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Le commencement - Tome 1: Un monde nouveau
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Le commencement - Tome 1: Un monde nouveau
Livre électronique290 pages3 heures

Le commencement - Tome 1: Un monde nouveau

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À propos de ce livre électronique

Avril 2028, une guerre éclate entre la France et les États-Unis dans l’océan Atlantique et la mer Méditerranée. Issus de familles étrangères, Qaïs et Doumbia, jeunes hommes d’une vingtaine d’années, souhaitent défendre leur patrie, la France. Tous les deux, respectivement étudiant et militaire, sont accompagnés de Wendy, l’une des rares femmes sudistes à se lever contre l’envahisseur. Ensemble, ils affronteront de nombreuses situations qui réveilleront en eux diverses émotions : amour, dépassement de soi et courage.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Le désir d’écrire ainsi que le besoin de créer et d’influencer des pans de la jeunesse sont les motivations d’Abdel Ghenai. En 2015, il eut l’idée d’une histoire de guerre qui éclaterait entre la France et un de ses alliés. Ce qui au départ ne devait durer que le temps d’un livre s’achèvera finalement avec l’écriture de plusieurs tomes dont le premier publié : Un monde nouveau - Tome I - Le commencement.
LangueFrançais
Date de sortie12 sept. 2022
ISBN9791037752918
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    Aperçu du livre

    Le commencement - Tome 1 - Abdel Ghenai

    Prologue

    Alain en avait marre. Ce n’était plus du tout la France qu’il connaissait. Depuis trois ans maintenant, chaque fois qu’il sortait de la boulangerie, ses yeux marron foncé voyaient à la place du terrain vague un amoncellement de tentes habitées par des migrants venus de différentes zones géographiques. Certains fuyaient la guerre, d’autres la montée des eaux et quelques-uns, encore, venaient avec des justifications, louables ou non ; mais après tout, ils avaient tous un point en commun. Ils voyaient le territoire français comme l’eldorado. La politique hexagonale en leur faveur y était pour beaucoup. Alain, comme d’autres d’ailleurs, la haïssait et chaque semaine cet homme très patriote de trente-neuf printemps tout juste révolus, se rendait dans un appartement où il faisait la rencontre de personnes comme lui.

    Chaque fois qu’il arrivait devant cette porte, tous ses soucis étaient oubliés et son sourire réapparaissait. À peine était-il en train de déposer son manteau qu’Ali, un quadragénaire au crâne dégarni vint le saluer. Alain leva les yeux au ciel avant de se retourner et lui adresser un sourire qui aurait pu sembler sincère.

    Comment tu vas mon ami Alain ? Tu as vu le nouvel arrivage de Maghrébins et d’Africains ! C’est scandaleux !

    Ahh… d’accord – répondit-il sans le regarder et marchant vers un coin de la pièce – mais tu n’es pas sénégalais, toi ?

    Ali s’arrêta. La bouche comme fixée à la colle forte, il ne parla plus. Alain sourit véritablement cette fois-ci, ses yeux brillants de malice. Il rejoignit son groupe d’amis composé de trois femmes et de deux autres hommes.

    Y a encore l’autre « kinder »¹qui croit qu’on est ami parce qu’on défend la même cause, chuchota-t-il en guise de salut.

    Ils pouffèrent de rire et lancèrent tour à tour des regards qui leur paraissaient discrets, mais qui ne l’étaient pas. Ali jetait un regard noir dans leur direction ; on pouvait sans effort, deviner les merveilleuses choses qu’il leur souhaitait. Ce manège ne put durer plus longtemps. Un grand écran s’alluma et le journal télévisé s’afficha. Toute la pièce se tut, la trentaine de personnes présentes s’assit et au nom de Nicolas Barchich, des sifflets fusèrent, des applaudissements tonnèrent ; Alain se leva de sa chaise, les mains en feu. Ce candidat avait fait la promesse de rétablir la primauté des nationaux dans ce pays.

