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Trilogie alpine: Magie, aventures et mystères dans les Alpes suisses
Trilogie alpine: Magie, aventures et mystères dans les Alpes suisses
Trilogie alpine: Magie, aventures et mystères dans les Alpes suisses
Livre électronique400 pages4 heures

Trilogie alpine: Magie, aventures et mystères dans les Alpes suisses

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À propos de ce livre électronique

Collection captivante de contes magiques pour les lecteurs assidus de 8 à 10 ans.


Avec des personnages étranges intrigants, des aventures prenantes et des cadres merveilleux dans des endroits réels.


Des histoires basées sur des traditions locales, des mythes et légendes parsemés de faits réels te tiendront en

LangueFrançais
Date de sortie8 mars 2023
ISBN9783952570487
Trilogie alpine: Magie, aventures et mystères dans les Alpes suisses

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    Aperçu du livre

    Trilogie alpine - Gaynor J Greber

    CONTES ALPINS

    Magie, aventures et mystères dans les Alpes suisses

    Gaynor J Greber

    Édition de poche publiée pour la première fois au Royaume-Uni par Alphorn Press en 2021

    Cette traduction anglaise est parue en 2023 sous le nom de Trilogie alpine

    Copyright © Gaynor J Greber

    Gaynor J Greber fait valoir ses droits, en vertu de la Loi de 1988 sur le droit d’auteur, les dessins et modèles et les brevets, comme l’auteure du

    présent ouvrage.

    Tous droits réservés.

    Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite ou transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, électronique, mécanique, photocopie, enregistrement ou autrement, sans l’autorisation préalable écrite de l’auteure.

    Avertissement

    Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, lieux, événements et incidents sont le fruit de l’imagination de l’auteure ou utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, existantes ou ayant existé, ou avec des événements réels est pure coïncidence.

    Gaynor J Greber www.gjgbionutrition.org

    Illustrateur : Fleur A Boyle www.fleurdeloom.co.uk

    Traduit de l’anglais par Françoise Chardonnier

    ISBN : 978-3-9525704-8-7

    Alphorn Press

    Aux enfants du monde entier.

    Ne perds jamais contact avec la nature – elle fait partie de toi.

    Prends soin des plantes, aime les animaux et chéris la Terre.

    Plus tu liras, plus tu sauras de choses.

    Plus tu apprendras, plus tu auras de lieux à visiter.

    Tu trouveras de la magie tout autour de toi. Installe-toi confortablement, tu n’as besoin que d’un livre.

    Dr Seuss (1904 - 1991)

    Gaynor Greber est une nutritionniste et auteure britannique qui, après une longue carrière dans la médecine fonctionnelle au Royaume-Uni, s’est établie avec son mari de nationalité suisse à Beatenberg, un village alpin à 1 200 mètres au-dessus du lac de Thoune dans l’Oberland bernois.

    Dans ce cadre magnifique et au milieu de cette beauté naturelle, elle laisse libre cours à son imagination en s’inspirant de mythes fascinants, de traditions et légendes locales. Ses racines galloises et irlandaises l’unissent étroitement aux Helvètes celtes en Suisse. Son amour des animaux transparaît dans ces contes locaux qui mettent en valeur l’harmonie et l’équilibre entre tous les êtres vivants.

