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Le Guide des Biographes: Étre écrivain passeur de mémoire aujourd'hui
Le Guide des Biographes: Étre écrivain passeur de mémoire aujourd'hui
Le Guide des Biographes: Étre écrivain passeur de mémoire aujourd'hui
Livre électronique395 pages5 heures

Le Guide des Biographes: Étre écrivain passeur de mémoire aujourd'hui

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À propos de ce livre électronique

Cet ouvrage sur ce que représente d’être Écrivain-Biographe aujourd’hui ou comment le devenir, porte en lui maintes orientations, littéraires, relationnelles, documentaires, rédactionnelles, médiatiques. Avec pour axes principaux de multiples ouvertures sur des terrains moins abordés par les biographes du moment, ne sont pas uniquement traitées, loin de là, les possibilités d’écrire les mémoires de gens en vue ou de personnes anonymes vivantes ou disparues. On y trouve en outre, un champ de vision très documenté sur de vastes pistes de travail.
Angles de vue à travers la société actuelle ou en regard de l’Histoire contemporaine, ses pistes sont autant abondantes qu’inédites. À travers sources et commentaires, fragments de textes, références, adresses, contacts, conseils, exemples, recommandations, points de vue, subjectifs quelquefois, objectifs souvent, avec ses informations nourries, dans tous ses aspects le propos a plusieurs buts : ouvrir, informer, étendre, élargir.
LangueFrançais
Date de sortie8 oct. 2015
ISBN9782322001316
Le Guide des Biographes: Étre écrivain passeur de mémoire aujourd'hui
Auteur

Constance d'Epannes de Béchillon

Constance d’Epannes de Béchillon est écrivain-biographe depuis plus de vingt ans, elle agit parfois comme guide littéraire pour de nouveaux auteurs également. C’est dans les années quatre vingt cependant qu’elle reconnait les tonalités qui la relient à l’écriture. Tout d’abord vers le monde du Cinéma pour le « Fichier Européen du Spectacle », puis en direction de salles dont elle assure des critiques de films. Enfin on lui confie la responsabilité d’édition chez un éditeur national de guides en tant que journaliste et directrice de publication. Elle signe douze titres pour cette collection. Dix ans plus tard, allégée de ses responsabilités éditoriales pour raison de santé, elle trace des souvenirs pour des intimes, puis s’oriente définitivement vers l’activité de biographe projetée depuis longtemps. Suivra un cortège de mémoires et de biographies parfois traités dans des formes inattendues. Parmi eux, une épopée vécue par une ex productrice de Cinéma, une recherche pour une femme sexologue ou encore une biographie à deux voix concernant un coule de rapatriés. Viendra aussi, par exemple, un travail d’enquête lié à la Wehrmacht effectué pour une chronique tragique en deux versions, un travail en profondeur sur un grand journaliste patron d’une agence l’AFP en Amérique latine ou une aventure biographique tracée au bénéfice d’un millionnaire suisse. Parce qu’elle garde un intérêt marqué pour la Seconde Guerre Mondiale et la Shoah, lorsque son temps le permet elle travaille sur les fondations d’un premier roman à forte densité historique. Avec, pour fil rouge, la sulfureuse maitresse de Carol II l’avant dernier roi des Roumains, ce récit à plusieurs voix draine un vaste nombre de personnages cosmopolites ayant existé ou de fiction. Sitôt la prise pouvoir hitlérienne, d’exils en tragédies, d’aventures incandescentes en déroutes éperdues, on y traverse quatre décennies de l’Histoire du monde.