    De nombreuses entreprises avaient décidé d’employer en priorité les immigrés qui ne demandaient pas un grand salaire et en plus de cela n’organisaient pas de grèves. La dernière en date avait paralysé tout le pays et elle restait un véritable épouvantail. Cependant, ce choix de recrutement avait mis à mal les populations locales qui se sentirent lésées. Ainsi, ces élections étaient le moment pour les nationalistes de se faire entendre. Dans maintenant, vingt secondes, ils sauraient enfin si leur vœu serait exaucé… trois… deux… un.

    La salle éclata de joie. Les verres de champagne volèrent et se fracassèrent sur les murs ainsi que le sol. Alain serrait dans ses bras sa voisine qui portait un t-shirt à l’effigie de son élu.

    C’est ainsi qu’en à peine deux ans, l’eldorado devint l’enfer. Une chasse à ces populations expatriées fut lancée par le gouvernement ; chaque personne suspectée d’être une immigrée était renvoyée aux différentes frontières qu’avait la France avec ses voisins. Les autres nations, jusque-là silencieuses, ne se sentant pas concernées par le problème finirent par réagir. Voyant débarquer par milliers des personnes qu’elles-mêmes ne désiraient pas réellement, des menaces furent adressées à la France qui n’y accorda aucune importance. Le nouveau président, Nicolas Barchich, n’en avait que faire. Dans ses déclarations il réavouait son amour unique pour le peuple français et qu’il continuerait à agir ainsi pour le bien des siens. Un discours qui trouvait un écho dans les oreilles de la majorité de la population. Ce n’était pas pour rien qu’il avait été élu à près de soixante-dix pour cent dès le premier tour.

    Alain et ses partenaires n’hésitaient pas à venir en aide à leur président adoré en dénonçant les sans-abri, mais aussi parfois en agissant eux-mêmes ; et cet homme semblait s’être redécouvert une jeunesse. Revenant, d’une « chasse » où son équipe avait surpris et tué deux hommes et un enfant, par balle, qui tentaient de s’enfuir, il écouta les informations à la radio pour savoir ce qu’on dirait d’eux. Comme à son habitude, le gouvernement, à travers les discours du ministre de l’Intérieur, se désolidarisait toujours de ces agissements mais étrangement la police n’arrivait jamais à attraper les assassins. Les médias nationaux n’y accordaient pas vraiment une grande tribune non plus. D’ailleurs après cette interview rapide, ils passèrent à un autre sujet : le chômage qui ne touchait plus qu’un pour cent de la population. Alain était toujours fier de ces nouvelles qui lui donnaient l’impression de servir à quelque chose. Son regard se tourna vers un journal anglophone que lui avait ramené sa nièce. La France était fortement critiquée du fait des actes commis envers les immigrés, mais l’homme assis dans son canapé percevait plutôt de la jalousie envers sa patrie qui avait réussi à se sortir d’une crise.

    Dans les mois qui suivirent, tout s’enchaîna rapidement. En 2027, la France ne comptait plus aucun étranger sur son territoire ; tous avaient pris peur et avaient décidé d’aller se réfugier en Angleterre, en Allemagne, en Belgique ou encore dans les pays méditerranéens.

    Elle fut alors exclue de l’Union européenne à quasiment l’unanimité ; et à l’aune de l’année 2028, ce furent les États-Unis qui décidèrent avec l’appui des autres nations de l’évincer de son poste au sein de l’OTAN. Nicolas Barchich prit cela à la rigolade et prononça des paroles qui pouvaient sonner comme de la provocation « au moins, nous aurons plus de temps afin de nous occuper de nous-mêmes ». Le pays malgré les tourments extérieurs, continuait de jouir d’une croissance interne, mais Alain sentait que quelque chose ne tournait pas rond. Désormais, il lisait énormément les journaux que sa nièce lui faisait parvenir en secret, parfois cachés dans des livres. Il avait découvert que les courriers étaient fouillés pour justement éviter les nouvelles de l’étranger. Ce sentiment d’insécurité ne faisait que se renforcer au fil de ses lectures, semaine après semaine et le temps allait finir par lui donner raison.