    SOMMAIRE

    Bertie le saint-bernard rencontre Balourd le monstre des neiges

    Catastrophe dans les Alpes

    Bertie à la rescousse

    Le crash de l’hélicoptère

    L’iglou de Balourd

    Les Aventures de Drogo le dragon

    L’ermite et le dragon

    Drogo le dragon rencontre Silus le serpent

    La descente de police

    La grande évasion

    Caramel la vache sur le sentier de la gloire

    Le concours de beauté de Beatenberg

    Un plan d’évasion

    La longue randonnée

    La célébrité, enfin

    Moritz et le Cercle magique de pierres

    Événements étranges

    Sortilèges et magie

    Le voeu

    La promesse

    Ueli et le trésor perdu

    La cérémonie des cristaux

    L’orage

    Catastrophe

    Sammie le bouquetin à la rescousse

    Oddi et la maison hantée

    Kidnapping

    La tempête

    Ferdi et le bûcheron

    Fritz l’Éclair

    Le fantôme de Ballenberg

    De mystérieux événements

    La nuit de toutes les frayeurs

    Pacte avec un revenant

    Une étonnante métamorphose

    Une mystérieuse sculpture sur bois

    Concours sur le quai

    Mauvais augure

    Une effrayante découverte

    La décision du jury

    Ixi d’Axalp

    Perdus dans la nature

    La cabane du berger

    Un secret éternel

    La recette magique

    Hercule le lièvre des neiges

    D’abominables rapaces

    Henri et le château en ruine

    Un spectre inquiétant

    Le chevalier de Resti

    Böögg le croque-mitaine

    Remue-ménage au Palais des glaces

    Nouvelle intrusion

    Drame sur le glacier

    Mise au placard de Gazi

    Les ondines du Giessbach

    Âmes perdues

    Émile tente le tout pour le tout

    Le Palais de cristal

    Journée portes ouvertes

    La montagne creuse

    Nouveau domicile souterrain

    La lanterne magique

    Les spéléologues

    Course contre la montre

    Dredd le griffon de Grindelwald

    Drame dans la rivière

    Suspense à la carrière

    Dilemme

    Dredd et le géant de la montagne

    Alpinia la reine des glaces

    Danger dans les Alpes

    Jack Frimas

    La solution idéale

    Le Festival des neiges

    Bertie le saint-bernard rencontre Balourd le monstre des neiges

    CHAPITRE UN

    CATASTROPHE DANS LES ALPES

    Balourd le monstre des neiges était assis à pleurnicher et frictionner ses pattes endolories ; il n’en pouvait plus de découper des morceaux de glace, de les soulever et de les assembler pour construire son nouvel iglou dans les Alpes. Il n’avait qu’une envie : s’étendre pattes en l’air et dormir tout son soûl. Il n’imaginait alors pas qu’il participerait bientôt à une aventure passionnante dont il se souviendrait toute sa vie.

    Son nom, donné par les habitants de la région, suscitait l’épouvante et il avait un aspect si effrayant que les gens s’enfuyaient en le voyant. Sa seule amie était une vieille bergère qui gardait des chèvres dans une cabane de montagne solitaire et lui donnait à l’occasion du pain et du fromage. Il allait souvent la voir quand il n’avait pas le moral et avait besoin de compagnie. L’odeur alléchante de pain qui s’échappait de la hutte lui mettait toujours du baume dans le cœur.

    « Entre donc », dit-elle, « tu es toujours le bienvenu ici et je serais triste de ne pas te voir ! »

    La vie au grand air sur le célèbre Eiger en Suisse, le sommet sauvage et venteux, l’avait endurci et il se rendait compte qu’il faisait peur. De la taille d’un ours mâle, il avait une longue fourrure blanche et ébouriffée qui lui chatouillait le visage et envahissait ses yeux. Il se déplaçait d’un pas lourd et ses énormes pattes laissaient de gigantesques empreintes dans la neige.

    Qui donc voudrait être ami avec moi ? se demandait-il découragé et malheureux.

    Une grande lassitude l’envahit alors qu’il était assis, épuisé par le dur labeur. Il poussa un profond soupir et se mit à tousser et cracher lorsque l’air glacial frappa ses poumons. Il se laissa tomber à la renverse pour profiter du bref rayon de soleil. Il devait se débarrasser de la glace gênante qui était prise dans sa fourrure.

    « Hou ! », il reprit son souffle, fronça les sourcils et essaya de se ragaillardir. La perspective du nouvel iglou le réjouit. Il esquissa un faible sourire, mais se sentait encore triste.

    En massant de ses pattes douloureuses, il aperçut une marmotte enjouée qui, d’un bond, vint s’asseoir à côté de lui. « Il n’y a personne à qui causer quand les temps sont durs, hein ? », murmura-t-elle.

    Une larme coula sur la fourrure emmêlée de Balourd.

    « Mais on est là, nous ! », piaillèrent les autres marmottes en dansant autour de l’iglou.

    « Oui, je sais, vous êtes amusantes et agréables, mais j’ai envie de rencontrer les humains qui gravissent cette montagne », répondit-il en reniflant.

    Comment convaincre les humains qu’il était un monstre inoffensif qui voulait juste se faire des amis ? C’était son vœu le plus cher et il devait trouver un moyen de l’exaucer.

    Balourd se sentait chez lui sur les pentes glacées, il n’avait jamais vécu ailleurs. Il connaissait les meilleurs sentiers jusqu’au sommet et les chemins les plus sûrs pour en descendre.

