C'EST UN GENTLEMAN comme on n’en fait plus. Parfaitement à l’heure, s’excusant de ne pas parler assez couramment français, saluant chaleureusement tous ceux qui l’abordent. Et ils sont nombreux, sur le festival parisien America, dont Richard Ford était cette année l’une des têtes d’affiche, fort de quatre décennies de carrière, d’un prix Pulitzer, d’un PEN/Faulkner Award et d’un prix Femina, dont il se réjouit encore ! Alors que son dernier recueil de nouvelles, Rien à déclarer, reste d’actualité, il prépare la traduction française de son nouveau roman, Be Mine en VO. Pendant une matinée passée en tête à tête, l’écrivain de 78 ans nous en livre quelques clés en sillonnant les méandres de son existence, depuis son adolescence agitée jusqu’aux actuelles brutales fluctuations d’une société américaine – qu’il n’a jamais cessé d’interroger à travers ses livres.
Il y a quelques mois, Russell Banks nous confiait qu’il n’avait pas osé appeler son dernier livre Oh! Canada sur le territoire américain, à cause de votre roman baptisé Canada. Étiez-vous au courant ?
Pas du tout! Lorsque j’ai su