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Revenir à soi: Un pèlerinage de l’humilité à la guérison
Revenir à soi: Un pèlerinage de l’humilité à la guérison
Revenir à soi: Un pèlerinage de l’humilité à la guérison
Livre électronique492 pages25 heures

Revenir à soi: Un pèlerinage de l’humilité à la guérison

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À propos de ce livre électronique

Sa vie s’effritait. En l’espace de trois ans, l’auteure à succès du New York Times et enseignante spirituelle du sixième sens Sonia Choquette, avait pleuré la mort subite de deux membres de sa famille, vu son mariage imploser et perdu le soutien de deux collègues en qui elle avait mis sa confiance.
LangueFrançais
Date de sortie10 déc. 2015
ISBN9782897528607
Revenir à soi: Un pèlerinage de l’humilité à la guérison

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    Aperçu du livre

    Revenir à soi - Sonia Choquette

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    Éloges pour Revenir à soi

    « Une histoire déchirante qui n’en est pas moins une lecture stimulante et parfois hilarante. Sonia est une conteuse née qui fait littéralement tout ce qu’elle dit. Cette histoire s’adresse à tous ceux et celles qui ont souffert de la perte d’un être cher ou qui ont simplement eu envie de vivre une aventure spirituelle. »

    — Anita Chaudhuri, magazine Psychologies

    « Le livre de Sonia Choquette, Revenir à soi, est vrai, honnête et sans fard. En effectuant un pèlerinage ancien pour traverser une perte dévastatrice, le chagrin et l’abandon, elle revient en un lieu de pardon sincère et de guérison. En marchant à ses côtés, les lecteurs que nous sommes trouvent le même réconfort. »

    — Jack Canfield, coauteur de la série Bouillon de poulet pour l’âme®

    « Brillant ! Sonia Choquette nous entraîne dans un pèlerinage du cœur. Elle nous fait connaître des lieux et des gens qui apportent une sagesse intemporelle et des enseignements sacrés pour l’aventure de notre propre vie. »

    — Robert Holden, Ph.D., auteur de Happiness NOW ! et de Loveability

    « Le livre de Sonia Choquette, Revenir à soi, est réaliste et inspirant, et le courage qu’elle déploie pour effectuer cet exigeant pèlerinage aide d’autres personnes à vivre en écoutant leur voix et leur esprit authentiques. »

    — Chaz Ebert, éditeur d’Ebert Digital, président d’Ebert Productions et vice-président de The Ebert Company

    « Sonia Choquette possède l’ardeur d’un pèlerin. Suivez-la sur le chemin d’un moi authentique. Soyez témoin de sa passion et de son humilité. Préparez-vous à vous laisser inspirer. Chaque pas, chaque mot, est une bénédiction. »

    — Julia Cameron, auteure de Libérez votre créativité

    Copyright © 2014 Sonia Choquette

    Titre original anglais : Walking Home

    Copyright © 2015 Éditions AdA Inc. pour la traduction française

    Ce livre est publié avec l’accord de Hay House, Inc.

    Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

    Syntonisez Radio Hay House à hayhouseradio.com

    Éditeur : François Doucet

    Traduction : Laurette Therrien

    Révision linguistique : Daniel Picard

    Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Katherine Lacombe

    Conception de la couverture : Matthieu Fortin

    Photo de la couverture : © Thinkstock

    Mise en pages : Sébastien Michaud

    ISBN papier 978-2-89752-858-4

    ISBN PDF numérique 978-2-89752-859-1

    ISBN ePub 978-2-89752-860-7

    Première impression : 2015

    Dépôt légal : 2015

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque Nationale du Canada

    Éditions AdA Inc.

    1385, boul. Lionel-Boulet

    Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7

    Téléphone : 450-929-0296

    Télécopieur : 450-929-0220

    www.ada-inc.com

    info@ada-inc.com

    Diffusion

    Canada : Éditions AdA Inc.

    France : D.G. Diffusion

    Z.I. des Bogues

    31750 Escalquens — France

    Téléphone : 05.61.00.09.99

    Suisse : Transat — 23.42.77.40

    Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

    Imprimé au Canada

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    Participation de la SODEC.

    Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

    Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Choquette, Sonia

    [Walking Home. Français]

    Revenir à soi : un pèlerinage de l’humilité à la guérison

    Traduction de : Walking Home.

    ISBN 978-2-89752-858-4

    1. Choquette, Sonia. 2. Biographies spirituelles. 3. Pèlerinages - Espagne - Saint-Jacques-de-Compostelle. I. Titre. II. Titre : Walking Home. Français.

    BL73.C46A3 2015 204.092 C2015-941266-8

    Conversion au format ePub par:

    Lab Urbain

    www.laburbain.com

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    À mon père, Albert Paul Choquette, et à mon frère, Bruce Anthony. Merci de m’aider à trouver le chemin du retour.