    Il lui arrivait souvent de penser que son savoir serait utile à tous les randonneurs et grimpeurs dans les Alpes. Il pourrait même aider à éviter de nombreux accidents. Si seulement les humains prenaient le temps d’apprendre à le connaître.

    Il poussa un nouveau soupir, mais cette fois, la pensée de son problème lui fit monter les larmes aux yeux.

    Il doit exister une solution, se dit-il, une formule magique pour se faire des amis entre animaux et humains.

    L’Eiger a mauvaise réputation, en particulier la face nord sombre et très abrupte. Son ascension peut se révéler extrêmement dangereuse et Balourd lui-même éprouvait des difficultés à l’escalader.

    Beaucoup se sont retrouvés à l’hôpital après avoir tenté de conquérir ce sommet. Balourd entendait souvent le frrrt, frrrt, frrrt d’hélicoptères venir au secours de grimpeurs, randonneurs et skieurs. Il regardait toujours de loin, car il savait que son apparence particulière risquait de faire fuir les secouristes ou d’effrayer les blessés.

    Mais il rêvait souvent d’être avec eux ; son vœu le plus cher avait toujours été de participer à une opération de sauvetage par hélicoptère.

    Ce serait l’aventure la plus excitante au monde, pensait-il.

    Un jour, une immense catastrophe se produisit ! Et il s’y trouva mêlé sans avoir rien demandé… alors qu’il était en train d’agrandir son iglou pour l’hiver.

    Pour se donner du courage en taillant de gros blocs de glace, il chantait à tue-tête :

    Oh ! Hisse ! Oh ! Hisse ! Gare à mes orteils !

    Un bloc de glace par-ci, un autre par-là

    Mon iglou sera bientôt terminé.

    Oh ! Hisse ! Oh ! Hisse ! Gare à mes poils !

    Le gel raidit mon pelage ; je pourrais être un ours d’iglou.

    Il faisait souvent beaucoup trop froid au sommet, même pour un monstre des neiges. Balourd devait rester dans son iglou des jours, voire des semaines d’affilée par mauvais temps. Les vents pouvaient devenir cinglants et des tempêtes de neige rendre la visibilité nulle. Balourd était alors content de se trouver dans son iglou confortable et chaud.

    Un simplement déplacement de pierres par des grimpeurs ou un rayon de soleil qui fait fondre la neige suffisait pour déclencher une avalanche. La masse de neige dévalait alors la montagne, entraînant pierres et boues avec elle.

    Mais pour l’instant, Balourd se réjouissait de construire son iglou, son passe-temps favori. Il essayait d’améliorer sa technique chaque année. Son iglou serait aussi confortable qu’un chalet moderne dans la vallée, avec un poêle à bois et un petit coin cuisine. Il était très fier de ses talents de bâtisseur et avait même bricolé un traîneau à bois spécial pour lui faciliter la tâche.

    Mais après avoir apporté les dernières finitions et s’être assis épuisé, il redevint morose et se sentit soudain désespérément seul. Il entendit alors un bruit familier. Tandis que les marmottes essayaient de lui remonter le moral, un hélicoptère vrombit au-dessus de leurs têtes.

    Il leva les yeux vers l’appareil de sauvetage rouge qui était, une fois de plus, de sortie.

    Le frrrt, frrrrt, frrrt des rotors s’évanouit lorsque l’hélicoptère tournoya aux alentours de la face nord de l’Eiger. Balourd ne distinguait qu’un point rouge vif qui décrivait des cercles.

    L’appareil vira soudain en direction du plus haut sommet, puis disparut derrière un immense rocher. Il soufflait un vent glacial et le brouillard enveloppait la montagne. Une neige lourde tapissait les rochers et pitons abrupts en contrebas.

    Balourd espéra que personne n’était en difficulté…

    Pendant toute cette agitation, un autre animal se préparait à partir, en bas à l’héliport d’Interlaken.

    Bertie était un saint-bernard de sauvetage massif, spécialement dressé pour retrouver des personnes perdues ou blessées dans la neige. D’un naturel doux, sociable et affectueux, ces chiens ont un pelage à taches blanches, noires et marron.

    Avec leurs sourires tombants et leurs grands yeux émouvants, ils sont capables de calmer une personne qui souffre ou qui est en danger. Leur pelage duveteux et abondant réchauffe les victimes et les aide à retrouver des forces.

