La lionne affronte le diable: Roman d'espionnage
Par Willy Gom
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À propos de ce livre électronique
Quelles peuvent être les motivations des assassins ? Autant des questions auxquelles La lionne va tenter d’apporter des réponses.
La lionne affronte le diable est le deuxième roman policier de Willy Gom, dans lequel se côtoient l’action, le rire et la réflexion.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Willy GOM, de son vrai nom Willy NGoma, né à Mindouli dans le département du Pool, Republique du Congo Brazaville est professeur de philosophie à la retraite. Il a été plusieurs fois conseiller dans les départements ministériels. Il est romancier, nouvelliste, dramaturge, essayiste et poète. Il est auteur de plusieurs publications.
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Avis sur La lionne affronte le diable
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Aperçu du livre
La lionne affronte le diable - Willy Gom
Bibliographie
Visions croisées (théâtre), A.D.C.L.F., 2OO9
Quelle Afrique pour les Africains ? (Essai), A.D.C.L.F., 2010
Principes élémentaires de démocratie (ABC), A.D.C.L.F., 2010
Religion, foi et déviationnisme au Congo (essai), L’Harmattan, 2012
Ces salades africaines et leurs conséquences (essai), A.D.C.L.F., 2O15
Les habitants de la rue ue. Origine hétéroclite (nouvelle et roman), A.D.C.L.F., 2015
Louezie, la fille soldat (roman), L’Harmattan, 2016
Le sexe n’est jamais coupable (roman), Alliance Kongo, 2018
Qui a tué Thomas Sankara ? (polar), Renaissance Africaine Paris, 2018
À
Ma mère Marie,
Mes enfants : Mat Raison, Willie Logique, Don De Dieu et Willianne Croyance
Mon épouse Suzanne,
Tous mes lecteurs,
« Quand je veux estimer le danger que représente pour moi un adversaire, je soustrais d’abord sa vanité de ses autres qualités ».
Otto Von Bismark.
Ces événements et les noms des personnages ne sont que de l’imagination. Toute ressemblance avec d’autres n’est que pure coïncidence.
W.G.
1
L’événement était d’une gravité incommensurable. C’est donc à juste titre que Radio France Internationale l’avait qualifié de « Sunami » et avait décidé d’interrompre son programme pour ne se consacrer qu’à cette catastrophe survenue au-dessus du territoire rwandais. Pendant plusieurs jours, cette grande radio française en faisait large diffusion. En effet, il était absolument indispensable que toute la planète en fût informée. L’événement était si atypique que l’on était tenté de dire que depuis que l’humanité traverse ces deux derniers siècles, aucune nation au monde n’a connu pareille tragédie.
« Deux pays voisins viennent d’être plongés dans un deuil d’une envergure que personne ne pouvait imaginer. Le Falcon 50 qui ramenait les présidents Juvénal Habyarimana du Rwanda et Melchior Ndadayé du Burundi a été abattu – alors qu’ils revenaient du sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine qui s’était tenu à Addis-Abeba en Éthiopie. Le Falcon 50 s’étant désintégré dans le ciel, pendant qu’il atterrissait sur l’aéroport international de Kigali, les deux chefs d’État et leur équipage ont été tués sur le coup ». Telle était l’effroyable information que diffusait sans arrêt Radio France Internationale.
À Kigali et à Bujumbura, c’était la stupeur, une stupeur imprégnée de bougonnement. Le Rwanda et le Burundi n’étaient pas seuls à être frappés de stupeur – c’est toute l’Afrique qui fut effarée. Que s’était-il passé dans le ciel rwandais ? Qui avait abattu le Falcon 50 qui transportait les deux présidents ? Quelles pouvaient en être les motivations des assassins ? Autant de questions que l’on se posait dans tous les coins de la planète.
Les Rwandais et les Burundais qui portaient leur préférence sur Radio France Internationale furent informés beaucoup plus tôt par rapport à leurs compatriotes qui, eux avaient choisi d’écouter les radios nationales qui n’avaient donné cette information que vingt-quatre heures plus tard.
Dans les rues, les occupants du trottoir furent surpris de constater que cet événement tragique n’était pas présenté de la même façon par les médias selon qu’ils étaient nationaux ou étrangers. Les médias nationaux ne donnaient pas les deux présidents morts sur le coup, ils les présentaient plutôt comme étant dans un état critique. Sur les trottoirs, tant à Kigali qu’à Bujumbura, les rumeurs les plus controversées roulaient à la vitesse d’un trait. Deux chefs d’État sont tués sur le coup ou se trouvent dans un état critique, parce que leur avion a été abattu, que les médias nationaux n’informent pas correctement les populations, cela ne relève à la fois que de l’irresponsabilité et l’irrationalité. Cette manière de faire ne donnait que de l’ampleur à la grogne que commençaient à ruminer les occupants du trottoir qui se demandaient de quel côté se trouvait la vérité ? Du côté des médias nationaux ou étrangers ? Tout cela paraissait stupide.
