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La vie d'un bipolaire: Fou, mais pas complètement
La vie d'un bipolaire: Fou, mais pas complètement
La vie d'un bipolaire: Fou, mais pas complètement
Livre électronique242 pages5 heures

La vie d'un bipolaire: Fou, mais pas complètement

Par W W

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À propos de ce livre électronique

C'est le succès de mon blog laviedunbipolaire.wordpress.com qui m'a donné envie de réaliser ce livre.
Les articles de ce Journal ont déjà fait écho à des milliers d'internautes et ont aidé beaucoup de personnes concernées par le trouble bipolaire, en grande partie les proches, m'a-t-on répété régulièrement...

Loin de raconter ce trouble comme une maladie et ses symptômes, je rends compte d'un mal-être profond que j'essaie de comprendre en l'exprimant. J'écris dans ce Journal, des ressentis, des doutes, des joies, des souffrances qui imprègnent mon être. Comme tout le monde, me diras-tu... Certes, mais la différence, ce qui en fait un trouble, c'est l'intensité et la rapidité à laquelle mon état d'esprit fluctue.
Ce n'est pas tellement un Journal factuel de mon quotidien mais plus le récit de ce qui se passe en moi et qui n'est pas communicable aux proches.
Il y a des choses qui sont très difficiles à partager avec les autres. La plupart des gens ne ressentent pas le besoin d'exprimer leurs peurs, leurs fragilités, pour se sentir bien. Moi, si, j'ai besoin d'évacuer la pression régulièrement, et pour cela l'écriture de ce Journal permet l'ex-pression.
Ce livre n'est pas de la grande littérature, cependant il met des mots sur des états d'être qui méritent une exploration.
Par ce livre, j'exprime mon désir de liens humains plus sincères et plus profonds.

50 % des droits d'auteur sont reversés à l'Association des HyperSensibles.
Association loi 1901 issue originalement des rencontres avec les lecteurs de mon blog.

Quatrième de couverture :

"Si la bipolarité est une maladie comme les autres, alors je ne suis pas bipolaire.
Si la bipolarité est un handicap que l'on porte toute sa vie, alors je ne suis pas bipolaire.
Si la bipolarité est une pathologie qui n'évolue pas, alors je ne suis pas bipolaire.
Si la bipolarité est telle qu'elle est décrite dans le DSM (bible des psychiatres), alors je ne suis pas bipolaire.
Si la bipolarité est uniquement tristesse et souffrance alors je ne suis pas bipolaire.
Si la bipolarité est seulement un trouble de l'humeur alternant dépressions et exaltations, alors je ne suis pas bipolaire.
SI la bipolarité est ce que tu crois, alors je ne suis pas bipolaire car c'est quelque chose de personnel qui demande beaucoup de temps avant d'être compris.
Si je ne vois pas d'espoir dans ta définition de la bipolarité, alors je ne suis pas bipolaire."
4/11/2014

W
LangueFrançais
Date de sortie26 avr. 2017
ISBN9782322098217
La vie d'un bipolaire: Fou, mais pas complètement
Auteur

W W

22/02/2017 Diagnostiqué bipolaire en 2009, c'est après une énième crise maniaque (bouffée délirante) en 2013, que j'ai arrêté de travailler pour me consacrer à mon trouble. Ça ne pouvait plus durer, il fallait que je comprenne qu'est-ce qui déconnait en moi. Comment je peux être amener à me prendre pour Jésus et même Dieu!? Bref! Je suis rentré chez mes parents et j'ai entrepris cette introspection en mettant en oeuvre tous les moyens thérapeutiques nécessaires. J'ai créé un blog et me suis mis à exprimer tout ce que je ne parvenais pas à communiquer à mon entourage. Je n'avais jamais pu vraiment exprimer mes fragilités, mes peurs, mes faiblesses. Et pourtant elles ont une responsabilité dans mon trouble. Aujourd'hui 4 ans après, j'écris toujours sur mon blog régulièrement, même si mon écriture est parfois maladroite, c'est grâce à elle que je reste debout. W

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    Aperçu du livre

    La vie d'un bipolaire - W W

    Sommaire

    Introduction

    Novembre 2013

    Décembre 2013

    Janvier 2014

    Février 2014

    Mars 2014

    Avril 2014

    Mai 2014

    Juin 2014

    Juillet 2014

    Août 2014

    Septembre 2014

    Octobre 2014

    Novembre 2014

    24/08/2016

    Introduction

    Ce livre que tu t’apprêtes à lire est un Journal. Pourquoi lire le Journal d’un inconnu ? D’abord, si tu l’as acheté ou si on te l’a donné, c’est qu’il y a une raison !