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    Aperçu du livre

    Le Guide des Biographes - Constance d'Epannes de Béchillon

    Sommaire

    Première partie/Auteurs, Biographes, de l’ombre à la lumière

    Chapitre N°1:Chroniqueurs de l’intime et passeurs de souvenirs

    Aux racines de l’esclavage pour servir l’histoire des autres

    Célèbres malgré tout, les nègres littéraires le prix de leur silence

    Seconde Partie/Les grandes pistes de travail

    Chapitre N °2 Écrire sous l’angle de l’actualité

    Reflux, solidarités, rejets, alliances métissées, tout fait le tissus humain à présent

    Chapitre N °3 Écrire sous l’angle de l’Histoire contemporaine

    L’amnésie, une pathologie française

    7 motifs dominants pour inscrire la plume des biographes dans la marche du monde

    Chapitre N °4 L’Histoire d’Hier est celle d’Aujourd’hui

    Chapitre N °5 Au cœur de la société une pléade de trajectoires

    Prendre en marche le train des Success Story

    La civilisation du Moi trésor de guerre des biographes

    Chapitre N°7 Entrée des artistes, par delà le grand écran et derrière le rideau rouge

    Le Sésame du métier, les agents de comédiens et les annuaires du spectacle

    Troisième partie/Étayer sa charpente d'auteur & de Biographe

    Chapitre N °8 Et donner des ailes à sa propre légende

    Quatrième partie/Émulation, concurrence, budgets

    Chapitre N °9 Qui seraient vos concurrents désormais ?

    Ils pourraient devenir de sérieux rivaux ou vos futurs narrateurs

    Se vendre quoiqu’il advienne?

    Cinquième partie/L’organisation du travail,son environnement

    Chapitre N °11 Biographie, le grand ménage intérieur/extérieur

    Chapitre N °12 L’acte biographique :simple quête du passé ou psychanalyse?

    Influences & cuisine rédactionnelle, comment gérer l’entourage

    Les bienfaits d’une oxygenation cérébrale comme domestique

    Sixième Partie/L’oreille biographique:les interviews & l’écoute

    Chapitre N °13 Prévoir et conduire les interviews

    Afin d’éviter les premiers égarements

    Les petits cailloux des gens de presse

    Chapitre N °14 Les 5 adverbes magiques pivot du questionnement fondamental

    Les 5 sens de la nostalgie

    15 notions précieuses pour un inventaire affectif

    La question fondatrice :devoir de mémoire pourquoi, pour qui ?

    Charmes inégalables du stylo plume

    L’écoute à sens unique et le langage de l’autre

    Septième Partie/La Rédaction

    Chapitre N°15 Courte traversée historique et littéraire du genre

    Bref survol des littératures de l’ego, hardies, contestataires ou licencieuses

    100 concepts imagés pour nourrir l’impulsion, avec ses formules écrites et des angles de vue pour animer le récit

    Les images de la mémoire: 500 mots ou notions évoquant le passé avec locutions, équivalences ou substantifs

    Huitième Partie/Leur existence est-elle un véritable roman ?

    Chapitre N°16 Du quiproquo au malentendu,comme au théâtre

    Confort, luxe et volupté d’écrire:

    Chapitre N °17 Avec la trame romanesque pour seconde étoile

    De si jeunes auteurs…

    Neuvième Partie/Chapitre N°18 Les écrivains-biographes,questions d’identité et de sauvegarde

    Dixième Partie/Les Corrections

    Chapitre N°19 Auteurs entre delirium et méditation salutaire

    Onzième Partie/Publier autrement

    Chapitre N °20 Les maisons d’édition traditionnelles, les encombrer ou un peu moins ?

    Publier ses propres ouvrages:édition participative, autopublication, édition à la demande ou à compte d’auteur

    Moi édité? Non je refuse annonçent-ils

    DouzièmePartie/Festivals, rencontres, manifestations, communication

    Chapitre N °22 Salons de la Biographie, lieux d’échanges,évènements, villages du livre. Prix pour la Biographie, aides et Bourses

    Annexes :normes et prérogatives en matière de droits d’auteur et en ce qui concerne les déclarations d’activité

    Première partie

    Auteurs, Biographes, Nègres: de l’obscurité à la lumière

    Chapitre N °1

    Chroniqueurs de l’intime et passeurs de souvenirs

    Libres sont les oiseaux de nuit et les bateliers de la mémoire. Enfin, s’ils préfèrent la liberté.

    Fécond je le crois, profitable je l’espère, formateur pour ceux qui veulent aller loin dans la connaissance de cette voie, ces chapitres sur ce que représente d’être auteur-biographe actuellement ou de le devenir, portent en eux plusieurs orientations. Ne sont pas uniquement traitées, loin de là, les possibilités d’écrire les mémoires de gens en vue ou de personnes anonymes, vivantes ou disparues.

