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Promesse d’Afrique
Promesse d’Afrique
Promesse d’Afrique
Livre électronique159 pages2 heures

Promesse d’Afrique

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À propos de ce livre électronique

Laure est une jeune enseignante qui accepte une mission scolaire en Afrique. Au-delà de sa modeste contribution, elle découvre un peuple, soumis à des traditions ancestrales, où des millions de femmes sont souvent victimes d’injustice. Ainsi, elle devra lutter aux côtés de ses amis pour tenter de sauver quelques enfants de la pauvreté, mais aussi trouver la force d’accepter parfois la fatalité. Au cœur de cette sublime terre africaine, elle fera surtout des rencontres, celles d’hommes, de femmes, et en particulier d’une fillette, qui bouleverseront à jamais son existence.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Enseignante de lettres classiques et passionnée par ce pouvoir merveilleux que possèdent les mots de la langue française, Stephy Klark partage un voyage unique par le biais de Promesse d’Afrique. Elle convie les lecteurs à se laisser porter par la magie des terres africaines, par la beauté des liens qui se tissent entre les hommes et surtout entre les femmes. Elle les invite également à interroger l’existence, car cette dernière n’est jamais qu’un mystère de tous les jours.
LangueFrançais
Date de sortie19 oct. 2022
ISBN9791037772060
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    Aperçu du livre

    Promesse d’Afrique - Stephy Klark

    Prologue

    Le jour où Laure posa le pied en Afrique, jamais elle n’aurait imaginé être autant emportée par le tourbillon de la vie. Quand elle ferme les yeux, elle entend encore le murmure des forêts pleines d’animaux majestueux et mystérieux, les chants envoûtants des femmes courageuses, les activités des hommes qui veulent faire grandir leur terre, les cris de joie des enfants avides de découvrir et d’apprendre le monde ; quand elle ferme les yeux, elle sent les odeurs de manioc, la terre argileuse et boueuse après de fortes pluies orageuses, la poussière qui recouvre les chemins de terre craquelés sous des températures étouffantes ; quand elle ferme les yeux, elle revoit ces sourires d’enfants, les regards de ces hommes et de ces femmes remplis d’espoir malgré leurs souffrances, tous ces paysages à couper le souffle lorsque l’astre solaire meurt dans la chaleur nocturne ; quand elle ferme les yeux, elle sent les parfums exotiques, les effluves humides ou la chaleur oppressante caresser son corps.

    Cette terre rouge, lourde de son histoire a creusé un sillon dans son existence, celui de la véritable vie entre ses réalités difficiles à accepter parfois face à la pauvreté ou aux coutumes ancestrales et injustes, face à ses angoisses, ses doutes, ses révoltes intérieures mais aussi le bonheur de découvrir une terre merveilleuse pleine de couleurs qu’elle lit chaque jour dans les yeux de cette jeune fille qui grandit désormais à ses côtés et qui occupe une place si importante dans son cœur.

    Au milieu de ces enfants africains, Laure a vécu, ressenti, enduré, supporté, partagé mais aussi savouré la vie, sans filtre, sans précaution. Éprouver dans toute sa plénitude l’existence, c’est ce que Laure a connu sur cette terre d’Afrique, forte de sa nature et de sa culture.

    Laure n’a jamais regretté son passage éphémère dans ce village perdu d’Afrique où elle a rencontré des êtres exceptionnels qui lui ont appris à vivre, à penser, à regarder le monde qui l’entoure différemment.

    Souvent, elle repense aussi à cet homme, celui qui lui a offert ce pendentif qu’elle garde contre son cœur, avec qui elle a été si complice, avec qui elle a tant partagé au quotidien, là-bas, en Afrique. Son regard troublant, la chaleur de ses caresses, le parfum de son corps. Il avait raison, cette terre d’Afrique lui a permis de se découvrir elle-même en allant au bout de ses pensées, de ses actions. Aurait-elle dû agir autrement ? Aurait-elle dû penser d’une autre façon ? Laure ne peut plus rien changer aujourd’hui mais conserver en elle tous ces moments intenses et sacrés qu’ils ont vécus ensemble et qui lui ont donné la force de poursuivre sa vie avec cette enfant qui attendait tellement d’elle et qui voulait vivre son rêve à ses côtés, parce que l’amour d’une enfant est ce qu’il y a de plus beau et de plus précieux dans la vie.

