« L’ĒCRIVAIN EST UN TĒMOIN DU MONDE »
et pourtant, il rêve d’unir les êtres à l’infini. Colum McCann est un doux rêveur, qui cultive la simplicité et la générosité. Cela lui vient de son éducation au sein d’une famille aimante, où les débats et l’actualité sont rois. Dans ce Dublin des sixties/seventies, la violence sévit encore en Irlande. Pas étonnant que le jeune garçon se lance comme reporter. Une brillante carrière l’attend, mais à 21 ans, cet aventurier préfère tout plaquer pour faire le tour des États-Unis à vélo. Cela lui permet d’approcher au plus près les petites gens. Ceux vers lesquels ce « réaliste poétique » aime tant tendre l’oreille et la plume. Ses romans , , , ou deviennent des best-sellers, traduits en plus de quarante langues. Malgré une pluie de prix, le Chevalier des Arts et des Lettres n’oublie pas ses origines. (Belfond) en est le fruit. Ce roman magistral – basé sur une histoire vraie – plonge dans les entrailles d’une douleur indicible, la perte d’un enfant. Elle unit deux hommes que tout oppose. L’un est Israélien, l’autre Palestinien. Plus que des amis, ils deviennent des frères prônant l’humanité et la paix. Des valeurs essentielles pour Colum McCann, qui a reçu récemment le Prix Montluc Résistance et Liberté. Installé à New York, il nous reçoit chaleureusement devant son écran. Sa mine bronzée trahit sa présence en Californie, où il effectue des recherches pour son prochain livre. Vacciné, il se dit dépité par l’évolution du virus en Europe. Et sa nature engagée ne se contente pas des lauriers. Aussi a-t-il fondé l’association Narrative 4, chargée de créer des ponts vers la nouvelle génération. Une