    Ce Journal est le reflet de mon combat contre un trouble psychique qui m’a été diagnostiqué en Janvier 2009 : le fameux trouble bipolaire.

    Après des longues années d’errance, c’est en 2013 que je pris conscience de la nécessité d’explorer en profondeur ce trouble qui m’a causé bien des hospitalisations. Pour cela, j’ai commencé à écrire un Journal en novembre 2013 pour pouvoir m’exprimer pleinement et librement.

    Ce journal révèle une longue introspection. Au fil des mois, je me suis exprimé régulièrement en quête de réponses : « Pourquoi je souffre ? Comment me libérer de cet enfer psychique ? ».

    Dans ce livre je t’invite à suivre mon évolution à travers le trouble. Une libération progressive qui va passer par bien des états.

    Evolution aussi dans le style de mon écriture qui s’affine avec le temps. N’est-ce pas en écrivant que l’on devient écrivain ?

    Je ne t’en dis pas plus, tu es maintenant à une page de te glisser dans ma peau ou plutôt dans mon esprit et découvrir la vie d’un bipolaire.

    Novembre 2013

    21/11/2013

    Bonjour

    Je m’appelle Mister P.

    Tu (oui je te tutoierai !) doutes que cela est mon réel nom.

    En fait, c’est un usager d’une clinique psychiatrique qui m’a appelé une fois comme ça…

    C’était en mars dernier dans la banlieue ouest parisienne.

    Je me souviens très bien, il m’a surnommé ainsi un soir comme les autres dans le grand salon du château. Hé oui, il y a aussi des cliniques psychiatriques confortable disons…

    Pourquoi mister P.? lui ai-je demandé au bout de trois jours, ne comprenant pas son jeu de mot.

    Lui, la soixantaine, en fin d’hospitalisation pour dépression, me révéla :

    Mister P. pour mister Pyroman !

    Ah bah oui, tout simplement….

    Je t’explique. C’est parce que deux mois plus tôt j’avais mis le feu à mon appartement.

    Incendie qui a rendu l’immeuble inhabitable mais surtout qui est le résultat d’une montée maniaque (folie) de plus d’un mois.

    C’était ma dernière crise maniaque, assez spectaculaire, je ne te le fais pas dire…

    Je suis Mister P, diagnostiqué bipolaire de type 1 en janvier 2009. Enchanté de faire ta connaissance!

    Note : le nom de « Mister P. », c’est seulement pour l’anecdote, appelle moi W !

    21/11/2013

    Instable même dans le CV

    Aujourd’hui j’ai démissionné.

    J’avais signé un contrat de pion (« assistant d’éducation » pour les insensés) d’un an en septembre.

    Mon retour dans le monde du travail depuis ma sortie d’hospitalisation en avril 2013. Ce nouveau boulot n’aura duré que deux mois…

    Un petit job de pion à mi-temps : est-ce le boulot idéal lorsqu’on a une fragilité psychique ? De cette courte expérience, je retiens que l’Education Nationale n’offre pas un cadre sécurisant et épanouissant que ce soit pour les élèves ou pour tous ceux qui travaillent pour eux.

    Bref ! Je n’ai pas envie de t’ennuyer avec les histoires de boulot. Seulement, aujourd’hui une fois de plus je n’ai pas de rails, pas de cadre.

    Je suis retourné dans la maison familiale après mon dernier séjour chez les fous. Je ne suis donc pas dans le besoin. J’ai de la chance. Je connais des bipolaires ou autres personnes handicapées qui n’ont pas le même soutien familial et c’est plus compliqué.

    Tout le monde a sa routine. Etude, travail ou chômage. Depuis 2008 et ma première crise maniaque qui m’a déraillé de mon destin tout écrit (école de commerce puis travail grâce au réseau de cette première), je navigue d’expérience en expérience.

    Beaucoup de personnes, prisonnières de leur quotidien, de leur travail, de leur famille, de leur habitude penseront par moment qu’ils ne sont plus libres. Car ils ne peuvent pas partir d’un coup de tête je ne sais où. Car ils ne peuvent plus changer leur vie du tout au tout, etc.