    Auteurs récents ou beaucoup moins, plumes aguerries voulant se diversifier, souris de bibliothèques, amateurs éclairés à la recherche de conceptions différentes, chacun aura sa vision de ce drôle de métier : biographe. Ils y trouveront en outre, un spectre documenté pour de vastes pistes de travail, elles sont à retenir selon les exigences, les inclinations, les besoins. Et des biographes aventuriers qui franchissent les continents aux autobiographes en chambre, jusqu’aux aux nègres ou aux « auteurs métis », il n’y est pas seulement question de parcourir les incalculables formes à prendre pour entrer dans la lumière ou de choisir la part de l’ombre en devenant nègre.

    Aux racines de l’esclavage pour servir l’histoire des autres

    Être nègre est un choix possible, je n’en ai pas eu l’envie pour ma part. Ni dans mes débuts, moins encore en 2007 où un vieil idéaliste me proposera de tracer son histoire, mais en mon nom. Cette année là, l’écrivain, philosophe ¹Alain Finkielkraut est parmi les seuls à user de l’expression, non pas de nègre, mais d’ « Écrivain fantôme ». Il cite le film de Roman Polanski The Ghostwriter. Offrant ainsi la traduction à la française de l’expression anglophone, il met en situation l’ombre portée sur l’auteur clandestin.

    Une période étonnante l’année 2007, celle où l’on vit l’intrépide madame Royal, déclarer, les pieds bien plantés sur la Grande Muraille : «[].qui n’est pas venu sur la Grande Muraille n’est pas un brave, et qui vient sur la Grande Muraille conquiert la « bravitude ».

    Son néologisme pour le moins baroque déclenchera des vagues de railleries. Bien avant celui-ci, d’autres suffixes placés derrière le radical avaient moins porté au sarcasme : solitude, inquiétude, incertitude, servitude, négritude…

    Négritude, la connotation liée à l’esclavagisme, par conséquent à la position d’hostilité violente envers un groupe racial, fait qu’elle en devient de plus en plus toxique aujourd’hui. Une forme politiquement correcte fait qu’on l’emploie en la cernant entre des guillemets de temps à autre. Ce serait heureux qu’elle disparaisse, tout bonnement.

    Considéré dans l’entre-deux-guerres comme un courant politique et littéraire, la Négritude pourtant avait eut pour dessein de rassembler de belles signatures noires de la francophonie. À l’occasion de son intronisation à l’Académie Française, l’écrivain voyageur Haïtien ²Dany Laferrière qui évoqua dans son discours, Haïti, le Québec et les grandes figures de ce mouvement, rapportera que pour lui : «ce fut d’abord un trio qui inscrivit la dignité nègre au fronton de Paris » : le Martiniquais Aimé Césaire, le Guyanais Léon-Gontran Damas, et le Sénégalais Léopold Sédar Senghor. [] »

    La dignité n’est plus ce qu’elle était et l’image de l’assujettissement, si offensante pour ceux qui furent le bien meuble exploitable à l’envie au temps des traites négrières, et encore à notre époque, n’amuse-t-elle pas toujours le public en matière rédactionnelle, de la même façon qu’elle l’égayait autrefois ? Certains auteurs ont fini par admettent d’être appelés ainsi ou se contentent de reproduire les interviews sans les réécrire totalement, comme le ferait un copiste scrupuleux.

    Pour l’étrange «métier » de biographe on trouve autant de variantes à présent que de tonalités aux palettes des peintres. Il y a plus encore d’options biographiques permettant d’animer les histoires de vies. L’architecture du récit sera fonction des requêtes, des multiples suggestions que l’on pourra faire à ceux qu’il est convenu d’appeler : les Narrateurs.

    Je, tu, il, vous, voici la valse des pronoms. Se posera seulement l’énigme de l’orientation à décider en tant qu’auteur et biographe. Sera-t-on écrivain à part entière ou il y aura-t-il d’autres aménagements plus ou moins confortables ? Que le manuscrit soit publié ou non, qu’il soit réalisé pour la beauté du geste ou en tant que cosignataire ou bien comme auteur unique, on me l’a demandé plusieurs fois, j’appartiens donc à la tranche de ceux qui signent leurs textes. Ce qui est fort bien accepté d’ailleurs.