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    Préface

    Je m’appelle Sonia Choquette, et j’ai été consultante intuitive, guide et mentor spirituel presque toute ma vie. Depuis l’époque de mon adolescence, j’ai aidé les gens à se relever, leur ai enseigné à se sortir de leurs problèmes et les ai orientés vers des solutions. C’était mon don, ma passion et mon but d’aider les autres ; et pendant 35 ans, j’ai eu l’honneur de servir des dizaines de milliers de personnes par le biais de consultations privées, d’ateliers, de mon site Web et de plus de 20 livres.

    Forte des obstacles que la vie a mis sur ma route et de l’avantage d’avoir eu très jeune de remarquables mentors, j’ai aiguisé mes cinq sens à un très haut degré et j’ai aussi éveillé mon sixième sens, ce qui m’a été fort utile. Que j’enseigne ou que je fasse du coaching, je me laisse guider par mon intuition et par mes propres expériences passées. Je ne m’appuie sur aucune théorie, mais plutôt sur ce que j’ai appris dans les tranchées.

    J’ai fait le tour du monde dans le but de partager des outils et des techniques pour aider les autres à vaincre les obstacles, à guérir leur peine, à découvrir leur passion, à activer et à suivre leur intuition, et à atteindre leurs buts. Et j’en ai savouré chaque minute, profondément reconnaissante d’avoir eu le bonheur de servir d’une manière qui m’est aussi enrichissante et satisfaisante.

    Je n’ai jamais laissé quoi que ce soit m’arrêter, me ralentir, m’entraver ou m’acculer au mur — et j’ai enseigné aux autres à faire de même —, fonçant tête première et sans peur dans la vie, au lieu de fuir ou de la laisser m’écraser. Cela, jusqu’à ce que soudain, en l’espace de six semaines, mon père et mon frère meurent subitement… et que ma vie parte en lambeaux. Tous les problèmes que je croyais avoir surmontés, déjoués ou repoussés du revers de la main, me sont tombés dessus en même temps ; et j’ai été enterrée vivante par une avalanche de chagrin, de douleur et de peine.

    Aucun des outils que j’avais utilisés dans le passé ne m’a aidée à me sentir mieux ou à retomber sur mes pieds.

    Vaincue par la honte et un sentiment d’échec personnel, j’ai découvert que je ne pouvais plus enseigner ni donner des conseils à mes semblables. Au lieu de cela, j’ai dû revenir à un état de novice — affronter tout le malheur et toute la peine que je croyais avoir laissés derrière moi, et réapprendre du début les leçons fondamentales d’humilité et de compassion. J’y suis arrivée grâce au pèlerinage — plus précisément, en parcourant à pied le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, une randonnée de plus de 800 kilomètres à travers les Pyrénées et le nord de l’Espagne. C’est uniquement par la voie du sacrifice et de l’abnégation que j’ai pu me reconnecter à mon moi authentique et retrouver un sentiment de paix intérieure.

    Voici mon histoire.

    première partie

    La leçon d’humilité

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    1

    La mort

    Le matin du 19 août 2008, j’ai reçu un appel téléphonique de ma sœur aînée Cuky (se dit « couki »), affolée, juste après 7 h.

    — Oh mon Dieu, Sonia, a-t-elle dit, comme si elle avait reçu un coup de poing dans le ventre. Bruce est mort !

    — Quoi ? ai-je fait en sortant brusquement du profond sommeil où j’étais quelques instants plus tôt.

    — Bruce est mort.

    — Non ! ai-je répondu, paniquée. Quand ? Comment ? Qu’est-ce que tu veux dire ?

    Je l’ai bombardée de questions, confuse et incrédule.

    — Il est mort dans son sommeil la nuit dernière. À Durango.

    — Tu me fais marcher. Je ne peux pas le croire, ai-je répliqué, complètement sous le choc.

    Après avoir pris une profonde inspiration, et parlant maintenant plus calmement que jamais, mais toujours aussi secouée, elle m’assura que c’était vrai.

    — Oui, ma chérie. Il est mort dans son sommeil.

    — Oh non ! Bruce ! ai-je crié, en prenant conscience que mon frère était sorti de ma vie à tout jamais. Je lui ai parlé il y a à peine deux jours. Il m’a demandé le documentaire sur les Rolling Stones, Shine a Light, pour son anniversaire. Je viens de le commander pour lui. Il ne peut pas être mort.

    — Je sais. C’est incroyable, a-t-elle repris, l’air aussi étonné que moi maintenant.

    — Comment l’as-tu appris ? Qui te l’a dit ?

    — Noëlle a appelé.

    La petite amie de Bruce avait téléphoné pour lui apprendre la nouvelle. Elle redoutait d’appeler maman et papa.

    — Ils ne le savent pas encore ?

    — Oui, Noëlle est allée les voir et leur a appris la nouvelle il y a environ une heure.

    Pauvre Noëlle, c’était toujours elle, dans la famille, qui s’acquittait des tâches difficiles.

