Le dernier mousquetaire
Sa compagne est russe, sa femme de chambre, ukrainienne
Il n’est pas donné à tout le monde d’habiter un lieu qui servit d’atelier à Camille Claudel après sa rupture avec le grand Rodin dont elle fut l’élève et l’amante passionnée. Une liaison stimulante et orageuse à laquelle elle mit fin. Le chagrin la submergea. Internée dans un asile psychiatrique pendant trente-quatre ans. Elle y finit ses jours. Destin tragique.
Lorsqu’en 1956 le jeune avocat Roland Dumas fit l’acquisition de ce rez-de-chaussée « aux murs lépreux », il ignorait tout de ce passé. Ce n’est que bien plus tard qu’une plaque fut posée sur l’immeuble pour porter témoignage de ce séjour illustre, avec une citation extraite d’une lettre écrite à Rodin du temps de leurs amours : « Il y a quelque chose d’absent qui me tourmente. » Le promeneur peut y capter une insondable tristesse.
Trois immeubles plus loin, rien n’indique en revanche que Léon Blum y vécut quelques années. Roland Dumas, qui s’en étonne, avoue sa grande sympathie pour le leader du Front populaire qui publia en 1937 un essai intitulé dans lequel il vantait les bienfaits de la polygamie. L’avocat en a fait sa règle de
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