    Mais en ce qui vous concerne, êtes-vous, serez-vous l’écrivain secret des anonymes ? Si vous choisissez la voie biographique de toute façon abeille ouvrière des souvenances vous le deviendrez.

    Célèbres malgré tout, les nègres littéraires le prix de leur silence

    Bien après qu’on ait soupçonné l’intervention de Pierre Corneille dans l’œuvre de Molière, des lustres après l’armée de l’ombre agissant sous le nom d’Alexandre Dumas, juste pour le coup d’œil revenons seulement vers le siècle dernier. Ne serait-ce que pour avoir une idée du système de pensée d’alors, pour se mettre en mots situons nous déjà à la fin des trente glorieuses qui s’étendirent de la fin de la Seconde Guerre jusqu’aux sixties. Passé l’expansion économique fulgurante, puis la folle démographie qui donna son baby boom vertigineux, vers le milieu des années soixante-dix il était toujours de mise de déconsidérer les forçats de l’écriture. Ceux, qui, voués à la nébuleuse se coltinaient des travaux gigantesques. En dépit des mutations sociales qui virent la renaissance des pays dévastés par le second conflit mondial, ces auteurs là, qui avaient le sens de la tournure allié à une idée certaine de la confidentialité, demeuraient des plumes à peine visibles. Hors leurs œuvres personnelles, pour des ouvrages finissant sous le nom de gloires en vue il ne serait pas venu à l’idée d’admettre qu’ils étaient, des auteurs à part entière. Beaucoup de gens ignorent qui a été la plus productive d’entre eux à l’époque, Marcelle Routier.

    Romancière, journaliste, dramaturge, best-seller prolifique du reflet littéraire de 1960 à 1995 environ, célèbre malgré elle celle-ci parlait de son approche littéraire avec la circonspection réservée que se reconnaitront les spécialistes de l’écrit au secret. Hors ses propres romans bien-sûr ou lorsqu’elle signait ses parutions journalistiques, au mieux on pourra voir son nom donné sur la page de garde avec quelques mots sibyllins du genre : « propos recueillis par », « avec la collaboration de », « avec l’aide de », « écrit avec la journaliste… ». Certains de ses narrateurs la remercieront en exergue, mais elle restera d’autant pudique sur son implication littéraire, qu’elle ne s’occupait pas seulement de figures célèbres telles Piaf ou Michelle Morgan. La plus secrète des biographes ne cachera pas toujours d’avoir recueilli certains souvenirs toutefois, comme ceux de l’artiste peintre Hélène de Beauvoir la sœur de Simone

    Au cours de deux années d’investigations elle récoltera discrètement les douloureux témoignages d’une centaine de rapatriés, l’ensemble sera publié chez Stock. Une retenue qui peut se comprendre dans certaines situations puisqu’elle traduira l’inimaginable. En particulier dans Sursis pour l’orchestre (Editeur : n/a 1982) elle libérait la parole de la chanteuse Fania Fénelon qui appartint à l’orchestre de femmes d’Auschwitz. À l’intérieur ou devant le Block 24, sur les lieux de travaux forcés, selon les ordres SS les formations d’instrumentistes escortent les marches du travail, jouent lors d’exécutions ou produisent de vrais concerts. Il en fut ainsi à Térézin, à Birkenau, comme dans une vingtaine d’autres camps d’extermination ou de déportation. De la Pologne à la Yougoslavie où la musique, ainsi que les chants de déportés instrumentistes hommes ou femmes ont scandé la désespérance. En retrait également elle œuvrera sur « J’ai donné la vie dans un camp de la mort », parution aux éditions J’ai lu en 1999 à propos de la résistante française Madeleine Aylmer-Roubenne. Celle-ci donna le jour à sa fille ³Sylvie Aylmer dans l’un des pires lieux qui fut, Ravensbrück.