    — Comment vont-ils ? ai-je voulu savoir, m’inquiétant soudain pour eux, en particulier pour ma mère. Ils n’étaient pas jeunes. Comment allaient-ils réagir ? Ils avaient toujours si bien pris soin de Bruce.

    — Je ne sais trop. Je vais leur téléphoner pour voir si ça va. Appelle Noëlle.

    J’ai raccroché et j’ai fixé le vide. Mon frère avait eu la vie dure. Depuis qu’il était adolescent, il avait souffert de schizophrénie, de troubles bipolaires, de dépendances, de dépression et de toute une série de maux physiques. Mais il avait toujours paru s’accrocher et, ces derniers temps, il avait semblé s’en sortir beaucoup mieux.

    C’était difficile d’avoir un frère comme lui, autant à cause de ses maladies que de son caractère entêté. Nous l’aimions tous énor­mément et essayions de le soutenir du mieux que nous le pouvions, mais il était obstiné et faisait les choses à sa manière, ce qui était parfois égoïste et de courte vue, causant toutes sortes de drames terribles dans notre famille, en particulier pour nos parents.

    Au fond, c’était un enfant. Il était batteur et avait joué dans des groupes toute sa vie ou presque. C’est d’ailleurs ce qui a mené à ses problèmes de drogue, plus que n’importe quoi d’autre. Ça faisait partie de son monde du rock. Bruce était aussi artiste, poète et un excellent cuisinier. Il adorait la musique, la nourriture, les amis, sa famille et, bien sûr, sa petite chatte, Winter Girl. Il avait un grand cœur et ne se ménageait jamais, en dépit de ses difficultés.

    La plus grande réussite de Bruce avait été de terminer ses études avec un diplôme en design informatique, qu’il venait tout juste de compléter. Il avait du mal à se concentrer à cause de sa maladie mentale, et pourtant, il était déterminé. À peine quelques mois plus tôt, il s’était joint aux autres diplômés de l’Université du Colorado, à Denver, pour la remise des diplômes. Ce fut un splendide moment dans sa vie, et nous étions tous si fiers de lui.

    Au fil des années, mes parents l’avaient soutenu de toutes les manières. Même s’il habitait avec sa petite amie de longue date, c’était mes parents qui s’assuraient que sa vie ne déraillait pas. Plus particulièrement mon papa.

    Parce que Bruce ne conduisait pas, papa allait le reconduire à l’école, à ses rendez-vous chez le médecin, et l’emmenait faire ses courses à l’épicerie. Il aidait aussi Bruce à payer ses factures et à entretenir la maison dont sa copine était propriétaire et dans laquelle il vivait. Il travaillait sans relâche et nous épuisait tous.

    Nos deux parents s’enquéraient de Bruce chaque jour, plusieurs fois par jour, et ce, depuis des années. En fait, mon père s’inquiétait surtout de savoir qui veillerait sur Bruce quand il serait mort, même si nous lui disions de ne pas s’inquiéter parce que nous en prendrions tous soin. Il s’inquiétait quand même. Beaucoup. Papa était débordé avec Bruce, et il se demandait si nous serions capables de nous en occuper avec la même patience que lui.

    Ces derniers temps, nous étions tous très optimistes par rapport à Bruce. Après ce qui avait paru être une vie entière de drames et de traumatismes, il semblait aller mieux, et agir mieux que jamais et de manière plus autonome chaque jour.

    Sa petite amie avait été transférée de Denver à Durango, au Colorado, et il avait décidé de passer l’été là-bas, plutôt que de rester séparé d’elle. Elle avait obtenu un bon emploi dans une pharmacie, après avoir essuyé son lot de revers émotionnels et financiers. Mes parents étaient soulagés et encouragés de les voir tous les deux se relever et se tenir debout, pour changer.

    Si l’on exclut la maladie et l’abus de drogues, Bruce avait une bonne nature. Il avait le plus beau sourire au monde, et vous lui rendiez immédiatement le sourire dont il vous gratifiait. Jeunes, nous étions très proches, car il avait à peine un an de plus que moi. Nous jouions et complotions comme seuls peuvent le faire un frère et une sœur, et nous nous sommes attirés bien des problèmes en grandissant.

    Les choses ont commencé à changer vers l’âge de 10 ans, quand il a eu sa première batterie. Il m’a laissé tomber pour le rock and roll. Bruce faisait partie d’un groupe avec mon autre frère Neil, puis il a continué à jouer avec d’autres groupes au fil des ans. Mal­heureusement, ce monde venait avec toutes sortes de drogues, ce qui me faisait terriblement peur. J’ai pris mes jambes à mon cou ; il a plongé. Il les a toutes essayées, et certaines l’ont avalé, ravageant son esprit et son corps.

    Bruce a fini par s’effondrer et a eu besoin de médication et de traitements pour le corps et l’esprit, afin de rester en vie et en santé. Mais le jour où il a décidé de se remettre sur pied, il a maintenu le cap avec difficulté et a semblé réussir tranquillement, en particulier avec l’aide de mon père.