    Ce soir, je suis une fois de plus sans routine. Une fois de plus, je me demande ce que je vais faire de ma vie, autre que cumuler une multitude de petites expériences inachevées et sans réels aboutissements. Le projet d’écrire ce journal en fera surement partie!

    C’est pourquoi, je me demande si tous ces gens qui sont sur des rails, qui ont leur destin tout craché, qui ne vivent plus de rebondissements, d’aventures originales, ne sont-ils pas libres ? Ils n’ont pas à se préoccuper d’un futur flou et inconnu. D’une manière ils ont l’esprit libre.

    Je n’ai jamais eu l’esprit libre, je me suis toujours posé mille et une questions sur moi même, je remets tout les cadres sociaux-professionnels que je traverse en question et ne parviens pas à m’engager dans un.

    Je ne suis pas libre.

    Voila c’est le début de mon Journal, le Journal d’un bipolaire…

    J’ai 27 ans et j’ai eu pas loin de 40 employeurs différents. Aucun CDI bien sur. Instable même dans le CV.

    24/11/21013

    Bipolaire depuis la naissance

    Hier soir, c’était la réunion familiale autour de l’anniversaire de ma sœur.

    (Au passage, je suis le second dans une fratrie de six frères et sœurs : grand frère-moi-petite sœur-petit frère-petit frère-petite dernière sœur).

    Il y a eu un moment de partage sur des photos datant d’une dizaine d’années…

    J’ai découvert des photos de ma plus petite sœur lorsqu’elle avait 7 ans.

    Stupeur…

    Je n’avais jamais vu ce visage.

    Si, je l’avais vu car je vivais dans la même maison qu’elle. J’étais donc censé l’avoir vu grandir.

    Mais cette petite fille assise dans sa chambre, je n’en avais aucun souvenir. C’est comme si je n’avais pas vécu à cette période là.

    Lorsque je suis entré au collège, elle avait 2 ans.

    Je vais tenter de t’expliquer le lien…

    J’ai eu une enfance très riche. Le jeu et le monde imaginaire était mon royaume.

    Grâce à des facilités scolaires, l’école primaire a été un terrain de jeu.

    Je n’ai que de joyeux souvenirs, l’impression d’avoir vécu pleinement.

    Mais la sortie de ce petit cocon protecteur de l’enfance et l’entrée au collège a été un réel tournant.

    (Peut être que le passage de l’école privée au collège public a eu un certain impact.)

    En tout cas ce n’était plus le même univers. De petit garçon extraverti, brillant, plein d’imagination, je me suis mué en collégien silencieux et apeuré…

    Tout ça pour dire…

    De la sixième à la terminale, je suis resté en retrait de ma vie...

    Un manque de confiance terrible.

    A la maison, aux dîners quotidiens et repas de famille, je suis resté silencieux six longues années.

    Complètement introverti.

    Dépressif sans que personnes le sachent, ni moi-même.

    C’est pourquoi j’ai l’impression de ne pas avoir vécu cette période là.

    Cette photo en est la triste preuve.

    J’ai oublié de vivre un passé.

    J’ai oublié de profiter de voir ce petit ange grandir.

    Cette princesse de mon même sang,

    Je ne l’ai pas vu enfant.

    BREF!

    Cela me paraît logique que lorsque tu as été mis en retrait de ta vie pendant plusieurs années, le jour où tu as la possibilité de t’exprimer un minimum, eh bien tu exploses.

    C’est ce qu’il s’est passé en 2008: ma première crise maniaque.

    Une enfance très sensible, créative, heureuse. Suivie d’une préadolescence et adolescence dépressive.

    Avant même ma première crise qui a été l’origine de mon diagnostic, avec du recul on voit bien que mon trouble bipolaire était présent depuis bien avant. Surement depuis la naissance, si Freud m’analysait…

    24/11/2013

    Avant d’aller plus loin

    Avant d’aller plus loin et te dévoiler ma vie de bipolaire, voila ma situation aujourd’hui:

    J’ai 26 ans, je suis sans emploi depuis ce vendredi 22 novembre.

    Je vis dans la maison familiale depuis avril et cette dernière crise qui m’a rapatrié de Montpellier.

    Montpellier où je suivais une formation professionnelle, ville dans laquelle je vivais avec ma copine.

    Copine qui m’a quitté après un an et demi de couple pour la simple raison que mes envolées maniaques étaient trop lourdes à supporter.