    Humaniste, témoin de son temps et du passé, Marcelle Routier sera aux infortunés, aux sans grades comme aux personnages réputés, ce que ⁴Françoise Verny fut à l’édition : une papesse, en moins spectaculaire.

    Les périodes ont un peu évolué au sujet des coulisses de l’écriture, sans doute la colère d’Anne Bragance y est-elle pour quelque chose. Ceci après l’affaire de son livre « La Nuit du sérail ». Un titre à retombées mondiales qu’elle écrivit pour le Prince Michel de Grèce en 1983, sans voir son nom apparaître (. Suite à ce manquement, pour lequel les avocats de Michel de Grèce jouèrent sur la complexité de cession des Droits entre les États-Unis et la France, son action certainement n’a pas été étrangère à une évolution de la démarche de négritude. Un procès retentissant allait passer par là pour donner à voir toute l’ambivalence de faire écrire par autrui. S’affichant ou pas, aussi repérables qu’Anne Bragance sont les hautes signatures qui inscriront dorénavant leurs répliques comme auteurs-chimère.

    De Max Gallo à Basile de Koch, fameux nègres en littérature ils se bousculent sur les rayonnages. L’académicien, acharné bourlingueur Erik Orsenna qui siège au Conseil d’Etat, Patrick Rambaud Prix Goncourt ainsi que Grand lauréat prix du roman de l’Académie française et bien d’autres joliment primés. L’auteur de Best Sellers Dan Franck, romancier, scénariste prolifique et labellisé lui aussi avec le Prix Renaudot notamment, demeure parmi les mieux reconnus. Celui-ci a rédigé une soixantaine de témoignages ou documents biographiques pour autrui, mais s’est toujours refusé de jouer le prête-plume au bénéfice d’un quelconque titre romanesque.

    Idée à développer pour d’autres domaines, les lieux et les objets, dans sa volumineuse production on trouve un ⁵trio savoureux d’ouvrages dédiés à la biographie de rendez-vous littéraires et bistrots d’artistes.

    Ils firent l’histoire de Montmartre, de Saint-Germain des Près, de Montparnasse.

    Comment s’évalue le prix à payer des signatures qu’on escamote ? D’un point de vue palpable, jadis, au profit d’une gloire au zénith tout en haut de la pyramide Marcelle Routier demandait dans les 22 000 de nos euros environ en à valoir sur ses ventes futures. Anne Bragance pour sa part fut payée ridiculement en regard du succès considérable de l’ouvrage, 17000€ env, ceci pour l’écriture entière de la « Nuit du Sérail ». Toujours dans les années quatre-vingt, concernant un public élargi il faut savoir que pour un nègre moins côté, un peignage, (l’opération d’assainissement d’un livre en partie rédigé), se négociait par forfait entre 760 € et 1500€ env. Ce sont des estimations en regard de l’époque. Ont-elles beaucoup évolués de nos jours, sensiblement, bien que certains auteurs doivent se satisfaire d’une aumône allant de 20 000€ à 40 000 € pour la biographie complète d’un ersatz de vedette, ceci avec cinq à six mois de travail au minimum.

    C’est plus approprié en comparaison de Jean-François Kervéa qui, en 2001, n’eut que 15 000 € pour coucher les souvenirs de Loana Petrucciani sur le papier. Chez cet éditeur, la négritude absolue subsistait encore. En définitive Kervéa serait présent comme coauteur à l’intérieur des pages. La starlette elle-même empochant dix fois plus pour s’être livrée.

    Pour ce genre de travaux consacrés à des personnes médiatisées, si l’on s’appuie sur un prix public de 20€ l’exemplaire actuellement, au mieux la majorité des biographes touchera entre 1,60€ à 2€40 par livre publié vendu en édition traditionnelle. Nonobstant, quelques auteurs pourront accéder aux sommets s’il a s’agit de l’histoire de personnalités de renom sur la scène internationale, politique ou du spectacle.

    Jacques Chirac accepta de partager le fruit de ses mémoires pour un montant confidentiel. Michel Drucker de son côté avait promis à l’écrivain Calixte Beyala 200 000 € pour rédiger les réponses qu’il serait sensé faire à Régis Debray dans un ouvrage d’entretiens.