    Nous étions encouragés et même excités quand il a décidé de déménager à Durango. C’était la preuve qu’il se sentait fort et confiant parce qu’il s’éloignait du soutien quotidien de mes parents.

    À Durango, il a fait du yoga pour passer le temps et garder la forme. Il avait perdu plus de 15 kilogrammes, ce qui était excellent, car son tour de taille avait beaucoup augmenté à cause des médicaments qu’il prenait pour diminuer ses problèmes mentaux chroniques. Il était fier de cela et paraissait plus heureux qu’il ne l’avait été depuis longtemps.

    En fait, deux jours plus tôt, nous avions peut-être eu la conversation la plus encourageante depuis des années ; alors, pour moi, la nouvelle de sa mort était quasiment impossible à assimiler.

    Assise en silence, j’ai prié pour l’esprit de Bruce et pour que sa transition se fasse paisiblement. Puis j’ai pris le téléphone et réservé un vol pour Denver. Il était temps de rentrer et de conduire mon frère à son dernier repos.

    Les funérailles étaient irréelles. Mes parents, bien que bouleversés, étaient forts et dignes. Mon père était plutôt silencieux et très émotif. Il avait du mal à parler parce qu’il ravalait ses larmes, comme la majorité des hommes de sa génération. Ma mère oscillait entre afficher un fol optimisme à l’idée que Bruce était maintenant au paradis, et être vraiment confuse et abattue par sa mort. Elle était évidemment en état de choc, et cet état perdurait.

    Nous les avons entourés, mes frères, mes sœurs et moi, et avons fait de notre mieux pour les réconforter, les cajoler et tâcher d’alléger leur peine. La seule chose à laquelle je pouvais penser, c’est qu’il était enfin délivré d’une vie accablée de tourments physiques. J’étais contente pour cela.

    Six semaines plus tard, je suis allée au Japon pour y donner un atelier. C’était un voyage éclair, et je suis rentrée chez moi au bout de cinq jours seulement. Pendant l’atterrissage, j’ai reçu un message de mon mari, Patrick, sur ma boîte vocale, disant qu’il m’atten­drait à l’intérieur du terminal, ce qu’il ne faisait jamais. Comme je voyage énormément, s’il lui arrivait de venir me chercher à l’aéroport, il s’arrêtait simplement au bord du trottoir, et je sautais dans la voiture dès que j’avais récupéré mes bagages. Parfois, je rentrais chez moi en taxi. Qu’il vienne m’accueillir à l’intérieur, c’était mauvais signe, comme le son de sa voix. Soudain, j’ai pris peur.

    J’ai récupéré ma valise et j’ai vite traversé les douanes. Quand je suis sortie de derrière le hall des douanes et que je suis entrée dans le terminal, j’ai vu Patrick qui m’attendait, le visage blanc comme un drap.

    Je suis allée droit vers lui et lui ai demandé :

    — Qu’est-ce qui se passe ?

    Il a secoué la tête, a pris ma main et a dit :

    — Je suis désolé, Sonia. Ton père est mort ce matin.

    2

    Humpty Dumpty

    Peu de temps après que Bruce et mon père furent décédés, ma vie a commencé à se désagréger. Pas ma vie professionnelle. En fait, c’était le seul domaine de ma vie où je trouvais du réconfort, voire de la force. Que ce soit le fait de travailler avec des clients indi­viduels, de donner des ateliers ou de prononcer une allocution lors d’événements, tant que je devais servir les autres, j’étais en phase avec mon esprit et à mille lieues de ma propre peine et de ma souffrance émotionnelle. Lorsque je travaillais ou que j’enseignais, j’étais sereine. Le problème, c’est que je ne pouvais pas travailler 24 heures sur 24, même s’il y a eu des jours où j’y suis presque arrivée.

    Tandis que le choc initial et la tristesse causée par mes deuils s’estompaient, j’étais rongée par la colère. En tête de liste des raisons de ma colère, il y avait Bruce. Mon frère avait apporté tant de souffrance dans ma famille pendant tant d’années, à cause de ses dépendances, que sa mort n’était qu’un coup de poignard de plus dans nos cœurs. J’avais essayé d’être aimante et bonne envers lui de son vivant, mais cela n’avait pas été facile à cause de ses dépendances et de son égocentrisme.

    Au fil des années, j’ai fermé les yeux sur la plupart de ses comportements odieux, en me disant que la chose spirituelle à faire était de l’aimer et de le soutenir en dépit de ses actes. Après tout, il n’était bien ni physiquement, ni émotionnellement. Je faisais de mon mieux pour être une bonne sœur, mais il avait été tellement manipulateur et égocentrique en abusant de drogues que j’en avais souvent été dégoûtée.