    Ce jour-là, Bertie était frais et dispos. La perspective d’une mission le rendait toujours nerveux.

    « Allez, Bertie, au boulot », hurla le pilote de l’hélicoptère.

    Bertie tourna en rond en remuant la queue et aboya bruyamment, heureux d’avoir été choisi dans sa meute pour effectuer un sauvetage.

    Aujourd’hui, une avalanche avait dévalé l’Eiger et enseveli trois grimpeurs. Les sauveteurs avaient été alertés par un appel radio du guide de montagne.

    L’hélicoptère d’Air-Glacier se préparait à entamer les recherches, ce qui nécessitait une grande quantité d’équipements. Un médecin et des alpinistes spécialement formés réunirent leur matériel à la hâte. Sans oublier Bertie qui, d’excitation, bondit dans tous les sens…

    Bertie était le membre numéro un de l’équipe, celui dont les sauveteurs ne pouvaient se passer. Il avait un flair infaillible pour retrouver des grimpeurs disparus et ses oreilles pouvaient capter des sons qu’aucun humain n’était en mesure de percevoir.

    Les hélicoptères doivent souvent tourner au-dessus des montagnes où il est parfois impossible d’atterrir. Une fausse manœuvre trop près de la falaise et ils risquent de s’écraser. Une Long-Line, ou longue corde, est accrochée sous l’hélicoptère. Les chiens de sauvetage et l’équipe peuvent être descendus dans un harnais qui sert aussi à hisser des blessés à bord. Le temps doit être calme pour permettre au pilote de contrôler son appareil.

    Bertie allait donc devoir jouer son rôle ce jour-là. Il remuait la queue furieusement. C’était toujours un plaisir de partir en mission. Il aimait son travail et adorait se balancer au bout d’une Long-Line.

    Pourquoi sont-ils aussi lents, se demanda-t-il en bondissant dans tous les sens.

    Il était prêt à partir, lui.

    L’hôpital avait été contacté, des médicaments avaient été embarqués et le météorologue avait donné le feu vert. Si une tempête se levait soudain, le sauvetage s’opérerait dans des conditions dangereuses.

    L’hélicoptère fut enfin prêt à décoller, mais le temps changea brusquement et une immense tempête se préparait. Ils n’avaient que deux heures pour arriver sur le site de la catastrophe, trouver les victimes, les charger dans l’hélicoptère et retourner à l’hôpital dans la vallée.

    Y parviendraient-ils ?

    CHAPITRE DEUX

    BERTIE À LA RESCOUSSE

    Bertie monta à bord avec tout son attirail et le tonnelet à son cou. Il avait effectué des centaines de missions de ce type, car des accidents arrivent tous les jours dans les Alpes, été comme hiver. Des touristes sont souvent assez fous pour escalader les montagnes en chaussures de ville ou en vêtements légers, sans comprendre qu’un froid glacial les attend au sommet, même par une journée ensoleillée.

    Le temps peut changer très vite et des tempêtes peuvent se lever à tout moment. Chacun doit toujours être prêt dans les Alpes.

    Bertie le savait. Il se sentait frustré chaque fois qu’on l’appelait pour sauver des gens.

    Le pilote de l’hélicoptère mit le contact quand tout le monde fut à bord. Le rotor se mit à tourner, frrrt, frrrt, frrrt… Le bruit était assourdissant ! Mais cela ne dérangeait pas Bertie ; en fait, il se réjouissait de partir enfin. Langue pendante, il adressa un sourire baveux aux sauveteurs et s’effondra sur la peau de mouton qui lui était réservée. Il remua la queue de bonheur chaque fois que quelqu’un lui adressait la parole.

    Le pilote à l’écoute de sa radio leva le pouce et vira vers la droite. Il s’éleva peu à peu en direction du sommet de l’Eiger. Bertie l’écouta parler au guide de montagne. Cinq grimpeurs s’étaient écartés du sentier principal.

    Ils étaient à l’origine d’une avalanche massive et trois hommes avaient disparu ; par bonheur, les deux autres étaient sains et saufs dans le refuge au bord du glacier où un autre hélicoptère pourrait venir les chercher. La météo se dégradait, le vent hurlait autour des pics et la température chutait rapidement en compromettant les conditions de sauvetage.