    À l’heure où les peoples n’ont la côte qu’on veut bien leur octroyer, portées au pinacle ou expédiées aux oubliettes du jour au lendemain, dans l’ère où les poupées péri-oxygénées soulèvent les lecteurs esbaudis, il arrive que le travail d’écriture dépasse les 40 000 €. Les figures de l’actualité fugitives ou pérennes, admettant que leurs pages soient coécrites par d’authentiques écrivains. Raison pour laquelle il arrive que le milieu éditorial use de temps à autre d’une expression plus récente. Il ne s’agira pas de nègres, mais « d’auteurs métis ». Est-ce moins dépréciatif, pas sûr, sournois de toute manière.

    Ce qu’il convient d’adopter à jamais pour les auteurs nouvelle cuvée prêtant efforts, leur temps, leurs mots, leur talent à autrui, est d’apposer définitivement leur nom sur la couverture ou bien la page de garde peut effacer l’anonymat. Effacement qu’a résolu Catherine Sigurel qui cosigna la rédaction de l’égérie de Chanel de l’ère quatre-vingt-dix, Claudia Schaeffer.

    Ce sera 50 000 € pour la biographie du Top Modèle allemand. Ce genre de pic financier n’arrivant que tous les dix ans. Aux dires de Catherine Sigurel qui, en quatorze années a tracé ou coécrit trente-cinq ouvrages dont quatre romans sous son nom et le nécessaire ⁶« Enfin nue, Confessions d’un nègre littéraire » chez Intervista édition.

    Afin de compléter, en Note de bas de page j’insère deux liens d’articles édifiants et remarquablement documentés sur ce thème. Bien que publiés en 2007 et en 2010, ils sont toujours d’une actualité criante. Sous la griffe d’Alexandre K.

    Ounadjela le 1er papier ⁷«Fantôme, deuxième plume, pour en finir avec le « nègre » est paru chez Rue 89/L’Obs.Sorti dans l’Express, le second « Molière trahi par l’ordinateur », est de ⁸Claire Chartier rédactrice en chef du service Société du magazine.

    Quel est votre sentiment au sujet de la Négritude, avez-vous une opinion négative et tranchée ou pensez-vous que la mienne est trop radicale ?

    biographe-aide.memoire@orange.fr

    À propos des plumes de Molière, où en sommes-nous avec la langue de Poquelin ?

    Un clin d’œil pour faire la jointure, avec les bourdes orthographiques, coquilles, barbarismes, le regard extérieur sur les absences diverses vous fait-il perdre votre Latin ? Délits de grammaire, frasques de l’étourderie, lubies du langage, tout ceux qui raturent, réécrivent, ne sauraient oublier ceci, quoi qu’on fasse il y a toujours des absences, des perles, des coquilles lors des relectures. N’ayez crainte, cet avertissement je me le fais à moi-même.

    En attendant que vous ne repériez mes erreurs funestes, égarements et digressions, distrayons-nous de nos complexes, penchons nous sur nos tares, réjouissons-nous de celles des autres.

    Car les toquades syntaxiques, les vacarmes littéraires, un bon nombre de grandes plumes d’hier et d’aujourd’hui n’y échappent pas.

    Ignoriez-vous que Zola allait publier : « Oui, nous partons, dit Pierre, qui se détourna, cherchant son chapeau pour s’essuyer les yeux. » Ou bien que Ponson du Terrail coucha sur sa feuille : « Le vieux gentilhomme se promenait tout seul dans son parc, les mains derrière le dos en lisant son journal ». Saviez-vous que Lamartine s’accorda, selon Sainte-Beuve, un excès de licences littéraires, inversions contorsions, tortillements et autres défections tout exprès façonnées pour que sa poésie en vers trouve son compte de syllabes. Il est plutôt rassurant de se souvenir que la Marquise de Sévigné fut plutôt en conflit avec certains usages de la grammaire ou que Balzac exécuta quelques espiègleries du genre : « Je n’y vois plus clair, dit la vieille aveugle ».