    Mais je ne le lui avais jamais dit. Au lieu de cela, j’essayais juste de l’aimer et de l’accepter tel qu’il était. J’y suis arrivée tant qu’il était vivant. J’étais donc consternée de ne plus y arriver. J’avais tant de colère refoulée à son endroit que j’avais du mal à respirer.

    Et puis, j’avais honte. Je n’étais pas censée être fâchée contre lui. Il était mort, bon sang ! J’étais censée lui vouer un amour inconditionnel et être contente qu’il repose en paix.

    Mais cela n’effaçait pas le chaos, les drames et la manipulation que, si souvent et pendant si longtemps, son attitude avait imposés à la famille — c’était ce qui me rendait furieuse. Comment avait-il pu être aussi malveillant sans que jamais personne ne lui demande rien ? Pourquoi avait-il vécu impunément après toute la peine qu’il avait infligée au reste de la famille ?

    La règle familiale tacite (ou peut-être la mienne), c’était qu’étant la plus forte et la plus chanceuse, il fallait que je sois gentille, aimante, généreuse, indulgente et compréhensive — sans jamais réagir de façon négative à son attitude systématiquement abjecte. Et de son vivant, j’y étais plus ou moins parvenue. Mais maintenant, j’avais apparemment une forte réaction négative à retardement que je n’arrivais pas à faire taire.

    J’ai prié pour que ces sentiments disparaissent, mais ils ne bougeaient pas, et à cause de cela, j’étais extrêmement déçue de moi-même. Cette terrible colère que j’avais contre mon frère mort ne correspondait pas du tout à l’image que j’avais de moi-même comme enseignante et guide spirituelle, et cela me gênait.

    Si j’avouais que ces sentiments m’habitaient, en particulier à un de mes pairs spirituels ou professionnels, j’étais immédiatement réprimandée. On me disait des choses comme : « Pardonne-lui. » « Ne le juge pas. » « C’était ton karma d’avoir un frère comme lui. » « Remercie le ciel que ce n’ait pas été toi. » « Je suis surpris que tu sois dans cet état, étant donné que tu es censée voir les choses autrement. » J’entendais essentiellement les mêmes arguments que je m’étais répétés durant toutes les années où il vivait. À présent, ces mots ne faisaient qu’alimenter ma colère.

    Je m’esquivais, honteuse, et je bouillonnais encore plus intérieurement quand je me retrouvais seule.

    J’étais particulièrement fâchée contre moi pour avoir confié mes sentiments contradictoires à mon mari, Patrick.

    Sa réaction, lorsque je réagissais au comportement passé de Bruce, était souvent de m’approuver et de dire que son attitude avait été inacceptable durant toutes ces années, au lieu de simplement m’écouter. Tout ce que je voulais entendre, c’était : « Je suis désolé, Sonia. » Mais je ne l’ai jamais entendu.

    J’étais très fâchée qu’il soit incapable de me réconforter alors que j’étais si malheureuse. Pourquoi ne pouvait-il me prendre dans ses bras et m’assurer que tout irait bien ? Pourquoi ne voyait-il pas que de si grandes pertes coup sur coup me faisaient suffoquer de confusion et de chagrin ? Au lieu de cela, il se retirait, me laissant me débrouiller seule avec ma peine.

    Pour ajouter à ce cauchemar émotionnel, j’étais également furieuse contre mon père. Toute ma vie, j’avais été une « bonne fille » et j’avais fait tout ce que je pouvais pour l’aimer et être présente pour lui. Mais, pendant de nombreuses années — pour des raisons que je ne m’expliquais pas —, il avait semblé ne pas m’apprécier et il me l’avait laissé savoir. Quand j’étais enfant, il perdait souvent patience et me frappait ; et quand j’ai vieilli, il m’a dit que je n’étais pas désirée parce que je contrariais ma mère. Quand je suis devenue une auteure publiée et que j’ai commencé à travailler dans la sphère publique, il m’a dit que je ne devais jamais parler de mon travail quand je venais les voir à la maison. Je n’avais pas le droit de parler de mes livres, de mes ateliers ou de mes succès, parce qu’il craignait que je fasse de l’ombre à ma mère.

    Je n’ai jamais compris ces conditions, mais je m’y suis soumise quand même. Mais à présent, cela me met en colère. Quel genre de domination bizarre exerçait-il sur moi durant toutes ces années ? C’était comme s’il avait exclu ma lumière, et cela me blessait terriblement, même si je ne le lui ai jamais dit, pas plus qu’à ma mère. J’ai sim­plement respecté son exigence déraisonnable et extrêmement dure, et j’ai quand même essayé de me montrer aimante envers lui.

    Maintenant, j’étais furieuse contre mon père parce qu’il avait refusé de voir et de reconnaître mes dons. Mais le pire, c’est que j’étais encore plus furieuse contre moi d’avoir soudainement des sentiments immatures envers mon père, et si tôt après sa mort. Cela faisait des années que je n’avais plus éprouvé ces sentiments ; il y en avait même que je ne m’étais jamais permis d’éprouver.