    Le pilote fut dirigé par radio vers les lieux, mais ne put pas atterrir. L’avalanche était trop épaisse et instable.

    « Il n’y a rien à faire », hurla-t-il, « On va devoir utiliser la Long-Line, harnacher Bertie et lâcher le médecin et l’équipement ! »

    L’hélicoptère fit quelques embardées dans le vent et le pilote eut du mal à contrôler son appareil.

    Les dents serrées, il hurla par-dessus son épaule :

    « Vas-y ! »

    Bertie était prêt et impatient, malgré la perspective d’être lâché en haut de l’avalanche. La Long-Line, au bout de laquelle le médecin et Bertie se balançaient violemment, fut abaissée avec soin. Le pilote devait rester calme, il était formé pour toutes les conditions météo.

    La Long-Line s’approcha dangereusement des parois rocheuses. Le médecin semblait mal en point et Bertie avait aussi mal au cœur. Puis, comme par miracle, une forte rafale poussa la Long-Line dans la bonne direction. Ils décrivirent un immense arc de cercle et atterrirent à l’endroit exact où se trouvait le guide de montagne.

    Celui-ci agita frénétiquement un drapeau rouge.

    « Impeccable », dit-il en maintenant la corde et tapotant la tête de Bertie.

    « Brave chien ! »

    Bertie ne s’inquiéta pas, il était entraîné pour les sauvetages et avait sauté d’hélicoptères à maintes reprises.

    Une fois débarrassé de son harnais, il se mit à courir en rond, élargissant peu à peu le périmètre comme il avait appris à le faire. Il savait qu’il devait renifler toute la zone enfouie sous l’avalanche. Son travail consistait à trouver l’endroit où les grimpeurs étaient ensevelis. Ses pattes étaient déchirées et brûlées par la glace pour avoir gratté profondément.

    Les gens qui ont froid et dont la température corporelle chute peuvent perdre connaissance. « Pas le temps de traîner », se répéta Bertie en courant dans tous les sens. « Chaque seconde compte, chaque seconde compte », continua-t-il à marmonner comme il avait appris à le faire à l’école de sauvetage en montagne. Cela l’aidait à se concentrer sur son travail. Il ne s’arrêta pas pour souffler, même s’il était hors d’haleine et avait la gorge sèche.

    C’était une question de vie ou de mort ; il ne s’arrêterait pas avant d’avoir retrouvé les hommes ensevelis.

    Il suivit les odeurs une par une…

    « Toutes ces odeurs trompeuses », marmonna-t-il.

    Malgré ses engelures, il ne renonça pas.

    Il se lança dans diverses directions, en suivant la même procédure à chaque fois. Truffe au sol, tête baissée, il grattait des monticules de neige, puis écoutait. Et enfin, après nombre de pistes trompeuses…

    Enfin, il sentit qu’il avait trouvé le bon endroit et flaira une odeur humaine !

    Il se mit à aboyer et à creuser frénétiquement.

    Le guide accourut à toutes jambes avec une pelle et fit signe à l’hélicoptère de descendre les sauveteurs par la Long-Line.

    « La tige ! », hurla-t-il. Bertie prit la tige entre ses dents et la planta dans la neige. Le guide l’enfonça avec précaution. Il la fit tourner jusqu’à ce qu’il rencontre une légère résistance, quelque chose de mou et soudain, la tige bougea légèrement. Quelqu’un réagissait en dessous !

    CHAPITRE TROIS

    LE CRASH DE L’HÉLICOPTÈRE

    Aprés des fouilles acharnées, les secouristes remontèrent le corps du grimpeur à la surface. Ils l’enveloppèrent dans la couverture spéciale en aluminium qui aide à réchauffer un corps.

    Le guide ouvrit le tonnelet de Bertie. Le chien versa quelques gouttes d’eau-de-vie entre les lèvres bleues de l’homme jusqu’à ce que celui-ci reprenne des couleurs.

    Entre-temps, un autre drame était en train de se jouer. Le pilote peinait à descendre les autres secouristes. Bertie regarda avec horreur l’hélicoptère monter et descendre et le pilote essayer de garder le contrôle.

    La Long-Line, avec les sauveteurs suspendus à son extrémité, ressemblait à une gigantesque grue qui essaie de se délester de son fardeau.

    Les trois sauveteurs allaient manifestement connaître un atterrissage brutal. Bien qu’ils soient attachés, ils étaient verts de peur, serraient les mâchoires et fermaient les yeux.