    Une délégation américaine arriva à l’Élysée au grand étonnement du président de la République ce 5 mars, qui restera sûrement une date importante pour le monde. La population découvrait alors Nicolas Barchich dans son plus simple apparat ; un peignoir. Il descendit dans la cour et sans prêter attention ni aux caméras qui l’entouraient, ni au membre de la délégation qui lui tendait la main, il sortit un éventail de sa poche et donna un coup sur la tête de ce dernier en lui indiquant de l’autre main, le grand portail de sortie. Les personnes présentes autour eurent toutes la même réaction, un « o » formé par la bouche en signe d’étonnement et de choc. Ils découvraient tous éberlués un homme au regard sévère et que l’on pourrait qualifier de sans-peur. D’autres diraient plutôt inconscients.

    Et avant que l’Américain n’ait eu le temps de réagir, les gardes qui avaient accompagné le Président jusque dans la cour entourèrent la délégation et leur donnèrent l’ordre de quitter le territoire.

    Ce que le Président français ne savait pas, c’est qu’il avait démarré un compte à rebours contre son territoire et son peuple.

    1

    Changement d’ambiance

    L’armée française a connu de véritables revers dans l’océan Atlantique et dans la mer Méditerranée. La flottille américaine a détruit toutes les frégates françaises dans l’océan Atlantique. Il ne reste plus que le porte-avions, le Charles-de-Gaulle, d’où décollent les avions de chasse F5, accompagné de ses deux destroyers². Mais malgré tout, l’issue de cette guerre semble toute tracée. Le pays qui nous a aidés auparavant sera le pays qui nous conduira à la ruine.

    Voilà ce que lisaient, les Français et Françaises dans un journal de l’opposition au gouvernement, ce vendredi 7 avril 2028. Bien sûr certains évènements étaient grossis afin de montrer l’incompétence du pouvoir en place à résoudre cette guerre mais en globalité, c’était la triste et dure vérité que devaient accepter des millions de Français.

    La déclaration de guerre avait été faite depuis la fin du mois de mars, mais les hostilités ne commencèrent que plus tard. Pendant un long moment, rien ne se passa, selon les médias nationaux, à tel point que beaucoup de personnes pensèrent à un canular. Mais voilà qu’hier, un inconnu, ayant pris le contrôle d’une chaîne de télévision, fit la promesse de révéler la vérité sur le conflit, dont, d’après lui, on ignorait de nombreuses choses. Malgré ce message, le pays était resté dans le doute, car de l’autre côté le ministère avait assuré que ces paroles étaient sans fondement et que l’armée française se portait pour le mieux.

    Malheureusement, ce dimanche matin, de nombreux journaux s’étaient ralliés à la cause de l’inconnu et la réalité fut révélée au grand dam de tous. On apprit donc que dès le début du mois d’avril, en à peine quelques jours la France perdait déjà. Certains n’hésitaient pas à caractériser cela comme un nouveau « blitzkrieg »³. Dans les terrasses de café de la capitale française, on ne parlait plus que de cette situation. Un climat sombre débuta son règne malgré le grand soleil radieux qui illuminait la ville. On entendait de nombreuses choses désormais dans la capitale, certains disaient « je vais fuir avec ma famille, il n’y a plus de sécurité ici » ; d’autres, plus par fierté que par logique « on ne peut pas perdre, c’est juste un contretemps ».

    À une vingtaine de kilomètres de Paris, à la terrasse d’un restaurant de Villiers-le-Bel plus précisément, Qaïs avait donné rendez-vous à trois de ses amis. Depuis quelques années maintenant, ils se retrouvaient une fois par mois pour ne pas couper les liens, et ce, quel que soit leur emploi du temps ; ils devaient s’arranger.

    Comme à leur habitude, les quatre jeunes hommes échangeaient sur des sujets qui les intéressaient. Ces derniers semblaient très loin du problème. Les femmes, le sport, les femmes. Ils ne parlaient que de cela à longueur de journée.

    Ne regardant pas souvent les informations et habitants seuls, ils étaient bien loin de se douter de la réalité qui les environnait.

    Eh, Harouna, t’as vu Brenda ? demanda Ali, ses lèvres brunâtres s’articulant en un sourire malicieux.