    Allons, Sonia. Vraiment ? N’as-tu pas déjà évacué les blessures de ton enfance ? Je me réprimandais. Je me traitais de pathétique.

    Mon père aimait profondément ma mère ; il en était complètement fou et il pensait qu’elle était le centre de l’univers. Il refusait que quoi que ce soit, moi incluse, lui fasse de l’ombre. Je croyais m’être réconciliée avec sa dévotion envers elle ; je pensais même avoir fini par apprécier une telle dévotion et par trouver cela sympathique. Après tout, il est rare qu’on soit témoin d’un amour aussi grand que celui qu’il portait à ma mère.

    Mon père a rencontré ma mère roumaine dans la petite ville de Dingolfing, en Allemagne, vers la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle avait été prisonnière et venait d’être libérée, et mon père était un officier américain en service là-bas. Ils se sont mariés peu de temps après. Il avait 20 ans et elle, 16 ans.

    Il a ramené son épouse enceinte en Amérique, et ils ont eu sept enfants. Il se sentait responsable d’elle à tout point de vue, et il l’entourait d’égards et d’une loyauté qui frisait l’héroïsme. C’était un preux chevalier dans une armure étincelante. Mais en sa qualité de chevalier, il considérait souvent comme ennemi tout ce qui ne faisait pas d’elle le centre de l’attention.

    Ils m’ont donné le nom de ma mère — et je lui ressemblais beaucoup. J’étais convaincue que mon père n’appréciait pas cet aspect de moi. Il ne pouvait y en avoir qu’une comme elle. En quelque sorte, j’avais accepté cela de son vivant et je ne m’en offusquais même pas. Alors pourquoi maintenant, tout de suite après sa mort, ma colère envers lui refaisait-elle surface ?

    Ce n’était pas comme s’il n’avait jamais été là pour moi. Quand Patrick et moi avons acheté notre première maison, une maisonnette délabrée à Chicago, juste après que je fus tombée enceinte de notre première fille, il a passé plus d’un mois avec nous, nous aidant infatigablement à rénover la maison avant la naissance du bébé. À ce moment-là, j’ai senti qu’il m’aimait vraiment et qu’il voulait me le montrer du mieux qu’il le pouvait.

    Alors, ce n’est pas comme si je n’avais pas déjà essayé de transcender cela et de guérir les blessures de mon enfance. Je croyais l’avoir fait. J’ai participé à des ateliers de guérison, consulté un thérapeute, lu une multitude de livres sur le sujet, et étudié avec des maîtres qui m’ont expliqué que tout ce qui transpire dans la vie de quelqu’un fait partie de son karma et des leçons à apprendre, et que nul n’est jamais victime.

    Et j’acceptais et croyais absolument que tout cela était vrai. J’appliquais ces principes au quotidien, et j’étais en grande partie en paix avec cette vision de la vie et de ma difficile relation avec mon père.

    Il était dévoué à ma mère, et elle était son grand amour. Si la force de cet amour l’empêchait de voir le mal qu’il me causait en me poussant de côté, je l’acceptais et je le comprenais ; je trouvais même cela touchant. J’ai eu une belle relation avec lui durant les dernières années de sa vie, et je savais que c’était un homme patient et aimant, sincère jusqu’à son dernier souffle.

    Néanmoins, à la minute où mon père est décédé, suivant Bruce de près, toutes sortes d’anciens sentiments refoulés ou ignorés se sont déclenchés en moi, comme un volcan impossible à contenir. J’implosais et j’étais horrifiée que cela m’arrive. Je me souvenais du père dont j’avais peur, de celui qui perdait patience et me frappait à la moindre faute. Celui qui était déprimé et fâché, et qui me voyait comme une menace. Pourquoi, dieu du ciel, ces sentiments venaient-ils m’empoisonner la vie soudainement ?

    Maintenant plus que jamais, il fallait que je sois responsable, compatissante et que je soutienne ma mère ; au lieu de cela, tout ce que je voulais, c’était de démolir quelqu’un parce que j’étais outrée. J’avais beau essayer de cacher mes sentiments, j’y arrivais de moins en moins chaque jour.

    Inévitablement peut-être, ma colère contre Bruce et mon père avait infecté mon sentiment de frustration déjà présent envers Patrick.

    Dans un livre de John Gottman, intitulé Les couples heureux ont leurs secrets, j’ai lu sur les quatre chevaliers de l’Apocalypse qui tuent le mariage : la critique, le mépris, l’attitude défensive et les réponses évasives. Nous étions aux prises avec les quatre, et cela empirait chaque jour. Ces problèmes n’étaient pas nouveaux, mais après les décès de mon père et de mon frère, je me rendais compte que je n’avais plus vraiment envie de travailler à les résoudre.