    1

    Lorsque la sonnerie retentit, les élèves ne bougèrent pas. Chacun voulait connaître la suite de l’histoire racontée par Laure. Mais la réalité revint vite : les bus à prendre, les parents qui attendaient devant le collège. Laure remercia ses élèves et leur souhaita une belle fin de journée. Tous quittèrent la salle de classe en ayant hâte de retrouver leur professeur au prochain cours. Laure avait réussi son pari : attirer la curiosité de ses élèves et leur faire découvrir le français sous un autre regard qu’une simple contrainte formelle imposée dans un cadre scolaire. Elle se délectait de voir au fond des yeux de ses élèves ces étoiles brillantes qui pétillaient lorsqu’elle présentait un nouvel auteur, une nouvelle œuvre. Ils acceptaient d’embarquer pour un nouveau voyage littéraire. Et même si tous les élèves ne parvenaient pas jusqu’à la fin de ce voyage, Laure avait le plaisir de les faire goûter à cette aventure.

    C’est ce que Laure préférait dans son métier, montrer la magie d’un univers qui s’ouvre pour chaque lecteur. À 11 ans, elle savait avec certitude qu’elle enseignerait la littérature, jamais elle n’eut de doute quant à cet avenir qui lui semblait tracé d’avance. Combien de fois se disait-elle qu’une fois plongé dans ce monde de tous les possibles, on ne pouvait plus en ressortir indemne, la vie changeait, le regard porté sur le monde prenait une autre dimension. Une richesse à nulle autre pareille.

    Laure rangea son cours, ferma la salle de classe et s’engouffra dans les longs couloirs, mêlée à la cohue des élèves, parmi lesquels elle essaya de se frayer un passage. Elle avait encore une trentaine de copies à corriger et deux cours à préparer pour la fin de la semaine. Elle se dépêcha de prendre ce dont elle avait besoin dans son casier et sortit rapidement lorsqu’un de ses collègues l’arrêta.

    Professeur de mathématiques, Pierre occupait également la fonction de responsable en pastorale. Très gentil et toujours à l’écoute de chacun, il avait à cœur de mener à bien sa mission religieuse au sein de l’établissement catholique. Tout le monde s’entendait bien avec lui, croyants ou non-croyants. Certaines personnes possèdent en eux cette particularité incroyable qui leur permet de fédérer toutes les personnes malgré leurs différences.

    Laure repensa à la somme de travail qui l’attendait ce soir. Elle hésita une fraction de seconde avant de lui répondre.

    Le clin d’œil qui accompagna ses derniers mots intrigua davantage Laure.

    Ils se dirigèrent vers le bureau de Pierre qui se trouvait au rez-de-chaussée de l’établissement, à côté du bureau du directeur. Pierre l’invita à s’asseoir aussitôt après avoir fermé la porte derrière lui. Laure aimait beaucoup l’atmosphère chaleureuse qui se dégageait de son bureau. Non pas que les divers objets religieux soient d’une extrême beauté et l’intéressent particulièrement, non, Laure n’était d’ailleurs ni croyante, ni pratiquante, mais la disposition des meubles, les couleurs apaisantes et la simplicité du décor créaient un cadre paisible et agréable qui engageait l’esprit à une certaine sérénité. Pierre prit place dans un fauteuil à côté de Laure.

    Laure acquiesça de la tête, ne comprenant pas où voulait en venir Pierre. Bien sûr qu’elle connaissait l’histoire religieuse de l’établissement ! Elle faisait d’ailleurs partie des rares volontaires qui s’impliquaient dans différentes actions organisées pour faire connaître son histoire et récolter quelques dons au profit d’actions humanitaires menées par les religieux rattachés à l’établissement. Pierre poursuivit.

    Laure commença à comprendre où Pierre voulait en venir et devina la proposition qu’il s’apprêtait à lui faire.

    Laure compléta ses paroles.

    Pierre cessa de parler et observa attentivement la réaction de Laure. Cette dernière hocha la tête, mais pensa immédiatement aux côtés pratiques d’un tel engagement.

    Pierre sourit, toutes ces questions montraient l’intérêt de Laure. Il se leva pour saisir un dossier qui était sur son bureau qu’il tendit à Laure.

