suède que j'avais trouvées dans une chapelle de la ville. Je priais de tout mon cœur, en désespoir de cause, juste pour parler à quelqu'un. Pour moi, ce n'était pas un acte véritablement religieux, car je ne me sentais pas appartenir aux rites figés de la tradition. C'était plutôt un élan spirituel, pour me confier à quelque chose de plus grand que moi.

    Six mois plus tard, alors que je vivais à Londres, j'avais fait une méditation d'une heure dans ma petite chambre avant d'aller acheter quelques fruits au supermarché non loin de là. Alors que je marchais dans la rue, une lueur vive m'a éblouie, attirant mon attention vers le ciel. J'ai regardé autour de moi dans l'espoir que d'autres personnes soient en train d'observer ce rayonnement mais, à ma grande surprise, aucune ne semblait le voir. J'ai regardé à nouveau cette lumière et j'ai vu apparaître tout d'abord une croix. Je me suis dit que mes yeux me trahissaient. Puis cette croix a doucement laissé place au Christ, vêtu d'une tunique blanche, les bras tendus de chaque côté. Je distinguais sa chevelure mais pas son visage et pourtant la vibration immensément intense qui s’en dégageait ne faisait aucun doute. La peur m'a envahie. Je comprenais que j'étais seule à avoir conscience de cette apparition. Pourquoi moi ? Je me suis posé cette question pendant huit ans.

    Fin novembre 2022, en me levant un matin, j'ai enfin compris pourquoi le Christ m'était apparu. C'était en lien avec les oraisons de Sainte Brigitte. Mais oui ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? La raison était simple : j'avais prié sans me préoccuper de ce que je pouvais recevoir, juste pour m'accrocher à quelque chose afin de rester en vie. Ensuite, je devais guérir de moi-même. Je devais enfin me voir telle que j'étais : j'avais ma place sur cette terre, comme tout le monde, et j'avais le droit d'être différente.

    C'est cette prise de conscience qui m'a poussée à écrire ma biographie, pour exprimer celle que je suis, pour expliquer ma vérité, pour apporter mon témoignage.

    1

    Solitude existentielle

    J'ai beaucoup réfléchi sur la vie, j'ai beaucoup lu. Et je me suis rendu compte qu'on se sent souvent seul. Mon histoire est celle de plus ou moins tout le monde.

    Le livre a eu une grande importance dans ma vie, c'est ce qui m'a permis de vivre, ou survivre, dans un environnement très lourd au silence emprisonnant. J’ai commencé à ressentir les plans subtils assez tôt dans mon enfance. Tout d'abord des présences invisibles qui se déplaçaient autour de moi, puis des bruits de pas la nuit sur le parquet, des sons de voix inaudibles. Tout cela m'effrayait terriblement. Je passais de longues nuits sous la couverture à pleurer et très vite une foi indescriptible m'a poussée à prier. Des prières simples avec des mots d'une enfant désespérée qui demande à être entendue, soutenue, et cajolée.

    Ma mère nous emmenait tous les samedis soir à la messe. Elle-même tenait cela de sa mère très pieuse. Mais je ressentais que ce carcan religieux avait quelque chose de vide, mes prières toutes simples avaient plus de profondeur à mes yeux.

    Je suis née en Bretagne à la fin des années soixante-dix. C'était le mois de mai. Au moment de ma venue au monde, je n'étais qu'un tout petit Être mais j'avais déjà vécu l'expérience de la perte.

    Personne ne s'en doute, pas même mes parents, mais je n'étais pas seule au tout début de ma vie cellulaire. Il y avait un autre embryon à mes côtés. C'était un garçon. J'ai perdu mon jumeau après quelques jours de fécondation seulement. Il est parti sans que personne ne s'en rende compte. C'était un garçon, le garçon que mon père rêvait d'avoir. Je connais même son prénom : Antonin. Je l'ai découvert à quarante-deux ans, et cela m'a permis de comprendre bien des choses. C'est en 2014, lors d'une séance de travail en mémoire cellulaire, qu'on m'a appris sur mon thème natal que nous étions deux dans le ventre de ma mère. Intérieurement, je l'avais toujours su.

    J'ai commencé ma vie cellulaire par une perte et cela a créé en moi une angoisse qui m'a tenaillée tout au long de mon chemin de vie. Est-ce pour cela que j'ai toujours eu ce sentiment de solitude qui m'a accompagnée durant toute mon enfance ? D'un côté, je me sentais très seule par rapport aux gens qui m'entouraient. Et en même temps, j'avais l'impression d'avoir la force physique de deux personnes. Je pouvais soulever des charges assez lourdes par rapport à ma corpulence, j'étais bien plus vigoureuse que ma sœur Solange, même en tenant compte qu'elle était de trois ans ma cadette.