    « Il faut les yeux de la raison pour se corriger », dira Voltaire, l’infatigable polémiste. En 1764 lui-même allait démasquer deux cents fantaisies orthographiques lors des corrections de la somme imaginée au cours d'un souper philosophique chez Frédéric II à Postdam, en 1752. Pour ce projet vertigineux d’une encyclopédie à mettre en poche contre les sots et les dévots, il improvisera quelques articles, mais ne reprendrait l’idée que douze ans plus tard sous le titre de « Dictionnaire philosophique portatif »

    Des signatures telle celle de¹⁰Proust avec ses longueurs de phrases interminables ne sont pas exemptes non plus de lubies syntaxiques. Sa correspondance non datée en atteste. Avec Anouilh, avec Cocteau, on voit du goût pour l’aventure grammairienne. De nos jours Daniel Picouly, Daniel Pennac, Erik Orsenna, admettent qu’ils eurent des doutes en ce sens.

    Restif de la Bretonne lui, ne fit pas grand cas de quelconques règles pour, non pas nous donner sa vision des biographes, mais pour signer son « Glossographe », une réforme très particulière du langage. Berger de son état, typographe, libertin édité sous le manteau, déiste athée, libre penseur, ce paysan citadin tourmenté du premier aux cent quatre-vingt quatorzième volumes par le sexe et la vertu, suggéra également un retournement de situation de la prostitution dans « Le Pornographe ». Par là même il commettra des variantes formatrices pour l’éducation des filles dans « Les Gynographes », puis des garçons dans « L’Andrographe », et autres rénovation des lois et de la société dans « Les Thesmographes ». Ainsi que des changements de décors réformateurs pour le Théâtre dans « Le Mimographe », on ne saurait être plus réformographe…

    « L’orthographe est comme la propreté, une question de respect de l’autre, elle permet d’être intelligent [] Chaque auteur faisant son propre jeu avec l’ensemble les normes plus ou moins ludiques qui règlent notre langue », il y a quelques années c’est ce que déclarait le malicieux dramaturge, auteur et metteur en scène, Éric-Emmanuel Schmitt. C’était à l’occasion de l’évènement qui, en quelque sorte fait un relais avec les ¹¹ « Dicos d’or » et qu’on connait maintenant sous la désignation facétieuse de ¹²« Dictée des Timbrés de l’Orthographe ».

    Bernard pivot a refermé nos cahiers d’école le 22 janvier 2005 avec une ultime dictée nostalgique à l’Académie Fratellini. Étourdissantes règles de la Langue française faites pour donner ses coups de plumeau à nos coups de plume. D’autant que, comme le dit un illustre inconnu, la linguistique remonte aussi haut que la plus haute Antiquité. 30 000 ans devant séparer les traces rupestres de Lascaux des inscriptions hiéroglyphique attestée des tombeaux d’Egypte.

    La confondante manière dont l’Homme a pu glisser de la narration dessinée de l’art pariétal à celle des signes symboliques, est tout aussi énigmatique que les raisons qui poussèrent d’instinct nos ancêtres ébouriffés du Paléolithique à tracer de grands aurochs sur des parois caverneuses. D’une poursuite d’animal migrateur à un autre, les tribus primitives ne disposant, pour avoir l’air un brin érudites, que des moyens d’expression griffonnés d’où l’usage du Latin autant que la connaissance de la Philologie, furent absents.

    Ils eurent une sérieuse patte, admettons-le. Reconnaissons en même temps, qu’un certain goût de la répartie était en train de naitre. Du coup, la rencontre fortuite d’un ursidé nécessitait alors que les dites manœuvres d’approche fusent exploitées avec moult grognements ne tenant aucun compte des variations ni de la forme ni du verbe. Là je n’aurais aucun œil critique néanmoins, chacun à la sémantique qu’il veut et puis on me connait un net penchant pour certains ours des cavernes dont les aïeux d’aïeux remonteraient à quinze, voire vingt cinq millions d’années.

    Entre mammouths et bisons, la culture puis l’agriculture ne trouvèrent donc pas immédiatement un premier langage commun. La formation d’une langue un peu plus élaborée ne se manifesterait qu’au moment où les peuplades commencèrent à se fixer.

