« L’idée d’une pause avec moi-même me titillait depuis une bonne quinzaine d’années. Longtemps, elle est restée à l’état de fantasme. À 56 ans, je n’avais jamais pris une semaine pour moi seule. Même en vacances, je partais toujours avec mon compagnon, des amis ou de la famille. Alors, imaginez, consacrer dix jours à faire un jeûne thérapeutique, c’était tout sauf simple ! Mais ces deux dernières années, j’ai été confrontée à deux “évènements”.
m’est tombée dessus. Je la distingue de celle de la quarantaine, un peu fofolle, un peu ado, où on a l’impression d’une seconde jeunesse et on se dit que c’est maintenant ou jamais. Non, il s’agissait d’un questionnement existentiel, plus sombre : qu’ai-je faitexistentielle. Avec sa mort, je me suis pris la mienne en pleine poire. J’ai réalisé brutalement ma propre finitude et le temps qui passe. Il ne m’en restait pas tant et je me suis demandé comment je voulais l’utiliser.