    Le jeune homme, très noir de peau, releva la tête en interrompant la morsure qu’il allait infliger à son kebab et fronça les sourcils. Ses yeux se dirigèrent vers un coin semblant demander conseil à son cerveau.

    Brenda ? Laquelle ?

    Brenda la tisse-mé ⁴ un peu jaune, avec ses grosses fesses.

    Il s’ensuivit un moment de rigolade puis Harouna répondit timidement « c’est ma future, mon gars ».

    Qaïs faillit s’étouffer de rire avec son kebab.

    Harouna veut se marier, il est fou ce boug⁵.

    Tout le monde éclata de rire.

    Les gars venez on va à Paname⁶, je veux faire un tour dans les magasins, proposa sans transition Ali.

    Ah ouais ! En plus y a les nouvelles shoes ⁷ de basket, réagit Vitox, un jeune homme métis au visage parsemé de taches de rousseur.

    Les deux jeunes hommes avaient commencé le basket-ball très jeune, quasiment au même moment que Qaïs commença le judo, c’est-à-dire aux environs de neuf ans.

    Vitox avait été surclassé et jouait quelquefois avec les seniors dès l’âge de seize ans. Ali, quant à lui, avait eu un problème au genou et avait donc dû prendre une retraite anticipée, si l’on pouvait s’exprimer ainsi ; et même, à l’âge de vingt-deux ans pour Vitox et vingt-trois ans pour Ali, ils restaient de fervent fan de NBA et de basket-ball en général. Mais contrairement aux idées reçues, les deux n’avaient pas plus grandi que leurs amis. Ils avaient conservé une taille que l’on pouvait qualifier de normale.

    Ils décidèrent ainsi d’aller tous les quatre à « l’aventure ». Et ce terme n’était pas du tout une exagération lorsque l’on s’exprimait au sujet du réseau ferroviaire francilien. La puanteur, la saleté étaient deux caractéristiques toujours présentes en 2028 ; rien n’avait changé depuis l’arrivée de Qaïs en France à l’âge de cinq ans avec ses parents et son petit frère Youssef.

    Ils s’étaient trouvé un appartement dans une tour de la ville d’Épinay-sur-Seine dans le département de la Seine-Saint-Denis. Du huitième étage, il avait, se rappelait-il une vue imprenable sur toute la cité ; de l’Église en passant par la bibliothèque où il aimait passer le plus clair de son temps.

    Tout cela était maintenant très loin de lui ; c’était en 2002. Deux années après, sa famille et lui avaient emménagé dans une nouvelle ville. Là, il fit d’abord la connaissance de Vitox à l’école primaire du quartier. Vitox était un surnom, son vrai nom était Victorien.

    Par la suite, il rencontra Harouna, d’origine malienne et Ali, un jeune homme d’origine algérienne tout comme Qaïs, au collège du quartier. Désormais, c’étaient de jeunes hommes qui avaient dépassé la vingtaine discutant dans ce train de banlieue.

    Arrivés à Châtelet-les-Halles, ils prirent un métro qui en quelques minutes, les amena à Paris, City of Lights comme l’appellent nos chers amis anglais. Écouteurs aux oreilles, ils sortirent de la bouche de métro et c’est là que Qaïs ressentit une chose différente. Ce n’était pas une odeur mais plutôt une sensation.

    Vous sentez pas que l’atmosphère semble tendue ?

    Ouais… un peu c’est vrai, on dirait on va subir une attaque ou un truc du genre, confirma Ali en fronçant les sourcils.

    Là comme pour approuver ses paroles, un haut-parleur criait « Jeunes hommes, l’heure est grave, défendez votre mère-patrie ». Autour, les gens marchaient et lorsqu’ils passaient à côté de l’homme en uniforme, ils accéléraient le pas. Un panneau situé juste à côté de la personne en uniforme qui brandissait le haut-parleur accompagné les paroles :

    « LA GUERRE FRATRICIDE ENTRE LES DEUX ANCIENS ALLIÉS ».