    Mais si, comme eux, vous avez des dispositions pour la controverse avec conjugaisons adéquates sans trop d’écarts grammaticaux à dresser les poils sur la tête, je vous encourage à les imiter. Ceci en vous accrochant aux tribunes polémistes des meilleurs journaux débateurs de l’hexagone pour des contributions en toute liberté. Contribuer n’est-ce pas l’une des bonnes façons de laisser sa trace sur la toile en tant que conteur d’histoires de nos tribus ? Les luttes d’opinion et les rivalités tribales ayant à faire avec la polémique, puisque issue du terme grec « disposé à la guerre ». Je conseille même de débuter par ¹³Médiapart pour faire savoir de quoi il en retourne de vos courroux. Les grondements, ils connaissent

    Il y a un temps certain, entre clameurs incoercibles, bougonnements furtifs et accessoires contondants, l’ordre d’utilisation de ces alternatives était vital pour se faire comprendre. Heureux que vous êtes, vous n’aurez point besoin de grogner plus que de raison, votre clavier rebelle suffira.

    Septembre 2005, Paul Auster invente les plumes lettrées pour anonymes

    On ne pouvait trouver meilleure représentation que la sienne pour souligner les pages sur les auteurs au secret. Paul Auster eut une idée pionnière en publiant que des « romanciers désargentés, anciens journalistes, universitaires sans emploi », mettraient leur souffle à la disposition d’un public méconnu. En ouvrant la voie sur une manière qu’il qualifia d’incongrue, Auster ne prévoyait probablement pas que certains d’entre eux rentreraient dans l’écrit de la clandestinité. Des intellectuels traçant la biographie de « gens ordinaires », après la publication d’« Oracle Night » il fut le premier à lancer le concept. Ce sera par le truchement de deux de ses personnages. De Tom notamment qui vient de lâcher son Doctorat en Littérature. Pour quelle raison ne se chargerait-il pas de rédiger l’existence des autres ? Voici ce que l’écrivain du New Jersey en dit dans ce passage extrait de son roman¹⁴« Brooklyn folie » :

    « [] Mais qui se soucierait de publier les biographies des gens ordinaires, de ceux qu’on ne chante pas, de ceux qu’on rencontre dans la rue tous les jours de la semaine et qu’on ne prend même pas la peine de remarquer ? La plupart des vies disparaissent. Quelqu’un meurt et, petit à petit, toutes traces de sa vie s’effacent. Un inventeur survit dans ses inventions, un architecte dans ses immeubles mais la majorité des gens ne laissent derrière eux ni monument ni réalisation durable : une série d’albums photo, un bulletin scolaire de cinquième primaire, un trophée gagné au bowling, un cendrier piqué dans une chambre d’hôtel en Floride le dernier jour de vacances quasiment oubliées. Quelques objets, quelques documents, quelques impressions vagues conservées par des tiers. Ceux-là ont invariablement des histoires à raconter à propos du défunt, mais le plus souvent en mêlant les dates, en oubliant des événements, et la vérité en sort de plus en plus déformée et quand ces gens-là meurent à leur tour, presque toutes leurs histoires s’en vont avec eux. [] Sauvegarder les histoires, les événements et les documents avant qu’ils ne s’évanouissent et leur donner la forme d’un récit continu, le récit d’une vie. [] J’imaginais que je les écrirais moi-même mais, si la demande devenait trop importante, je pourrais toujours me faire aider par d’autres auteurs : poètes et romanciers désargentés, anciens journalistes, universitaires sans emploi, voire, peut-être, par Tom.

    Le coût de la rédaction et de la publication de tels livres serait considérable mais je ne voulais pas que mes biographies deviennent un privilège accessible seulement aux riches []. Étais-je fou de rêver que je pourrais faire quelque chose de ce projet incongru ? Je ne le pensais pas. Quelle jeune femme n’aimerait pas lire la biographie véridique de son père - même si ce père n’avait été qu’un ouvrier d’usine ou le sous-directeur d’une banque rurale ? Quelle mère ne souhaiterait lire l’histoire de son fils policier, tué dans l’exercice de ses fonctions à l’âge de trente-quatre

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