SI L’IDÉE était un jour venue de rallonger les journées de quelques heures, il n’y a aucun doute sur le fait que Sadeck Berrabah l’aurait certainement approuvée. Le chorégraphe de trente cinq ans mène sa vie au rythme de son art : presto. Valise à portée de main, prête à être dégainée si un nouveau projet excitant s’offre à lui. “Je passe plus de temps dans les airs et à l’étranger qu’à la maison, nous explique-t-il. Depuis tout petit j’aime errer, à pied, en vélo ou en trottinette. Avec l’âge, je suis passé aux avions!”
Depuis plusieurs mois, l’enfant de Forbach voyage aux quatre coins de la planète pour diriger ses troupes de danseurs. Dubaï, Singapour, Séoul et évidemment les États-Unis s’arrachent les performances saisissantes de l’artiste, tout en figures géométriques et exercices de parfaite synchronisation. Les marques les plus prestigieuses, de Cartier à Louboutin, imaginent avec lui des présentations qui laissent bouche bée les spectateurs, qui deviennent ensuite des vidéos aux millions de vues sur les réseaux sociaux. “En 2022, Moncler m’a demandé de mener un projet avec sept cents danseurs et mille mannequins. J’avais vingt capitaines sous ma direction pour mener les danseurs. Il faut être un peu dingue pour accepter un tel projet et j’assume de l’être.”
En France, sa popularité, qu’il performe avec quarante-cinq danseurs, se joue à guichets fermés au Théâtre 13 Art. Un public divers, de tous les âges et parfois néophyte en matière de spectacle de danse, se rue pour obtenir les meilleures places et voir de leurs propres yeux les tableaux imaginés par Sadeck Berrabah. “J’ai du mal à croire ce qu’est devenue , raconte-t-il avec émotion. À l’origine, c’était un dessin et maintenant des dizaines de personnes travaillent en appliquant mes chorégraphies. C’est une grande fierté pour moi.”
