l y a les romanciers en chambre et les écrivains du « grand dehors », comme disait Michel Le Bris. Jean-Christophe Rufin appartient à cette seconde catégorie : il n’a jamais commencé un manuscrit avant d’être allé voir sur place l’endroit dont il voulait parler. L’an dernier, ayant en projet il s’était donc rendu dans le sultanat de Brunei. En le recevant, l’ambassadeur lui avait conseillé deux textes de référence : de Marie-Sybille de Vienne, étude universitaire parue aux très sérieuses éditions du CNRS, et fiction qu’on imagine plus polissonne, puisqu’il s’agit d’un signé Gérard de Villiers. Un an plus tard, Rufin nous accueille dans son appartement parisien, non loin de l’Académie française, où il occupe le fauteuil n° 28 (qui fut celui de Sainte-Beuve, plus casanier que lui). L’évocation détend l’atmosphère : « ça tient le coup ! Le livre date de 1989, des choses ont changé depuis, mais sincèrement Gérard de Villiers avait vu des trucs… Enfin, par pitié, ne me comparez pas à lui ! »
Jean-Christophe Rufin : à quand un coup d’Etat fomenté par les Gafam ?
Feb 07, 2024
5 minutes
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