    Alors, les disputes faisaient rage entre nous — à cause de ce que je voyais comme sa position défensive et son manque d’empathie pour mes deuils et ma peine, et à cause de sa colère envers moi parce que je fuyais tout cela en travaillant plus que jamais. Parce que ni lui ni moi n’étions ce que l’autre aurait voulu qu’il soit.

    Il me traitait de folle. Je le disais cruel.

    Il m’a traitée d’imposteur. Je lui ai dit qu’il faisait de la projection et qu’il était un enfant.

    Il me gelait. Je le brûlais.

    J’en étais arrivée au point où l’air qu’il respirait m’exaspérait, et je le lui ai dit.

    Il fallait que je m’éloigne.

    Par conséquent, j’acceptais toutes les invitations qu’on me lançait pour enseigner ou donner des conférences, même si je me surmenais. Au moins, lorsque je voyageais et que j’enseignais, je n’étais pas obligée de supporter sa présence.

    Pour être franche, cela faisait des années que, de manière insidieuse, j’usais de ce stratagème pour le fuir. Au début de notre mariage, je l’avais invité à se joindre à moi pour enseigner à mes étudiants en petits groupes, mais peu de temps après, nous avons commencé à nous disputer à l’aller et au retour de ces ateliers. Cela me brisait le cœur. J’aimais mon travail, et il me privait de mon plaisir. Alors un jour, après une énième dispute, je lui ai simplement dit que je ne pouvais plus travailler avec lui. Il était stupéfait et furieux. J’étais soulagée.

    Après avoir arrêté de travailler avec Patrick, j’ai embauché d’autres gens pour le remplacer et m’aider dans les ateliers. J’ai ainsi fait entrer dans ma vie des personnes qui, bien que j’aie apprécié leurs efforts et leurs aptitudes, m’ont également laissé tomber, m’ont déçue et m’ont donné l’impression de ne pas être soutenue, comme avec Patrick à la fin. Ce dont je ne m’étais pas rendu compte à l’époque et que je commençais à comprendre à présent, c’est que je n’avais pas besoin d’aide au travail. J’avais besoin de soutien dans ma vie. J’avais besoin d’amour. J’avais besoin de gentillesse et d’approbation. J’avais besoin qu’on s’occupe de moi et qu’on me rassure, et je payais ces gens pour qu’ils m’offrent cela.

    En y repensant, je me blâmais moi-même pour l’échec de mes relations. Qu’est-ce qui n’allait pas chez moi ? Pourquoi les personnes que j’attirais ne me convenaient-elles pas ?

    Finalement, j’ai atteint ma limite. J’étais au bord de la dépression nerveuse. J’étais incapable de répondre aux exigences de mon travail pendant que ma vie affective était si trouble et malheureuse, et mon ego blessé saignait à mort. J’étais triste. J’avais mal. J’étais seule. J’avais honte. J’étais fâchée et fatiguée. Toutes les idées noires, tous les besoins émotionnels non comblés autour desquels j’avais dansé ou que j’avais spiritualisés toute ma vie, revenaient se venger et exigeaient mon attention.

    Un jour, Patrick entama une autre petite dispute avec une de nos filles — pour un truc que je considérais comme puéril. Je le trouvais manipulateur et mal intentionné, et c’est là que j’ai frappé le mur.

    Je lui ai dit qu’assez c’est assez et que je ne pouvais plus vivre avec lui.

    Il ne pouvait le croire. J’étais le genre de personne qui finissait toujours par rebondir, qui n’abandonnait jamais la partie et qui continuait d’essayer. Abandonner, cela ne me ressemblait pas.

    Je ne pouvais le croire moi non plus.

    Comme Humpty Dumpty, cependant, j’avais l’impression que ma vie s’était lentement craquelée et défaite en mille morceaux, et ce jour-là, le peu qui en restait a volé en éclats. J’avais senti venir la fin, mais je n’avais pas vu que c’était imminent. Je ne pouvais pas recoller les morceaux. Je ne le voulais pas.

    Je n’aimais pas Patrick. Je n’aimais pas mon malheur. Je n’aimais pas ma colère et ma rancœur déchaînées. Mais, plus important encore, je ne m’aimais pas, moi. Et je ne voulais pas continuer à être la femme malheureuse que j’étais devenue.

    Aussi effrayée que j’étais de le faire, aussi fidèle et dévouée à ma famille que j’étais, il fallait que ça s’arrête. Je ne vivais plus selon mes propres valeurs, et il fallait que je l’admette.

    Patrick a déménagé deux mois plus tard et est allé vivre à Breckenridge, au Colorado.

    Je me suis repliée sur moi.

    3

    La spirale vers le bas

    Après le départ de Patrick, j’ai sombré dans le deuil et la honte.

    J’étais embarrassée par cette situation, sachant que si mes clients et lecteurs connaissaient les pénibles circonstances de ma vie, ils me demanderaient sans doute, sur un ton de reproche : « Si vous êtes si intuitive et spirituelle, comment se fait-il que vous ne l’ayez pas vu venir ? Pourquoi ne pas l’avoir empêché ? »

    Je l’ai vu venir. Je refusais simplement d’y croire. J’avais l’impression d’avoir échoué sur toute la ligne.

