Moins d’un an après la sortie de son premier album, La Symphonie des éclairs (1), Zaho de Sagazan, 24 ans, continue de nous secouer (2). Difficile de ne pas succomber à sa voix basse et déliée, à ses mots qui disent l’obsession, le désamour, la dépendance, le rapport compliqué au corps ; difficile de ne pas se laisser séduire par sa musique mêlant piano, rythmes syncopés et électronique. Feu follet à l’énergie sidérante, elle n’a pas peur d’évoquer, devant son public ou en interview, sa jeunesse chahutée par les complexes et les blocages, ni d’affirmer l’importance d’évoquer ce qui ne va pas. Elle a accepté tout de suite l’invitation de Marie Claire pour ce spécial 8 mars, « parce que, symboliquement, consacrer un numéro à la santé mentale, cela ouvre un espace où l’on dit à l’autre : “C’est bon, je t’écoute.” » Mais commençons par l’écouter, elle.
À qui vous confiiez-vous, plus jeune ?
Pour parler ou oser le faire, je crois qu’il faut avant tout avoir l’oreille de quelqu’un. Que ce soit ses amis, ses parents ou un piano Et désormais, je gratte moi aussi. Il y a de nombreuses manières de procéder ; avec des questions, des silences, un regard, une main sur l’épaule… Se préoccuper de santé mentale, c’est aller en profondeur, ne pas juste parler du beau temps mais également de la tempête.