    Ils avaient tous l’air abasourdis ; la sortie de leur bulle d’insouciance fut soudaine. Les banlieusards étaient en état de choc. Le monde autour de Qaïs sembla s’assombrir, obscurcissant au passage son regard qui vira au noir inquiet. La démarche soudainement molle, Vitox s’avança vers un kiosque et acheta un journal qui allait leur livrer ses secrets. C’est ainsi que les quatre jeunes hommes se posèrent à la table d’une terrasse à proximité. Vitox démarra la lecture et au fur et à mesure de la lecture, et ce, avant même la fin de l’article, leurs visages se décomposèrent pouvant rivaliser avec la pâleur d’un mort. La vérité leur faisait face. Ali, le plus sensible se mit à trembler, le regard vide, la bouche sèche. Ses lèvres d’un habituel brun s’étaient noircies, semblant manquer de sang. Personne ne pensait plus à aller faire les magasins, tous pensaient plutôt à leur famille. Et comme s’ils avaient lu chacun dans les pensées de l’autre, ils dirent à l’unisson « je dois aller voir ma famille, les gars ».

    Ils se regardèrent, sourirent d’un sourire qui apparaissait comme anormal et présage de mauvais augure.

    C’est ainsi qu’après cette petite épopée, chacun rentra chez soi, auprès des siens.

    Habitant seul depuis un moment maintenant, Qaïs fit un détour par la maison de ses parents.

    À peine avait-il passé le pas de la porte qu’il prit ses parents et les serra dans ses bras pendant deux longues minutes qui semblèrent interminables. Il baissa son regard vers sa mère, plus petite que lui, et transmit son inquiétude à travers ses yeux du même vert que ceux de sa créatrice. Elle était d’une beauté manifeste.

    Son père, lui, avait un regard sévère, ne comprenant pas la situation mais Qaïs l’admirait simplement. Il remarquait à nouveau des détails que d’autres lui avaient déjà fait remarquer.

    Il était un mixe entre ses deux parents. Cheveux bruns comme son père, yeux et physionomie du visage plus proche de celui de sa mère.

    Lorsqu’il les relâcha, il dirigea son attention sur ses sœurs, Imène, une petite fille blonde aux yeux bleus de cinq ans et Anissa, de quatre ans l’aînée de Imène, était l’opposée de cette dernière. Elle était brune et avait les yeux marrons. Elles étaient belles.

    Elles avaient toutes deux les yeux rivés vers la télévision, et n’avaient pas du tout remarqué l’arrivée de leur frère. Jamais il n’avait remarqué ou bien peut-être qu’il avait seulement oublié, à quel point il avait une famille merveilleuse.

    Pendant qu’il redécouvrait les siens, le regard sévère se détendit et une inquiétude traversa les yeux de son père. Il connaissait son fils et savait que montrer ses sentiments ne faisait malheureusement pas partie de leur caractère à tous les deux.

    Fils, qu’est-ce qu’il y a ?

    Vous avez pas entendu aux infos ce qu’il s’est passé ?

    De quoi tu parles ? répondit alors son père étonné.

    Cet homme qui regardait les journaux télévisés tous les jours ne comprenait pas ce qui avait pu lui échapper. Il se dirigeait vers la télécommande pour changer de chaîne – les deux fillettes avaient senti le danger et lui jetèrent un regard désapprobateur sans pour autant sortir un mot de leur bouche. Elles savaient que cela était inutile.

    Et là, il arrêta net son mouvement en entendant la réponse de Qaïs.

    La Guerre ! C’est maintenant que tu es au courant de ça ! Mais tu es vraiment un âne, un hmar⁸. Tu pensais que c’est la télé qui allait te dire la vérité.

    Le jeune homme sourit ; il avait oublié que son père savait déjà tout, lui qui ne faisait pas confiance aux journaux nationaux. Qaïs se sentit vraiment abruti et essaya de faire disparaître cette gêne en se frottant l’arrière de son crâne. Durant toute cette semaine, son quotidien s’était résumé à se lever, prier, manger, sortir, rentrer, dormir. Il n’avait pas discuté ni avec

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