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Aurora Borealis
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Livre électronique101 pages1 heure

Aurora Borealis

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À propos de ce livre électronique

C'est le récit vibrant d'Antoine, un jeune garçon handicapé qui vit avec sa mère Anne. Il développe progressivement des dons exceptionnels.
Nous suivons son évolution, la description de son monde intérieur et sa relation émouvante avec sa mère.
Au terme d'un voyage intriguant en Islande, un phénomène étrange va se produire: Antoine pourra t-il enfin parler?
LangueFrançais
ÉditeurBooks on Demand
Date de sortie18 déc. 2022
ISBN9782322517817
Aurora Borealis
Auteur

Véronique Sarek

Un premier roman très personnel de Véronique Sarek, elle même mère d'un jeune homme autiste et atteint d'une maladie rare: un hommage aux sacrifices de tous ces parents souvent invisibles et toujours exceptionnels.

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    Aperçu du livre

    Aurora Borealis - Véronique Sarek

    A tous les parents d’enfants

    handicapés souvent invisibles toujours

    exceptionnels

    Véronique Sarek

    Sommaire

    Famille

    Hôpital

    Antoine

    Paris : 18ième

    Sensations

    Manger

    Tempêtes

    Les voisins

    Iris

    Anne

    Quotidien

    Inclusion

    Mon anniversaire

    Baby sitting

    Genève

    Rêve ou cauchemar

    Au bureau

    Hésitations

    Olafur

    Préparations

    Islande : Arrivée

    Aurore

    Retour à la normalité ?

    Alain

    Famille

    Anne repensait à ce jour là où elle était chez ses parent avec Antoine. Elle observait son père aspirant et tirant sur sa pipe avec concentration. Elle avait toujours détesté cette odeur de tabac acre mais lui aimait fumer la pipe, les cigares parfois. Cela lui donnait une certaine contenance. Il mettait méticuleusement le tabac dans le culot de la pipe et s’appliquait à ce qu’aucun brin n’en tombe. Il tassait bien le tout de son pouce assuré et allumait alors la pipe pour ensuite en tirer des bouffées intenses. Cela signalait en général qu’il allait monopoliser l’attention de son entourage et qu’il allait se lancer dans une litanie d’avis et d’opinions les uns les plus biaisés les uns que les autres. Elle l’écoutait la plupart du temps calmement écrasée par les certitudes paternelles.

    Cet après-midi-là ils étaient seuls dans le salon, Antoine âgé de 3 ans était étendu par terre en train de décortiquer ce qui semblait être les restes d’une plante, mettant de la terre un peu partout sur le tapis finement brodé.

    - C’est tout ce qu’il sait faire ! Jappa son père ton cassant sans même regarder son petit-fils. Il prit une bouffée encore plus intense et relâcha la fumée d’un air satisfait.

    Anne piqué au vif répliqua : - On est en train de faire des examens plus poussés à l’hôpital Robert Debré. Son père d’une voix plus agressive comme si elle n’avait rien dit.

    - Le tapis va être foutu, ça commence à bien faire !

    L’odeur du tabac nauséabond avait envahi la pièce et Anne commençait à se sentir mal. Elle avait presque envie de vomir. Son père tirait de plus belle sur sa pipe comme alimenté par le tabac. La mère d’Anne débarqua dans le salon vit tout de suite les dégâts causés par Antoine : -Ma plante ! Dit-elle sur un ton agacé.

    - L’ectoplasme a encore frappé. Glapit le père d’Anne laconique sans même jeter un regard à Antoine. Un nuage de fumée grise entourait sa tête.

    Anne eu un haut le cœur : - Papa ! En roulant des yeux.

    -Quoi, il ne comprend rien de ce que je dis de toute façon ?! Non ?! Continua son père en faisant quelques ronds de fumée dans l’air. La mère d’Anne haussa les épaules et retourna dans sa cuisine sans plus attendre.

    Anne se mit à bouillir. Elle se leva brusquement, bouscula son père qui perdit sa pipe. Elle attrapa Antoine par les épaules et quitta le salon, l’emmena loin de cette atmosphère saturée. Ce fut la dernière fois qu’elle vit ses parents.

    Anne vivait seule à Paris, ses parents et sa sœur ainée habitaient Lyon, son frère était à Marseille et elle n’avait que très peu de ses nouvelles. De toute façon elle ne savait jamais s’il lui racontait la vérité, un jour il travaillait en intérim, ou une autre fois pas du tout. Il vivait dans une autre réalité qui n’était pas celle ‘Anne et d’Antoine. Il avait sans doute oublié leur situation et se noyait tout seul dans ses propres problèmes.

    Sa sœur avait perdu son mari dans un accident de la route et élevait son fils seul, elle était aigrie et semblait penser qu’elle était la seule personne à travailler et que les autres n’étaient que des assistés. Elles n’étaient pas si proches mais elle avait parfois des nouvelles. Même leurs échanges étaient souvent difficiles.

    Anne avait l’air si fatiguée, elle faisait plus que son âge. Elle était grande, élégante, elle ne devait pourtant pas avoir plus de 30 ans. Anne dès son plus jeune âge avait compris que sa place serait difficile à trouver. Elle avait un tempérament calme et introverti mais elle avait toujours eu le sens de l'humour et un caractère agréable et joyeux. Elle avait un frère plus âgé qu'elle et une sœur plus jeune. Ses parents n'avaient jamais vraiment fait attention à elle d'une façon utile. Pas plus qu'au reste de la fratrie. Il y avait toujours des problèmes de communication et d’expression des sentiments dans sa famille. Son père avait toujours été un personnage renfermé et dur sans affect pour ses enfants. Sa mère s'était soumise il y a longtemps et subissait les coups de gueule de son mari. Anne avait peu de contacts avec cette famille qu'elle trouvait dysfonctionnelle et pathétique. Elle s’était souvent demandé comment son père avait bien pu passer complètement à côté de sa vie.

    Comment avait-il pu rater sa vie privée avec autant de brio ? N’avait-il jamais vraiment profité de sa réussite professionnelle ?

    Il avait travaillé toute sa vie obsessionnellement sans jamais vraiment voir ses enfants pour ce qu’ils auraient pu vraiment être et arriver à communiquer avec eux. Émotionnellement handicapé, irrémédiablement frustré, incapable de profiter de la vie. Quelle tristesse. Pourtant il avait vécu durant les 30 glorieuses. Il avait eu des facilités, s’était trouvé une épouse patiente et fidèle. Il avait eu 3 enfants en bonne santé et pas de difficulté matérielle. C’était assez incompréhensible. Elle avait vécu son enfance à la fin des années 70 : période propice à toutes les mœurs où le spectre du chômage et des chocs pétroliers commençait à poindre. On s’amusait encore à l’époque : on ne parlait ni de sida, ni de dérèglements climatiques et encore moins de mondialisation. Pourtant son père n’avait jamais semblé heureux. Il avait toujours ce sentiment d’obligation et de devoir accompli sans jamais assouvir ses vrais désirs. Sa mère, avec son bon sens paysan, avait réussi son ascension sociale.

    Elle avait fait un bon mariage qui l’avait sorti de son milieu. Mais jamais elle

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