    J'adorais le sport. Le centre aéré à l’époque offrait, à moindre coût, une multitude d'activités. J'étais toujours surprise d'arriver première en athlétisme (je pratiquais la course, le lancer de javelot). Je marquais des buts en hockey sur patins. Mais c'est surtout en escrime que j'ai réalisé qu'il y avait « autre chose » que moi dans ce corps qui m'apportait cette facilité physique. J'étais la seule fille qui évitait les parades et venait toucher de la pointe de son fleuret tous les adversaires masculins. Malgré tout, c'est la natation qui remportait ma préférence, au point de rêver d'une carrière olympique.

    Ma volonté aussi était double. J'ai réussi des choses que je ne pensais pas pouvoir faire, comme si j'avais été aidée par un autre. J’avais en moi la force de mon jumeau, la force d'Antonin. Avec le recul, je me rends compte que ce frère invisible était extrêmement présent, comme il l'est encore aujourd'hui. Il m'a toujours accompagnée. Ma clairsentience s'installait.

    Mes parents formaient ce qu'on pourrait appeler un couple normal. Ils étaient mariés, ils étaient jeunes. J'étais leur premier enfant mais je crois qu'ils n'étaient pas vraiment prêts à m'accueillir. Ma mère avait vingt-quatre ans, elle n'était pas très mature. C'était une âme blessée par la vie. N'ayant pas reçu elle-même beaucoup d'amour, elle n'était pas en mesure d'accueillir un Être. Mon père, quant à lui, voulait absolument un garçon. Il était fier d'être le parrain de son neveu Théo, né dix ans plus tôt. Alors quand on lui a annoncé avec un grand sourire : « Tout s'est bien passé. C'est une fille ! », son visage s'est affaissé.

    — On l'appellera Estelle, a décidé ma mère.

    Il n’a pas répondu, ça lui était égal. Je n'étais pas un garçon, c'était tout ce que mon père voyait. Submergé par la déception, il devait malgré tout allé à la mairie déclarer la naissance de sa fille. Une fille… Il a répondu à l'officier de l'état civil dans un état second.

    — Nom ?

    — Loreau.

    — Prénom de l'enfant ?

    Le jeune père hésite. Qu'a dit sa femme, déjà ? Un prénom qui finit par « elle » … Ah oui, ce doit être…

    — Christelle, quelque chose comme ça.

    Et voilà comment moi, la fille qu'on aurait voulue garçon, je me suis retrouvée à porter un prénom qui ne m'était pas destiné. Il signifie « disciple du Christ ». Subtilement, j'entamais un chemin de vie spirituel insufflé de l'énergie christique. Ma vie aurait-elle été différente si je m'étais appelée Estelle ? Je ne le saurai jamais.

    Ma famille était toute simple. Nous menions une vie modeste. Mon père, Armand, était maçon. Il travaillait dans l'entreprise de son frère. C'était pour lui une vraie déception de vie d'avoir eu deux filles et pas de garçon. Il nous ignorait, c'était comme si nous n'existions pas. Il n'était pas beaucoup présent à la maison. Après sa journée de chantier, il restait souvent pour boire un coup avec ses amis. Et les jours de congé, il partait chasser.

    Ma mère, Marianne, était femme au foyer. Elle ne travaillait pas, comme on le dit communément de celles qui n'ont pas d'emploi salarié. Et pourtant elle se démenait. La maison était toujours impeccable. Cette propreté au foyer quelque part me sécurisait intérieurement. Elle cuisinait chaque jour les légumes que mon père cultivait dans le jardin et le gibier qu'il rapportait de la chasse. Elle n'a jamais été valorisée, ni pendant son enfance, ni lors de sa vie d'adulte mais c'était une mère débrouillarde qui a fait avec ce qu'elle était.

    Quand Solange et moi revenions à la maison après l'école, nous goûtions, enfin surtout moi et ça exaspérait ma mère. Chaque soir, elle nous cuisinait de la soupe de légumes, la même pendant dix-neuf ans car rien n’était fait en conscience, elle a été en mode automatique toute sa vie.

    Pendant toute mon enfance, mes parents m'ont fourni un toit et de quoi manger. Mais c’était un foyer sans chaleur. Je ne parle pas de notre maison, mal isolée, mal conçue, où il faisait toujours froid à cause de sa fréquence vibratoire très basse. Je manquais terriblement de la chaleur de cœur que mes parents ne savaient pas donner. J'avais besoin de beaucoup plus qu'un lit et de la nourriture. J'avais besoin d'amour et j'en manquais au point d'avoir l'impression d'avoir été adoptée.

    Malgré les souffrances que j'ai subies par le mal-être de ma mère, j'admire son côté volontaire, qui avait aussi en elle une certaine naïveté. Parce qu'avant d'être une femme à l'humeur souvent noire, tenaillée par la tristesse, elle avait été une jeune fille gaie et insouciante. Elle avait pourtant été moqué toute sa scolarité pour ses rondeurs, malgré qu’elle ait arrêté l’école très tôt, ces railleries l’ont marquée à vie.

    À l’âge adulte, Marianne était une jeune femme à la mode des années soixante-dix. Un peu plus mince, elle portait des

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