    Laure ouvrit le dossier et lut rapidement les titres des documents : contrat de mission à durée déterminée, conditions de l’engagement…

    Pierre regarda quelques minutes Laure. Il avait toujours senti en elle cet instinct humanitaire et volontaire. Il ne doutait pas qu’elle accepterait. Laure le comprit en levant les yeux vers lui avant de se lever et de le remercier d’avoir pensé à elle. Elle devait en effet réfléchir et prendrait le temps d’étudier le dossier. Elle quitta son bureau tout en restant absorbée dans ses pensées. Beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête : c’est une belle expérience, oui, mais tout quitter pendant trois mois ? C’est une longue période. Les dernières missions auxquelles Laura avait participé n’avaient pas duré plus d’un mois. Et puis cela signifiait aussi ne plus voir sa famille, abandonner ses élèves pour le reste de l’année ? Et n’y avait-il pas des guerres dans les territoires proches ? … En proie à tous ces questionnements, elle sortit de l’établissement et se dirigea rapidement vers le métro à quelques centaines de mètres de là. Elle ne devait pas trop tarder si elle ne voulait pas se retrouver dans la cohue parisienne d’une fin de journée.

    2

    À peine avait-elle franchi le seuil de sa porte d’entrée que Minatcha vint se frotter contre ses jambes. Appeler sa chatte Minatcha, quelle idée ! En plus ça ne veut rien dire ! lui avait rétorqué François, son frère. Mais Laure était fière de son choix et trouvait qu’elle portrait à la perfection son nom. Elle adorait ce moment de complicité avec son chat, les retrouvailles intenses après une longue journée. Cette petite tête qui se frotte contre vous en ronronnant. Mais ce soir, elle n’avait pas la tête à se prélasser sur son canapé avec Minatcha. Depuis qu’elle avait quitté le bureau de Pierre, elle ne cessait de penser à sa proposition. Elle avait toujours été tentée par des actions humanitaires plus longues dans des pays en difficulté mais n’avait jamais franchi le pas en s’engageant véritablement. Les études, le travail, la famille, un tourbillon qui vous emporte sans pouvoir réellement se détacher de la réalité quotidienne. N’était-ce pas l’occasion qu’elle désirait tant ? Et puis qu’est-ce que trois mois dans une vie ? Fallait-il regarder passer sa vie ou la vivre vraiment ?

    Les miaulements répétés de Minatcha l’interrompirent dans sa rêverie. Elle remplit sa gamelle de croquettes et eut droit à un concert de ronronnements. Puis elle décida de s’occuper l’esprit en corrigeant ses copies et en préparant ses derniers cours de la semaine. Elle aurait tout le temps de réfléchir à cette proposition plus tard. Avant de se mettre au travail, elle changea rapidement ses vêtements du jour pour une tenue plus décontractée.

    Elle s’installa à son bureau et commença ses corrections. Minatcha sauta sur le bureau, en ronronnant et frotta sa petite tête contre le visage de Laure puis se coucha de tout son long sur les copies, en clignant des yeux, de cette manière attendrissante dont seuls les chats sont capables.

    Laure se leva, prit une longue douche pour se rafraîchir. Elle se sentit mieux après cette journée harassante. Elle ouvrit ensuite son frigo à la recherche d’un semblant de repas pour remplir son estomac. En parcourant les rayonnages tous presque vides, ses yeux se posèrent sur un reste de fromage à tartiner. Avec un peu de pain, cela ferait l’affaire ! Elle se prépara un sandwich qu’elle déposa sur un plateau avec un verre. Elle s’installa confortablement dans son canapé, face à son immense bibliothèque qu’elle avait positionnée ainsi pour avoir le loisir de bien l’admirer. Les étagères étant quasiment toutes remplies, elle avait dû ajouter des rayonnages et modifier plus d’une fois l’organisation de son rangement au fur et à mesure que les livres s’empilaient. Elle adorait contempler ses livres en se rappelant leurs histoires et toutes les émotions qu’elle avait ressenties en les parcourant.

    Elle avait acheté une modeste maison neuve qu’elle habitait maintenant depuis cinq ans dans un quartier à la périphérie de Paris. Assez loin pour ne pas croiser trop d’élèves le week-end et assez proche pour ne pas avoir trop de trajet chaque jour, loin du tumulte parisien. Elle ne pensait pas acquérir une telle propriété tout de suite, mais était tombée sur une occasion qu’elle n’avait pas pu laisser passer. Les anciens propriétaires n’avaient pas eu le temps de l’habiter en raison

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