Fureur et déception avaient pris en otage les populations rwandaise et burundaise. Sur les trottoirs, chacun gérait à sa manière sa fureur et sa déception. Un peu partout, on pouvait tout entendre : les uns y allaient carrément avec des injures, d’autres criaient des jurons. Tout cela prouvait que la colère des citoyens avait atteint son paroxysme. On pouvait entendre toutes sortes de questions qui, évidemment, n’étaient adressées à personne, étant donné qu’aucun citoyen ne possédait la version exacte des faits. « Qui sont ces salauds ? Qui sont ces criminels ? Tuer deux chefs d’État, c’est de la vraie folie ! oui, ils ne sont autre chose que des fous ! »
Les deux pays vivaient un climat identique. De part et d’autre, le ciel s’était assombri. Ceux qui avaient encore un peu d’audace, traînaient leurs pas dans les rues, mais ils avaient tous un visage grave. On pouvait aussi constater qu’ils étaient nombreux, ceux-là qui trottinaient dans tous les sens, comme pour fuir ce qui n’était pas visible, mais se précisait clairement dans leur mental.
Dans les quartiers populaires de deux capitales, on pouvait constater au croisement des rues, quelques attroupements au sein desquels les choses les plus inédites étaient dites à voix basse. Quelque chose était également bien visible : la peur de ce qui pouvait arriver au cours des jours à venir, par exemple des émeutes susceptibles d’ouvrir la voie à une guerre civile. Ce climat qui devenait de plus en plus spectral rendait davantage grandissante cette peur.
Dans l’après-midi de cette même journée de ce double attentat, un scénario qui avait accru l’angoisse des populations fut instauré simultanément dans les deux capitales. Des hommes en treillis armés jusqu’aux dents, avaient pris d’assaut les grandes artères. Les gouvernements du Rwanda et du Burundi décrétèrent un couvre-feu qui allait de dix-huit heures à six heures et courait sur une durée indéterminée. Bien entendu, tout cela ne rassurait pas les populations de deux pays.
2
Le Falcon 50 qui ramenait d’Addis-Abeba les deux chefs d’État avait été abattu dans le ciel rwandais. Ce qui plaçait Kigali dans une position délicate. Les autorités rwandaises avaient intérêt à jouer franc-jeu avec Bujumbura dont les médias commençaient à porter des soupçons sur Kigali. Les deux gouvernements avaient convenu de collaborer à fond dans la gestion de cette double catastrophe qui s’enveloppait de plus en plus de mystère.
Chacun des deux gouvernements dans leurs pays respectifs avait mis en place un comité de gestion de crise composé des ministres de la Défense, de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de la Justice et de la Communication. On y trouvait également les chefs d’État-major généraux des deux armées. À l’issue des discussions extrêmement tranchantes de leur première réunion, une commission d’enquête mixte fut mise en place. Les deux ministres des Affaires étrangères avaient suggéré à cette commission l’acceptation d’une expertise étrangère si seulement elle pouvait être proposée par quelques institutions internationales ou des pays amis.
Trois pays avaient proposé leurs bons offices à Kigali et à Bujumbura. Leurs experts en investigations criminelles n’attendaient plus que le feu vert des gouvernements rwandais et burundais. Pendant que les enquêteurs locaux s’attelaient à faire la lumière sur ce double attentat dilué dans un mystère absolu, les populations pleuraient à chaudes larmes leurs présidents. Un deuil d’un mois avait été décrété par les autorités des deux pays.
Les enquêteurs qui se côtoyaient au sein des directions générales de la surveillance du territoire en abrégé D.G.S.T. de deux pays, s’étaient lancés sur un millier de pistes afin de débusquer les criminels ayant assassiné les présidents Juvénal Habyarimana et Mélchior Ndadaye. A propos de l’expertise étrangère, seul Bujumbura avait accepté sans tergiverser les experts qui devaient venir de Paris, Londres et Bruxelles. Du côté de Kigali, il n’eut ni acceptation ni refus. Cette attitude du Rwanda avait sérieusement embarrassé les trois capitales européennes, alors que le Falcon 50 avait été abattu dans son espace aérien.
L’inspecteur Ndahayo des services secrets rwandais n’avait