    Je suis donc seul depuis.

    Aujourd’hui ma priorité est le soin.

    Mon objectif étant de faire en sorte qu’une crise spectaculaire comme celle de Montpellier ne puisse pas se reproduire.

    Pour le moment, un retour au travail ne serait pas bénéfique. Mon travail est plutôt d’avoir une bonne hygiène de vie…

    Hygiène de vie : une expression très commune pour tous les bipolaires.

    Actuellement elle se traduit par un sommeil régulier, du sport, des activités artistiques. Ajoute à ceci mes rendez vous avec le psychiatre et 2 différentes psychologues et tu obtiens mon 35 heures.

    Je suis reconnu par la mdph (maison départementale pour le handicap) handicapé de 50 à 79%.

    Au niveau des sous, j’attends la décision de la CAF sur le montant de mon allocation. Vivant chez mes parents, je ne suis évidemment pas dans le besoin.

    Enfin, comme beaucoup de bipolaires j’ai une multitude projets (essentiellement d’écriture) en cours.

    L’écriture de ce journal en fait partie.

    24/11/2013

    Moi, un illuminé ?

    J’ai lu et entendu que je n’étais pas le seul bipolaire à avoir des illuminations.

    Voila comment sont les miennes.

    Plus particulièrement celle d’hier soir :

    Dans mon lit, cherchant le sommeil, je pensais à ce nouveau projet de Journal et appréciait le fait qu’il donne un peu de piquant dans mon quotidien.

    Je ressentais une sensation agréable à rêver autour de mes projets d’écriture et des satisfactions et notoriétés qu’ils allaient m’apporter.

    Rapidement cette sensation pris de l’ampleur et je ressentis un engourdissement plus qu’agréable dans le coté droit de mon cerveau.

    Une sensation se rapprochant des effets de la drogue douce.

    C’était plaisant au début.

    Ensuite l’étrangeté de cette sensation commença à m’angoisser. Je me mis à être de plus en plus anxieux de ressentir ce phénomène.

    Ce qui me rendait anxieux était le fait que je vivais intérieurement quelque chose d’inconnu. Il se passe quelque chose.

    Il se passe quelque chose…

    C’est comme si une partie de mon cerveau c’était illuminé.

    Çà m’était déjà arrivé quelque fois auparavant ce genre d’illuminations. A chaque fois je ressens qu’il se passe quelque chose de nouveau dans mon cerveau.

    « Je me rends conscience ».

    Cette fois encore, l’angoisse s’est muée en une certaine peur.

    J’ai essayé de me relaxer, respirer et je me suis aidé avec 10 mg de valium.

    Je me suis réveillé onze heures après, et comme à chaque fois je ne me suis pas senti plus intelligent, plus lucide ou illuminé.

    Bizarre…

    25/11/2013

    Mon emploi du temps

    Avant 2008, je n’aurais pas eu à l’idée d’écrire un Journal, et en aucun cas l’idée de le publier.

    Pourquoi?

    Parce que ma vie ne valait pas la peine d’être écrite.

    Quel intérêt aurais-tu à lire le Journal d’un étudiant en commerce ou le Journal d’un mec enchaînant les relations courtes ou bien encore le Journal d’un jeune qui fume des joints et bois des litres d’alcool.

    Tout cela est commun à bien grand nombre de personnes.

    J’aurais pu écrire sur ce qui me tracassait au fond de moi depuis longtemps, sur ce malaise latent, mais à cette époque j’étais incapable de le formuler ni, en fait, d’en être conscient.

    Un indicateur révélateur : mon emploi du temps.

    Avant 2008, mon emploi du temps était semblable à des millions d’enfants, puis ensuite à des milliers de jeunes (école, collège, lycée, études supérieures).

    Entre 2008 et 2013 il y a eu beaucoup de chamboulements rythmés par six hospitalisations.

    Aujourd’hui, mon emploi du temps est unique, il n’est pas structuré autour du travail, ni des études, ni d’une famille à s’occuper comme la majorité des gens.

    Il est programmé autour d’activités qui conviennent le mieux possible à regagner une certaine stabilité. J’ai donc largement de temps pour écrire et surtout essayer d’exprimer ce que j’ai vécu, ce que je ressens, depuis mon « déséquilibre chimique dans mon cerveau ».

    Mon emploi du temps est la conséquence de mon handicap, ma spécificité, mon originalité.