    Quand je songe à mes 30 années de mariage, j’ai honnêtement essayé de m’entendre avec Patrick. Lorsque nous vivions des aventures ensemble, nous avions beaucoup de plaisir, et notre relation fonctionnait. Mais à la maison, nous nous disputions presque tout le temps. Très souvent, nous n’avions pas l’air d’un couple d’adultes mariés, mais plutôt d’un frère et d’une sœur combatifs, luttant pour avoir le dessus. Même si cela ne me surprenait pas, car nous étions tous deux issus de grandes familles dysfonctionnelles et avions dû nous battre pour obtenir ce dont nous avions besoin en grandissant, c’était ridicule et épuisant de continuer comme nous l’avions fait durant toutes ces années.

    J’étais démoralisée, déçue de moi et honteuse de me retrouver dans cette situation. Moi, adepte de l’amour inconditionnel, du pardon et de la compréhension, qui travaillais avec des guides spirituels pour leur aide et qui faisais confiance à mon intuition pour me guider, j’avais découvert qu’aucun de ces outils, qu’aucune de ces croyances ne m’avaient aidée, ne serait-ce qu’un peu, à guérir ma relation brisée avec Patrick et à trouver un peu de paix. Nous avions entre nous comme un intense karma, et nous n’avions pas su comment y remédier.

    J’hésitais entre indignation, rage, chagrin et peur, en pensant à ce qui nous était arrivé, à notre couple et à notre famille, et à ce qui nous attendait. J’étais tour à tour furieuse et dévastée. Et j’avais le cœur en miettes.

    C’en était fini de mon mariage frustrant et malheureux. Ce que je ne savais pas encore, c’est que c’en était également fini de ma vie telle que je la connaissais.

    J’ai commencé à prier avec ferveur. J’avais besoin d’une intervention divine pour m’aider à me libérer des vieux et misérables modèles de relations auxquels je m’étais longtemps accrochée, et qui avaient eu sur ma vie un effet aussi débilitant et étouffant.

    Je voulais aussi voir mourir le noble croisé en moi, celui qui fonçait tête baissée pour défendre une cause, quel que soit le prix personnel à payer. Tous ces combats m’avaient épuisée, et tout ce qui me restait de ma nature féminine avait été canalisé dans les soins et le sauvetage sans fin d’autrui, aux dépens de tous les autres aspects plus subtils et réceptifs — et véritablement joyeux — de ma féminité.

    Il était temps que je mette au repos ma battante intérieure — cette énergie masculine dominante qui surveillait, épiait, secourait et travaillait sans relâche — et que je laisse émerger mon moi féminin silencieux — le côté qui pouvait recevoir, accueillir et se détendre. Je savais que ce moi était mon esprit authentique, et je voulais que Dieu m’aide à le ramener à la maison.

    Je savais en mon cœur que c’était la raison pour laquelle mon âme vivait cette crise. Le temps était venu de creuser au plus profond de moi et d’accepter de m’abandonner à ce qui se passait dans ma vie.

    Un jour, je suis tombée à genoux et j’ai prié. J’ai demandé à la sainte mère de Dieu et à tous mes aides divins invisibles de me libérer de ces modèles négatifs que j’avais transportés, et auxquels je restais si attachée, et que j’étais maintenant prête à abandonner. Je pouvais sentir une intense énergie se frayer un chemin derrière ma tête, jusqu’au centre de mon cœur, pendant que je formulais ma requête, comme s’il fallait s’assurer de ma sincérité et de ma résolution. Est-ce que je savais ce que je demandais ? Étais-je certaine que c’était ce que je voulais ?

    J’ai pris une bonne respiration et j’ai su que oui.

    — Je t’en prie, sainte mère de Dieu, ai-je chuchoté en priant, aide-moi à couper les cordes invisibles qui m’entravent, et libère-moi. Donne-moi la force intérieure de renoncer à tout ce que j’ai créé jusqu’à maintenant, à tous les niveaux, et qui ne reflète plus le chemin le plus noble pour moi ainsi que pour ceux que j’aime et que je sers. Aide mes énergies plus masculines à s’apaiser, pour que je puisse accueillir ma nature divine féminine et refroidir les feux furieux de peur et de malheur qui ont consumé mon cœur pendant si longtemps.

    Après avoir exprimé ma requête en prière, je me suis levée et j’ai allumé une chandelle à la Mère divine, pour la « remercier » de m’avoir écoutée. J’étais prête à m’abandonner. Je savais qu’il était temps que je renonce à diriger ma vie et que je laisse Dieu prendre le relais.

    J’ai formulé mon vœu à haute voix :

    — Cette vie qui est mienne est maintenant finie. Mon attitude actuelle ne me

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