ans le chambranle de la porte, capitonnée de tissu mauve, Gaëtan Bruel, 36 ans, silhouette dégingandée, look pittoresque – mèche noire couvrant de biais le front, minuscules lunettes rondes. Un coup d’oeil vers ses pieds – ses amis new-yorkais riant encore de ses croquenots fatigués par ses trajets à bicyclette –, ouf, le directeur de cabinet de Rachida Dati, ministre de la Culture, porte des souliers lacés, Paris oblige. Le chef d’orchestre de la plus surprenante des successeurs d’André Malraux se distingue de ses contemporains en Macronie ; ni costume bleu roi de chez Jonas, ni logorrhée vibrionnante, ni collection de portables, en revanche des paroles habitées, et puis ses yeux humides à l’évocation de son père, éducateur spécialisé, mort quand il était lycéen à Montpellier. Cinq postes de top niveau embrassés au pas de course, à chaque étape florilège d’éloges. « Un ami parfait », selon le haut fonctionnaire David Djaïz, cothurne à Normale sup, « du peps, de l’envie, de l’intelligence », d’après le patron du Centre Pompidou Laurent Le Bon, « imaginatif, très cultivé, extraordinairement efficace », salue le président de la Fondation pour la sauvegarde de l’art français Olivier de Rohan-Chabot, « doué, travailleur, organisé », approuve l’exambassadeur à Washington Philippe Etienne ; quant à Jean-Yves Le Drian, ancien ministre, qui, le premier, l’embaucha : « Il fut mon périscope et mon
Gaëtan Bruel, le directeur de cabinet new-yorkais de Rachida Dati
Feb 28, 2024
8 minutes
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