    Mes délires, mes folies, mes mélancolies, sont la source de ce Journal.

    C’est pour ceci que je te le livre, tu y verras une autre vision de la vie entre la folie et la commune réalité.

    Aujourd’hui, j’emploie mon temps à m’exprimer.

    Et cela est grâce à toi, qui me lis.

    25/11/2013

    Je suis bipolaire

    Dans le milieu de la santé mentale il est recommandé de dire j’ai un trouble bipolaire.

    Tu as remarqué qu’il n’y a plus d’« handicapés » mais seulement des personnes porteurs d’un handicap. C’est géniale, la société a résolu le problème des handicapés rien qu’en changeant les mots! D’ailleurs quand j’étais surveillant ça énervait mes collègues lorsque j’utilisais le terme de « pions » au lieu du beaucoup plus valorisant assistant d’éducation ! Bref, si tu es de ceux qui aiment utiliser ces nouveaux termes je comprends tout à fait cette démarche et l’aspect valorisant qu’ils peuvent avoir.

    Mais moi…

    Je me dis être bipolaire.

    Je suis bipolaire.

    Je suis handicapé, je suis bipolaire.

    Ce n’est pas pour donner une connotation négative de ma situation, de ma personnalité ou même de mon destin. Mais car cela me paraît plus juste.

    La bipolarité (ma bipolarité) est une partie de mon identité.

    Etre bipolaire c’est avoir une très grande sensibilité. Oui, tu peux être très sensible sans être bipolaire, je t’entends ! Seulement la sensibilité d’un bipolaire va avoir des conséquences handicapantes pour trouver sa place dans notre société.

    Ma très grande sensibilité m’a permis de jouir pleinement des jeux et découvertes de l’enfance. Après c’était plus compliqué… m’enfin, ce n’est pas le sujet !

    Mon hyper sensibilité a été la base de ma construction et l’est encore. C’est ma force et ma faiblesse. Elle est responsable de mes victoires et surtout de mes coups durs. Mathématiquement, elle a engendré beaucoup plus de coups durs que de réussites. C’est pour cela qu’elle est handicapante ma sensibilité.

    Je suis bipolaire parce que je suis très sensible (et non pas une personne porteur de sens trop sensibles).

    Je suis bipolaire, mais pas que…

    27/11/2013

    Etre bipolaire

    Etre bipolaire, c’est surtout: un grand sentiment de solitude.

    Un grand besoin de comprendre ce qu’il nous arrive.

    Ce Journal est une tentative de mener un petit éclaircissement sur cette maladie…

    J’ai commencé à écrire en 2010. C’est ma première crise maniaque et dépression qui m’ont donné l’envie d’écrire. Au départ, c’était plus thérapeutique. Me vider, soulager mes maux par des mots.

    Puis, j’ai commencé à canaliser tout ça dans la poésie. Aujourd’hui, je m’essaye à toutes les formes d’écriture. La dernière étant le Journal. Depuis que je ne travaille plus, j’ai pas mal de temps… J’ai donc la chance d’écrire quotidiennement.

    L’écriture ou n’importe quel autre art est salvateur lorsqu’on est atteint d’un trouble psychique. L’art est un média extraordinaire pour s’exprimer pleinement. Il permet, grâce à nos productions (textes, tableaux, dessins…), de s’extérioriser et de se confronter à notre identité qu’on a réussi à révéler.

    Enfin, pas si simple…

    27/11/2013

    Psychotique mais pas dangereux

    Psychotique…

    Ce mot n’est pas très valorisant hein? Il connote même quelque chose de dangereux.

    Un bipolaire en état maniaque et psychotique est-il dangereux?

    Un bipolaire en crise ne va pas être violent ou préméditer un crime. Son délire ne va pas porter préjudice directement aux personnes autour de lui. D’ailleurs les gens qui ne me connaissaient pas n’étaient pas du tout conscient que j’étais dans un état de psychose. Cela parce qu’ils ne pouvaient pas me comparer à mon état habituel et puis surtout parce que le délire se passe essentiellement dans la tête, donc il est difficilement visible.

    Les impacts d’une telle crise sur l’entourage sera plus de l’ordre affectif. Les inconnus n’étant pas concernés, au contraire la famille et les amis, eux, vont souffrir. Les premières fois ils se sentent complètement démunis car le bipolaire maniaque n’en fait littéralement qu’à sa tête, et lorsqu’ils connaissent mieux le trouble, ils seront affectés par la peur que le bipolaire en question mette sa santé en péril.