    Après une dernière tentative dans le vent violent, ils se retrouvèrent par terre, bras et jambes écartés sur la neige. Ils se levèrent, rampèrent jusqu’à l’endroit où le guide et le médecin avaient déjà déterré un homme.

    Ils étaient maintenant nombreux à sauver les deux autres victimes après les avoir localisées. Ils espéraient seulement ne pas arriver trop tard.

    Le premier rescapé semblait être sous le choc et souffrir. Il était encore bleu de froid malgré l’eau-de-vie. Il avait besoin de soins médicaux urgents. Alors qu’il était étendu sur la neige, le médecin lui fit une perfusion et une piqûre contre la douleur. Une autre couverture légère en aluminium fut enroulée autour de lui pour l’empêcher de frissonner.

    Bertie s’assit près de lui et continua à le réchauffer de son corps immense. Il tint le tonnelet près de la bouche de l’homme qui posa un regard vitreux sur son entourage ; il parut moins déboussolé, les tranquillisants faisaient leur effet.

    Il fallait maintenant se dépêcher de retrouver et dégager les deux autres hommes.

    Le guide de montagne et les sauveteurs munis de pelles creusérent frenetiquement. Ils appelèrent Bertie pour qu’il vienne renifler ; il pouvait en effet détecter l’endroit où des humains étaient ensevelis, même sous des tonnes de neige.

    Les pattes couvertes de glace, Bertie se fraya un chemin, renifla les endroits qu’ils désignaient, puis posa son oreille contre le sol…

    Hourra ! Il les avait trouvés.

    Dans un seul endroit, serrés l’un contre l’autre.

    Bertie se mit à courir dans tous les sens et à rassembler d’autres couvertures avec frénésie, tandis que les sauveteurs continuaient de creuser en envoyant des pelletées de neige dans toutes les directions. Ils prirent garde à ne pas blesser les hommes. Trempés de sueur et courbaturés, ils réussirent enfin à délivrer les grimpeurs de leur prison de glace.

    Après tout ce temps passé sous la neige, c’était un miracle qu’ils soient encore en vie.

    Les yeux fermés et le visage vidé de toute couleur, les deux hommes semblaient à demi-morts. Le médecin passa à l’action. Les hommes furent délicatement soulevés et enveloppés dans des couvertures en aluminium. Bertie accourut et fournit de l’eau-de-vie d’un nouveau tonnelet, réchauffant de son pelage chaque homme à son tour.

    Pendant que des soins étaient apportés aux hommes, tout le monde avait oublié l’hélicoptère. Celui-ci se mit à tournoyer lorsque le pilote perdit le contrôle dans une spirale de flocons de neige épais. L’appareil plongea et vacilla pour enfin s’écraser dans la neige avec fracas.

    Le pilote s’en était-il sorti ?

    Il bougea faiblement, son corps pendait à moitié hors de la portière de l’hélicoptère. Une silhouette l’aida à s’extraire de l’appareil broyé. Par bonheur, il ne semblait pas être grièvement blessé.

    Pas si vite… une créature étrange, énorme et velue le transportait dans ses bras !

    CHAPITRE QUATRE

    L’IGLOU DE BALOURD

    Balourd le monstre des neiges avait observé toute l’agitation de loin. Il avait une peur bleue de montrer son visage et de déranger l’équipe pendant que celle-ci essayait de sauver des vies.

    Mais il voulait tellement aider…

    Il avait regardé les grimpeurs, puis les avait perdus de vue. Lorsque l’avalanche avait commencé à gronder et rugir, il s’était terriblement inquiété. La vitesse à laquelle elle dévalait la montagne lui avait fait froid dans le dos. Avec des nuages de poudreuse qui tourbillonnaient dans le ciel, elle pouvait tout emporter sur son passage.

    Balourd décida alors de tenter le tout pour le tout et de se précipiter pour offrir son aide.

    J’y vais, pensa-t-il, quoi qu’ils en pensent !

    Ils avaient besoin de tous les secours possibles et il voulait les aider à tout prix ; c’était ça le plus important.

    Il bondit comme un fou par-dessus la neige profonde, trébucha alors qu’il se dirigeait vers le couloir d’avalanche. Puis il ralentit et s’arrêta pour regarder en silence l’équipe déterrer les hommes.

    Ce n’était peut-être

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