    L’entourage ne va pas être affecté directement car, dans mon cas par exemple, toutes mes crises maniaques, je les ai vécues lorsque j’étais seul et plus le délire montait, plus je m’éloignais de mes proches.

    En mettant le feu à son appart’ lors de sa dernière crise, il a du forcément porter préjudice aux voisins….

    Oui, c’est l’exception qui confirme la règle! Plus sérieusement, cette crise a été phénoménalement forte, la plus délirante de toutes mes crises. Pour avoir rencontré beaucoup de bipolaires lors de mes soins, je n’ai jamais entendu un récit d’une crise aussi brûlante.

    Qui sait, peut être suis-je le bipolaire le plus fou de France?

    Pour revenir au sujet, même dans cette grande psychose dont j’ai été victime, je n’ai pas eu l’intention de brûler mes voisins. J’ai frappé à leur porte en leur disant de sortir dès que j’avais mis le feu, pour ensuite rester en transe entre les flammes. Bizarre… hein? Contrairement à ce que tu pourrais penser il y a une logique dans le délire, je savais ce que je faisais et je m’en souviens.

    Toutes mes crises ont eu lieu lorsque j’étais seul. Je n’ai jamais fait de montée maniaque lorsque j’étais entouré de ma famille, de mes collègues, de mes amis ou d’une petite amie. Ce qui est paradoxalement un peu problématique. Eh oui, étant donné qu’ils ne m’ont jamais vu en action, mais toujours dans un état à peu près stable, ils ont du mal pour certains, à réaliser que je suis réellement malade.

    Pas si simple ce trouble…

    29/11/2013

    Ma destinée

    J’ai toujours cru au Destin.

    J’ai toujours été intimement persuadé que je serai très heureux, que je jouirai d’un bonheur extraordinaire. Pour cela, je serai acteur ou autre chose, en tout cas une célébrité, et je serai comblé de reconnaissances.

    En grandissant mes objectifs stellaires ses sont éloignés de ma réalité. Mais ma destinée restait toujours ancrée, attendant le moment opportun.

    Par moment ma vie faisait fausse route. Alors mon étoile intérieure se déclarait, et fortement mécontente, se sentant trop écartée de ma destinée, rageait et me faisait dérailler pour reprendre à zéro. Sur le bon chemin.

    Chaque échec n’est que la protestation de notre étoile intérieure qui nous fait savoir que ce n’est pas le bon moment pour ce projet ou ce n’est pas le bon projet à faire, qu’il faut attendre, vivre d’autres expériences.

    Notre étoile, notre Destin, nous fait des signes. C’est à nous de les apercevoir et de les comprendre pour aller dans le bon sens. Sur le chemin qui nous fera briller.

    Décembre 2013

    5/12/2013

    La bipolarité me donne des pouvoirs

    Le bipolaire est atteint d’un trouble de l’humeur, donc celle-ci varie : humeur dépressive ou down, humeur stable, humeur excitée ou up, humeur délirante. Bon, je vulgarise. Quand mon psychiatre (reconnu l’un des spécialistes de la bipolarité en France) lira ça… Tant pis! Qui mieux qu’un bipolaire peut parler de la bipolarité! Bon revenons-en au sujet. Tout bipolaire qui se respecte a voyagé ou voyage encore entre ces différentes humeurs. Cependant certains vont plus subir une humeur dépressive que d‘autres et d’autres vont naviguer sans arrêt entre le délire et une, plus ou moins, stabilité. Chaque bipolaire aura son trouble de l’humeur qui lui est propre.

    Mis à part un épisode dépressif, mon humeur de bipolaire a toujours été plus partisane des phases up délirantes, séparées de périodes stables plus ou moins longues. Je suis un bipolaire heureux. Oui, j’en chie à la suite de mes délires, mais la plupart du temps je suis d’humeur stable (un peu mélancolique parfois) avec, à des moments, des pics de confiance.

    Je ressens la magie dans mes délires et le pouvoir dans mes phases up. Mon pouvoir se caractérise comme une très grande force de persuasion, une créativité démesuré et une sociabilité à faire pâlir les facebooker les plus populaires. Ma magie prend étincelle quand ma persuasion frôle l’hypnose ou quand je parviens à faire vivre mon environnement au rythme de mes envies.

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